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Julia Escudero

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Panic! Reverse tu connais? Oui tu connais, on t’en avait déjà parlé sur Pop & Shot. Tu n’as pas suivi? Ce n’est pas grave, ici ce n’est pas l’école, on va t’expliquer.

Voila le concept: faire du cinéma mais à l’envers. A l’envers? Oui en appelant des artistes passionnés à créer les affiches des films qu’ils voudraient voir sur grand écran. Voilà la première étape. La seconde étant de créer la bande-annonce vidéo correspondant à l’affiche, du moins aux meilleurs affiches sélectionnées. Le résultat délirant, souvent inspiré du cinéma de genre donne sérieusement envie de voir adaptées l’intégralité des œuvres proposées. Après la victoire de « Kung Fuck » et de « Tenia » en 2017, la cuvée 2018 est invitée à se mettre en place.

Comme chaque année c’est un jury de professionnels qui est invité à juger des affiches en compétition. Cette nouvelle édition se jouera ainsi sous la présidence du célèbre acteur, scénariste et metteur en scène Jean-Louis Tribes. Il sera secondé par Nine Antico ( illustratrice et auteure de BD), Julien Sévéon ( journaliste spécialiste du cinéma d’Extrême-Orient et du cinéma populaire), Dominique Besson (directeur de la galerie Mondo Graphics Paris), Voyelle Acker (consultante et ex‐directrice des Nouvelles Écritures de France TV) et Régis le stagiaire des affiches (décryptages, détournements, parodies d’affiches de films de cinéma).

Jean-Louis Tribes président du jury de Panic Reverse
Jean-Louis Tribes, président du jury. crédit: Matthieu Tribes

La compétition est lancée, top créez!

 

La première étape de Panic! Reverse est déjà mise en route. Ainsi les illustrateurs et graphistes ont jusqu’au 30 mars pour créer leurs affiches et les envoyer. Ensuite le jury en sélectionnera 10 qui seront exposées le 18 mai chez Potemkine le temps d’une soirée dédiée.

Deuxième étape de la compétition: c’est au tour des cinéastes de jouer! Ces derniers auront jusqu’au 30 septembre pour sélectionner l’affiche de leur choix et réaliser la bande annonce qu’elle leur inspire. Les meilleures réalisations qui seront sélectionnées par le jury et par le public seront ensuite projetées au cours d’une soirée qui leur sera dédiée et qui aura lieu au mois d’octobre 2018.

 

Des récompenses sont également mises en jeu pour les meilleures: BD, livres, affiches de films, abonnements à des magazines, tu seras gâté(e) 🙂

 


Pour participer:

C’est super simple, tu envoies ton travail avant le 31 mars minuit ( sois plus précis que Cendrillon) à cette adresse: info@panicreverse.com.

Bonne chance!

 

Tu veux en savoir plus, ça tombe bien on t’en dit encore plus ici: avec l’interview de Lionel Le Pallec,  et les infos sur l’édition 2017.

 


Découvrez les affiches gagnantes de l’édition 2017:

affiche de de Tenia – Kax McMachin gagnant 2017

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

The End of the Fucking world

Si tu es un peu sur les réseaux sociaux, que tu as des potes qui ont Netflix ou que tu t’intéresses aux séries TV, tu en as forcément entendu parler.

« The End of the fucking world » est sur toutes les lèvres. Mais est-ce vraiment si cool que ça?

Déjà une première chose, une critique reste une critique, elle se base sur une expérience mais est toujours subjective. Ce qui est cool l’est dans le regard de chacun.  Cette ligne hors sujet est une réaction directe aux nombreux titres à base de « Que faut-il penser de… ». Pensez par vous même et soyez curieux.

 

Cela étant dit, c’est parti pour une critique de « The End of the Fucking world », son ton décalé et son univers barré. Tous les jours, où que j’aille, c’est comme un tourbillon, tu as vu « The End of the Fucking world? » me demande-ton.  « C’est trop bien non? ». Face à cette pression sociétal épuisante, 24 heures plus tard me voilà devant Netflix pour binge watcher ça à la bien. Cet article a été réalisé grâce à un abonnement payant. C’est une fierté totale (comme tout ce qui est rare), donc ça se souligne. Passons.  Mais de quoi que ça parle donc au juste ta série là?

