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Julia Escudero

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KO KO MO - Last Night A DJ Saved My Life coverKo Ko Mo est de retour ! Après le succès de la cover de « Personal Jesus » de Depeche Mode (200 000 vues sur Youtube), le duo français à l’énergie débordante a dévoilé ce vendredi un tout nouveau clip. Cette reprise de « Last Night A DJ Saved My Life » du groupe new-yorkais Indeep nous est proposée à la sauce power rock et c’est très réussi !

Le clip, tourné dans un hôpital abandonné, pourrait être symbolique de la situation sanitaire en France : un manque de moyens, de personnel, le monde médical se sent complétement abandonné, tout comme le monde de la culture. Quant au choix de la reprise, Ko Ko Mo peut laisser entendre un message clair : la musique, et l’art en générale, font partie intégrante de notre société et peut même « sauver des vies ».

Avec un agréable côté feel good, cette reprise nous rappelle à quel point le binôme est talentueux et arrive à insuffler un peu de joie et d’envie de danser dans ce climat morose. Une track à écouter sans modération et qui nous donne le besoin de les (re)découvrir en live !

Découvrez le clip de Last Night a DJ saved my life de ko ko mo

Louis Comar


ratched netflixA chaque que Ryan Murphy dévoile l’une de ses créations, la sphère des séries-addict est en émoi. Il faut dire qu’il y a de quoi, le papa de Glee, Nip/Tuck, American Horror Story ou encore Hollywood a su placer la barre très haut. Sa dernière création, Ratched diffusée par le géant du streaming Netflix ne fait pas exception à la règle et fait beaucoup parler d’elle. Elle profite en outre d’un sujet ambitieux : raconter les débuts de Mildred Ratched, la nurse implacable du chef d’oeuvre de Milos Forman « Vol au dessus d’un nid de coucou ».  L’agitation est-elle justifiée ? Verdict.

 

Ratched de quoi ça parle ?

En 1947, l’infirmière Mildred Ratched arrive à Lucia en Californie du Nord. Ancienne infirmière de guerre, Mildred souhaite rejoindre l’équipe de l’hôpital psychiatrique du Dr Richard Hanover. Au premier abord, elle semble être froide mais tout à fait normale. En réalité, elle cache des secrets, une face très sombre ainsi qu’un lien avec Edmund Tolleson, un homme arrêté pour avoir violemment assassiné un groupe de prêtres. Arrivée à l’hôpital, elle va être témoin de pratiques proche de la torture comme la lobotomie. Sa rencontre avec Gwendolyn Briggs, la responsable de campagne du gouverneur de Californie, va également bousculer sa vie. La série explore alors ce qui va la conduire aux événements de Vol au-dessus d’un nid de coucou et qui vont faire d’elle l’un des monstres les plus célèbres de la littérature et du cinéma.

 

Ratched est-ce que c’est bien ?

ratched affiche netflix ryan murphy

Pour qui suit les nouveautés du catalogue Netflix, Ryan Murphy est sans nul doute devenu un incontournable. Ces deux derniers bijoux venaient d’ailleurs confirmer la capacité à créer des shows novateurs du scénariste et réalisateur. Hollywood retraçait avec optimiste l’âge d’or de la célèbre ville abordant l’homophobie, le racisme et l’abus de pouvoir tout en offrant une palette de personnages riches en couleurs, une histoire d’une beauté folle et apportant bienveillance et douceur à des problématiques pourtant violentes. Son traitement et son image valaient le détour. The Politician était également une belle réussite, moquant les jeux de la politique actuelle, dépeignant avec modernisme une société plurielle, abordant pluralité du couple et écologie par la même occasion.

