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Le deuxième jour de Solidays s’accompagne d’un petit crachin qui mouille les premiers festivaliers arrivés à l’hippodrome de Lonchamp. Mais ce n’est pas ce petit détail météorologique qui les empêchera de profiter de l’hétéroclite programmation que le festival nous réserve pour la journée. C’est donc les yeux remplis d’espoir et d’excitation que le public commence à se presser dans les allées du festival.   En ce début d’après-midi, Solidays semble se réveiller peu à peu d’une longue nuit de partage et de festivités.

Alors qu’au niveau de la grande scène de Paris résonne encore l’inoubliable set de Justice de la veille, les réjouissances débutent aujourd’hui de l’autre côté du site, sur les scènes du César Circus, du Boom Box et du Domino où performe le groupe français Structures. Après les avoir vu au Mama et à Chorus, Structures s’impose une nouvelle fois en tant que groupe prometteur de la scène rock française. Avec leur musique rock, dynamique et enivrante, les quatre musiciens galvanisent connaisseurs et curieux.

Lors de leur cheminement vers le village des associations, les festivaliers s’arrêtent devant la scène de Paris où se déroule la Cérémonie Contre l’Oubli, hommage émouvant rendu aux disparus du sida. Les sœurs de la Perpétuelle Indulgence, mouvement militant LGBT+ abonné à Solidays, sont d’ailleurs présentes et participent à ce moment au milieu de la foule. Au village de solidarités, de nombreuses associations luttant notamment pour les droits humains, les droits de la femme, l’environnement, le handicap et contre les exclusions accueillent les festivaliers en leur proposant jeux ou maquillage afin d’échanger autour de ces importants sujets. Solidays est avant tout un festival engagé qui veut offrir de la visibilité à ces multiples causes et susciter des vocations.

Après cette petite pause, retour à la musique sur la scène de Baguatelle où s’est déjà accumulée une foule pressée de voir l’artiste CKay dont la popularité a grandi via les réseaux sociaux où son morceau Love Nwantiti (ah ah ah) est très utilisé. Celui-ci se faisant attendre, un DJ monte sur scène afin de faire patienter le public et mixe dans l’incompréhension générale. Au bout d’un petit quart d’heure, le chanteur rentre sur scène provoquant ainsi des cris dans la foule.

Sous un ciel maintenant dégagé, les festivaliers se laissent tenter par une petite bière fraiche ou d’une barquette de frites à déguster non loin des concerts. Depuis son ouverture, le festival s’est bien rempli, la foule se presse de concert en concert, désireux de faire la fête.  Alors que le silent disco bat son plein dans le Boom Box, sous la tente du Domino, les fans succombent à la prestation de Ronisia.

Il est 21h lorsqu’Inès et Wendy, deux intervenantes du Planning Familial, montent sur scène pour nous parler du droit à l’avortement. Dans un discours passionné, elles dénoncent son annulation aux Etats-Unis et l’importance d’inscrire ce droit dans notre constitution pour le protéger. Cette information étant arrivée vendredi matin avant le début du festival, plusieurs artistes se sont déjà exprimés à ce sujet pendant leur concert. “Mon corps, mon choix”, ce slogan crié maintes fois marque la fin de leur intervention.

Black Pumas rentre alors sur scène.  Le chanteur du groupe est déchaîné. Il danse, chante et secoue la tête à en perdre chapeau et lunette de soleil. Le public réagit vigoureusement à cette musique chaleureuse et réconfortante.  Au-delà du chapiteau, des festivaliers profitent du spectacle assis dans l’herbe devant un coucher de soleil qui disparait peu à peu derrière les tribunes de l’hippodrome.

Les dernières notes de la musique Black Pumas laissent place au rappeur Damso, tête d’affiche de la soirée sur la grande scène de Paris. Il soigne son entrée à l’aide d’un compte à rebours qui excite le public, impatient de le voir surgir sur scène. Flammes et fumée ponctuent les morceaux de l’artiste. Dans la foule, le pogo est de mise. Sur le versant d’en face, la fameuse fanfare allemande Meute monte sur scène sous les cris des festivaliers. Le son des cuivres et de la caisse retentisse. La foule saute, danse et exprime sa joie. Le moment est singulier, propre aux fanfares, très différent de la musique de Damso entendu précédemment.