 

Résumé :

James (Alex Lawther), 17 ans, est persuadé d’être un psychopathe. Alyssa (Jessica Barden), 17 ans également, vient d’arriver en ville et noue très rapidement une amitié forte avec James. Très sociable et communicative, elle va embarquer James à la recherche de son père qui a quitté le domicile conjugal lorsqu’elle était jeune.

Et alors?

The End of the Fucking world 2018 affiche

Tout le charme de cette romance adolescente tient dans son ton décalé. La narration omniprésente des deux personnages, leurs oppositions, ajoute une touche cocasse à ce cocktail complètement barré. Puisque ce qui fait le petit plus de cette série c’est avant tout son humour noir, dérangeant comme l’humour anglais sait l’être. Et le détachement total de nos deux adolescents à la fois hors du commun et à la fois si simplement adolescents.

D’entrée, James se présente lui-même comme un psychopathe tuant des animaux. Voilà qui pose une base solide. Le tout est servi par une mise en scène hyper moderne, et un rythme aussi calme que peut le rester notre tueur en série en couche culotte . Celui là même qui n’a jamais vraiment eu la chance de tuer une véritable personne. C’est pourtant son but premier. Alors quand Alyssa se pointe avec des rêves farfelus d’amour éternel et de sexe maladroit, c’est à assouvir ce besoin de sang que pense James. Oui, mais. Mais ça vous parait froid? Pas vraiment, « The End of the fucking world » joue surtout sur un décalage total et constant. Si l’envie de vivre des moments d’adultes et là, nos compères gèrent finalement les soucis avec le regard d’enfants. C’est à dire sans vraiment comprendre quoi que se soit aux conséquences, en les voyant comme une petite tape des parents sur les mains. Et c’est comme ça, grâce à ça que l’humour noir côtoie l’humour de dessin-animés, celui des cartoons à la « Tom & Jerry ». L’humour absurde, celui-là même qui est universel.

 

L’Amour toujours

Au milieu de scènes cocasses, de sexe raté, de tueur en série, de flics et de bagnoles brûlées subsiste un élément central: l’amour, celui qui te permet de te découvrir doucement à travers l’autre. Mais aussi et surtout celui qui n’a pas qu’un seul chemin, qui n’est pas forcé de ressembler à un cliché hollywoodien type  » 50 Shades ». Au détour des envies de meurtres et de l’adolescente prête à tout et n’importe quoi pour se mettre en avant, née quelque chose d’inattendu. Quelque chose qui vaut la peine de se battre.

Le tout est servi par un casting aux petits oignons. Si tout le monde n’a de cesse de mentionner la performance d’Alex Lawther qui n’a pas à rougir face à un Freddie Highmore de « Bates Motel », Jessica Barden (que vous avez vu dans « Penny Dreadful ») lui donne parfaitement la réplique.

 

Les parents, leurs choix, leurs conséquences

 

L’impact de l’éducation sur les petits cerveaux de nos héros sont aussi abordés. Devient-on un psychopathe pour combler le trou laissé par une mère absente? Un père trop cool est-il un bon père? Comment gère-t-on sa place dans un foyer reconstruit?

Le rêve de la famille voulue idéal prend une nouvelle claque. Une nouvelle oui, ça fait bien longtemps que le cinéma te raconte comment derrière chaque foyer se cache un lot de saloperies sans nom. Là pourtant l’adulte est déconnecté de ce que fait son enfant. Et si tous les parents n’étaient pas des connards? C’est ce qu’espère Alyssa qui cherche son père, un véritable modèle, une preuve qu’on peut grandir sans être un con. A-t-elle raison? Faut-il attendre une éternelle main tendue ou celle-ci ne fait elle qu’empirer les choses? Se sont ces liens et ces attentes qui façonnent  nos deux ados mais aussi le besoin de les briser radicalement qui leur permettront de devenir eux-même des adultes. Et ho tiens, il n’y a pas qu’une façon de le devenir. Il n’y a pas de mode d’emploi.

The End of the Fucking world

Et la suite?

 

Si suite il y a, l’évolution de James (et son final) pourrait en frustrer certains ( ou pas), tout dépendra des nouveaux chemins que souhaitent aborder les scénaristes. Toujours est-il que si le succès se confirme- et c’est bien parti pour- une saison 2 devrait voir le jour. Le créateur de la série promet d’ailleurs de reprendre la route avec nos héros. Puisque pour lui, l’âme de cette histoire c’est bien de suivre ce couple barré ( si barré que ça face aux événements qu’ils traversent?) à travers un roadtrip déjanté.

