Vous êtes dans le métro parisien, votre journée à été longue, vous rentrez du travail. Vous esquivez la poussette, le couple qui ne se lâche pas la main, le métro annulé, le joueur d’accordéon, le touriste qui ne sais pas où il va et occupe la totalité du quai. Un brouhaha empli les couloirs, les odeurs qui s’en dégagent sont plus que moyennes, vous allez devoir vous entasser dans une rame sans possibilité de mouvements et pourtant… Au milieu de ce fouillis quotidien, vous découvrez un artiste entier. A travers un musicien, placé dans les couloirs de votre trajet. Et au lieu de simplement aller d’un point A à un point B, vous voilà sortis de la routine le temps d’un morceau. Voilà votre oreille attirée, votre attention happée, parce que le beau peut prendre sa place n’importe où. Encore plus facilement là où l’affaire semblait impossible.
C’est le défi qu’avait relevé haut la main le musicien folk Hugo Barriol, meilleur musicien de la RATP si l’on en croit sa réputation, qui avait su convaincre le public le plus inattentif de lui tendre l’oreille. Ce 24 janvier 2019, à la Maroquinerie de Paris, le musicien doit pourtant relever un nouveau défit et de taille. Convaincre un public déjà acquis à sa cause de ses capacités de showman. Les premier flocons de neige ont montré le bout de leur nez cette semaine et dehors il a pleut encore à grosses gouttes. Pas de quoi décourager les fumeurs amassés dans la cour de la jolie salle parisienne. Lorsque résonnent les premières notes, la salle s’emplit encore de ces quelques retardataires. Hugo Barriol n’est pas venu seul: un clavier qui joue également du saxophone, un bassiste et un batteur sont là pour aider l’homme de la soirée.
Dès les premières titres, un silence religieux s’empare de la petite salle. Tous les yeux sont rivés vers la scène, personne n’ose respirer trop fort tant le prodige à la guitare distille ses titres à la perfection. Les notes folk s’allient à merveille à sa voix grave. Chaque titre à une force extraordinaire, le tout s’additionne pour créer un cocon harmonieux dans lequel on souhaiterait rester à jamais.
Proche de son public, le chanteur joue d’une timidité légère et dans franche sympathie pour convaincre. « On est venu présenter mon premier album « Yellow » », « Un deuxième est en préparation! » lance un membre de l’assistance. Hugo Barriol à beau en être à ses premiers pas scénique, il a déjà une troupe d’adepte qui suit ses actualités et ses composition. Ses disciples relativement jeunes ont en moyenne entre 20 et 35 ans. Pourtant parmi eux, un homme plus mûre en costume cravate se démarque dans la fosse. Il chante en chœur avec l’artiste sur chaque titre, chaque composition.
Le chanteur enchaîne ses morceaux alors que les minutes passent à toute vitesse. Aucun single n’est oublié et « Million years », « Always » comme « On the road » ne manquant pas à l’appel face à un public qui les chante volontiers. Le musicien promet un titre plus joyeux, qui devrait dénoter avec la setlist. Point trop n’en faut, loin du moment clairement dansant, il se démarque par une énergie plus vive. On repart pourtant rapidement vers des contrées plus douces-amères. La musique masse les esprits et à l’exception d’un petit groupe récalcitrant qui tient à parler fort et faire des selfies, les convives se laissent docilement bercer par les notes, ne lâchant pas la scène des yeux, oubliant Paris, le froid et les problèmes mondiaux pour se focaliser sur les notes profondes qui leur sont proposées. Rarement dans un concert, l’attention a été autant accordée à un artiste sans débordements, rires et inattention. Les remerciements du musicien sont chaleureux, pour sa maison de disque, son équipe, son tourneur, les membres de sa famille présents dans la salle mais aussi pour le public venu l’applaudir.
Déjà le temps des aurevoirs. Ils sont pourtant de courte durée: « Il parait qu’il faut que je quitte la scène pour mieux revenir ». A son retour le chanteur s’amuse « Qui a inventé ça? Johnny? On ne pourra pas lui demander pourquoi. » Il ne reste que trois morceaux et l’album « Yellow » a déjà été interprété, la qualité est pourtant au rendez-vous. La communion finale se fait avec une foule qui chante en chœur. Et sur un pari relevé haut la main par Hugo Barriol qui signe un live inoubliable, une rupture avec cet hiver qui comme chaque année ne semble pas vouloir laisser place aux beaux jours. En attendant son prochain live et le succès auquel il est promis, il ne reste plus qu’à écouter en boucle « Yellow » disponible depuis le 22 février.
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