Il y a 40 ans sortait le film porté à bout de bras par un inconnu du nom de Sylvester Stallone. Hymne au « Rêve Américain » et au dépassement de soi, ce film allait lancer une franchise et un personnage qui, au fil des ans, allait être le miroir de l’évolution de la carrière de son créateur… Et devenir un film culte pour toute une génération. On vous en parle.

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Même si ce n’est pas au niveau de Rambo, autre chef d’œuvre, Rocky aura été moqué pour le fameux «  Adrian » final et aura été rabaissé au rang d’un énième film viril, comme les collectionnera Stallone au cours de sa carrière. Ne voir qu’un film de boxe en Rocky serait véritablement passer à coté d’une véritable pépite. Rocky Balboa est un boxeur au rabais des bas fonds de Philadelphie, ce qu’il gagne difficilement en combattant dans d’obscures salles, il le complète en faisant le gros bras pour un mafieux local. Apollo Creed est le champion du monde des poids lourds, il règne en maître sur sa catégorie. A un point tel que tout ses challengers officiels déclinent sa proposition de combat pour fêter le Bicentenaire de l’Indépendance américaine. Suite au forfait de dernière minute de l’adversaire prévu, assez cyniquement, il est décidé de donner sa chance à un inconnu, une « fausse patte » (c’est à dire un gaucher), un outsider surnommé « l’Étalon Italien » : Rocky Balboa… Voyant sa vie bouleversée, il accepte et se prépare pour le combat.

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Le film commence et se termine par un combat. On pourrait même dire que « Rocky » dans son intégralité est un combat. Celui d’un jeune homme moyen venant d’un endroit moyen. Qui se bat pour améliorer sa vie, qui se bat contre ses peurs, qui se bat pour gagner le cœur de la très timide Adrian, qui se bat pour se prouver quelque chose à lui même. Rocky Balboa n’est pas beau, il n’a pas fait de grandes études, ne brille pas par son éloquence et vit dans un appartement miteux. On a connu mieux comme personnage principal. Et pourtant, on a en face de nous l’un des meilleurs que le cinéma nous a donné l’occasion de voir. Car il y a quelque chose d’universel à le voir se dépasser et à ne jamais abandonner. Pas forcément ambitieux mais doué d’une volonté à toute épreuve, Rocky se bat quoiqu’il arrive. Et dans tout les domaines. Il persiste à venir voir Adrian, la vieille fille un peu gauche de l’animalerie du quartier et à faire des blagues pas drôles pour lui arracher un sourire. Il finira par y arriver. Leur premier rendez vous est d’ailleurs est d’ailleurs une scène réellement touchante, par sa simplicité et sa candeur. Le boxeur maladroit et la vieille fille empotée se tournent autour, comme on se tourne autour dans une cour de récré, et on dirait un véritable gamin quand Rocky se risque à donner un baiser à sa promise…qui le lui rendra bien. Véritable phare dans la nuit qu’est leur quotidien, symbolisé par Polly, ami de Rocky et frère d’Adrian, poivrot parieur fauché limite violent, la relation entre les personnages de Sylvester Stallone et Talia Shire va être un véritable fil rouge tout au long du film, au fur et à mesure que le combat final contre Apollo Creed approche…

 

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Il y aurait beaucoup à dire sur le lien entre Rocky et son créateur Sylvester Stallone. Des anecdotes connues des fans pour commencer. Stallone, absolument personne à Hollywood à l’époque qui décline les propositions du studio de voir son personnage par les bankables James Caan ou Robert Redford pour pouvoir l’incarner lui même. « L’Étalon Italien« , surnom du boxeur…et titre du premier film – érotique – dans lequel apparaît Stallone! Au fur et à mesure des sept films, le personnage et la carrière de Sly évolueront en miroir. D’outsider ( Rocky premier du nom) à icone reaganienne ( Rocky 3) pour enfin revenir envers et contre tout et reconquérir le public ( Rocky 6).

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Rocky est un film qui vous marque, peu importe l’age ou le moment auquel vous le découvrez. Adolescent, vous voulez ingurgiter la boisson à base de jaune d’œuf du boxeur de Philadelphie. Généralement, ça se sera mal terminé. Au moment des fêtes, on se dira qu’on enchaînera les joggings avec la même énergie que lui. Avec plus ou moins de succès. A l’age adulte, on se dit que, comme lui lors de l’avant dernier round, on se relèvera envers et contre tout. Il y a peu de films qui peuvent vous inspirer dans votre vie de tout les jours. Le film de John G. Avildsen fait partie de cette catégorie. Et la scène finale, le fameux cri du cœur « Adrian », tant raillé, est l’une des plus belles déclarations de l’histoire du Cinéma. Simple. Primaire. Viscéral. Alors que l’on a parlé de boxe pendant deux heures, c’est ce moment qui vous mettra réellement K.O.
Et à la question de savoir s’il gagne à la fin, alors que des journalistes l’interroge à ce sujet, pendant que les juges rendent leur verdict, la réponse est direct : «  Je m’en fiche. J’ai tenu 15 rounds. Pour moi c’est le principal ». On a connu pire comme leçon de vie.

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