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Le cinéma d’horreur déteste les femmes ? C’est une rumeur qui s’est répandue au cours des années et qui est devenue maître mot dans un inconscient collectif. On lui prête toujours le massacre de jolies jeunes filles toujours dépeintes comme stupides, courant s’enfermer dans leurs chambres pour mieux se faire découper. Pourtant ce que la collectivité oublie souvent de dire, c’est que même dans son registre pourtant le plus propice à éliminer les femmes, le slasher donc, se cachent bien souvent des héroïnes vaillantes, fortes et puissantes appelées les Final Girls. Des modèles de détermination, capables de vaincre le plus violent et fort des personnages masculins (ou non d’ailleurs).  Sienna Shaw, la final girl de Terrifier 2 et Terrifier 3 en est aujourd’hui le nouveau visage et la nouvelle incarnation. Elle est pourtant l’héritière des plus grandes qui ont vaincu plus d’une fois Michael Meyers, Leatherface, Ghostface ou encore Freddie. Des modèles inspirants pour les jeunes filles mais aussi pour l’image du féminisme à l’écran. On en parle.

Sienna Shaw : final girl angélique

art le clown et siennaPeut-être à revers de Vendredi 13, il aura fallu 2 volets à Damien Leone, le réalisateur des Terrifier, pour mettre en lumière sa puissante héroïne, Sienna Shaw (Lauren LaVera). Si c’est elle dont on parle aujourd’hui, c’est parce qu’elle est sans nul doute le nouveau visage à connaître parmi les final girls. En cause, le récent succès inattendu de Terrifier 3 dont la sortie en salles a battu tous les records, pulvérisant au passage la suite du Joker. Face à Art le clown, personnage vicieux et diabolique, tueur fou démoniaque et monstre du cinéma sans concession, Sienna donc.

Ses traits caractéristiques il faut le dire embrassent ceux que l’on connait à beaucoup de final girls. Jeune fille candide et naïve, jamais portée sur l’horreur ou même les faits divers. Il pourrait être intéressant de noter que nombre de réalisateurs viennent à juger ou punir les personnages qui aimeraient un peu trop le cinéma de genre ou porteraient une obsessions sur les histoires vraies sanguinolentes. La scène de la douche de Terrifier 3 ira d’ailleurs punir copieusement celle qui était obsédée par Art le Clown. Randy Meeks, pourtant personnage si fort de Scream connait lui aussi un triste sort dans Scream 2, Casey Baker dans le 1er volet de la saga également, de même que tous les érudits du 4ème volet. Il y aurait de quoi pousser la psychanalyse, tant nos réalisateurs choisissent comme preuve de pureté et de personnages dignes de survie celles et ceux qui ont un profond dégout pour ce qui les pousse à créer des films.

Toujours est-il que comme ses nombreuses prédécesseuses, Sienna est avant tout une femme forte, capable de regarder le mal dans les yeux et de le combattre. Là où d’autres devront trouver la force de lutter contre les démons qui les assaillent et souvent leurs propres démons, Sienna sera prédestinée à cette lutte. Son père lui aura indiqué dans son enfance quelques clés cachées pour lui permettre de comprendre qu’elle sera le visage du bien et le seul à pouvoir contrer les pires ténèbres et les tonnes de tripes et boyaux qui le composent. Parmi les nombreux litres d’hémoglobine versés, celui de ses proches sera tout particulièrement présent. Et cette caractéristique, on la retrouvera chez de très nombreuses final girls avant elle.

Allo Sidney Prescott, la final girl qui m’a tout appris

Scream 5 Sidney et GalePeut-on parler de propos adolescent dans l’horreur ? Si le genre a de nombreux visages, celui du slasher prend souvent plaisir à offrir à ses bouchers et donc en vedette, des jeunes filles en plein dans leurs années lycéennes. Y-a-t-il un parallèle intéressant à y faire avec le quotidien ? Se fait-on plus facilement peur dans la jeunesse quand l’insouciance rend la mort si abstraite ? Se forme-t-on avec la peur pour devenir des adultes plus conscient.es qui l’éviteront par la suite ? C’est possible. En la matière néanmoins une final girl a pleinement révolutionné ma vie, celle qui participait également au film qui à lui seul allait redéfinir les codes du genre : Scream.

