Pour la sortie de son nouvel album, l’intriguant Baptiste W. Hamon s’emparait ce mardi soir (21 mai 2019) de La Maroquinerie. Rien de plus captivant que cette salle parisienne de petite taille pour vous donner l’impression que l’artiste est là, au bout de votre doigt.
La salle est rapidement complète, et difficile de se frayer un chemin quand chacun a déjà trouvé sa petite place. Après une première partie très réussie du surprenant Sammy Decoster, Baptiste W. Hamon entre sur scène à l’heure prévue, 20h45.
Casquette sur la tête, et accompagné de ses musiciens, l’artiste au look cool et détente, mi français mi américain (d’où le W au milieu de son nom), n’a pas attendu longtemps pour nous faire parvenir sa voix et ses compositions personnelles. Une voix magnétisante, qui vous projette directement dans un univers autre, où la chanson française et l’esprit américain s’entrecroise. C’est d’ailleurs un des grands points forts de l’artiste : son chant parvenant à fusionner douceur, intensité et hypnose, d’un tout parfaitement équilibré.
Car réellement, Baptiste W. Hamon nous a éblouis à plusieurs reprises ce soir-là. La scène semble être son domaine, et la performance dont il nous a fait part fut maitrisée d’une impressionnante aisance. Son album, déjà très bon, n’a pu qu’être sublimé par ces interprétations fascinantes, où la voix du chanteur a su trouver l’ampleur et la puissance qu’elle méritait.
Le groupe qui l’accompagnait, dont son frère Corentin Hamon à la basse, et les autres dont nous avons obtenu seulement les prénoms : Mathis à la guitare, Vincent à la batterie et Louise au violon/synthé, n’a pas manqué de donner un coup d’accélérateur à cette soirée. Plusieurs morceaux leur ont laissés l’occasion de révéler une incroyable énergie, transportant d’autant plus la voix de l’artiste principal. Tout s’assemblait parfaitement, avec une qualité de son irréprochable, qui a permis de faire grimper l’intensité. La satisfaction nous a très vite gagné.
Quinze minutes après le début du concert de Baptiste W. Hamon, la claque était déjà donnée.
Il ne nous restait plus qu’à la savourer le reste du temps.
A la croisée entre la country américaine et la chanson française, la musique de Baptiste W. Hamon s’inspire logiquement de l’Amérique, avec ses histoires d’amour et ses immenses espaces de liberté, dans des textes écrits en français. Il faut avouer que l’harmonica qui pend à son cou et qu’il amène parfois à sa bouche participe au charme américain, renvoyant directement à ce genre de musique qu’est la folk/country. Ainsi, l’Amérique est de la partie durant cette soirée. Et pour la faire ressentir encore davantage, quoi de mieux que des reprises de chansons de l’autre continent ? Entre la version française de Bonnie « Prince » Billy, appelée « Mon Capitaine », figurant sur son dernier album, et l’énergique reprise de « This land is your land » de Woody Guthrie, monument du folk américain, et idole de notre seigneur Bob Dylan, qu’il a lui-même plusieurs fois repris, c’est dans une ambiance et atmosphère particulière que le public de la Maroquinerie a savouré ce moment. Cette dernière chanson, politiquement forte (« this land was made for you and me »), atteste d’un certain gout et engagement d’un artiste dont les idoles font partie de ceux qui ont lutté et impacté le paysage musical américain. On ne peut que l’en féliciter, surtout à l’écoute de cette reprise chaleureuse et parfaitement interprétée.
Le concert touche à sa fin. Mais Baptiste W. Hamon semble vouloir rester, surtout après la puissante chanson « Bloody Mary », qui clôture le show avant le rappel. L’artiste revient pour nous jouer encore quelques chansons, lesquelles sont choisies par le public. « Qu’est-ce que je peux faire ? » demande le chanteur. Quelqu’un lui répond « Partons loin ». Pour le coup, nous y serons partis, loin, jusqu’à pénétrer sur un autre continent, durant cette soirée de deux heures que l’artiste nous aura gentiment offert de manière humble et honorable.
Un beau concert, qui nous aura donné envie de réécouter Woody Guthrie. Et ça, ça n’a pas de prix !
Photos : Kévin Gombert
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