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Julia Escudero

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over the moon

Ça pétille et ça sent l’amour fou. Ça c’est le nouveau projet d’Alexandre Ragon (le rockeur de The Earl Grey) qui s’est allié musicalement, et dans la vie, à la présentatrice de télévision Marina Tomassi. Des mois de travail et de chansons poussées au court d’instants de vie devaient se concrétiser par une première scène dans la capitale le 11 janvier 2017 à l’Etage.

C’est à 20 heures 30 qu’est donné le coup d’envoi par Narcisse dans la petite salle parisienne. Côté public, familles et amis, tous ont fait le déplacement. Mais pas que. Curieux, habitués ou encore fans de nos acolytes sont bien présents. Assis derrière des tables, parfois derrière une assiette de mets savamment présentés, l’audience se tourne vers la scène avec bienveillance.

Narcisse en concert à l'Etage

Sur scène, Narcisse adopte une position assise. Musicalement pop rock à tendance folk, le groupe guitare acoustique sous le bras propose des titres à l’anglo-saxonne en français dans le texte. Les riffs se suivent agréablement, la voix est belle et posée. Le choix du français, lui est plus étrange à l’oreille. Mais après tout pourquoi pas ? On est en France et nous aussi on est capable de produire ce genre de morceaux… laissons nos habitudes de côté !

Avant de monter sur scène, un Alexandre Ragon impatient fait le tour de la salle pour saluer les visages connus… vite, vite, tout le monde est impatient de découvrir le duo sur scène.

C’est enfin au tour d’Over the Moon de monter sur les planches. D’entrée leur complicité est palpable. Ils s’aiment de cet amour lune de miel des débuts qu’on peut leur envier, celui qu’on veut pour la vie. Quand l’un fait une blague, l’autre rit de bon cœur. Propulsés dans leur intimité, l’audience sourit alors que les privates jokes plus si privées fusent « C’est facile pour toi de jouer d’anciens morceaux, tu as deux albums à ton actif et moi zero » lance une Marina profondément adorable avec ses boucles blondes angéliques et sa robe argentée. A la guitare, le rockeur maîtrise la scène, normal avec deux albums et de nombreuses tournées à son actif. « On se croirait à notre mariage sauf que vous avez payé pour venir! Alors un grand merci » ajoute la belle.

Over the Moon  Une lune de miel musicale pour leur premier concert parisien 2

Un mariage vous dites ? Un peu mais c’est surtout dans un halo de bonheur que nous plonge le couple. Les titres s’enchaînent avec le pep’s et la bonne humeur d’une BO de Disney mais pas que… L’alliance de deux voix qui se complètent et de riffs pop bien ficelés laissent surtout à penser qu’Over The Moon a LA recette. Celle qui fera que leurs morceaux deviendront des tubes. Le genre de tubes que vous chanterez entre copines en roulant vers vos vacances, sur lesquels vous danserez l’été au cours de soirées mémorables. Les mêmes tubes que vous réécouterez l’hiver pour faire entrer beaucoup de soleil dans vos maisons et faire revivre vos plus jolis souvenirs.

 

Côté set-list s’enchaînent « Cet Autre Ciel », « On the Road », « Je serai là », un morceau écrit par Marina pour ses proches ou encore la reprise de Bruno Mars « Just the Way you are ». L’envie de se lever se fait sentir mais la configuration même du bar empêche de profiter autant qu’on le voudrait du moment. Tant pis, il suffit de se laisser porter par ce flot de bonne humeur, de s’y emmitoufler pour oublier un peu l’absurdité d’un Monde de plus en plus compliqué à l’extérieur. Et tant mieux parce que c’est bien ce que le duo propose. Une alternative à la morosité et pour ce faire quoi de mieux que le langage universel qu’est la musique ?

Alexandre s’offre une reprise de « Special » sa compo pour son autre projet, The Earl Grey dont on vous parlait plus tôt.

C’est sur « Party » que ce set bien trop court s’achève. L’occasion cette fois de se lever et de chanter. Enfin!

C’est déjà la fin et quelle frustration de pas pouvoir poursuivre les festivités plus longtemps! Vivement un concert bien plus long, pour présenter un premier album qui sera, il faut l’espérer aussi agréable que cette première soirée parisienne. Il faut retourner au Monde réel maintenant et à cette surprise, dehors c’est encore l’hiver…

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Suite et fin de notre rencontre avec Franck Ruzé. Faire le tours d’un métier d’auteur, du processus de création peut prendre du temps. Si comme nous, vous vous demandez comment un livre naît-il ? D’où viennent vos personnages favoris? Pourquoi vous murmurent-ils des mots dans l’oreille ? Cette interview est faite pour vous. En espérant que vous prendrez autant de plaisir à la lire que nous en avons prise à la réaliser.

  • Comment un ouvrage naît-t-il ?

Lorsque je veux lire un livre que je ne trouve pas, j’ai forcément envie de l’écrire.

