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Julia Escudero

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Troisième jour des Déferlantes à Argelès sur Mer ce 10 juillet 2017. Si le festival s’ouvre sous la pluie battante, la chance est néanmoins du côté de cette 10ème édition. Exit l’orage prévu qui ne dure finalement qu’une heure en début d’après-midi et bonjour le soleil qui fait son grand retour sur le parc de Valmy. Les techniciens s’activent alors pour tout sécher et permettre au festival d’ouvrir ses portes bien avant son premier concert prévu à 17 heures 30. Dans le domaine, les bénévoles attendent, tant et si bien que quand les premiers festivaliers arrivent en courant, c’est un tonnerre d’applaudissements qui les accueillent.

Il est immédiatement impossible de passer à côté de la fièvre Kungs. Si Findlay est celle qui ouvre le bal côté mer c’est bien sur l’autre scène qui ne bougera pas avant une bonne heure que les festivaliers se ruent. Jeunes filles en tenues de festivals et teufeurs en tous genres s’accrochent alors à pleine main à la barrière. Findlay se lance et son show fait danser l’assistance. Entre rock et pop, la belle donne de la voix et séduit le public. Le dernier morceau « Waste My Time » retentit et hop tous les yeux se tournent vers la sensation du moment qui monte sur scène. Derrière ses platines, Kungs ne perd pas une seconde et balance immédiatement. Si son attirail scénique est au plus simple, l’écran géant lui permet de s’amuser à ajouter quelques effets à ses mouvements. Le public est là pour s’amuser et le DJ propose directement comme ça, de transformer le festival en une boite de nuit géante, en plein air et en plein jour.

Kungs propose ce set qui parle à tout le monde et qui rappelle une grosse soirée réussie. Le petit prodige s’amuse donc à balancer du Gala, du Jay Z, du Queen, The Who, Justice et même David Guetta. Tout le monde y trouve son compte, s’amuse franchement, danse, saute et réagit à chaque interaction de Kungs, à chaque doigt levé avec plaisir.

Si cette performance ne suffit pas à convaincre que le DJ est déjà une superstar, il suffit de faire un tour du côté de l’espace VIP. Les artistes, qui ont pourtant leur propre loges peuvent y faire un tour si l’envie leur en prend. C’est là qu’avec sa mère une jolie petite blondinette qui doit avoir à peine 10 ans se fait interpeller par un vigile : « Tu m’as dit que tu voulais voir Kungs ? Il est là à l’autre bout de l’espace, va le saluer ! Je t’avais dit que je te le présenterai, c’est qui le meilleur ? » Lui certainement lui, à en juger par la réaction du bout de chou, les yeux écarquillée. Timide mais téméraire, la voilà qui avance doucement vers son idole pour lui demander une photo. Kungs lui, sirote un verre en écoutant les concerts. Sourire aux lèvres, il accepte sans réfléchir. De quoi faire une heureuse qui reste après coup bouche grande ouverte pendant plusieurs minutes à fixer sa mère, incrédule de sa chance. Une chance qu’elle donne à d’autres puisqu’en découvrant la scène, ils sont nombreux maintenant à venir demander leurs photos et cette fois ils ont tous les âges. Une autre jeune fan, une brunette, s’avance cette fois pour avoir la même faveur, puis un groupe d’amis d’une vingtaine d’années, se sont ensuite les plus vieux qui s’avance. A chaque fois, ce dernier répond par l’affirmative et se prête au jeu, sourire aux lèvres, discret mais sympa, content d’être sollicité. Le ras-de-marée c’est bien Kungs qui le provoque, qu’on se le tienne pour dit.

Pour le report détaillé du Jour 3 c’est ici.

Un peu de féminité  dans ce monde de rock avec LP, Findlay et Birdy? Venez ici, on est bien, bien, bien…

et qu’il te trompe tellement salement que tu ne sais plus quoi penser. On en parlait beaucoup avec les yeux de l’amour de la sortie française et pour une fois sur grand écran du très prometteur « It Comes at Night ». Les bandes-annonces, toutes autant qu’elles sont envoyaient du gros lourd ( à découvrir ici si vous ne les avez pas encore vues). En découvrant ses premières images les questions s’accumulaient : non mais qu’est ce qui se cache derrière cette porte rouge ? L’ambiance parano des BA sera-t-elle respectée et puis de quoi parle le métrage ? Qu’est ce qui vient une fois la nuit tombée ?

Il va être impossible de critiquer ce film sans dévoiler un peu de son intrigue voire sans sombrer dans le spoiler grossier.

