Il est commun d’entendre dire que le rock est mort, qu’il a fait son temps et qu’il vaudrait mieux l’enterrer avant qu’il ne commence à puer. En France, l’intérêt financier semble s’être dirigé vers le rap et la techno, des « musiques de jeunes », qui sentent le frais et le déodorant AXE. Le Cèpe Records et son fondateur Anthon font partie de ceux qui ne croient pas à ces balivernes. Cette année, le Cèpe Records célèbre ses cinq ans, marquant une étape significative pour le label indépendant. Pour le célébrer, Anthon a organisé une exposition à la galerie du Pop Up du Label ainsi que des concerts, en collaboration avec l’artiste Jaky La Brune. C’est à cette occasion que nous avons eu l’opportunité de discuter avec lui sur son parcours et d’explorer sa vision de la pérennité du rock dans le paysage musical contemporain. Un moment fort pour plonger dans l’univers créatif du Cèpe Records et découvrir les influences qui ont façonné ces cinq années de contribution au rock indépendant.
Pour beaucoup, le rock semble être, sans mauvais jeu de mot, passé à la trappe. Effectivement, le dernier album des Rolling Stones ne fait pas l’unanimité et à raison… Sans parler du dernier morceau des Beatles… C’est avec des labels comme le Cèpe Records que notre espoir pour ce genre révolutionnaire se ravive. Nous avons rencontré Anthon dans la galerie du Pop Up du Label, cheveux longs, bague à chaque doigt ou presque, Van’s aux pieds. Sur les murs de la galerie, les œuvres de Jaky La Brune sont exposées.
Il y a quelque chose de très psychédélique à l’esthétique du Cèpe Records, et l’art de Jaky la Brune s’adapte parfaitement à cet esprit. Comme dira Anthon plus tard « Le Cèpe Records, c’est un univers coloré et ça fonctionne aussi parce que la musique est bien. » L’artiste plasticienne a récemment collaboré avec le label, sur la couverture de la compile des 5 ans, La Cueillette du Cèpe. Cette compilation regroupe le meilleur des sorties rock de ces 5 dernières années ainsi que des morceaux exclusifs.
Le quinquennat du Cèpe
C’est en 2018 que l’aventure du Cèpe Records a commencé. « Je savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie et par le biais de potes qui m’ont filé des contacts, j’ai fondé mon label. » explique Anthon. Le catalogue du label est profondément rock, allant du garage au psyché en passant par le punk/post punk. Pour la sélection des artistes, c’est avant tout une question de coup de cœur pour Anthon, « dès la première écoute, je sais si ça me plait. La sélection est très personnelle, donc ça peut être compliqué parfois, si un groupe propose quelque chose de bien mais qui me parle pas…Il faut que je sente le truc ». Sentir le truc, c’est peut-être là que réside toute la particularité du Cèpe Records, qui se fonde sur le sensible et le personnel.
Un investissement total et humain
Et d’ailleurs, être signé chez Le Cèpe Records, c’est plus qu’une simple collaboration musicale, c’est l’adhésion à une famille. Il est évident que le fonctionnement d’un label indé varie de celui d’un major. Le Cèpe Records, lui, est ancré dans l’importance de la proximité. « Le label, c’est une grande famille, on se connaît tous. Ça crée des liens assez rapidement. » explique Anthon, transformant ainsi chaque collaboration en une aventure partagée, où la musique est le fil conducteur. »Tous les artistes ont carte blanche. »
Rock is vraiment pas dead
Dans l’arène musicale française, le rock, loin de succomber à la prétendue annonce de sa mort, s’épanouit avec une vitalité inattendue. Anthon, ardent défenseur de cette scène éclectique, rejette l’idée que le rock puisse être déjà enterré : « C’est vrai qu’on a tendance à dire que ça s’étouffe un peu, que la pop et le rap sont au-dessus, mais on attend le revers de la médaille. Quand tu vois les artistes rock aujourd’hui, tu vois que le rock n’est pas mort. » On peut penser aux Viagra Boys, qui insufflent une énergie brute dans ce genre injustement considéré figé de nos jours par certains. Pour Anthon, « il y a un nouveau style qui est en train de se chercher, qui va bientôt apparaître. » On n’en juste pas encore conscient, comme à chaque fois que l’on est en train de vivre l’Histoire.
Le rock, loin de s’estomper dans l’ombre de ses pairs, est en réalité en quête constante d’une identité nouvelle, prêt à redéfinir les frontières de la créativité musicale. Les genres musicaux co-existent et c’est nécessaire. Ce qui est propre à l’être humain, c’est son besoin constant de se réinventer, la musique en est une preuve ultime. À une époque saturée par la stimulation constante des écrans, la musique est une manifestation authentique de notre besoin inné de réinvention, un refuge sonore où l’humanité explore sans relâche les limites de sa créativité.
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