Après un passage au Supersonic l’année dernière, Maruja (UK) était de passage au Backstage by the Mill à l’occasion du MaMa Music & Convention. Le groupe dont la musique oscille entre un post-punk sec et rappé tient son originalité de l’omniprésence d’un saxophone sur ses compositions. Les Stooges l’avaient un peu fait avant eux, IDLES aussi récemment mais c’est avec une approche bien personnelle que Maruja captive.
@ Adrien Comar
SAXOPHONIE
Alors en ce mercredi pluvieux, même si le Backstage n’était pas comble, les foules se sont déchainées pour vibrer aux sons gutturaux de ce sax habité d’une ferveur punk et brutale (Zeitgeist). Et pour cause, en moins de dix minutes, Maruja a soulevé mosh-pit et handbang à coups de passages répétés dans le public de la part du chanteur et du saxophoniste. La force de leur son rauque et la dimension violemment mélodique du saxophone est simplement fascinante.
@ Adrien Comar
POST-PUNK À SUIVRE DE PRÈS
Avec déjà deux EP dans les jambes et une prestance scénique maîtrisée de bout en bout, Maruja conquerra à nouveau les cœurs amateurs de post-punk. Les quatre garçons ont un bagout distordu, planant et scandé porté par ce merveilleux sax exploité jusque dans ses retranchements. On entend du METZ, du BCNR, du Black Midi et beaucoup d’autres. De quoi donner envie de les découvrir davantage, notre coup de coeur de ce mercredi.
Cinq ans après le brillant Social Cues, Cage the Elephant revient enfin avec un nouvel opus, le non moins réussi Neon Pill. Peut-être moins original que n’ont pu l’être les…
The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar
Plus d’un an et demi après un passage au Zénith de Paris et seulement quelque mois après leur prestation au 104 à l’occasion des Inrocks Festival, les Libertines étaient déjà de retour dans la capital pour deux dates intimistes au Trabendo. Venus défendre leur excellent nouvel album « All quiet on the eastern esplanade », nous avons assisté à la deuxième des deux soirées avec les londoniens. Retour sur un concert en sueur dans la salle la plus alambiquée de tout Paris.
CHAUD COMME UN SAUNA
Nous arrivons malheureusement trop tard pour Vera Daisies, moitié brisée du duo Ottis Coeur qui se lance en solo. En tout cas, le Trabendo est déjà bien rempli pour l’ouverture des hostilités, même si la terrasse avec ses bières, ses guirlandes et les températures estivales en supplément font de l’œil au public. Il fait donc déjà une chaleur torride avant même que les hymnes anglais résonnent dans la salle à capacité moyenne. Notons à ce propos qu’il est très appréciable d’écouter la bande à Doherty et Barât dans une salle à dimensions plus humaines que les Zénith ou mainstages qu’elle a l’habitude de fouler de son pas lourd. Bref, la fosse est blindée de monde et les corps moites suent déjà : plus que quelques lancés de bière et nous voilà dans le meilleur pub francilien.
The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar
ORGIE DE TUBES
L’ambiance est au rendez-vous pour l’arrivée des Libertines, le pit se déchainent dès les premières notes du culte « Up the Bracket », enchaînée avec frénésie à « The Delaney » – la déferlante de tubes est ouverte. En effet, ce soir les londoniens ne lésinent pas à proposer un superbe panorama de leur prodigieuse discographie. À l’exception de « You’re my Waterloo », tous les hits du groupe sont interprétés, jusqu’à la classique quoiqu’ô combien efficace conclusion par « Don’t look back into the Sun » (ou plutôt « ne te retourne pas dans le soleil » comme balbutie Doherty avec un accent français caricatural). Best-of entremêlé des derniers rejetons du groupe, la setlist ravit petits et grands.
The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar
The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar
The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar
FIN DE SOIRÉE ?
Très vite, deux contrastes ressortent cependant : l’un sur scène et l’autre dans le public. Si la foule est déchaînée et saute et boit à qui mieux-mieux, la recette sur scène ne mélange qu’un des deux ingrédients. « Merci le Trabenbo » articule péniblement le frontman. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, ce serait mal les connaître que d’attendre un lifestyle healthy et jus de carottes de la part d’un des groupes de rock les plus punks encore existant, MAIS (oui il y a un mais) c’est dommage que cela contribue à alourdir la performance plutôt qu’à l’entrainer dans une folie bachique. Les titres peinent à s’enchainer, et les regards dans le vide ne semblent pas signifier une joie frénétique d’être sur scène. Les balances ne sont d’ailleurs pas assez percutantes et oscillent vers quelques excès de reverb pendant les transitions des morceaux. Il n’en reste pas moins que pour celles et ceux qui les ont déjà vus, le concert s’inscrit dans la continuité d’insouciance du duo terrible Doherty / Barat. Il est toujours question de jouer sans chichis, sans se préoccuper de la réaction publique mais pour le simple plaisir de balancer du son. Derrière la guitare le musicien a toujours 20 ans et la chaleur fait monter l’ivresse.