Alors voilà, sans trop en dévoiler, sans raconter la fin, ici et là des spoilers seront distillés et vous en diront plus que sa bande-annonce. Vous êtes prévenus, on ne peut pas faire autrement.

Déjà parce que, s’il n’y avait pas cette peur de trop en dire à ceux qui ne veulent pas savoir, l’article s’appelerait Mais qu’est-ce qui vient la nuit putain ? Telle est la question. Les premières minutes de l’œuvre constituent déjà direct comme ça, une belle déception. En regardant la bande-annonce naïvement, mes attentes se portaient sur quelque chose digne des sueurs froides de l’épisode « Quand vient la nuit » d’X-Filles. Quoi cette référence n’est pas si flippante ? Je ne sais pas, j’avais 6 ans et j’étais fan de la série la dernière fois que je l’ai vu. Toujours est-il que l’épisode racontait comment des petits insectes sortaient par milliers la nuit pour manger les gens. Chouette non ? Et bien sans particulièrement miser sur les insectes j’attendais deux possibles: des créatures nocturnes dévoreuses de chaire ou une parano extrême des protagonistes qui révéleraient à la fin qu’il n’y avait pas de danger extérieur un peu comme « The Village » de Shyamalan dont on ne dit plus de mal depuis « Split » enfin si tant qu’on dit du bien de « Split »…

Personnages de It Comes at Night 2017
It Comes at Night-2017

Et bah NON ! En fait le film traite d’une plus banale histoire de contamination. Une maladie frappe le monde ? Le pays ? L’état ? On ne sait pas et puis ok, là n’est pas la question. Une famille vit recluse dans une maison dans les bois : papa ( Joel Edgerton), maman ( Carmen Ejogo) et leur fils de 17 ans ( Kelvin Harrisson Jr). En début d’œuvre, le grand-père meurt, une façon simple d’exposer la réaction des survivants face aux malades. Les malades on les bute et on les brûle. Efficace. Oui mais la fameuse porte rouge dans tout ça ? Heu non rien c’est la porte d’entrée et quand on sort on met une combi hermétique sûrement achetée à Carrefour la veille tellement c’est facile à trouver. Mais la vie calme et sereine de notre trio est vite interrompue par l’introduction nocturne d’un inconnu dans la maison. Après avoir maîtrisé l’étranger ( Christopher Abbott), l’avoir attaché une nuit à un arbre pour lui dire « bonjour », faut toujours dire bonjour, nos héros décident de l’accueillir ainsi que sa famille, comprendre sa jolie épouse (Riley Keough) et son petit garçon ( Mick O’Rourke). A partir de là, l’histoire nous raconte cette cohabitation semi forcée, et nous dépeint cette vie à 6 entre envie de se connaître et méfiance, traitant des capacités de l’humain à aller jusqu’au bout pour leur survie et celle de ceux qu’ils aiment. Un postulat ma foi, passé la déception d’un marketing trompeur qui promettait une film qui n’existe pas, assez intéressant. Oui vraiment, le film qu’on vous vend n’existe pas, les bande-annonces ont la gueule d’une pub Monoprix. Un bon gros marketing super beau, super bien foutu mais tellement, tellement loin de sa véritable histoire que bah 2 heures ne suffisent pas à se remettre de cette lose. Qu’importe me direz-vous, l’important c’est bien de savoir si l’histoire en elle-même vaut le coup. La réponse ne peut être que mitigée. Il est facile de dire du mal pour en dire, et c’est bien une chose dont j’ai une sacrée horreur. Le positif donc d’abord. L’ambiance est belle, la noirceur du moment est là, la méfiance palpable, le jeu d’acteur très juste, les scènes réalistes, l’idée se défend. Une scène au moment de l’épilogue final a le mérite de tordre les boyaux et de glacer le sang. Elle est liée à un jeu d’acteurs particulièrement efficace, à une mise en scène pointue et à un cri-ce cri si vrai-. La thématique profonde du film, la peur de l’étranger, du mal qu’il pourrait apporter dans la maison, alors qu’au fond, profondément, le mal c’est cette peur sont des enjeux porteurs et des idées malheureusement, toujours aussi actuelles. Puisque la menace est partout, elle est surtout l’humain et son besoin de sécurité. Une thématique, d’ailleurs bien souvent exploitée dans les films de contamination.

Mais quest-ce qui vient la nuit? Dis le moi!

