Côté pro il y a presque un goût de fin le samedi au Printemps de Bourges. Les visages tirés par la fatigue se sourient malgré tout. Si certains sont déjà partis, le public lui est toujours au rendez-vous. Les plus jeunes qui attendent la Rock’n’Beat comme la soirée pour tout lâcher, les autres pour se répartir dans la ville de Bourges entièrement en fête et profiter de concerts rock, scène française, il y en aura pour tous les goûts.
Salut c’est cool
Le W est en folie ! Normal, sur scène Salut c’est cool fait des siennes. Quelques chaises de jardin servent de décors à ces fous furieux qui semblent ne jamais être redescendus d’un trip sous acide. « Techno toujours pareil boom boom dans les oreilles « scandent-ils. Le boom boom passe bien et ordonne de sauter partout. Le décors cheap, les looks étranges, tout se lie à merveille pour créer un bordel bricolé à l’arrache. Les écrans eux diffusent des fonds crées à l’arrache. Les musiciens finissent même par faire des combats de chaises. Voilà Bourges englouti dans une rave géante. Et qu’importe si la qualité de l’ensemble peut poser questions, le rendu étant si libérateur.
Voyou
Sommes nous au Club Med ? Non pourtant ça en a tout l’air. Le soleil est entré dans le 22, la musique sent la saison estivale. Le GO entre en scène, il s’agit de Voyou et son grand sourire benêt. Derrière lui, ses choristes féminines ajoutent une touche musicale variée au décors. Pas besoin de palmiers, on les visualise facilement. Avec son look 80’s, ses compositions modernement ringardes, le chouchou des médias fait danser l’assemblée. Elle est d’ailleurs de plus en plus nombreuse. Comme dans une boom ballades et chansons pêchues s’alternent et se complètent. Bourges sent les tendances, les confirme… le festival sacralise ici un artiste qui devrait vite remplir des stades.
Corine
20:30 . Le W et l’espace du festival est encore vide. Les musiciens qui accompagne la jolie Corine débarquent. Ils commencent à jouer seuls. En moins de deux minutes, les sons electro-disco propulsé dans l’espace ouvert rameute une foule grandissante et compacte. Le public chauffé, « la fille de ta région » arrive sur scène. Impossible de la louper avec sa tignasse blonde, sa tenue aux manches chauve-souries argenté et son décolleté. Corine assume totalement l’image glamour des années disco qu’elle projète. Ses 30 minutes de show suffiront pour créer une ambiance électrique.
Kiddy Smile
Après Corine, changement d’ambiance avec Kiddy Smile. Le dj est caché derrière une Bouche gonflable géante, chorégraphes vêtus à la brésilienne, imprimés leopards chevelures gonflables géantes. Le prince parisien du voguing, cette danse née à New York dans les années 1970, au sein de clubs gay réservés aux Noirs et aux Latinos propose un show coloré, qui a fait danser les plus timides de l’assemblée.
Requin Chagrin
La surprise du jour ! Cela faisait un moment que le groupe faisait parler de lui, mais j’étais passé à côté. La protégée de Nicola Sirkis offre un répertoire aux influences variées et très rock. On est très loin de la chanson de Michel Sardou et Mireille Darc (qui ont chanté la chanson requin chagrin) et plus près de the Cure ou de New order dopé au surf rock. Un groupe à suivre de très près !
Elisapie
Le grand nord canadiens, c’est froid, des grands espaces et une histoire très particulière des autochtones locaux. C’est le tableau que va nous dépeindre Elisapie, cette inuit envoutante. Elle raconte l’histoire de son peuple mais aussi de sa famille. Elle dédie une chanson à sa maman, qui a du la donné, juste après sa naissance, à une cousine qui n’arrivait pas à avoir d’enfant. Elle joue accompagné de son grand frère. Elle narre leur enfance passé dans les pensionnats, le mois d’été où il retrouvaient leur village natale, et comment la musique leur a permis de tenir toutes ces années. « Wolves Don’t Live by the Rules » sera le moment phare de cette représentation sincère et touchante.
Pigalle
François Hadji-Lazaro, ancien membre des mythiques garçons Boucher, attire toujours attend les foules. La grande scène gratuite déborde. Le chanteur, multi-instrumentiste, qu’il expose derrière lui dans un tourniquet, a perdu un peu en énergie (et en poids !). Cela reste un concert potache comme il sait si bien les faire. Les anciens du rock alternatif français reviennent ses dernières années et François et sa troupe se positionne comme les réels meneurs de cette résurrection.
Texte :Julia Escudero Et Kévin Gombert
Photo : Kévin Gombert
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