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Ethel Cain

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Samedi 26 août, troisième jour de Rock en Seine 2023 toute en nuance durant lequel la délicatesse d’une Ethel Cain ou bien encore d’un Tamino se seront disputés aux gros sons envoyés par L’Impératrice, Coach Party ou bien encore The Chemical Brothers.

Ce troisième jour de Rock en Seine devait être brulant, fantômes victoriens, sorcières, cheveux de feu et peau diaphane, canines ensanglantées. Oui, ce troisième jour de Rock en Seine avant même de commencer, laissait un goût amer dans la bouche de certains et certaines. En effet, la divine formation anglaise, Florence + The Machine a dû annuler sa venue à la suite de soucis de santé. On souhaite à Florence un prompt rétablissement. Les plus téméraires avaient tout de même revêtu leurs tenues de Sabbat. Robes longues, dentelles, couronnes de fleurs et la mine peut-être un peu moins rayonnante qu’à l’accoutumée. La Reine-mère aurait pu être fière. Partout où elle passe (ou pas, en l’occurrence), elle y sème son lot de paillettes et d’admiration.

Le culte Ethel Cain

Ethel Cain - Rock en Seine 2023 - crédit : Pénélope Bonneau Rouis
Ethel Cain – Rock en Seine 2023 – crédit : Pénélope Bonneau Rouis

À 15h20, une jeune prêtresse qui installe encore son culte monte sur scène. Ethel Cain. Si son nom ne vous dit rien, rendez vous dans vos églises virtuelles les plus proches (Spotify, Deezer, Apple Music, etc…) et écoutez donc son homélie. Entre hérédité et cannibalisme, Ethel Cain nous entraine dans son univers moite et sombre du Sud des États-Unis. Dès son arrivée sur son scène, ses fidèles hurlent à s’en arracher la gorge, les poumons prêts à éclater (si toutefois c’est possible). « MEEMAW! » -Mamie en États-uniens du Sud- résonne dans le parc de Saint-Cloud. La désignée sourit tout au long de sa performance, ça en est presque déroutant lorsque l’on sait de quoi elle parle… Preacher’s Daughter, son premier album est une véritable prouesse musicale dont on vous parle ici. Après 40 minutes bien trop courtes où elle chante ses morceaux phares (« House in Nebraska », « American Teenager », notamment), Ethel Cain d’un sourire gracieux disparaît de la scène. L’assistance peine à se décrocher de la scène, espérant peut-être apercevoir à nouveau leur idole une dernière fois.

Mélange des genres

L’un des aspects les plus positifs quand on est en festival, c’est d’avoir l’opportunité de se laisser porter vers des territoires vers lesquels on ne serait pas forcément allés d’ordinaire. C’est ce qui s’est passé sur la Grande Scène avec Altın Gün. Même si le public était en nombre, malgré le fait d’être en plein après midi, beaucoup de spectateurs avaient du mal à bien prononcer le nom du groupe et semblaient dubitatifs quand, se renseignant, ils lisaient « rock anatolien ». Pourtant, trêve de préjugés, assez rapidement, le mélange d’électro, de compostion 60’s/ 70’s et de musique traditionnelle en provenance d’Asie Mineure aura totalement fait mouche et conquis le public. Sur un rythme enlevé, particulièrement dansant et donc totalement approprié à une fin d’après midi d’un samedi voué à être festif, Altın Gün aura été une très bonne découverte.

L'Impératrice - Rock en Seine crédit Pénélope Bonnneau Rouis
L’Impératrice – Rock en Seine crédit Pénélope Bonnneau Rouis

Des découvertes mais aussi des classiques. Voilà déjà un an, de leur propre aveux que nous n’avions pas vu L’Impératrice à Paris. Cocktail à paillette sucré, pop langoureuse aux instants disco, la recette venait évidemment à manquer à nos grises régions qui de fait manquaient de chaleur tropicale. C’est donc sur la grande scène que le groupe mené par Flore Benguigui, mais attention tout de même à bien garder en tête que L’Impératrice est un groupe à part entière où chaque membre à son importance,  vient saluer son public. Toujours solaire, le groupe balance ces plus gros succès, qui sont à ce jour nombreux de Peur des filles à Agitations Tropicales. Toujours bavard le groupe enjoint le public à danser de la façon « La plus bizarre qui soit ».  » Proposez moi un mouvement à faire avec les mains! » demande Flore, coeur lumineux sur la poitrine avant de lancer le public à se laisser entièrement aller. Voilà une bonne représentation de ce qu’est L’Impératrice, un espace de liberté où la bienveillance colle à des mélodies lumineuses.

Fascination Tamino

À 18h30, le petit chouchou de la rédaction -après tout, ne mérite-t-il pas ce sobriquet?- se hisse sur les hauteurs de la scène Cascade. Du haut de son 1m90, Tamino contemple la foule avec son flegme habituel, le sourcil grave et l’oeil noir. Il semble un peu intimidé pendant quelques secondes et il se ressaisit. Les premières notes de « The Longing » démarrent et le public qui n’avait encore pas fini de hurler, redouble d’effort. Les morceaux s’enchainent avec fluidité et beauté. Tamino prend peu à peu ses aises et se déploie. Possédé par la musique, il embrase presque la scène qui prend des nuances de rouge, puis d’orange. Belle surprise que de voir un artiste gagner en assurance au fil des concerts. Autre surprise du set, deux nouveaux morceaux, que Tamino joue, confiant de son talent, sans vraiment les présenter. Les vrais disciples le suivront, il le sait. Rock en Seine est bien pieux ce soir. La fascination qu’il crée est sans borne, la foule est silencieuse, subjuguée par ce Louis Garrel belge, qui chante, et qui joue pas dans des films et qui ressemble pas tant que ça à Louis Garrel finalement. Après un set époustouflant par sa grâce et sa justesse, Tamino chante son morceau chéri, « Habibi ». La foule l’applaudira longtemps, comme une seule âme, partageant le même amour pour ce jeune artiste qui ne cesse de nous éblouir.

Get the party started !

En début de soirée, alors que le soleil commençait à lentement décliner, la scène de Firestone s’est enflammée grâce à Coach Party. L’énergie donnée par le groupe mixte anglais aura fait se remuer un public bien plus garni qu’à l’accoutumée au son d’un bon vieux rock en provenance de l’île de Wight. Le rock riot girl d’une formation survoltée fait instantanément mouche alors que chaque titre set bon l’essence d’un rock écrit avec précision. Pas besoin de miser sur l’originalité quand on sait penser les morceaux et que chaque note frappe juste. D’autant plus qu’il est bin de mettre en avant dans ce registre qui confère au punk une énergie féminine. Sorte de release party ne disant pas son nom (leur album sort en septembre ), Coach Party aura assurément conquis son public et gagné de nombreux fans avec leur performance d’hier. Ils pourront les redécouvrir en concert à Paris au mois de novembre, avis aux adeptes de rock !

La fin de la soirée se dessine sous le signe de l’électro. Entre noirceur, jeux d’écrans aussi malaisants qu’enivrants et gros riffs qui dépotent, The Chemical Brothers transforment le parc de Saint-Cloud en une discothèque à ciel ouvert réservé au fêtards les plus pointus. Ils pourront finir de danser sur les beats endiablés de Charlotte de Witte.

La journée du samedi aura été intense et plurielle et préparera à embrasser à pleine bouche la dernière journée de festivités et les très attendus The Strokes.

Texte : Pénélope Bonneau Rouis, Alexandre Bertrand, Julia Escudero

Photos : Pénélope Bonneau Rouis


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