Dehors février ne fait pas de cadeaux aux Parisiens, le froid est là, la pluie aussi. Fuir cette grisaille hivernale et morose, au moins pour une heure semble devenir une priorité pour les badauds alentour. Voilà qui tombe bien puisqu’une évasion rock est prévue à la Boule Noire de Paris grâce au rockeurs de The Wash. Les copains sont venus y présenter leur tout premier album studio « Just Enough Pleasure to Remember ».
C’est d’ailleurs face à une salle bien remplie que le duo s’apprête à débarquer sur scène. Sous les néons rouges les copains se présentent. Pas de chichis ce soir, le groupe entame directement les festivités. Se fait alors entendre un rock riche et énergique. Il sent le soleil et semble venir tout droit de Californie. Pourtant les origines de nos compères se font également sentir dans la musique distillée. L’un, Jérôme Plasseraud, le guitariste est originaire de Versailles, le second, le claviériste David Quattrini est originaire du Massachusetts. De ce mélange née des mélodies rock, pleines de lumières mais aussi modernes et influencée par le lieu de la french touch.
Un bref « Thank you » vient ponctuer le final de cette entrée en matière. Les néons rouges font place aux bleus alors que le groupe est maintenant en place. Les instruments se posent avec douceur. Point besoin de brusquer une audience captive et très à l’écoute. Un silence religieux s’est installé dans la petite salle du quartier de Pigalle alors que les morceaux qui suivent oscillent sagement entre rock et ballade. Il faut rappeler que the Wash fait ici sa toute première date en tête d’affiche. Un enjeu fort et décuplé par la taille de la salle, franchement enviable pour une première fois. Un choix pourtant logique puisque sur album, les rockeurs savent prendre l’oreille en seulement quelques secondes. L’entrée en matière de « Two Face » et son refrain accrocheur en est la preuve. Travaillée et construite, cette galette profite d’hymnes savamment écrits. On pense notamment à l’obsédant « Strange Gift », ses répétitions et son joli arrière goût psyché, mais aussi aux nombreuses ballades qui peuvent porter un live et sont l’ADN d’artistes pop rock indémodables. Le maîtrisé « Morning Lights » est de ceux là, tout comme l’excellent « Holden ». Sur le papier donc, The Wash promet le concert pop rock idéal.
Côté scène chacun tient sa place et se lance dans quelques pas de danse pour accompagner les montées lyriques. Les instruments prennent de l’ampleur, à pas de velours les voilà qui emplissent l’espace, se l’approprient. Ils sont vite remplacés par des applaudissements fournis. La soirée promet. Doucement alors que les guitares s’intensifient, l’avant scène se fait de plus en plus dense.
Pourtant, il manque quelque chose pour que la promesse scénique soit entièrement tenue ce soir. Si la voix du chanteur apaise sur album, elle n’est pas toujours juste en live. Bien loin d’accuser un frontman qui s’évertue à faire vivre son set grâce à de nombreuses interactions, plusieurs points sont à mettre en lumière. La formation reste relativement statique et peine à trouver son positionnement scénique, la faute sûrement au stress des premiers instants. D’autres part, un ton en dessous, certains titres peinent à retrouver leur éclat initial et donc à captiver. Un fait qui s’oppose à l’album qui lui convainc immédiatement.
Il n’y a pourtant pas de doute, The Wash vaut le détour. Le temps de se roder et d’apprendre à dialoguer avec son public, d’assumer ses morceaux et à transmettre leur énergie et leurs émotions et il deviendra impensable de manquer un seul de ses concerts.
Loin de se détacher du moment, le public conscient des grandes qualités des musiciens qu’il contemple se laisse porter par la musique. Derrière, tout au fond assises sur le bar, deux petites filles, casques vissés sur les oreilles, profitent de l’instant. Un public atypique, dans une audience hétéroclite allant de la petite enfance au troisième âge en passant par les trentenaires . Notes de guitares et clavier se mélangent, The Wash connait ses instruments et aime à les travailler. Sur scène le groupe les pétrit comme du bon pain, les teste, les fait résonner, se servant de la voix comme d’un liant pour assembler le tout en une recette particulièrement plaisante. Elle a le goût d’une madeleine de Proust. , le groupe crée une recette qui fonctionne et séduit alliant les classiques rock à la pop moderne comme a su le faire Nada Surf en son temps. La soirée se finit tôt, à peine 22 heures à sonné. En sortant de la salle, il est indispensable de ré-écouter l’album, fait pour être diffusé en boucle. Impossible de ne pas penser qu’on a assisté aux premiers pas de savants musiciens et qu’on est impatient de les voir prendre conscience de leur qualités en privilégiant le lâcher-prise aux accords léchés.
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