Dommage diront certains tant la fin parait idéale et tant l’idée d’en rajouter pourrait paraître mauvaise. Un petit peu comme pour  » 13 reasons why » dont la saison 2 suscite autant de craintes que d’attentes. En ce qui me concerne d’ailleurs, il s’agit plus de crainte. Après tout, faut-il toujours chercher à en dire plus?  Chercher le pourquoi du comment? Ne peut-on pas simplement écrire une bonne histoire, la dérouler et la conclure si elle ne nécessite pas d’en inventer toujours plus? L’avenir nous le dira.

Certes cette quête vers la découverte de soit et de ses origines n’est pas exempt de défauts. Mais son grain de folie devrait convaincre un large public.  Quel que soit votre genre , cette petite pépite vous promet un moment dont vous n’aurez pas envie de sortir.

Voyez la vite, pour pouvoir en parler autour de vous et vous payer un joli moment de télévision.

 

Et si vous aimez les séries retrouvez notre critique de Handmaid’s Tale ici.


Affiche de Call me by your name 2017
 

Trois nominations aux oscars, rien que ça pour « Call Me By Your Name » le film franco_brésilo_américano-italien de Lucas Guadagnino. Parmi ces possibles récompenses , le film tentera de rafler l’oscar du meilleur film, celui du meilleur scénario adapté et celui du meilleur acteur pour le frenchie Timothée Chalamet, nouvelle tête du cinéma international à seulement 22 ans.
 
En plus de cette reconnaissance, « Call me by your name » se prépare déjà un bel avenir alors que son réalisateur promet deux suites à la façon de « Before Sunrise » de Richard Linklater. Tout un programme. Mais ce film alors, il est si bien que ça ?
 

Déjà de quoi ça parle ?

 
On est en 1983, c’est l’été et Elio Perlman, 17 ans passe ses vacances en Italie dans la demeure que possède sa famille. Il attend que l’été passe, en jouant de la musique classique, en profitant des fêtes et en flirtant avec son amie parisienne Marzia. Son père éminent professeur de la culture gréco-romaine ( Michael Stuhlbarg) et sa mère traductrice (Amira Casar) , convient chaque année un étudiant doctorant à venir travailler avec eux durant six semaines. Cet été là, Oliver (Armie Hammer), un jeune et séduisant américain est choisi. Elio et lui découvrent alors l’éveil du désir et vivront un été qui les chamboulera à jamais.
 

Ok et finalement ça vaut le coup ?

 
extrait du film call me by your name 2017
 
Les années 80 sont à la mode. C’est un fait, sa culture et ses humeurs sont présents partout, le succès de Stranger Things et la mode dans les magasins sont là pour le prouver. Pourtant aucune œuvre n’arrive mieux à capter l’essence particulière de cette époque que « Call Me by your name ». Par soucis du détail, pour nous plonger un peu dans cette naïveté, clin d’œil à l’enfance de beaucoup d’entre nous, Guadagnino n’hésite pas à copier les jeux de caméra d’autre fois. Les filtres sont vieillis et les fondus enchaînés sont nombreux. La mise en scène est vieillotte et pourtant l’histoire contée est incroyablement moderne.
 
Si la pellicule a ce grain des années 80, elle capte aussi le soleil. Ce soleil fou et cette chaleur envoûtante. Celle que l’on envie et qui rappelle la naïveté de l’adolescence, la lenteur des étés qui s’éternisent dans la jeunesse, leur beauté et leur perfection. Difficile de regarder « Call me by your name » sans qu’une pointe de nostalgie ne viennent vous cueillir et vous rappeler votre propre été parfait.
Dans ses décors sublimes, au milieu des fêtes de villages et des baignades, le film ensorcelle et prend le spectateur au cœur de son propre vécu.
 
Une fois ce cadre idéal mis en place, une fois la découverte de la maison ( hello la jolie piscine) achevée, il est temps de commencer notre éducation sentimentale.
Les sentiments dans « Call Me by your name” ils passent pas l’art, la musique, le classique, le piano, la littérature et les références. Ils passent aussi par les langues et cet incroyable prouesse : créer un film qui se joue en trois langues différentes. Ainsi Timothée Chalamet passe du français à l’italien puis à l’anglais avec aisance et sans trébucher. Un touche d’allemand vient même s’ajouter au tableau. Le langage c’est aussi celui de la musique, s’exprimer à travers un piano, à travers le rythme qui s’excitent et s’adoucissent, la guitare qui chante et qui fait des clins d’oeil.
Mais être polyglotte ne suffit pas face aux sentiments, ceux là se jouent dans des regards, et des jeux contacts plus subtiles à percevoir.
 