  • Qu’est ce qui t’inspire ?

L’injustice, la compassion, l’impossibilité parfois d’aider quelqu’un qu’on aime, les filles, la part de noirceur chez quelqu’un de fondamentalement bon, la part de bonté ou d’ouverture chez quelqu’un d’égoïste, tout ce qui fait du contraste psychologique.

  • Tes personnages féminins sont très justes, comment te mets-tu dans leur peau?

J’écoute parler les filles. C’est quelque chose que je fais depuis longtemps, mais depuis que je suis publié, elles me racontent des choses de plus en plus personnelles, en pensant qu’elles se retrouveront dans le prochain, et elles ont raison…

  • Certains ont-ils été inspirés par des rencontres ?

Tous.

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  • Que peux-tu me dire par exemple de la naissance de Daphné de « 666 » ?

C’est 3 filles dans une. Enfin 3 filles réelles dans un personnage. Je ne sais plus où j’ai lu que Thomas Mann faisait ça, 2 c’est trop peu pour une psychologie vraiment dense et quatre là ça devient le bordel, il y a trop de contradictions à gérer, déjà avec 3 c’est pas évident, il faut les faire rentrer, les 3, dans un seul corps, avec une cohérence, et des motivations communes, mais ça c’est pour le personnage principal, pour les autres je me limite à 1 ou 2, oui je sais c’est un peu paresseux. En plus, dans ma période 666, je n’inventais rien, il fallait que ça vienne de la vie pour que j’aie une impression de vérité face à mes personnages avant qu’ils puissent vivre dans les situations du livre. Par exemple, Johnny Depp est dans le livre parce que mon éditeur chez Scali, Stéphane Million, avait donné des cours particuliers à la soeur de Vanessa Paradis, et il m’a dit que Johnny Depp aimait la poésie de Villon et voulait vraiment visiter le château où il a été emprisonné, et hop c’était parti: «à Meung-sur-Loire», «Haaan, hey mais c’est trop loin d’Paris, ça, faut prendre Europ Assistance ?», etc.

« 2 personnages réels en un c’est trop peu pour une psychologie vraiment dense et quatre là ça devient le bordel »

  • Tu écris sur des thèmes sociétaux et psychologiquement dures, prostitution, drogues, anorexie, pourquoi ces thématiques t’intéressent-elles ?

Parce que ce sont des thèmes durs, justement. Ce qui m’intéresse, dans une histoire, c’est le conflit. Je m’en fiche un peu que le personnage arrive ou pas à surmonter telle ou telle difficulté, ce qui m’intéresse, c’est de voir comment il va essayer de la surmonter, les choix qu’il va faire, parce que ça, ça en dit beaucoup sur le cœur du personnage, sa façon à lui d’être humain. Et donc il me faut un, ou des révélateurs, pour que le personnage accepte de s’exposer, accepte de faire ces choix.

  • Quels sont les lieux qui marquent et impactent ton imaginaire ?

Les lieux que je connais. Je n’arrive pas à me projeter correctement là où je ne suis jamais allé. D’où une ambiance assez parisienne dans mes livres. Hors livres, j’ai beaucoup aimé vivre à Bora-Bora pendant six mois. Je pêchais des poissons au harpon et je cueillais des mangues sur les arbres, c’était vraiment une belle expérience, même si au bout de six mois, la solitude a rendu le lagon moins beau et je suis revenu; la première chose que j’ai faite en revenant, je l’ai décrite dans la dernière page de L’échelle des sens: j’avais vraiment besoin de voir des visages, beaucoup de visages.

«  Il y a une espèce d’innocence un peu surjouée, à la Marylin Monroe par exemple, qui fait vibrer un truc en moi »

  • Et toi tu préfères les connes ?

Ahah, je vais me faire écharper, mais il y a une espèce d’innocence un peu surjouée, à la Marylin Monroe par exemple, qui fait vibrer un truc en moi, mais en même temps, l’intelligence et la culture chez une fille me font la même chose. Je dois être attiré par les extrêmes.

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  • Cet ouvrage est-il inspiré par de véritables conversations que tu as eu ?

Il y a des bouts de vraies conversations dedans, comme dans tous mes livres. Mes livres sont un peu comme des yaourts aux fruits, en fait.

Comment perçois-tu les relations hommes/ femmes ?

Le couple, c’est l’entité privilégiée où tu apprends le plus sur toi-même en apprenant sur l’autre, et par extension sur les autres, et par extension sur la vie.

  • Ce rapport évolue-t-il au fur et à mesure des années ?

On en reparle dans 10 ans.

