Lundi 7 Novembre, le groupe américain Future Islands a enflammé la scène de l’Olympia pendant un show de presque 2h. Entre pas de danse possédés, rugissements mélodieux et un public bondissant et transpirant, le groupe laissera très certainement une marque indélébile sur les planches de Bruno Coquatrix.
Un peu de surf rock pour commencer
Il est 19h passées quand les portes de l’illustre salle du 9ème arrondissement de Paris s’ouvrent à un public déjà survolté. Certains se dirigent vers la boutique du merch, les autres -les pragmatiques- vers le bar. Il ne faut pas attendre longtemps – 20h donc – pour que Laundromat, la première partie, monte sur scène. La musique fait pas mal penser à du rock progressif un peu saturé des années 90/2000, voire à du surf rock. Souffle de nostalgie pour les jeunes de 20 ans qui n’ont pas connu cette ère. Si leur performance scénique est plus sage que ce qui nous attend, leur présence sur scène commence à déjà à chauffer un public qui s’embrasera véritablement quelque demie-heure plus tard.
Possession
Et effectivement, quand 21h sonnent et que Future Islands fait son entrée sur scène, le public commence déjà à hurler comme un seul homme (ou femme). Les premières notes de For Sure se font entendre et la foule hurle de plus belle. Mais elle n’est pas la seule à s’emporter, puisqu’à peine arrivé sur scène, Samuel Herring (chant, rugissement et danse) se déchaîne déjà comme un possédé. Comme dans un film de Charlot, sa bouche se tord, ses sourcils se haussent il et mime chaque personnage cité dans ses morceaux. Parfois, il semble même au bord des larmes. Mais il ne semble pas enfermé dans une boite invisible à part peut-être celle de son corps trop petit pour ses gestes trop grands.
Et juste comme ça une vague de sueur brulante s’abat sur la salle. Les visages luisent mais les yeux brillent d’autant plus.
Dance fever
La setlist se compose autant de morceaux du dernier album que d’albums plus anciens. Et, un peu malheureusement, comme pour beaucoup de groupes, les gens semblent un poil moins enthousiastes au moment des titres du dernier album. Une situation un peu, disons, « normale » pour un groupe qui existe depuis 17 ans. Sans que l’atmosphère se refroidisse réellement, elle s’apaise quelques instants avant de se raviver sur la chanson d’après. C’est bien simple, le public semble tellement transporté, tournoyant que l’on se croirait au bout milieu d’une épidémie de manie dansante. Les gens s’accrochent les uns aux autres, amis comme inconnus, bondissent, exultent en quelque sorte. D’autres plus réservés font des signes polis, intimant gentiment l’ordre à ceux qui bougent un poil trop de ralentir, ou même carrément d’arrêter.
Si Samuel Herring, est déchaîné, limite dépassé par sa propre force vitale, le reste du groupe en comparaison est d’un statique remarquable. Je dis « remarquable » car ce sont bien les seuls dans la salle. Le chanteur semble être un pantin de bois dont une force occulte invisible tirerait les ficelles. Son jeu de jambes en ferait pâlir de jalousie les danseuses du Moulin Rouge. Si quelques unes étaient présentes dans la salle, mesdames, je suis navrée.
Mélancolique malgré la fougue
Musicalement parlant, il y a quelque chose de profondément nostalgique et mélancolique chez Future Islands. En effet, si Samuel Herring n’est pas très bavard sur scène, chacune de ses interventions mentionne tel ou tel souvenir de sa jeunesse, telle ou telle relation terminée. Lors du rappel, il présentera le dernier morceau, Little Dreamer, du set en évoquant ses amours passées et douloureuses. À chanteur possédé musique exorcisante.
Les spectateurs quittent la salle avec dix litres de sueur en moins, mais avec une certaine euphorie et un certain éclat qu’ils n’avaient pas en entrant. Et dans la lueur de la lune, on ne peut qu’attendre que les saisons passent pour espérer un jour, les voir à nouveau.
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