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Karin Elisabeth Dreijer

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Vivre le live comme une expérience. Et pas n’importe laquelle. L’univers de Fever Ray, immersif, insaisissable, inclassable, pluriel et surtout brillamment écrit s’explore comme si l’on venait de découvrir une nouvelle planète. Il faut s’y plonger radicalement avec le corps et l’esprit pour mieux se laisser porter. Ce nouveau monde est celui de la tolérance et de la liberté de s’affirmer. L’art y excelle. Venez avec nous profiter de la capsule qui nous conduisait à l’Olympia le 4 mars 2024. Le voyage y était saisissant.

Fever Ray – Olympia Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar

Premier contact

Il y a du monde ce soir dans la salle parisienne pour assister au décollage de l’OVNI Fever Ray. Les admirateur.trices de Karin Elisabeth Dreijer sont légion. Il est d’ailleurs d’emblée évident qu’il s’agit d’un public d’expert.es. Pas de fil d’attente des heures à l’avance, pas de besoin d’être au plus proche de l’artiste dans un mouvement de fanatisme. L’armée Fever Ray est là pour la musique.Personnalité queer, non binaire, connu.e pour officier également au chant avec son frère dans le groupe The Knife, l’artiste suédois.e a su fédérer. Ses concerts portent d’ailleurs la lourde responsabilité du moment promis comme mystique – à raison-.

Fever Ray – Olympia Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar

Un breuvage cosmique en main, l’attente du début du show s’est  joué au coude à coude au bar et voilà que les lumières s’éteignent. Pas toutes, l’une d’entre elles, un lampadaire vacille sur scène. Cette dernière se pare d’un voile de brume, aussi inquiétant qu’excitant. L’ombre de l’Exorciste plane-t-elle? L’affiche culte trône dans les esprits. Voilà que les hôte.sses de la soirée entrent en scène. Les tenues hallucinantes sont à l’image de la grandeur du spectacle. Alors que les premières notes de « What they Call Us » résonnent, les musicien.nes dévoilent leur parures : un body aux symboles de planètes, un joueur de synthé qui porte un chapeau nuage sur la tête, à la batterie un chapeau en forme d’auréoles pointe le bout de nez. Et puis vient l’iconoclaste 8ème passager.ère (ou plutôt 6ème ici) Dreijer, son costume blanc et ses cheveux coiffés en forme de cornes.  Il n’en faut pas plus pour être entièrement envoûter. La promesse est faite d’un périple indomptable dont le souvenir ne s’effacera pas. La set list se poursuit avec « New Ustensils » extrait de « Radical Romantics », dernier album de la formation. Alors que les 3 premiers morceaux servent à installer le décors et promettent un décollage sans concession, les basses et percussions frappent forts. Elles se déclinent telle une annonce. Faites sonner trompettes et batteries, l’instant est important. A la suite de quoi Dreijer salue enfin son public.

 

O.S.N.I – objet scénique non identifié

L’album « Plunge » s’invite à la fête avec « Must’t Hurry ». La voix rampe sous la peau. Celle d’un alien qui vous veut du bien. Venue en paix c’est évident. Tout comme le fait que de pareilles montées en puissance n’existent que dans une autre galaxie. Les aigus sont insaisissable, parfois le timbre devient métallique. L’exploration se fait tribale. Après tout, Fever Ray sait varier ses influences pour mieux brouiller ses pistes. Sommes-nous perdus quelque part au milieu d’une jungle dans le cosmos ? La musique devient une langue étrangère. Ici tout le monde la comprend et la parle sans jamais l’avoir apprise. Dreijer appelle à la création de scènes artistiques inclusives, interview après interview et passe du discours à la mise en place concrète ce soir. Chaque titre se forme sur une grande montée en puissance. C’est aussi l’image du concert dans sa plus grande globalité. Il se hisse vers les sommets pour devenir une fête hybride, de plus en plus électro et dansante. La part belle est faite au dernier album, « Shiver », « Kandy », « Even it out » s’enchaînent par exemple avec aisance. L’album « Fever Ray », le premier né paru en 2009 fait plus rarement son apparition et rappelle à son bon souvenir sur « I’m not done ». L’euphorie est son paroxysme alors que l’Olympia devient un dancefloor hors normes loin des frontières créées par tout genre.

Fever Ray contre attaque

Le soin tout particulier porté aux mélodie et à la performance ne peuvent qu’être salués. Tout comme le travail de choristes dont les danses frénétiques sont aussi hypnotisantes que leur soutien vocal sans faille. Les deux derniers signaux retransmis depuis la planète Fever Ray sont aussi un voyage dans le temps : « Now Is The Only Time I Know » offre au Monde sa noirceur stratosphérique qui viendra hanter nos nuits . Puis « If I Had a Heart », souffle apaisant et relaxant, chanté pour tous.tes et pourtant susurré à l’oreille de chacun.e..  Avant les salutations, « Coconut » sert à se dire au revoir. Il faut ensuite retrouver le monde réel, loin de celui idéalisé que propose l’artiste. Celui-ci parait bien plus terne, moins possédé, alors que les batailles à y mener sont encore si nombreuses.

Fever Ray – Olympia Paris 2024 – Crédit photo : Louis Comar

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