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Sprints, Juillet 2025, Paris - Crédit Photo : Pénélope Bonneau Rouis
Sprints – Juillet 2025 – Paris – Crédit Photo : Pénélope Bonneau Rouis

Ça fait déjà un an et demi que Sprints a sorti son premier album ‘Letters To Self’. Nous étions en janvier 2024, à l’aube d’une année riche en terme de punk rock d’Outre-Manche : d’IDLES à Fontaines D.C. en passant par Fat White Family, le quatuor irlandais avait ouvert le bal pour une année folle. Et la bonne nouvelle, c’est qu’ils sont déjà de retour avec un deuxième album aussi puissant  que le précédent : ‘All That Is Over’. Rencontre avec un groupe qui a tout pour devenir grand, très grand. 

Sprints : Une deuxième chance?

Plus tôt cette année, nous avons retrouvé Sprints dans les locaux parisiens de leur label, à l’abri d’un été déjà étouffant. Sous la clim plus que bienvenue, les quatre Irlandais, souriants bien que peu habitués aux chaleurs trop intenses, nous accueillent pour discuter de leur nouveau projet. Le groupe est de passage à Paris pour promouvoir All That Is Over Now, un disque aussi viscéral qu’urgent, qui marque un tournant dans leur carrière. “C’est notre deuxième chance à un premier album,” explique Karla Chubb, chanteuse et plume principale du groupe. “Beaucoup s’est passé depuis la sortie de ‘Letters To Self’. On se sent plus assurés, plus en phase avec ce qu’on veut dire. Avec « All That Is Over », on a réussi a être plus nous mêmes aussi, moins intimidés.” 

Depuis notre dernière rencontre en novembre 2023, la trajectoire de Sprints s’est considérablement accélérée. Tournées à guichets fermés, passages dans les plus grands festivals d’Europe, dont un Glastonbury mémorable en juin dernier, et une reconnaissance critique qui ne cesse de croître. Un nouveau chapitre s’ouvre, porté par une formation légèrement modifiée. Zac Stephenson, récemment arrivé à la guitare après le départ de Colm O’Reilly en début d’année, s’est rapidement fondu dans la dynamique du quatuor. “Mon intégration s’est faite naturellement, on s’est rapidement bien entendus et vite remis au travail!” affirme-t-il.

philosophie punk de Sprints

Karla Chubb, grande lectrice, continue de tisser des liens entre littérature, philosophie et rage contemporaine. Le premier single de ce nouveau cycle s’intitule « Descartes », un clin d’œil à notre philosophe nationale. L’exotisme de Descartes pour eux est un souvenir douloureux pour les feux spé philo au bac, mais passons. La chanson ouvre cette nouvelle ère avec une tonalité sombre aux paroles quasi-pessimistes. “Le morceau est aussi inspiré d’une phrase du roman ‘Outline’ de Rachel Cusk : ‘La vanité est la malédiction de notre culture.’ C’est quelque chose qui m’a marquée, dans ce climat de sur-connexion où tout est représentation. On voulait essayer de trouver un semblant de rationnel à tout ce chaos.” 

Un chaos que Karla ne cesse d’interroger, notamment lorsqu’elle évoque le traitement réservé aux corps féminins dans le milieu musical. Sur son bras tatoué, on peut lire les vers : ‘I am no mother, I am no bride, I am king.’ du morceau « King » de Florence + The Machine. Une observation qui fait sauter de joie la journaliste sur sa chaise. « Pour moi, Florence est l’une des parolières les plus sous-côtées de notre génération, » explique Karla Chubb, les yeux brillants, « son esthétique a pris le dessus dans l’imaginaire des gens, mais ses textes sont d’une grande profondeur poétique. » Les deux chanteuses partagent ce regard acéré sur le traitement des femmes par la société. Le titre « Need » a été écrit après une expérience amère en France. “Une journaliste a mis dans le chapô de son article que j’avais perdu du poids depuis la dernière fois qu’on avait joué ici. J’ai voulu prendre ça à contre-pied, jouer avec les codes absurdes et les standards oppressifs qu’on impose aux femmes.”

Malgré les succès, elle confie ne pas avoir perçu de réel changement dans le regard porté sur elle en tant que femme dans un groupe de rock. Un constat lucide qui nourrit aussi une certaine rage dans l’écriture du groupe.

La place des femmes reste un vaste sujet dans la scène rock internationale. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : dans de nombreux festivals européens, la programmation reste massivement masculine. En 2024 encore, les groupes entièrement féminins ou menés par des femmes peinaient à représenter plus de 20 % de l’affiche sur les grandes scènes.