Le film de Wes Craven est, on le sait conscient de s’inscrire dans une vague écrite bien avant lui. Il se revendique et cite continuellement Halloween de John Carpenter mais aussi Vendredi 13 ou encore Freddy, les griffes de la nuit (avec qui il partage son réalisateur). Sidney ( Neve Campbell) est un personnage entachée par la perte. Celle de sa mère l’année précédent le film. L’adolescence est un temps pour se détacher de ses parents, de ses repères. Et cette perte est un miroir bien sombre d’une réalité que l’on éprouve lorsqu’on se construit et qu’on se sent forcément peu comprise. Laurie ( Jamie Lee Curtis, Halloween) a perdu elle aussi ses parents, tués par son frère, Michael Meyers, Sienna perd sa mère dans le second Terrifier là où même Midsommar n’échappe pas à la règle (lui pourtant issu de l’elevated horror et donc loin du slasher), tuant dans son introduction les parents de Dani. Ce fait, il sert régulièrement à isoler son personnage central, lui donnant les traits de la fragilité. Mais ces traits finalement seront aussi ceux qui parleront le plus à une jeune femme en construction qui a défaut de s’y reconnaitre – du moins on le souhaite- pourront y apprendre qu’une femme seule, isolée, n’ayant plus ses repères pourra pourtant trouver en elle une force encore plus sur-humaine que celle de ces assaillants. Et les assaillants eux sont souvent masculins.

final girl sidney scream
Sidey Prescott, Neve Campbell, Scream

Pour Sidney, souvent uniquement, puisqu’elle affrontera film après film quelques tueuses cachées sous le masque. A l’occasion du quatrième volet notamment dans lequel elle en profitera pour amplifier son statut de mythe dans sa dernière phrase « Don’t mess with the original » épousant sans le savoir un propos qui obsèdera des années plus tard « The Substance », soit la place de la femme quand elle prend de l’âge. Sidney y garde toute sa force. Et celle-ci fera écho à celle de Laurie Strode qui deviendra une véritable chasseuse de Michael Meyers dans le dernier volet d’Halloween mais aussi à Sally dans Massacre à la Tronçonneuse qui reviendra en 2022 armée et équipé pour botter le cul à Leatherface. Il faut le dire dans le dernier exemple de façon too much et trop éloigné d’un personnage pourtant bien plus candide dans son écriture d’origine. Erin (Jessica Biel) dans la version de 2003 avait elle les traits d’une final girl bien mieux écrite quitte à épouser les clichés qu’on peut en attendre. Parmi eux celui du petit ami qu’il faut sauver, qui n’est pas une aide. Sidney va plus loin alors que son petit ami, Billy Loomis, sera celui qui se cache derrière le masque. Une belle façon d’apprendre à se détacher de la gente masculine mais aussi à se méfier de la toxicité de nombre d’hommes et petits amis. Tout ça encore une fois abordé en 1996 ! Si loin avant Me TOO ! Un fait qui aurait dû se répéter dans Scream 2 si le scénario n’avait pas fuité puisque Dereck (Jerry O’Connel), le nouveau petit-ami de Sidney devait se trouver derrière le masque de ghostface aux côtés de sa meilleure amie , Hailey. Finalement Debbie Salt (Laurie Metcalf, la mère de Billy) et Mickey (Timothy Olyphant) les remplaçait pour garder le suspens.

final girl laurie halloween
Laurie, Jamie Lee Curtis, Halloween

Mère Ripley, aux origines

La final girl ne se contente pas d’exister à travers les slashers. On la retrouve également dans la grande famille du cinéma de genre. Parmi elles, une incontournable cohabite avec Alien, l’alien elle aussi femme d’ailleurs, et vient prendre une place centrale en matière de référence  : Ellen Ripley interprétée par Sigourney Weaver. Ripley est mère, quand elle quitte la Terre, sa fille Amanda a 10 ans. Pour autant, elle ne sacrifie pas sa carrière, elle est lieutenant de première classe et part en mission !

