Grace au Club 300 d’Allociné, quelques semaines avant sa sortie en salles le mercredi 20 février 2019, le Chant du loup était présenté au Forum des Images. L’occasion de découvrir la première réalisation d’Antonin Baudry réunissant un casting haut de gamme (Matthieu Kassovitz, Reda Kateb, Omar Sy et François Civil!) pour un film de sous marin français! Pour quel résultat ? Critique.
Das Boot, A la poursuite d’Octobre Rouge, USS Alabama… S’il y a eu quelques exemples de films de sous marins ces dernières années, avec plus ou moins de succès, force est de constater que ce n’est pas la majorité de la production de film « guerrier ». Alors quand la nouvelle d’un film français, convoquant les tètes d’affiches Mathieu Kassovitz et Omar Sy, le solide Reda Kateb et le prometteur François Civil, allait se passer dans ce milieu, le projet ne pouvait qu’attirer l’attention.
Le Chant du loup : De quoi ça parle ?
Un sous-marin nucléaire d’attaque des Forces sous-marines françaises, le Titane, en mission sur les côtes syriennes doit récupérer un commando. Alors qu’une frégate iranienne se met à leur chasse, l’oreille d’or du sous-marin, Chanteraide (François Civil) repère un son qu’il ne parvient pas à identifier correctement et qui ne devrait plus exister… Dans un contexte de tension prononcée avec la Russie (toute ressemblance avec des événements existant ou ayant existé…), on ne le croit pas. Dans un premier temps. Puis, la tension diplomatique s’aggrave et en quelques instants le sort du monde bascule…
Malgré l’écho avec l’actualité, l’histoire du Chant du loup se déroule dans un cadre général, sans éléments précis de contextualisation : pas de nom réel ou fictif donné au Président de la République ou aux différents dirigeants politiques qui auraient pu être impliqués dans une histoire prenant pour cadre une crise diplomatique internationale d’envergure. Ce n’est pas ça l’important pour le réalisateur Antonin Baudry. Comme avec la bande dessinée et le film Quai d’Orsay, dont il était scénariste, ce qui l’intéresse c’est de décrire l’intérieur d’un système. Après la diplomatie ( Quai d’Orsay est pratiquement autobiographique, Baudry ayant été diplomate de carrière), place au monde de la « Royale » en général, et des sous mariniers en particulier.
Le Chant du loup : Est ce que c’est bien ?
Ce qui impressionne en premier lieu, par rapport à l’ambition du projet, c’est de se dire qu’il s’agit là du premier long métrage d’Antonin Baudry. En effet, le filmage du Chant du loup est irréprochable, tant dans son esthétique que dans son rythme. Son cadrage, à hauteur d’homme permet de mettre en valeur les émotions retranscrites par les excellents acteurs de son casting. Car si l’on parle de crise globale dans Le Chant du loup, le réalisateur et scénariste a décidé de s »intéresser à la façon dont il est perçu par un petit groupe d’hommes. C’est ce parti pris qui fait la force du film, nous montrant des personnages d’officiers, humains avant tout, loin des clichés que l’on pourrait avoir en tète devant un film de guerre.
Concernant l’action, Le Chant du loup n’est pas en reste en nous montrant une bataille sous marinière pleine de tension et de suspense et réussissant une belle montée en tension quand la crise diplomatique tant redoutée atteint son paroxysme. Le scénario réserve aussi un ou deux bons rebondissements, réussissant à surprendre le spectateur sur la suite du récit à venir. Malgré tout, deux scènes d’action en particulier, impliquant Reda Kateb, puis Omar Sy sont un peu trop « over the top » pour pleinement convaincre… De même, le personnage de la talentueuse Paula Beer n’a pas de réelle consistance.
Pas de quoi bouder son plaisir néanmoins, Le Chant du loup étant un excellent thriller laissant son spectateur sous tension tout au long du film tout en le divertissant. Une production originale, certes pas exempte de défauts, mais qui a le mérite de sortir des sentiers battus de la production tricolore.
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