Dublin, Paris, et ailleurs

Depuis quelques années, l’Irlande connaît une reconnaissance artistique mondiale. Au cinéma, les Paul Mescal, Cillian Murphy et autres Saoirse Ronan enchaînent les récompenses. Côté musique, le groupe de Belfast Kneecap, provocateur et engagé, continue de faire parler de lui, malgré les polémiques à répétition que certains tentent de leur coller. Dans ce paysage, Sprints ne fait pas exception. “On saurait pas trop expliquer pourquoi il y a un tel intérêt,” sourit Jack Callan, batteur. “C’est peut-être le succès de Fontaines D.C. qui a braqué les projecteurs sur notre pays.” Quand on évoque la relation culturelle entre la France et l’Irlande, il se redresse, l’œil taquin : “Ouais, la seule différence, c’est que vous avez colonisé, et nous, on a été colonisés.” Autour de la table, les rires fusent, la française un peu moins, par pudeur, mais une chose est sûre : l’union et la Révolution passe aussi par le rire, parfois.  

communion

Sprints reste, fondamentalement, un groupe de scène. Même dans cette ère de concerts filmés en stories et de connexions filtrées par écran, leur musique vise le contact direct, l’émotion brute.

“Les gens ont besoin de connexion,” insiste Jack. “Et être sur scène, c’est ce qui nous permet de vraiment ressentir ça avec le public.” Leurs concerts sont cathartiques, habités, toujours sur le fil. En décembre 2024, lors de leur passage à Paris, ils clôturaient une année éreintante mais marquante.“On était épuisés mais heureux. Alors pour le rappel, on a choisi de chanter ‘Fairytale of New York’ des Pogues. La meilleure chanson de Noël, non ?” Mais attention : pas de rappel systématique. Sprints cherche aussi à casser les codes du punk classique.“On essaye de se libérer des clichés, même dans la manière dont on construit nos concerts.”

All That Is Over sera à vous le 26 septembre. En attendant, découvrez leurs singles « Descartes »,  « Rage » et « Beg ». Ils passeront par la France en octobre 2025 et en mars 2026, dont une date au Cabaret Sauvage le 28 mars 2026.

Sprints - Juillet 2025 - Paris - Crédit Photo : Pénélope Bonneau Rouis
Sprints – Juillet 2025 – Paris – Crédit Photo : Pénélope Bonneau Rouis

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Les restrictions levées et voilà que la reprise musicale a déjà de quoi donner des nuits blanches. Les concerts s’enchaînent et ne se ressemblent pas, les sorties d’albums et de singles aussi. De beaux noms français et internationaux se dévoilent , se révèlent et promettent des beaux jours emplis de belles notes. Difficile de se garder le cap ? Pas de soucis, Popnshot vous propose un petit tour de ses coups de coeur féminins. De la folk au rock en passant par la chanson française, vous nous remercierez plus tard.

Wet Leg

Amies depuis le collège, les deux anglaises originaires de l’Île de Wigt, Rhian Teasdale et Hester Chambers, forment WET LEG, un duo féminin aujourd’hui excessivement remarquée dans la sphère rock. Leur particularité ? Ne pas avoir encore sorti d’album (le premier arrive le 8 avril) mais susciter déjà un réel engouement. La raison n’est pas difficile à trouver à l’écoute de leur premier single « Chaise Longue » sorti l’été dernier. Celui-ci n’a l’air de rien au départ, mais finit par vous asséner une puissante et aimable chiquette. Au travers d’un minimalisme et d’une efficacité fulgurante, on y trouve tout ce que l’on cherche pour procrastiner encore et toujours : une voix nonchalante, un refrain terriblement entêtant et un soin apporté aux instruments faisant de l’ensemble une déflagration jouissive. Le duo sera de passage à Paris au Point Ephémère le 14 mai 2022.

SPRINTS

Groupe originaire de Dublin mené par l’incroyable Karla Chubb, Sprints a sorti en ce début d’année l’EP le plus excitant et mieux foutu de l’histoire des petits albums : A Modern Job EP. Sur cinq titres animés d’une même rage subjuguante, le groupe irlandais fait preuve d’un savoir-faire digne de plusieurs années d’expériences. Ils viennent pourtant d’arriver, et on ne pourrait pas rêver mieux, puisque leur new punk si singulier et maitrisé est déjà de taille à embraser des voitures en plus de nos cœurs. Vite l’album ! Par pitié !