Seule survivante du premier volet, avec un chat tout de même, c’est la figure maternelle qu’elle représente, film après film. Mère avant d’embarquer nous le disions, elle devient mère de substitution dans le second opus de Niout, enfant rescapée des griffes du terrible alien. Le quatrième opus fait d’elle une autre forme de mère, celle d’un monstre, l’alien lui-même donnant vie à une relation des plus troublantes. Ripley meurt puis ressuscite. Voilà qui va à contre-pied d’un propos repris des années après par Vivarium : « Une mère ça fait quoi ? Ca meurt ». Ce jeu est d’autant plus intéressant qu’il ne force pas la femme à être un simple modèle sexy pour survivre, il ne se base pas sur sa jeunesse et sa candeur pour en tirer de la force. Chaque volet rendra Ripley de plus en plus emblématique. Et ce propos est d’autant plus pertinent lorsque l’on se rappelle qu' »Alien » sortait en 1979. Le cinéma d’horreur sait aussi se faire prescripteur.

final girl ripley alien
Ripley, Alien ( Sigourney Weaver)

Les dignes héritières

Le concept de la mère dans le cinéma d’horreur et aussi en tant que final girl passe les générations. En 2005, Neil Marshall déboule en salles avec l’un des films d’horreur les plus terrifiants et les mieux réalisés de tous les temps : « The Descent ». Le réalisateur nous offre un casting uniquement féminin. Ces dernières, férues de spéléologie, se retrouvent prises aux griffes de monstres sous-terrains aux allures d’hommes des cavernes flippants. Héroïne blessée, elle aussi privée d’une famille tuée dans les premiers instants, Sarah (Shauna Macdonald), donne une nouvelle facette à l’emblématique final girl. Mère privée de son enfant et donc d’un certain sens de la vie, personnage traumatisé, elle pourrait être celle qui rend les armes en premier. Pourtant, le souvenir de sa petite fille la pousse, sa douleur la transcende. Elle tente alors tout le film durant de sauver ses amies, de lutter, de retrouver la sortie et donc la lumière. Il semble évident d’ailleurs que le film entier est une métaphore horrifique du deuil et de la douleur. L’enfoncement dans les ténèbres personnifié par les grottes, les démons qui ne permettent pas de ressortir à la surface, la violence intérieur, l’envie de remonter malgré tout comme seul but de vie. « The Descent » est une forme d’elevated horror avant l’heure. Un joyau, à regarder dans le cadre de son terrible final européen et non dans sa version US simplifié qui donne d’ailleurs naissance à sa suite médiocre.

final girl the descent
Sarah, The Descent

Outre, le combat d’une mère, la final girl peut aussi être celle qui combat l’homme abusif. C’est explicité avec le personnage de Grace dans « Wedding Nightmare » interprétée par Samara Weaving. La jeune femme se retrouve obligée de lutter pour sa vie alors que sa belle-famille tente de la tuer le jour de son mariage. Son époux (Marc O’Brien) finit par lui aussi tenter de l’assassiner malgré ses voeux prononcés quelques heures plus tôt. L’ombre de la violence conjugale plane largement sur ce récit qui rappelle que tout ne doit jamais être accepté par amour et qu’on ne tue pas par amour. Modèle mais aussi mise en garde, les héroïnes de l’épouvante, reflète le pire de ce monde et mettent en garde. Les féminicides existent, les relations toxiques également. Il ne faut pas fermer les yeux.

Final girls protect girls

Il serait impensable de dresser un listing complet de toutes les final girls ayant marqué le cinéma d’épouvante. Ce dernier serait sans fin. Les mères vaillantes pourraient à titre d’exemple être rejointes par Sarah (Alysson Paradis), elle aussi veuve éplorée qui tente de sauver son enfant à naître face à Béatrice Dalle dans le sanglant et français « A l’intérieur ». Ou bien par la cultissime Sarah Connor qu’on ne raconte plus dans la saga « Terminator ». Pour autant et histoire de s’offrir un panel non exhaustif il sera intéressant d’ajouter un mot sur quelques figures récentes même si moins cultes pour rappeler qu’en matière de féminisme, les final girls sont celles qui jouent le plus sur la notion de sororité.

