Le weekend dernier, alors que la capitale cuisait sous un étonnant soleil brulant d’avril, je suis passée à La Loge, petite salle de spectacle coincée dans une adorable cour cachée du 11e arrondissement de Paris.
Ce dimanche 22 avril à 15h, à l’heure de l’endormissement postprandiale donc, se déroulait une sieste acoustique, concert intimiste où le spectateur est bercé par le son des cordes et des voix mélodieuses des artistes invités.
Les siestes acoustiques de Bastien Lallemant existent à La loge depuis 2010. Ces sessions assoupissantes se déroulent un dimanche par mois. Bastien Lallemant y convie quelques amis et invités pour offrir aux spectateurs un moment de calme et de détente dans une bienveillance apaisante. J’en suis ressorti un peu groggy, mais surtout le cœur plus léger.
Oreillers et couvertures sont de mise
La salle est plongée dans le noir, seules quelques douces ampoules éclairent les musiciens. Des tapis et des coussins éparpillés offrent du confort alors que le public s’allonge histoire de patienter avant de commencer…la sieste. Arrivée à la fermeture des portes, je me replie dans un petit coin, et découvre que je ne suis pas venue assez équipée. Pour les habitués, oreillers et couvertures sont de mise. Qu’importe, je m’installe le plus confortablement possible et me laisse bercer. Les musiciens s’installent le plus silencieusement possible, de ma place je ne vois pas les artistes, mais je devine aisément que je ne suis pas là pour les contempler. Je reconnais tout de même la chanteuse Pomme que j’apprécie particulièrement, avec sa guitare et son autoharpe.
Après un coup de cloche annonçant le début de la sieste, on nous indique la marche à suivre : fermer les yeux et surtout ne pas retenir d’éventuels ronflements. Ça sera l’auteur Antoine Couder qui commencera d’une voix chaude la lecture d’un premier texte sur la musique, la vie, la société.
A vos marques, prêts? Dormez!
J’ai les paupières closes et déjà je m’endors un petit peu. S’en suivra une heure de morceaux acoustiques chantés et susurrés par Bastien Lallemant, JP Nataf, Pomme, Louise Thiolon ou encore Superbravo. Chaque artiste, accompagné ou non par les autres musiciens, reprendra des chansons de son répertoire. Les couplets sont chantés, seuls ou en duo, les refrains sont repris en chœur, et ce mélange de voix murmurées m’emporte sans m’en rendre compte petit à petit dans un état de bien-être.
Entre deux bruits sourds de guitare que l’on dépose à terre, l’heure passe à une allure folle, mes voisins dorment déjà profondément, d’autres somnolent en dodelinant de la tête. Je serais bien incapable de vous énumérer les chansons tant elles se mélangent dans une harmonie bienheureuse. Mon cerveau peine à suivre les lectures, mais les mots savent toucher l’esprit. La cloche finale sonne. Les « siesteurs » se révèlent difficilement, mais le sourire aux lèvres. Jamais le fait de ne pas pouvoir apercevoir les musiciens en concert ne m’aura été si agréable.
Je ressors de la sieste revigorée, les notes de musique et des mots flottant dans ma tête. Je ne me souviens pas de tout, mais l’essentiel est là, je me souviens du partage et de la bienveillance. Le mois prochain, j’apporte mon oreiller.
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