Lonny

Étoile filante entre pop et folk, en français dans le texte, Lonny a déjà su se faire remarquer par les plus grands. Il lui a suffi de trois singles d’ailleurs pour convaincre et toucher droit au cœur. Il faut dire que la musicienne, inspirée par une rupture sait mettre des mots sur ses maux. En découle une sophistication indéniable mais aussi un sens de la mélodie à fleur de peau. Difficile de ne pas penser à une certaine Pomme dans son approche guitare voix sensible et sa faculté à créer et se raconter. Avec sa voix de velours et une douceur rare, la chanteuse distille un conte aérien sous forme de cocon où il fait bon se laisser cajoler. Et c’est peut-être ce qu’elle fait le mieux tout en se dévoilant sur son premier album « Ex-Voto » sorti le 21 janvier. Déjà remarquée, elle fait partie de la sélection des Chantiers des Francofolies 2022, elle s’offrira également une Cigale de Paris le 27 septembre prochain. Il y a de la grâce chez Lonny, ses textes dévoilés sur la pointe des pieds. Échos sublimes se dressent comme des vagues au cour d’un album refuge, qui se laisse aussi bien écouter enroulé dans un plaid que la tête perdue dans les nuages un soir de printemps.

LaFrange

Folk française, encore mais c’est un registre bien différent avec LaFrange! Voix aérienne la dispute à la guitare sèche alors que folk et chanson cohabitent. Chez la chanteuse, tout est question de douceur et d’émotions à fleur de peau. Sincère dans sa démarche elle se reconnait fan de Belle and Sebastian ou encore de Big Thief. L’évidence donc de retrouver parmi ses cordes leur âme sensible et leur capacité à faire frissonner avec autant de grandeur que de simplicité. Envolées maîtrisées, accords précis à la douceur d’une comptine, elle enveloppe dans son aura et s’apprécie auprès d’un feu de cheminée qui crépite. Pour plonger dans son univers triste à la lumière pourtant évidente, la musicienne publiait le 11 mars son troisième EP « Sad Love Songs ». Candeur et grâce y arpentent 7 titres à la sincérité troublante, lettres secrètes et recueil haut en poésie. De quoi apprécier la pluie, invitée non désirée de ce début de printemps.

Hurray for the riff raff

Février marquait le grand retour retour d’HURRAY FOR THE RIFF RAFF le projet d’Alynda Segarra. Intitulé « Life on Earth », ce nouveau jet de 11 morceaux s’essaie au grand huit émotionnel. Auto-proclamé nature punk, la galette s’offre des nuances variées qui séduisent et déstabilisent. Impossible de ranger l’essai dans les petites cases archi segmentées dans lesquelles on colle habituellement les artistes. Avec sa voix un brin cassée, parfaitement maîtrisée, elle dévoile des morceaux pour survivre s’osant à parler du désastre en cours. Côté compositions, « Pierced arrows »offre un vrai tournant rock au refrain bien senti, « Pointed at the sun » joue sur une guitare plus aiguë, des digressions un brin pop et un ton enjoué, le morceau éponyme, lui, surprend par sa douceur instinctive, si proche de la ritournelle qu’on penserait à un conte de noël, ou bien peut-être une parenthèse à la « Sound of Silence ». OVNI inclassable, aussi varié que la vie sur Terre, il permet de sentir le Monde vibrer titre après titre.  Si l’on en croit la citation, le Monde est un bel endroit, il vaut la peine qu’on se batte pour lui, HURRAY FOR THE RIFF RAFF donne raison à la seconde partie.

Clea Vincent

Et si on profitait du printemps pour s’offrir un grand bain de soleil ? C’est bien ce que propose Cléa Vincent avec son nouvel EP « Tropi-Cléa 3 ». A travers ses 6 titres, la musicienne offre une cure de vitamine D entre chaleur et influences sud-américaines. On pense forcément à une certaine scène des années 90, son esprit libertaire et serein dont on a bien besoin en 2022. Les titres s’enchainent avec l’esprit des tubes de l’été d’un temps où le hashtag se nommait dièse et où il était bon boire des cocktails aux couleurs multiples. Avec sa voix cristalline, la chanteuse ajoute à ses compositions rétro-modernes une belle note qualitative comme a su le faire également les excellents musiciens de Pépite. Chanson français sous les tropiques, où les langues se mélangent alors que les températures montent. La fête nous avait manquée, elle n’en sera que plus belle habillée de paillettes et de pastels.

Texte : Léonard Pottier et Julia Escudero

 


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