The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar
The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar
The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar
AVEC DU ROCK, LA FÊTE EST PLUS FOLLE
Malgré ce manque certain de dynamisme de la part des Libertines, il n’en demeure pas moins une forme de générosité et de spontanéité agréable. La setlist déjà fournie s’allonge en effet d’un rappel à base de variations acoustiques où chacun des membres s’essaye au chant. Puis enfin, les blagues et regards complices entre les membres laissent entrevoir une forme de plaisir qu’il serait nécessaire de cultiver pour faire de leurs concerts des fêtes rock, folles et libres à l’image de ce groupe mythique qui n’a jamais perdu son aura .
The Libertines – Trabendo Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar
Avant de se lancer dans un blâme rageur et déçu, excusons Rock en Seine qui ne sont en rien responsables de la performance miteuse des new-yorkais. Le festival…
Huit ans après son dernier long-métrage (Microbe et Gasoil, 2015), Michel Gondry, réalisateur d’Eternal sunshine of the spotless mind, Be kind, rewind ! et de beaucoup de clips…
Ce samedi 28 janvier, les suédois de Royal Republic amenaient leurs paillettes et leur rock à l’Olympia pour conclure une tournée européenne de près de deux mois. C’est à guichet fermé que le groupe s’est produit à l’occasion de leur RATA-TATA TOUR, mettant en avant, comme vous ne vous en doutiez pas, l’un des derniers single en date du groupe: RATA-TATA. Retour sur une soirée en demi-teinte en dépit des paillettes étincelantes et de l’humour royal.
KO KO MOuai…
Ce sont les nantais de KO KO MO qui ont ouvert la piste de la discothèque rock, et ce comme sur le reste de la tournée de Royal Republic. Il n’y a pas à dire, le duo français a un grand sens de la scène: lightshow impressionnant, complicité avec le public, solos endiablés… ; le public est conquis, en redemande, notamment les multiples fans arborant un t-shirt de la formation. Cela fonctionne – en première partie… Parce que mince, quel manque de saveur et d’originalité. Les compositions sont d’un banal à n’en plus finir, le jeu de scène – bien que maîtrisé – tend vers la prestance d’un (bon) groupe de reprise d’AC/DC pour une fête municipale et n’en finit plus de faire taper son public des mains. Plusieurs fois par chansons, sur toutes les chansons ! C’est trop, vraiment trop. Outre ce courant qui n’est clairement pas passé de notre côté, les nantais ont mis le feu au public de l’Olympia comme demandé.
Crédit photo : Louis Comar
Crédit photo : Louis Comar
Crédit photo : Louis Comar
Crédit photo : Louis Comar
UN SET… PEU SETISFAISANT
Sans nouvel album, les suédois ont misé sur leurs trois derniers single pour cette nouvelle tournée. Autant dire que la différence avec celle célébrant Club Majesty était de zéro. Il y a bien sûr toujours le plaisir d’apprécier ces boules d’humour et d’énergie mais le majeur problème est là: cette tournée n’était pas utile. Sur dix-sept morceaux, de nombreux hits du groupe passent à la trappe et la part belle est faite aux reprises et aux single, si bien qu’aucun des quatre albums du quatuor n’est représenté à sa juste valeur ce soir. La setlist est en effet le bémol majeur de cette soirée, d’autant plus que le « tube » RATA-TATA – entonné par le public durant chaque (!) silence de la soirée – a le don de nous agacer, dommage pour cette fois.
Crédit photo : Louis Comar
Crédit photo : Louis Comar
Crédit photo : Louis Comar
MATES PAILLETTES
Bien sûr l’humour des quatre grands gaillards fonctionnent toujours aussi bien et leur énergie est forte mais… mais quelque chose manque. Peut-être ce public qui semble n’être venu que pour se sauter dessus et non pas écouter de la bonne musique. Sûrement aussi les balances atroces (merci l’Olympia) – que le chanteur redoutait et qui masquent les voix et empêchent de reconnaître les intros de certaines chansons. Les paillettes brillent moins ce soir avec Royal Republic. Les artistes sont pourtant dévoués, originaux – comme avec ces deux chansons en acoustique au plus proche du public, ou ce cover de Are you gonna go my way avec KO KO MO – mais chaque raté additionné fait que l’ensemble peine à prendre de l’ampleur pour nous.