Cependant, pas une minute à perdre, Skip The Use a déjà commencé leur show. Certains festivaliers n’ont pas su faire un choix entre les nordistes et la fanfare. Ils se voient alors obligés de courir en essayant, tant bien que mal, de se frayer un chemin parmi une foule de plus en plus dense. Heureusement pour les retardataires, le groupe a commencé son set par ses derniers morceaux et termine par leurs plus grands classiques. A l’effigie du chanteur en salopette à motif qui saute partout sur scène, le public est en folie lorsque l’artiste interprète Ghost, drapeau LGBT+ autour du cou. Enfin, après avoir crié “Skip the Fucking Use”, le groupe descend dans la foule pour interpréter leur dernier morceau, Bastard song. Le public se bouscule et se presse pour se rapprocher au plus près du chanteur et de deux musiciens.

Minuit, comme le veut la tradition, tout le festival se précipite à la scène de Paris pour rendre hommage aux bénévoles, sans qui, rien ne serait possible. Après un petit mot de Luc Barruet, fondateur de Solidays, et une minute de silence pour Fred, membre fidèle de l’association Solidarité Sida décédé en janvier dernier, l’intemporelle chanson de Gloria Gaynor, I Will Survive, retentit dans l’hippodrome de Lonchamp. La foule se met à hurler les paroles connues de tous dans un grand moment de partage et de bienveillance. Les bénévoles laissent place par la suite au groupe dans le nom est sur toutes les lèvres depuis le début de la journée : The Black Eyed Peas.

Devant une foule surexcitée, le groupe californien joue leurs plus grands singles : Let’s Get It Started, Boom Boom Pow, Don’t Stop the Party. Malgré que Will.I.Am ne semble pas au plus haut de sa forme, les festivaliers se déchaînent sur la pelouse qui prend des allures de dancefloor géant. Le groupe se plaît à discuter avec le public et leur envoyer des tee-shirts que la foule s’arrache. Les 4 compères nous quittent sur le morceau que tout le monde attendait : I gotta feeling. Chacun connait les paroles et chante alors avec ce groupe mythique des années 2010.

 Alors que certains quittent le site du festival pour reprendre des forces avant le troisième et dernier jour de Solidays, d’autres se dirigent vers Mezerg et Boris Brejcha qui mixent ce soir sous les chapiteaux Dome et Domino.

 

Écrit par Baptiste de La Barre

 


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Le vendredi 19 avril s’annonce comme la journée la plus « Printemps de Bourges ». En effet la programmation enchaine entre Inouïs, anciens Inouïs, artistes habitués et consacrés au Printemps de Bourges qui s’entremêlent sur les différentes scènes. Le festival garde année après année sa place d’institution de la musique, c’est parce qu’il est constitué de surprises toutes plus ingénieuses les unes que les autres. Le Printemps ouvre des portes que nous n’aurions jamais pensé pousser et propose pour nos yeux ébahis les prochains coups de coeur qui hanteront nos iPod (ou nos plateforme de streaming).

DESAINTEX 

Cheveux courts, lunettes rondes et petit pantalon de velours, Desaintex a une allure de gentil garçon et sa musique va dans ce sens, il susurre des paroles romantiques, douces, sur des instru électroniques comme des balades envoûtantes.
desaintex printemps de bourges 2019

EPHEBE 

EPHEBE a de l’énergie à revendre et ça se ressent : chorégraphies, drop the mic et lancé de baguettes dans la fougue de son show, EPHEBE est le premier artiste des inouïs qui subjugue aussi rapidement le public.
Ephebe Printemps de Bourges 2019

HERVÉ 

Toujours dans cette vague électro-pop, c’est seul qu’Herve convainc à l’unanimité le public du 22. Ses instrus electro nous fait penser à celle de Lescop, ses textes a du Bashung dont il reprend La « Peur des Mots ».
T-shirt blanc et jean, pas d’exubérance, des lumières en contre-jour, c’est la musique qui fait le travail. Hervé est un nom qu’il faut retenir. Côté pro beaucoup en parle. D’ici quelques mois il fera sûrement parti de la nouvelle vague et remplira des salles beaucoup moins intimiste que le 22.
Hervé printemps de bourges 2019

INUIT 

Inuit qui nous faisait déjà danser en décembre au Festival Les Aventuriers investit cette fois l’immense salle du W. Ce sont eux qui lancent les festivités de la journée pour cette salle qui accueille des milliers de spectateurs jusqu’à la nuit.
Avec un concert plus électro que celui que nous avons connu, Inuit se met le public dans la poche très vite, ils jouent leurs chansons les plus connues, la plupart sorties sur leur dernier album, Action mais aussi Dodo Mafutsi extrait de leur premier EP, l’occasion de faire chanter la salle entière sur le refrain de cette chanson qui prend des airs d’hymne que l’on chante avec fierté.