En la matière le traumatisant « The Perfection », donnait vie à un personnage complexe, Charlotte, d’abord vue comme diabolique et monstrueuse. La trame permettait de se rendre compte qu’elle ne reculait en réalité devant rien pour sauver Lizzie des griffes d’agresseurs sexuels. Une fable violente sur les femmes persécutées, troublantes et à ne pas laisser entre toutes les mains. Même schéma ou presque pour « Brimstone » avec Dakota Fanning qui mettait autant en garde contre l’inceste que les faux prêcheurs et parlait de sororité à travers le prisme de la prostitution. En matière de femme traumatisée et d’horreur, l’ombre de « Carrie » de Stephen King, certes non final girl mais « méchante » pluri-facettes n’est jamais loin.

brimstone afficheEnfin, et en dernière position, le très teen et netflixien « Fear street » avait offert son lot de sang neuf au genre avec une final girl lesbiennes (enfin !)  et une méchante sorcière dont le noir dessein se justifiait par une persécution masculine tout aussi condamnable.

Si ces personnages ont marqué des générations de jeunes-filles leur donnant de la force là où d’autres registres ont pris des décennies à enfin prendre eux aussi leur part de responsabilité, tout n’est pas encore gagné. Il faudra que scénaristes et réalisateurs.trices ouvrent à plus de pluralités de personnages pour continuer d’inspirer les nouvelles générations de jeunes-femmes. On attend évidemment plus de final girls LGBT, des héroïnes lebiennes, trans, notamment, bien écrites et en nombre ces prochaines années. Mais aussi de la pluralité dans leurs origines, leurs personnalités, leurs faiblesses, leurs caractéristiques physiques, leurs non désir de maternité, leurs handicapes. Reste en attendant et espérant à se rappeler que derrière ses messages qui semblent simplistes, le cinéma d’horreur est un exutoire et un reflet d’une réalité violente. Et que du Petit Chaperon Rouge à Sienna, le message est toujours le même : on peut toutes affronter le grand méchant loup et le vaincre.


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Pour quiconque s’intéresse au cinéma d’horreur, l’année 2022 aura été marquée en sa fin par quelques noms. En premier lieu, le succès du Box Office Smile, mais aussi  X, Terrifier 2 et celui qui nous intéresse ici Barbarian de Zach Cregger. Jugé comme l’un des meilleurs de l’année, le film disponible sur Disney + n’a pas manqué d’attirer l’attention, pour son rythme entre temps de stress intense, scènes gores et cassures de rythme. Est-il à la hauteur de ce qu’on a pu en lire ? On vous raconte.

Barbarian afficheBarbarian de quoi ça parle ?

Se rendant à Détroit pour un entretien d’embauche, Tess se retrouve à louer un « Airbnb » le temps de son séjour. Mais lorsqu’elle arrive tard dans la nuit, elle découvre que la demeure est déjà occupée et qu’un homme étrange du nom de Keith y séjourne déjà… Malgré la gêne, elle décide résignée d’y passer la nuit, les hôtels des environs étant complets. Mais réveillée dans son sommeil par des sons mystérieux, Tess va s’embarquer malgré elle dans une série de découvertes terrifiantes…

Barbarian est-ce que c’est bien ?

Pour ses premiers pas en solo à la réalisation Zach Cregger n’a pas choisi le chemin de la facilité mais plutôt celui du métrage qui sème des pistes pour mieux se jouer de son spectateur. Le moins que l’on puisse dire est que le mieux est encore d’appréhender le film en en sachant le moins possible pour se laisser intriguer, séquence après séquence.

It’s a man’s world

Barbarian disney +En tête de liste de ses nombreuses qualités, on pourra facilement noter la cohérence dans les réactions des personnages. Neve Campbell le décrivait à merveille dans « Scream », le premier, le seul : c’est fatiguant de toujours regarder une nunuche courir s’enfermer dans sa chambre au lieu de se tirer de chez elle. Point de ça ici, puisque notre personnage principale Tess (Georgina Campbell) n’a de cesse d’être sur ses gardes, de se méfier et de jouer la carte de la prudence en toute circonstance.