«  c’est un souci de vie, je veux sentir mes personnages vivre »

  • Tu emploies un style « parlé » et « fluide », est-ce un choix volontaire pour être accessible ou tes histoires se créent-elles ainsi lorsque tu les poses sur papier ? C’est volontaire, oui, mais pas dans un souci d’accessibilité, c’est un souci de vie, plutôt, je veux sentir mes personnages vivre, avoir le plus de réalité possible. Je réécris les dialogues jusqu’à ce qu’ils sonnent juste. Je soupèse chaque virgule, chaque respiration, jusqu’à obtenir la fluidité recherchée. Parfois, d’ailleurs, on me dit que ça ne doit pas être trop difficile d’écrire des dialogues comme ça, parce qu’on dirait simplement quelqu’un qui parle, et c’est le meilleur des compliments: si on ne voit pas mon travail, c’est que j’ai atteint l’effet recherché.

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Avec l’approche de noël Freemount Recods et Pop & Shot ont eu envie de vous faire des cadeaux ! Et pour ça quoi de mieux qu’un objet collector ? On vous propose donc de gagner l’album « Les Courriers Sessions » de The Marshals sous la forme de CD, vinyle ou K7 !

« Les Courriers Session » se sont 9 titres entre blues et rock qui sentent bon l’Amérique âpre et sèche. Au programme, des guitares, de l’harmonica et des sons qui rappellent le meilleur des Black Keys,  de Jimi Hendrix et même The White Stripes. Que du bonheur !

Pour participer rien de plus simple, laissez-nous un commentaire ci-dessous.

Retrouvez également notre interview avec The Marshals.

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Il peut être parfois difficile de chroniquer un concert. Qu’en dire ? Comment être impartial ?

Cette fois Jeanne Added aura facilité la tâche à tout rédacteur se trouvant dans la salle en livrant un live unanimement magnifique.

Le 7 décembre 2016, la musicienne de génie ouvrait les festivités à l’Elysée Montmartre de Paris. Au programme : trois soirées dans la salle parisienne promettaient à ses fans de découvrir la chanteuse sur scène.

D’entrée, il lui suffit d’un seul morceau, d’une introduction pour se mettre une salle entière dans la poche et le transporter dans son univers. Celle qui a fait ses armes dans le jazz confiait régulièrement en interview aimer le hip-hop mais aussi le rock. Des goûts hétéroclites alliés à des racines puristes, qu’est ce que ça donne ? Et bien, ça donne des titres parfaitement exécutés avec une rupture de ton grandiosement gérée. Un régal pur, parfait et surtout rare. Il est facile pour une salle de « s’échapper » d’un concert. Les distractions sont nombreuses : smartphone, bar, pause clopes ou copains avec lesquels on a envie de papoter, tant de bonnes raisons de penser à autre chose. Ici, il n’en est rien. Avec sa guitare et sa coupe courte, la belle au look androgyne et atypique transporte et ne laisse plus place au reste. Un titre pour que tous les regards et que toutes les pensées lui soient consacrées. Un premier titre et déjà le monde extérieur semble ne plus exister. Seul l’Elysée Montmartre refait à neuf, mais ayant garder son âme d’autrefois, est encore tangible. L’odeur de la peinture fraîche laisse peu à peu place à celle de l’effervescence bien plus qu’à celle, plus typique de la bière. Le ton est donné et le live d’une heure trente qui suivra ne dénotera à aucun moment de cette première impression. Avec Jeanne Added on passe par tous les styles. Dès son deuxième morceau, la chanteuse offre une performance vocale à couper le souffle en tapant énergiquement sur les timbales de sa batterie.

Pour parfaire son live, la belle s’est entourée d’une équipe de qualité. Des choristes qui font écho au timbre rock de la chanteuse s’allient à des musiciens rodés et un jeu de lumière propre qui a quelque chose de rock, sans concession.

« A War is Coming » est joué rapidement tout comme l’excellent titre « Ready » présenté comme étant « un chanson d’amour ». Le single « Look at them » arrive en cinquième position et tranche avec le reste des morceaux joués jusqu’ici. Plus calme que ses prédécesseurs, il permet au public de chanter en chœur. Il est intéressant d’entendre ce titre plus que qualitatif et d’en venir à se dire que le niveau musical est si haut ce soir qu’il s’agit probablement du moins bon titre jusqu’ici.

Les mélodies s’enchaînent à toute vitesse sans laisser de répit à une foule dense, conquise, qui se laisse de plus en plus prendre au jeu. Alors que tout les regards sont tournés vers la scène, certains se mettent à danser. Entre les morceaux, la leader interpelle son public, et remercie chaudement son équipe.

En ce qui semble être une poignée de minutes, il est déjà l’heure du rappel. Acclamée, la chanteuse revient une dernière fois. On souhaite faire durer le live plus longtemps, la retenir encore un peu. Pourtant, il est déjà temps de dire au revoir. Quelques salutations, les lumières se rallument. Il est temps de retourner au monde réel, déjà, l’esprit encore plein de la saveur particulière qu’a un live de qualité.

L’expérience surréaliste pourra être (re)vécue les 8 et 9 décembre, toujours à l’Elysée Montmartre.