Féministe et gay friendly

ratched cynthia nixonAvec Ratched, certaines cartes sont changées et pour autant pas toutes. Comme attendu avec le scénariste féminisme et homosexualité y sont traités d’un oeil actuel et bienveillant. Celle qui dans le livre et le film qui l’ont vu naître pouvait être considéré comme une grande méchante – pourtant l’était-elle vraiment ? non, elle était juste une femme faisant son travail avec une certaine position de pouvoir face à un protaginiste masculin- devient aujourd’hui un personnage de prime abord froid et énigmatique. Comme attendu, sous les traits de l’incroyable Sarah Paulson, Mildred Ratched devient un personnage complexe, au passé douloureux, portée par une mission qu’elle compte accomplir coûte que coûte en se laissant guider par son coeur. Une femme forte d’apparence mais en réalité fragile et blessée par la vie est ici joliement mise en scène. Puisque Ryan Murphy a une touche indéniable de talent lorsqu’il s’agit de la réalisation, il offre un décors très léché et une esthétique reconnaissable à son récit. Il prend par ailleurs le partie de donner un nouveau visage aux couples lesbiens. Si ces dernières années, nombreuses ont été les séries et les films a créer des couples de femmes forts, souvent adulés par les fans et tentant de casser les clichés, ce qui n’a pas toujours été le cas. En se replaçant à l’époque de « Vol au dessus d’un nid de coucou » , être lesbienne au cinéma était bien souvent synonyme d’être la méchante de l’histoire. « Monster » avec Chalise Theron avait d’ailleurs cassé cette dynamique tout en offrant à un personnage de tueuse une telle palette de nuances que la méchante de l’histoire en devenait la victime. C’est un peu cette inversion que proposer ici le réalisateur de « Ratched » offrant à son personnage de « grande méchante » du cinéma un statut de victime révoltée qui a appris à se battre mais reste meurtrie par ses traumas. Elle est d’ailleurs accompagnée d’une foule de femmes bien plus fortes que ne le sont les personnages masculins présent dans le show. Cynthia Nixon prête ses traits à Gwendoline, communicante politique, lesbienne s’assumant malgré son époque, ayant permis l’épanouissement profesionnel de son mari, lui aussi homosexuel. Elle est le personnage le plus droit de la série. Betsy, l’infirmière en chef de la série pourrait être la caricature de la harpie acariatre mais se révèle avoir bien plus d’un seul visage. Sans oublier Sharone Stone en mère poule richissime et vénimeuse , personnage hypnotisants, l’infirmière Dolly la poupée dangereuse ou encore Charlotte Wells en patiente battante. Le show n’oublie d’ailleurs pas de mentionner que l’homosexualité fut à une époque, vu comme une déviance psychiatrique que l’on soigne à coup de lobotomies et de faire de la plupart de ses personnages masculins des victimes à sauver. C’est le cas du docteur Hanover ( Jon Jon Briones) d’abord dépeint comme un éminent savent prêt à tout pour exercé et fervent praticien de la lobotomie. Finalement le médecin s’avère être influençable, obsédé par son besoin de reconnaissance et surtout très lâche. Un rôle bien plus nuancé que celui observé dans le pilot du show. Pour l’anecdote, l’acteur qui interprète le jeune Peter, lui même patient du docteur est à la vie réelle le fils de Jon Jon Briones. Certains hommes  échappent  à ce traitement à l’instar d’Huck, infirmier au visage brûlé qui ne manque pas de piquant rappelant l’amour de Murphy pour ses freaks qu’il juge avec plus de compassion que ses personnages pseudo normés.