« Call Me by your Name » ou la naissance du désir »

 
extrait du film call me by your name 2017
 
En prenant son temps, en vivant sur ce rythme solaire, le métrage plonge son spectateur dans un univers si réaliste qu’il en devient familier. « Que fait-on l’été ici? » demande d’ailleurs Oliver à Elio en début de pellicule, « On attend que l’été passe. » C’est ainsi que née avec douceur cette romance et ses non dits.
Le film est avant tout la confrontation de trois façons d’appréhender le désir. Trois générations qui le perçoivent de façons radicalement opposées. Le premier, celui que l’œuvre met le plus en avant est celui d’Elio. A 17 ans, le jeune homme découvre sa sexualité et s’en amuse, la pousse et la teste. A travers des scènes le rendant parfois ( volontairement) ridicule, parfois incroyablement attachant, le petit génie, celui qui a réponse à tout découvre sous nos yeux et au cours de ces 6 semaines l’existence du corps et de ses besoins. La scène de la pêche en est d’ailleurs l’illustration parfaite.
 
Face à lui , le désir d’Oliver plus âgé joue un effet de miroir. Lui qui connaît déjà son corps et ses besoins, les vit librement et s’amuse des découvertes du plus jeune. La encore sa réaction à la scène de la pêche en jeu de miroir permet de capter l’essence de ma sexualité de ce personnage.
 
Enfin, les parents qui ont passé l’âge de la passion et de ses folies apportent un œil bienveillant au récit. Le père d’Elio, en retrait pendant le film prend d’ailleurs un sens nouveau au cours d’un épilogue final qu’il est indispensable d’écouter avec attention.
 
Bien loin des clichés sur le rejet d’une orientation sexuelle, « Call me by your name » prend le pari de ne jamais juger ses personnages, même pas à travers le regard de ceux qui les entourent. Bienveillants, les parents et amis de nos héros font plus offices de mentors. Si le monde et ses réalités sont violents, cet été là en est épargné.
 
extrait du film call me by your name 2017
 

Un travail soigné d’un bout à l’autre de la pellicule

Si toutes ces raisons ne vous ont pas donné envie de courir vous enfermer en salles obscures puis de vous acheter un billet d’avion pour l’Italie histoire d’y passer l’été, « Call me by your name » a encore plus à offrir. Impossible de ne pas mentionner le travail magnifique réalisé sur la bande originale par Sufjan Stevens. Ses mélodies pop ponctuent à la perfection ces moments volés par la pellicule et ne manquent pas de donner le ton des pensées de nos personnages.
 
Sans trop en révéler, il est impossible de parler de ce film sans évoquer au moins du bout des lèvres, la scène du générique. L’excellente performance de Timothée Chalamet, les deux mondes qui cohabitent et ce regard qui dit tout laissant ainsi le temps aux spectateurs de s’imprégner des émotions de ce personnages. Elle est à elle seule une belle leçon de cinéma.

 

Bref courez le voir sur grand écran à compter du 28 février 2018. Vous ne serez pas déçu. A la rédac on croise fort les doigts pour les oscars.
 
Envie de parler des films nominés aux oscars? Retrouvez notre critique de « Get Out » qui malgré la grande fierté de voir un film d’horreur présenté lors de la cérémonie n’y a pas sa place.
 
Vous reprendrez bien un peu de soleil? « American Honey » va vous éblouir! 
 

Portrait de Naya pour la sortie de son Ep Blossom 2018

 

Vous avez du l’apercevoir dans The voice kids , la jeune Naya a pourtant encore plus à offrir.

 

Avec sa voix à faire rougir d’envie Nora Jones et ses accents à la Lola March, cette inconditionnelle fan des Beatles débarque en force avec un premier EP « Blossom » annonciateur d’une premier album à paraitre au printemps 2018.

 

Celle qui a déjà tourné avec Jain, Fauve ou encore Rover nous a donné rendez-vous dans les locaux de sa maison de disque, Sony. Avec un sourire contagieux, la belle revient sur ses premières compositions, ses projets, son univers et n’oublie pas de parler de New-York et des quatre de Liverpool. Interview vidéo.