JEANNE ADDED 

Ce n’est pas sur une scène mais bien sûr un ring que Jeanne Added est montée.
Des les premières notes, elle parcourt la scène en courant pour ne plus jamais s’arrêter, un micro ou une guitare dans la main, Jeanne donne le change, sa voix reste imperturbable et son humeur électrique est communicative à commencer par les musiciens derrière elle, deux femmes et un batteur sur scène, déchainés, bien décidés à en découdre avec cette impressionnante salle qui réunit un public de plus en plus nombreux pour l’occasion.  Elle déborde tellement d’énergie qu’il est parfois difficile de la suivre du regard. Quand elle s’arrête elle jette des coups de pied dans les airs plus haut que sa tête. La veille elle reprenait Higelin. Aujourd’hui elle irradie la foule de sa présence, de sa prestance, de ses morceaux qui nous transporte et nous donne des frissons. Avec son deuxième album sorti en septembre, l’artiste à la formation jazz est devenue une des personnalités que seul Bourges sait révéler.
Jeanne Added printemps de bourges

FLAVIEN BERGER 

Après le ring, Flavien Berger nous propose de visiter son laboratoire expérimental dans lequel il confronte ses titres les plus connus aux possibilités de ses synthétiseurs.
C’est un drapeau à la main et ses lunettes sur le nez qu’il entre en scène pour se placer derrière deux claviers et plusieurs micros. Il prend la parole, créé un lien avec le public qu’il entretient tout au long du concert. Et il s’avère qu’en plus d’être bon, il est drôle !
Le nouveau Sebastien Tellier arrive sur scène, retire le drap qui recouvre ses instruments et entame plusieurs minutes de sons électroniques. Sur les côtés, 4 piliers, eux même recouvert de tissus bleu encadrant l’artiste. Ils font office de chorégraphes, tournoyant au rythme des morceaux, tel des derviches tourneurs modernes. Il propose tout de suite la mise en place d’un petit jeu qui fait craquer le public : quand il décrochera son micro de façon non-chalante, le public devra « manifester son contentement » pour que les auditeurs qui suivent le concert à la radio en soient informés.
Il reprend ses titres, Océan Rouge, Pamplemousse, Brutalisme… et les pousse à leur paroxysme, les réarrange, ajoute des paroles, il joue et s’amuse avec ce qu’il fait de mieux : innover.
De son côté le très en vogue Flavien Berger, lunettes greffées sur les yeux en impose.  Avec une sobriété et  un calme exemplaire, il communique régulièrement avec un public d’adeptes qui danse dès les premières secondes du set. Sa voix grave et ses incantations en français dans le texte captivent. Il y a du Katherine du début dans ses morceaux. Un trip élitiste qui s’adresse néanmoins à un public averti.
Flavien Berger Printemps de Bourges 2019

CLARA LUCIANI 

La scène plongée dans le noir, la voix céleste de Clara Luciani entame un prologue. Quelques mots et une histoire : celle d’un combat contre le cancer du sein semble-t-il. Ces mots comme un poème nous rappelle à la vraie vie et jette un petit froid dans la salle.
Puis Clara Luciani apparaît avec ses musiciens qu’elle prend le soin de présenter devant des faux vitraux tendus. La messe peut commencer et les messages d’amour à Clara Luciani avec.
Un public ou un barre-terre d’admirateurs, la frontière est mince !
La nouvelle étoile, que l’on voyait déjà partout l’année dernière a pris en assurance. Elle racontera à la radio qu’elle était aussi stressée qu’à l’Olympia. Ce qui est passez totalement passé inaperçu.
Clara propose un spectacle résolument plus rock que son album avant de proposer un tête-à-tête avec le public sur la chanson Drôle d’Epoque quand ses musiciens la quitte. Clara joue avec la performance de son compagnon guitariste qui se déchaine autant qu’à un concert des Gun’s. Un moment qui amuse la chanteuse.
Elle invite le public à chanter avec elle, un public de connaisseurs qui n’avait pas déjà hésité à chanter a tue tête avec elle avant qu’elle le leur propose.
Très rapidement elle annonce qu’elle va jouer un morceau qu’on attend tous. Quelqu’un dans la foule qui avait du apprendre la setlist des précédents concerts crie « eddy ». Elle répond simplement « non, les fleurs ». Le premier single fait l’humanité dans le Palais. Elle conclura par son réintreprétation de « The Bay » de Metronomy et comme une réponse à l’ouverture de son spectacle, Clara termine son spectacle par le désormais incontournable titre La Grenade.

