Je dois l’avouer, j’aime le cinéma français et spécialement la comédie. Lorsque je regarde un film humoristique français, j’ai un peu l’impression de revenir à la maison. Pourquoi ? Parce que j’en connais par coeur les codes. C’est donc avec à l’esprit tous les scénarios habituels que je suis allé découvrir l’univers du réalisateur Julien Guetta avec Roulez jeunesse . Je suis bien heureuse de m’être trompée sur mes pronostiques.
Annoncé pour le 25 juillet 2018, Roulez jeunesse nous présente la vie d’Alex joué par Eric Judor (qui endosse exclusivement cette fois-ci la casquette d’acteur), 43 ans, dépanneur de métier dont la vie va basculer lorsqu’il dépanne une jeune femme sur le bord de la route. Alors que celle-ci l’invite chez elle, elle disparait le lendemain matin, laissant Alex dans une maison où vivent trois enfants. Pour notre dépanneur débute une journée pas comme les autres.
De la comédie au drame : un film tout en sensibilité.
Le film commence par une série de portraits des clients d’Alex. À travers ces petits bouts de vie, nous en découvrons un peu plus sur le personnage. Vivant à côté de chez sa mère, célibataire, il semble pris dans une routine et une vie qu’on pourrait qualifier de facile, mais nous comprenons rapidement que ce n’est pas aussi simple. La mère d’Alex gère la société dans laquelle il travaille. Nous percevons alors une relation plus complexe, avec son emploi et les autres, qu’il n’y parait. Lorsqu’il se retrouve seul avec trois enfants à gérer, Alex tente de faire au mieux sans fuir totalement ses responsabilités.
Un personnage nuancé d’Éric Judor tient à merveilleux. La première partie du film nous entraine dans un rythme effréné où, comme Alex, nous n’avons pas le temps de reprendre notre respiration. Ses petites lâchetés apportent son lot d’humour face à la situation difficile des enfants. Et c’est ainsi, en nous attachant à Alex et ces enfants terribles, que le film nous amène doucement vers un ton plus dramatique et un rythme plus posé. La vie n’est pas faite que de rire et le film oscille entre moments profonds et riches en émotions et des scènes plus cocasses. On regrettera peut-être une tension dramatique trop présente là où le sujet se suffisait à lui même. Mais le film casse avec délice les codes de la comédie française et évite avec finesse l’écueil du héros qui se prend en main à la suite d’une petite scène tristounette où il réalise son destin.
Des personnages féminins présents et fouillés.
Ici, pas de destin, Alex se bat pour ce qu’il croit juste sans pour autant changer sa façon d’agir ou dépasser ses limites. Et n’hésite pas à chercher de l’aide partout où il peut en trouver. Le film nous offre alors une belle palette de personnages féminins qui gravitent autour du personnage principal. Ce sont ces personnages qui détiennent les clés de l’avancée de notre héros. Si les enfants ont une mère introuvable qui brille partout par son absence, celle d’Alex est omniprésente, voir étouffante. C’est elle qui donnera le vie rythme de la vie d’Alex et par extension du film. C’est également grâce au personnage de Nelly qu’Alex finira par sortir la tête de l’eau, on pourra également mentionner Prune, personnage touchante de vulnérabilité ou encore Tina, la grande soeur avec qui Alex construira petit à petit une vraie relation amicale.
Finalement, pas de sauveur qui devint adulte. Julien Guetta réussit son pari de nous emporter dans son univers où rien n’est noir ou blanc. Si l’aventure permet au personnage principal d’ouvrir les yeux sur certains aspects de sa vie, c’est avant tout la force de la relation qu’il parvint à construire avec les enfants qui sera le véritable thème du film. Roulez Jeunesse est une ode à rester soi-même tout en acceptant ce que la vie peut nous offrir, de bon comme de mauvais.
Roulez Jeunesse
Sortie le 25 juillet 2018.
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