Comme dans American Horror Story, point trop n’en faut

ratched capture d'écranLe problème de Ryan Murphy lorsqu’il se met à taper dans l’horreur reste pourtant toujours le même : sa démesure. Son amour du genre est un véritable plaisir tant il a réussi à l’emmener vers une capacité à toucher le grand public sans se corrompre et sans s’édulcolorer oui mais… Et c’est bien le mais qui est important puisque dans Ratched comme dès la saison 2 d’American Horror Story, le cinéaste semble perdre pied et se lancer dans une suite d’énumérations farfelues au risque de rendre le tout plus indégiste et brouillon que glauque. Dans Asylium aliens, nazis, démons, expériences scientifiques se mélaient, il faut dire avec un certain charme mais une aussi une certaine impression de ne plus vraiment pouvoir suivre le récit. Si cette première fois était touchante, cette envie de trop en donner, de chercher à créer le crime le plus dérangeant possible finit souvent par ôter toute touche de réalisme à ses créations. Au fur et mesure des saisons la première née horrifique du show runner donnait la sensation d’avoir commander un burger aux lasagnes avec quelques nems à l’intérieur, des frittes, du cheesecake, des donuts et une petite pizza avant de refermer le bun. Individuellement tout pourrait être bon, ensemble on manque de s’etouffer. La saison 3 de la série restait alors encore fondamentalement bien ficelée avant que dès la quatrième seul le pilote de chaque saison était sauvable. L’horreur il faut la doser si on veut qu’elle reste sérieuse. On peut partir dans les tous les sens, faire du gore pour du gore mais dans ce cas il faut accepter qu’on entre dans un nouveau registre qui s’étend du narnard au torture porn lui-même fait pour faire marrer les accros aux sensations fortes. Il est possible d’aller loin dans l’horreur et les violences en gardant son sérieux mais pour ça il faut savoir rester réaliste, ce qui manque à l’angouement du showrunner de « Ratched ».

Cette caractéristique va ici se resentir par une multitude d’histoires finalement traitées trop rapidement et ne laissant pas assez de place à l’intrigue primaire du show. Le clin d’oeil au personnage d’Hannibal Lecter via l’incarcération d’Edmund (Finn Wittrock) va dans ce sens. Sa présentation réellement glaçante en introduction du show fonctionnait pourtant parfaitement mais cette corde narrative usée ne fait justice à la série.  En outre l’histoire d’Edmund ( , déjà vu dans un rôle très similaire dans AHS) et le douloureux passé de Miss Ratched  sont autant d’éléments qui perdent complétement en réalisme et en dramaturgie tant ils sont poussés dans leurs retranchements. C’est bien cet aspect qui constitue le point noir d’un récit autrement bien mené, intéressant et très bien interprété.

Et la suite ?

Défaults ou pas le réalisateur espère bien donné une suite à l’histoire de la célèbre infirmière et ce sous forme de 4 saisons. On lui souhaite d’y arriver et de continuer à tracer la route de cette série hors-normes. En attendant d’en avoir la confirmation Ryan Murphy réalisera une série sur le célèbre tueur en série Jeffrey Dahmer. en espérant qu’il ne tombera pas dans ses travers horrifiques.

Découvrez la Bande-Annonce

 


dalhia

Rachel Geffroy et Simon Vouland forment le duo Dalhia, petite révolution électro made in France dont vous auriez tord de vous priver. Originaires du Havres, les acolytes  distillent un électro sombre, jusqu’au-boutiste et soigné. En les écoutant, il n’est absolument pas surprenant de les retrouver parmi la sélection des Inouïs du Printemps de Bourges 2020. Il faut dire que le jeune groupe, qui s’était formé un peu moins d’an an avant les auditions pour des Inouïs, multiplie les registres et les sublime ajoutant ça et là du post punk et du rock psyché à ses mélodies écorchées et  à fleur de peau.

Impossible donc de rester indifférent face à ce duo vibrant qui dévoile le 25 septembre son premier clip « Hide My Face ». Un morceaux puissant porté par des paroles acérées qui dénoncent la dépersonnalisation que provoquent les violences conjugales. Hip hop, cold wave et pop garage s’y côtoient et s’y tordent noyant l’auditeur dans un flot de bile noire. Ces violences sont parfaitement illustrées par le riff macabre qui habille le titre alors que la voix féminine se répète et se développe fixant ainsi la rage et l’impuissance des victimes qu’elle conte. Rachel Geffroy devient leur voix, donne à ses phrases la force d’un slogan scandé en manifestation et  réadapte le titre « Girls just wanna have fun » en lui apportant une connotation viscérale.

