John, ce personnage fictif qui se cache derrière l’organisation du festival Beauregard, est aussi cet ami un peu perché que l’on ne voit pas souvent, mais que l’on a plaisir à retrouver chaque année. En effet, chaque année il organise une grande fête. Le temps de 5 jours du festival Beauregard, il propose à ses quelques 147 000 invités de célébrer l’été, en musique, dans le jardin de son château. Un cadre idyllique au coeur de la Normandie pour proposer une quarantaine de concerts. Alors que pour une bonne partie des convives, les festivités ont commencé depuis le mercredi avec le rock de Muse et Last Train ainsi que l’électro de DJ Snake, la fête se poursuit encore tout le long du week-end.
La classe de Jungle VS la disgrace de Liam Gallagher
Le maître des lieux n’a qu’un seul objectif : faire plaisir à tous. Pour cela, il a invité le trublion londonien Frank Carter & The Rattlesnakes. Le groupe de punk, fidèle à sa réputation, retourne littéralement le public Caennais. En effet, pourquoi faire un simple circle pit alors qu’il est possible de faire tourner le public autour de la régie ? Eh bien, entre deux poiriers sur la foule, c’est ce que le frontman décide de faire. Dans un nuage de poussière et après avoir fièrement défendus leur dernier album, les anglais s’éclipsent pour laisser la foule reprendre ses forces.
John veut que tout le monde danse pour cette grande fête. Pour cela quoi de mieux que d’organiser des cours ? Pendant que Rival Sons et Vianney font sonner les guitares, c’est sur dans les allées du parc que l’animation se trouve : performeurs et cours de danse se relaient pour permettre aux festivaliers de travailler leur meilleur déhanché. C’est dès le concert de Ninho que ces pas de danses pourront être mis en pratique pour le plus grand bonheur de la jeunesse normande. Au coucher du soleil, la température baisse drastiquement au château de Beauregard. Pour réchauffer tout le monde Liam Gallagher est attendu sur scène. Le mancunien et son rock désinvolte sont l’événement de la soirée. Assister à un concert de l’ex moitié d’Oasis correspond souvent à devoir supporter sa mauvaise humeur qui n’a d’égal que son talent. Une chose est sûr, il a marqué les esprit par son attitude, mais pas de la bonne manière. Pour résumer ce concert « Il est monté sur scène, il a joué quelques morceaux et il est parti ». Liam Gallagher a filer à l’anglaise, entre insultes et remarques désagréable, il a laissé le public de Beauregard en plan. Un moment mémorable, tant ce genre d’attitude est typique du rockeur.
De l’autre côté, du parc Jungle prend le relais plus tôt que prévu. La formation arrive avec classe et humour pour interpréter ses titres « J’ai toujours préféré Blur » a même avoué le leader du groupe. Il semblerait que ce sacré Liam devienne le running gag du week-end.
Retour au sources pour Orelsan
Le quatrième jour de cette grande fête a une saveur particulière. Alors que de nombreux invités tentent les hypothèses les plus farfelues pour justifier les frasque de Liam Gallagher, l’autre partie ne parle que du retour du fils prodigue : Orelsan. Celui-ci ne joue que tard dans la soirée, mais pour faire patienter les fans, John a un invité de marque : Magic Beau Gosse, le kebab star de la chanson du rappeur normand. Les plus affamés y font la queue dès 16h avec les londoniennes de Goat Girl en fond sonore. Le temps de récupérer le fameux sandwich, il est l’heure de le déguster avec une bière devant la flamboyante Fishbach.
Pendant le concert du rappeur Josman, qui laisse les spectateurs sur leur fin, Orelsan continue de marquer un peu plus le festival, en installant directement son drapeau sur le château de John Beauregard.
Le public, de tout âge, est massé devant la scène Beauregard où jouera Orelsan. Cela n’est que bénéfique pour Skunk Anansie, un autre représentant de la scène rock britannique à se présenter ici ce week-end. La chanteuse Skin ne cesse de courir et de sauter sur scène pour haranguer la foule. Sa voix, très juste, sublime des titres comme « I Can Dream ». Elle déclare même en coulisse avoir adorer voir des « young kids » pogoter sur ces titres.
Juste avant la star de la soirée, c’est Metronomy et sa pop légère qui vient mettre l’ambiance dans le jardin de John. Entre titres du dernier album et et morceaux cultes il y en a pour tous les gouts. Cependant dès la moitié du set, le public commence déjà à partir pour aller voir le prochain artiste.
Il est enfin l’heure pour la tête d’affiche de la soirée (et même du week-end) de faire son entrée devant le public normand. Orelsan a clairement changé de dimension, lui qui jouait en pleine journée en 2018 sur la même scène se retrouve aujourd’hui avec les clefs du château, comme s’il était le maître des lieux. Son concert a une saveur particulière pour lui comme pour la foule, chaque morceau est plus intense, il y a plus de plaisir. Cela ne l’empêche pas d’aller titiller le public avec des blagues sur les aventures de Liam Gallagher la vieille. Sa prestation patron se termine avec une deuxième interprétation de c’est du propre, tube de son dernier album.
Après ce concert intense, les plus courageux restent pour écouter la musique de Gusgus et apprécier de show époustouflant de Vitalic.
Un Final all Star
Pour laisser ses invités se reposer de la folle programmation de la veille, John a prévu quelques activités et performances divertissantes. Ainsi, avant d’aller se rendre devant le sympathique producteur Lewis Ofman, les festivaliers ont la possibilité d’observer les performances de La Brigade Javotte ou bien d’aller se faire coiffer à côté de l’espace enfants.
Ce soir, pas de tête d’affiche fédératrice comme la veille, mais une sélection d’artistes prévue pour que chacun y trouve son compte. Les fans de rock vont alors préférer la révélation Ko Ko Mo et son show énergique, ou la pointure canadienne Sum 41 qui joue ici la dernière date de sa tournée. Emmenée par Deryck Whibley, la formation ramène tout le monde à ses années collèges autour de titres comme « Fat Lip » ou « The Hell Song ».
Pour ceux qui sont plutôt touchés par la chanson française, Feu! Chatterton et -M- sont là pour les satisfaire. Avec son poétique Monde Nouveau, Feu! Chatterton fait voyager l’audience. Arthur, le chanteur du groupe n’hésite pas à faire usage de son charisme pour être proche du public. Dans une ambiance encore plus familiale, Matthieu Chédid fait son spectacle habituel. Ses titres sont repris par les festivaliers de tous les âges, pour un très beau moment au coucher de soleil.
Côté jeunesse, PNL est très attendus. Programmés assez tôt par rapport à leur popularité, les deux frères sont comme à leur habitude en retard. La rumeur laisse croire qu’il faisaient des tours de golfette dans les jardins du château. Cela leur a coûté une entrée sur scène sous les huées de la foule, rapidement stoppée par un simple « Comment ça va la famille ? ».
Pour terminer ce fabuleux week-end, sous le soleil normand, John a gardé une belle carte dans sa manche : une des pointures de la musique électronique française, Martin Solveig. Devant un public encore plein d’énergie, le dj alterne entre remixe et titres phares de sa discographie tel que « All Star ». Il prend le temps de communiquer avec la foule et ne lésine pas sur le confettis et la fumée, pour faire de ce dernier moment de la grande fête de John un souvenir féérique.
Par Clément Saibi & Louis Comar
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