Sur le sujet, le film va d’ailleurs bien plus loin puisqu’il étire de façon très ouverte la thématique de la masculinité toxique, du prédateur, des dangers à être une femme seule dans nuit et même plus loin de l’agression sexuelle. Sans être un film d’horreur à thème comme le public en raffole chez Jordan Peele par exemple, « Barbarian »  est loin de jouer la simple carte du jeu de jump scares et de massacre mais a bien un sous-titre à l’engagement certain dans ses tiroirs. Pour personnifier les travers d’Hollywood post Me Too, AJ, le personnage de Justin Long, apporte une dose d’humour, d’antipathie et de la chaire fraiche au film. En tant qu’homme du cinéma véreux, il sera d’ailleurs celui qui exprimera à haute voix la question que certains hommes dénués de scrupules se posent « Suis-je une bonne personne qui a fait de mauvaises choses ? » pour mieux y répondre très peu de temps après. De l’intriguant mais toujours charmant Bill Skasgard au redoutable Richard Brake, les portraits des hommes qui se succèdent autour de Tess sont pluriels mais évoquent toujours  cette question, la femme doit-elle constamment se méfier et tenter de survivre ? Mais aussi la femme pourrait-elle aussi devenir le prédateur passant du statut de victime à celui de bourreau ?En plus de pousser les questionnements sur le sujet, le film évoque aussi brièvement le question d’une police déconnectée, aux propos violents qui ne juge que sur l’apparence et s’avère bien peu utile pour agir quand cela est nécessaire. De même les quartiers défavorisés, les clichés sur l’apparence sont de la partie.

Descente aux enfers

Au-delà de ses questions très actuelles, le gros de Barbarian se concentre sur sa thématique horrifique et joue de tous ses ressorts pour créer des moments de tensions glaçants. Un sous-sol et ses horreurs, des couloirs sombres dans lesquels il est impossible de voir la menace approcher, des sursauts. Sans rien inventer l’œuvre a l’étoffe de l’immense The Descent et sait tout aussi bien que lui jouer sur la carte de la claustrophobie et de l’horreur. Trois scènes particulièrement gores viennent étayer le tableau qui préfère pourtant garder certaines de ses idées les plus sombres hors champs voir carrément comme de simples sous-entendus. Le tout permet de maintenir le spectateur sous tension pendant les trois quart d’un film rondement mené. D’autant que Cregger se permet d’improbables ellipses, changeant de propos quand l’envie de savoir est la plus forte pour mieux tenir en haleine son spectateur qui attend impatiemment d’en savoir plus. Excellent conteur, il donne à chacune de  ses sous intrigues, loin d’être toutes horrifiques, un véritable intérêt et une belle ampleur. Stephen King le disait, il faut aimer ses personnages ( mais parfois aussi aimer les détester) pour mieux se laisser prendre au jeu de la peur. Ici, comme dans un livre, le film prend le temps, et ce à tout moment, de se poser pour raconter ses protagonistes et leur donner un contexte qui rend le tout hautement cohérent.

C’est peut-être dans sa troisième moitié qu’il vient le plus à souffrir de la barre qu’il avait jusque là placé trop haut. Puisque les explications, raisons et le véritable danger qui rôde en sous-terrain plient parfois sous la coupe d’un angle grand guignol qui à force de se vouloir trop glaçant finit par frôler le surnaturel pour ne pas dire le ridicule. Mais qu’importe si quelques propos s’égarent de la belle trajectoire lancée ( coucou le besoin d’être une mère à tout prix quelques soient les circonstances) tant le récit tendu comme un fil saura faire frissonner même le plus averti des spectateurs. Il sera aussi aisé de comparer le film à un autre succès horrifique bien connu : Don’t Breath. Sauf que, celui-ci jouant sur un boggey man sur-homme et une violence adolescente, se perdait constamment pour mieux manquer à toutes ses promesses. Se permettant même parfois de descendre ses instants de tensions pour les rendre glauques oui, mais pour ceux qui frissonnent très facilement. Point de ça avec notre Barbare qui jamais ne flanche et ose tout jusqu’à la création d’un personnage qui a autant de panache visuel que la dernière scène de l’incontournable Rec.

Parfait dans ses premiers temps, le film se détache complètement d’un paysage horrifique actuelle qui avait fort besoin d’une touche de nouveauté de propos mais aussi d’horreur simplement, seulement, grandement. En ça, en sa réalisation précise et carrée, en son jeu d’acteurs bien fait, le métrage est bien l’une des plus belles pépites de l’année et promet des nuits à se perdre dans un labyrinthe de frissons.


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