Les cris se mêlent à la partie donnant la chair de poule à un auditeur qui ne peut que se laisser porter par la tornade folle d' »Hide My Face ».

En noir et blanc son clip réalisé par Kristie tord et déforme un corps nu sans visage, sans identité. Une mise en image sublime, pertinente, rétro et marquante qui vient renforcer ce message important.

Le premier EP de la formation devrait arriver dans les bacs fin octobre.

Découvrez le clip d’ « Hide My Face »


chorus

La vie repart doucement, timidement, avec de nombreuses craintes et contraintes. Mais elle repart tout de même et offre enfin la possibilité fragile de revoir des artistes en concerts et de faire de belles découvertes.

Les Hauts-de-Seine ne sont pas en reste puisque leur festival de jazz se tient actuellement gratuitement et en extérieur sur le parvis de la Défense du 21 au 27 septembre. La semaine qui suit, on ne perd pas le rythme puisque le Chorus qui devait initialement se tenir fin mars profitera de sa mini-édition.

C’est une version allégée qui aura finalement lieu sur deux jours à la Seine Musicale de Boulogne le 30 septembre et le 1er octobre. Version allégée et particulière d’ailleurs, le premier jour place à la jeunesse, à l’enfance même, avec 4 spectacles qui profiteront de 6 représentations. Tatie Jambon avec Marianne JamesPick’o’Rama du groupe MamootLittle Rock Story de Claude Whipple et Olivier Prou et Echoes de Ladylike Lily peupleront cette journée du mercredi pour rappeler que la musique est primordiale dès le plus jeune âge contrairement à ce que peut laisser penser cette période actuelle. Eveil et bienveillance seront les maîtres mots de ce moment évidemment aménagé pour coller aux contraintes sanitaires en vigueur.

Le jeudi place aux spectateurs de tout âge mais surtout aux belles découvertes et nouveautés. Le prix Chorus fêtera ses dix ans. Si chaque année un lauréat remporte l’édition, cette fois les six groupes en lisse remporteront tous le fameux trophée et l’aide professionnelle de 3000 euros qui l’accompagne. Un geste de solidarité  bienvenu par les temps qui courent mais aussi une belle initiative lorsque l’on voit la qualité des artistes programmés ce soir là qui offriront de plus une performance live au public.

Et les artistes distingués sont…

Fils Cara : entre éléctro, Hip Hop, chanson française et modernité, ce touche à tout publiais en septembre un premier opus « Fiction ».  Porté sur les arts, variés, avec un parlé entre poésie et dialogue brut, le musicien va faire des ravages.

Global Network : Dansant avec son rythme groovie et sa voix maîtrisée, le musicien offre un électro solaire dopé  à la bonne humeur contagieuse.

Nyoko Bokbae: Boys band nouvelle génération qui met à l’affiche un trio atypique et n’hésite pas à questionner le genre, le groupe mélange les genres entre afro beat et r’n’b. Issu du label Boukan Records, le combo promet des titres et des tenues hauts en couleurs.

Taxi Kebab : Psychédélique et obsédant, Inouïs du Printemps de Bourges 2019 dans la catégorie « crossover », Taxi Kebab est une expérience musicale à découvrir d’urgence. Le duo y mélange l’électro analogique avec une guitare rock influencée par le chaâbi et la musique arabe. Un pari audacieux qui paye.

Terrier : Présent dans la liste des Inouïs du Printemps de Bourges 2020, l’OVNI Terrier débarquait avec son premier titre à l’automne 2019. Lui aussi mélange les styles avec virtuose entre poésie, chanson urbaine, rock-slam et post/punk.

We Hate You Please Die : Encore un Inouïs 2019, une édition aux grands crus. Les rockeurs fous de ce groupe à part déchainent les guitares et y ajoutent une touche de pop et de fuzz bienvenue. Déchaînés et vibrants, les musiciens n’ont pas fini de faire parler d’eux.

La soirée est gratuite sur simple réservation ici.