THÉRAPIE TAXI

Thérapie taxi prend d’assaut le W devant un public très jeune qui visiblement les attendait depuis longtemps. Le groupe affirme une fois de plus qu’ils n’ont pas de limites, ni la bienséance ni la morale ne dictent leurs lois. Distribution de whisky-coca, service à même la bouche par un Raphael torse-nu… Ils n’hésitent pas pour faire vivre un vrai moment inoubliable à leur public et hésitent encore moins quand il s’agit de faire chanter un magistrale « Joyeux Anniversaire » pour la chanteuse du groupe, Adélaïde. D’ailleurs cette célébration se conclut par un douche au champagne et une danse avec un lapin rose.
therapie taxi printemps de bourges 2019

CATASTROPHE 

Catastrophe nous reçoit dans le palais Jacques Coeur, dans un bâtiment riche en histoire du XVeme siècle en pierres blanches.
C’est aux pieds de la cheminée que la scène est installée, un piano à queue placé discrètement sur la droite de la scène. Les spectateurs, assis, sont une poignée de privilégiés accueillis dans cette petite salle.
Le concert débute, chacun vêtu d’un costume de couleur, le spectacle débute et promet d’être étourdissant ! Ils adaptent ingénieusement leur débit de concert au lieu, en faisant le point de départ de l’histoire qu’ils vont nous raconter pendant l’heure de spectacle. Ils rappellent la majestuosité du lieu et offrent une chanson inédite qui se prête à la situation à merveille. Un tour de passe passe qui démontre une fois de plus leur esprit d’adaptation et leur inventivité.
Blandine propose son traditionnel tour sur elle-même, vertigineux qui dure assez de temps pour nous donner le tournis alors même que nous sommes assis sur nos chaises. Puis nous les voyons traverser la salle en courant, monter sur les chaises restées vides. La narration qui sert de fil conducteur au concert laisse place à des vrais moment d’échange avec le public qu’ils fait se lever pour faire se rasseoir dans un premier temps ceux qui croient que leur horoscope influe sur leur vie, puis ceux qui croient que les animaux communiquent entre eux… Jusqu’a devoir faire plier ce monsieur qui reste intangiblement debout mais forcé de s’assoir pour avoir un jour vu la mer. Un moyen astucieux de permettre à Blandine de se faufiler parmi le public et de faire reprendre le spectacle au plus près du public. Et des idées comme celles-ci, ils en ont tellement qu’il est impossible de toutes les citer.
Même la seconde fois, Catastrophe surprend et subjugue. Jusqu’ou peuvent-ils aller pour nous faire passer un moment inoubliable ?

Skip The Use

De retour avec sa formation initiale, Matt Bastard plus en forme que jamais a fait trembler le W et son public. L’hyperactif qui occupe la scène comme un enfant qui ouvre des cadeaux de Noël, prend sont le temps d’interagir avec la foule. Dès le deuxième morceaux il s’excuse par avance aux personnes qui vont « mourir ou finir blessés ». S’en suit un 1-2-3 Soleil géant avec 6 000 festivaliers qui suivront les indications de Matt, oscillant dans l’esplanade de droite à gauche. Le caméraman sur scène perd le jeu et est condamné à payer une tournée à tout le monde. Sa bonne humeur et sa manière de parler qui rappelle David Boring, instaure une ambiance détendu dans la foule. Certains morceaux au contraire poussent à l’agitation. Comme à Shaka Ponk, mieux vaut avoir les genoux solides pour finir entier quand on est dans les premiers rangs. Le temps s’enfuit, mais Skip ne vieillit pas et continue des shows à vivre une fois (et une dernière pour certains ahah) dans sa vie.

Skip The Use printemps de Bourges 2019

Texte : Philippine Berda Et Kévin Gombert

Photo : Kévin Gombert

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