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2019-2019

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C’est en 2019 que Bagarre publiait son dernier album tout simplement nommé « 2019-2019 ». La pandémie les aura mis à l’arrêt forcé. Aujourd’hui la formation est bien décidée à retourner dans le club et prépare un nouvel opus pour l’an prochain. De passage au MaMA Festival & Convention, nous avons pu rencontrer les 5 indomptables avant un show déjanté à la Machine du Moulin Rouge. On a pu parler évolution de la vie nocturne, prévention, manifestations, Twich, crise du Covid, amour, engagement. Un moment vraiment « super » à découvrir.

MaMA-Festival_Bagarre-Paris_2022
Bagarre – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Popnshot : Cyril tu t’es cassé  le bras récemment, déjà est-ce que ça va mieux ?

Maître Clap : Ça va mieux merci.

Popnshot : Votre dernier album est sorti en 2019. Aujourd’hui, c’est quoi Bagarre ?

Maître Clap : On a pris le seum déjà.

Majnoun : Et puis aujourd’hui on refait de la scène. On a pris une forme de normalité à jouer toutes les semaines et aussi à être en studio la semaine.

Emma : C’est la scène le weekend, le studio la semaine.

La Bête : On prépare secrètement notre plan d’attaque pour 2023. Il y a l’album et des soirées. Il ne faut pas trop le dire parce que tout n’est pas confirmé mais beaucoup de choses avancent en parallèle.

Le cœur du Monde bat à nouveau on peut travailler

Popnshot : Vous parliez d’une nouvelle ère, vous avez même loué pour ça une maison au bord de la plage. C’est quoi cette ère?

Emma : On est sortis du club.

Maître Clap : On continue le processus d’écriture. On s’était mis en dehors de nos vies normales.

La Bête : Le moment après le Covid même si c’était pas encore fini, on a commencé à se retrouver pour remettre en route la machine. La différence, c’est qu’avant le Covid on avait déjà envie de repenser notre musique mais la pandémie a forcé ce changement puisqu’on n’a rien fait pendant un an et demi. Ça nous a séparé, ça nous a fait voir le nécessaire. Tout ça nous a permis d’aller très vite dans les émotions, la recherche. Notre réaction ça a été d’aller chercher ce qu’on n’a pas eu depuis longtemps et ça se sent dans la musique qu’on fait mais aussi dans les textes. C’est quelque chose qui va chercher les autres, la danse et c’est vrai qu’on peut se dire avec les deux ans de Covid  qu’on allait faire de la musique mais ça ne marchait pas du tout pour nous parce qu’on avait besoin d’être tous les cinq ensemble mais aussi en contact avec le public. Le studio est lié avec son existence sur scène. Temps qu’on en voyait pas le bout on ne pouvait rien faire.

Maître Clap : Ça a du sens, le cœur du Monde bat à nouveau on peut travailler.

Mus : On t’a déprimé là (rires).

il n’y avait plus rien qui se passait, plus rien à dire, donc il ne restait que nous.

Popnshot : Il va parler de quoi ce nouvel album ?

La Bête : on n’est pas sûrs parce qu’on a écrit pleins de morceaux mais on ne sait pas lesquels on va garder. Mais je m’avance pas trop en disant que c’est autour d’amour. Pas forcément au sens amoureux mais au sens nécessaire, le besoin d’amour, le besoin des autres, de vivre quelque chose, de le dire aussi. Tous nos textes sont liés au Covid. Ce qui nous a manqué. Il y a toujours eu quelque chose de nocturne, culture club dans notre musique et là il y a des morceaux qui sont là-dedans. Mais il va y en avoir des plus lumineux et fédérateurs.

Majnoun : Il y aura plus de nous que dans les précédents albums qui étaient tournés vers l’extérieur. On s’est peut-être moins posé la question de quoi on parle et on s’est plus posé la question de la musique et puis après les textes allaient avec. Et puis il n’y avait plus rien qui se passait, plus rien à dire, donc il ne restait que nous.

Popnshot : Super !

Maître Clap : (rires) Parfois on sait pas si on a fait une bonne réponse en interview mais là on est encouragés.

On pouvait faire des soirées gay, des soirées gay friendly pour dire qu’on pouvait se mélanger. Maintenant les soirées sont différentes.

Popnshot : On va vous encourager à chaque réponse maintenant (rires générales) Pour en revenir à ce que tu disais, tu parlais du club. C’est un espace safe pour vous et une notion centrale chez Bagarre. Comment ça a évolué avec le temps pour vous ? En grandissant ça change ?

Maître Clap : Il y a un moment où défendait vraiment l’idée de trouver une safe place dans le club pour qui on a envie et besoin d ‘être. Après tout ce qu’on a vécu, cet enfermement, ça s’est transformé en nécessité d’avoir ça au quotidien. Que ça aille au delà du club, il n’y a pas de raison qu’en dehors du club on ne puisse pas se sentir comme on en avait envie d’y être il y a 3 ans.