Crédit photo : Louis Comar
Crédit photo : Louis Comar
Crédit photo : Louis Comar
Crédit photo : Louis Comar
Soirée donc en demi-teinte de notre côté malgré le superbe accueil du public et le dévouement du groupe à sa musique et à mettre le feu au dance floor. Attention ce n’est cependant pas une fin de règne, entendons-nous. Seulement certaines réformes sont à envisager ; la préparation d’un nouvel album annoncé à la fin de la prestation par Adam Grahn le permettra probablement. Ce n’est pas un grand oui pour nous cette fois, mais la dynastie républicaine suédoise la plus rock aura, espérons le, de quoi satisfaire ses vassaux avec son prochain effort.
Récente coqueluche du rock indé chez la jeunesse, c’est à l’occasion de leur passage au Trianon pour leur plus importante tournée européenne en date que nous avons pu…
Palme d’or de Cannes 2022, Triangle of Sadness ou Sans filtre en français comme nos traducteurs l’ont si bien adapté, est le nouvel exercice de style de Ruben Östlund.…
En ce frais lundi d’octobre c’est à la Cigale de Paris que nous nous rendons pour réchauffer nos mains fraichement bleuies et les souvenirs d’une époque pas si lointaine. En effet, règne sur la salle mythique un petit air de nostalgie aux abords des retrouvailles avec la coqueluche pop-rock/folk des années 2010: Paolo Nutini. Car après 8 ans d’absence, l’écossais pas si italien qu’il n’y parait annonçait son grand retour avec Last Night In The Bittersweet, un quatrième album tout en maturité. La tournée annoncée de coutume dans la foulée n’était pas pour nous déplaire, retour sur un beau moment de musique.
INNOVATIONS ET RENOUVEAU
À en observer l’âge moyen de l’audience, ce n’est pas se mouiller que d’affirmer que la plupart du public est ce soir présent pour raviver le goût de nutini qui manquait depuis trop d’années à sa douce oreille. Le dernier opus, bien que savamment composé et interprété, a tout de même peiné à conquérir les coeurs des fans, sûrement du fait de ses expérimentations musicales dénotant en partie du travail habituel du musicien. Et ce désir d’innovation se ressent particulièrement ce soir: de nombreux titres (« Candy », « Jenny Don’t Be Hasty », « Let Me Down Easy »…) sont joués dans des versions tout à fait différente de celles usuelles. Entre approches house et transformation quasi-totale de l’identité des morceaux, Nutini a nettement décidé de passer un cap dans son processus créatif. Au ban les ballades à trois accords, accompagné de ses talentueux musiciens, l’interprète se démène pour se ré-inventer. La démarche fonctionne plus ou moins bien, voire frustre sur certains « tubes » mais témoigne d’une croissance tout à fait louable, quoique encore perfectible. La Cigale semble toutefois conquis par ces nouveautés et en redemande.
« LAST NIGHT IN LA SWEET CIGALE«
Mais ne vous faîtes pas de bile, Paolo, sa guitare acoustique et sa superbe voix sont toujours de la partie. La superbe section de morceaux acoustiques conquit notamment la salle parisienne et offre un moment de douceur et de communion par-delà les cieux. Comme à son habitude, l’artiste écossais est dévoué à son art et laisse la torpeur de l’instant musical pénétrer ses viscères et ses cordes vocales. Cette abnégation est contagieuse et s’incarne dans les réactions réjouies de l’audience, jusqu’à faire soulever tout le parterre de la Cigale. C’est un vrai moment de partage auquel il est donné d’assister ce soir. Nutini instaure une intimité précieuse chérie par chaque spectateur. D’une rare poésie.
Crédit photo : Louis Comar
NUTINI, COMME CHEZ LUI
C’est essentiellement le dernier effort du musicien qui est représenté ce soir au cours du set et il faut dire que l’écouter en live le rend plus accessible et appréciable. Chacun des nouveaux morceaux prend de l’ampleur et conquis un public pas forcément entièrement familier avec ces compositions. De toute manière la performance est accueillie à bras ouverts. Il suffit d’entendre le parterre donner de la voix sur « Iron Sky » pour saisir la force de cet engouement. Paolo Nutini est ici comme chez lui, le public parisien ne cesse de l’acclamer et de l’apostropher ; harangues auxquelles il n’hésite pas à répondre avec humour. Et c’est ainsi après 2h de show hors du temps que Paolo Nutini quitte la Cigale, sous les applaudissement d’un public entièrement séduit, conforté dans ses souvenirs plaisant d’un musicien sommes toute très talentueux.
Second long-métrage de Léa Mysius (réalisatrice de l’acclamé Ava) présenté hors compétition à la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes, Les Cinq Diables souffrait d’une bande annonce un peu taciturne mais…
Pour cette dernière projection de l’année au chouette « Club 300 », c’était L’Année du Requin qui était présenté en avant-première. Deux ans après Teddy, les frères Boukherma s’attaquent à nouveau…