La Bête : Les clubs au delà de notre ressenti là-dedans, ils ont énormément changé. Entre 2013 et maintenant ça n’a rien à voir. A l’époque on bossait avec le collectif Vénus avec qui on faisait des soirées gay friendly alors que c’est un collectif lesbien.  C’est pour te dire comme la mentalité de la nuit était différente. On pouvait faire des soirées gay, des soirées gay friendly pour dire qu’on pouvait se mélanger. Maintenant les soirées sont différentes. Il y a les soirées hors les murs qui sont plus rave, il y a des soirées plus organisées. Ce changement fait beaucoup de bien. La musique a changé aussi avant c’était only techno.

Mus : Maintenant c’est bien moins sectaire.  Maintenant tu peux avoir des soirées à thème avec plus de courant musicaux… Hip Hop par exemple…

La Bête : Nous on a changé avec. La consommation est différente. Nous on est surtout en dates maintenant.

  On part du principe que la nuit c’est libérateur mais qu’il faut que tout le monde soit libre.

crédit : Caroline Caro

Popnshot : Bravo (rires) Vous avez fait récemment un Trabendo avec Consentis. Ce type d’initiatives sont aussi majeures en terme de changement de la vision de la nuit …

Maître Clap : C’est pas la première fois qu’on travaille avec une association et nous notre envie c’est de donner la parole aux gens. On ne prend pas la parole à la place des associations. On va jouer de notre notoriété pour ramener des gens et faire payer pour une cause.  Consentis, on a voulu les inviter parce que la question des violences sexistes et sexuelles dans les milieux festifs est un enjeux énorme. Et nous on est sensibles à ça. Avant on en parlait peu ou pas mais maintenant faire sans ça, c’est impensable. En appeler à cette association c’était une façon de faire de l’éducation.

La Bête : Consentis est un très bon exemple du changement qui se passe dans les clubs. Elles en parlent très bien, le club est autant un endroit de fête que de dangers. Tu mélanges alcools, drogues, substances, donc c’est autant la libération qu’à la virgule près, un risque pour autrui.  On part du principe que la nuit c’est libérateur mais qu’il faut que tout le monde soit libre. Et si certains ne le sont pas en raison de leur orientation sexuelle, leur genre, leur couleur de peau, là il y a un problème. Il y a aussi Acceptess qui lutte pour le droit des personnes trans.  C’est tout un  monde qu’il faut défendre et c’est un monde qui n’existait pas aussi librement il y a 10 ans et qui arrive de front et c’est là qu’il est important de lui faire place.

La télé, pour moi, ce sont des dinosaures

Popnshot : Cette soirée a été intégralement diffusée sur Twich. Dernièrement, Squeezie a fait un évènement à plus d’un million de viewers sur ce même média. Vous pensez qu’aujourd’hui ça peut être un nouveau moyen de consommer la musique et le live ?

La Bête : Pour moi Twich ça remplace la télé. Ça va devenir des émissions de télé, il y a Pop Corn, Zen, là il y a carrément un prix… Mais la télé n’a jamais remplacé le vrai live, elle permet des captations, des diffusions, le vrai live a une saveur qui est unique et qui ne se vit pas avec une image. Ce qu’on essaie de donner c’est un inside du club avec ce que ça peut donner, la sensibilisation, la discussion mais par contre ça ne remplace pas le moment vécu, la force des décibels, la sueur, la chaleur.

Maître Clap : Ce qui est cool avec Twich c’est que c’est différent de la télé. A la télé tout est cadré, tout le monde ne peut pas s’y faire entendre, ils sont choisis au compte gouttes pour dire des choses précises. Alors que là c’est un peu comme les émissions à l’ancienne, Paris Dernière, où ça partait beaucoup plus en couille, où c’était plus libre. La télé ce sont les dinosaures, il n’y a pas de spontanéité.

Mus : Il y a aussi le tchat, le contenu va être ton interaction. Il n’y a pas d’intermédiaire. La télé transmet sur toi et tu n’interagis pas forcément, là c’est l’inverse.

MaMA-Festival_Bagarre-Paris_2022
Bagarre – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Popnshot : Super ! (rires) Vous parliez aussi sur Insta de votre participation à une manifestation anti violences policières et contre le racisme. Ce sont des messages extrêmement importants…

Majnoun : Le fait d’aller en manif quelque soit la cause, c’est très important. C’est là que tout devient concret. C’est le moment où on capte que les choses sont vraies.

La Bête : Sur ce sujet là précisément, je pense qu’on devrait tous aller en manif. On n’est pas porte parole de ce combat mais on le soutient comme beaucoup d’autres groupes, une égalité des citoyen.nes ensemble. On devrait tous être dans  la rue pour ça.

Popnshot : Cool (rires générales) . Une dernière question, comment vous faites pour découvrir des nouveautés en musique ?

Maître Clap : Spotify, Soundcloud…

La Bête : Moi les trends Tiktok. C’est des artistes qui vont dans tous les sens mais avec les morceaux identifiés, tu peux aller les chopper et aller plus loin. Ça m’a amener beaucoup de morceaux, des choses inconnues parfois même anciennes.

Mus : Sinon surfer, se laisser porter par les plateformes, surfer sur le net avec Lycos quoi (rires).

Journalistes : Louis Comar et Julia Escudero

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