Oui mais. Mais tellement de choses. A commencer par: peut-on se demander ce qu’on veut réellement dire à travers ce film? Le rythme y est lent. Et c’est loin d’être un aspect négatif, ce genre de rythme peut servir certaines œuvres et leur donner de la magie. Mais là, alors que certains aspects traînent, l’aspect humain, l’enjeu de ces connexions se fait attendre. Les personnages sont peu creusés ou plutôt peu attachants. Notre héros, le père de famille bad ass est en fait un prof d’anglais. Super! Un personnage réaliste qui ne sait pas gérer une telle situation et qui fait au mieux, bravant la morale pour protéger ceux qu’il aime. Oui, je veux voir ça. Sauf que notre homme fait trop homme des bois antipathique pour que ça ne fonctionne. Tout comme le reste des personnages, le spectateur est invité à un regard neutre face aux couples dont on suit les péripéties. Il ne sont ni bons ni mauvais: oui, ok, j’adhère. Il sont relativement plats, on ne les connaît pas en dehors du moment T, même pas dans leurs récits: c’est gênant. Tout comme les questions qui poussent à la paranoïa et qui sont si peu effleurées. Il faut savoir monter en tension, en pression. Je me répète et je le répéterai autant qu’il le faudra. Tout film d’horreur, toute histoire qui fait peur fonctionne sur une chose : l’intérêt que le spectateur portera aux personnages. Les aimer et les voir souffrir, ressentir de l’empathie, en tirer les conclusion. Voilà le béaba d’un film maîtrisé. Et puis, tout ce propos vient de Stephen King himself, on aura du mal à dire « heu qu’est ce qu’il en sait lui ? ». Enfin à défaut d’autre chose, le film distille ses moments d’angoisse et de peur à travers les rêves du jeune-homme de 17 ans. Si, oui vraiment. La première fois c’est chouette, la deuxième fois, moins, la troisième c’est… lourd. On est dans une œuvre fictive et si tout expliquer par le rêve ne fonctionnait pas dans « Sunset Beach » (paye ta référence mon gars) c’est encore moins le cas ici. A moins de vouloir la jouer « Les griffes de la nuit ». Ne fantasmez pas, ce n’est pas le cas. Sans pour autant être un mauvais film, sans manquer de beaux atouts, « It comes at night » se contente de peu et reste bien poliment dans ses cases. Dommage au vu de la belle densité du sujet. Pour voir un très bon film de contamination, mieux vaut regarder « Infectés ». Pour passer un agréablement moment, allez-y. Mais soyez prévenus, peut-être qu’en ne  vous concentrant pas sur le marketing trompeur, vous tirerez bien plus de cet objet cinématographique.

« It Comes at Night » de Trey Edward Shults, sortie en salles le 9 juin 2017.

DR LIDERDDALEI PRODUCTIONS ET TAKHCHENT PRODUCTIONS

Il y a quelques jours, le 6 juin 2017, le DVD de Virtual Revolution, production SF mise en scène par Guy-Roger Duvert paraissait dans les bacs en France. C’est dans ce contexte que l’équipe de Pop&Shot a rencontré Guy-Roger Duvert, le réalisateur et compositeur de Virtual Revolution, un frenchie accroc à la science-fiction qui porte les couleurs de notre pays jusqu’à la ville de Los Angeles qui l’a adopté.

Il nous parle des origines de ce film d’anticipation, de la réalité online, de la place des réseaux sociaux dans notre société, de sa représentation tout en nuance du terrorisme dans son œuvre ainsi que de son univers sonore et musical.

Rencontre vidéo par une chaude journée parisienne:

Pitch du « Virtual Revolution » : 

Paris. 2047. 75% de la population passe son temps connectée dans des mondes virtuels et ne se préoccupe plus de la réalité. Nash est un tueur à la solde des multinationales qui ont créé et développé plusieurs de ces mondes virtuels. Sa mission : traquer, identifier et éliminer des terroristes qui s’attaquent au système et menacent les intérêts économiques des firmes. Durant son enquête, Nash doit intervenir dans plusieurs mondes virtuels en incarnant différents personnages. C’est alors que sa compréhension du monde s’en trouve bouleversée.

 

 

Pour les amateurs de cinéma d’épouvante « The Jane Doe Identity » est loin d’être une découverte. Pourtant, le film signé André Ovredal ( à qui l’on doit la très agréable surprise « Troll Hunter » qui partait d’un postulat plus que risqué) ne sort en salles que ce mercredi 31 mai 2017.

DR Wild Bunch

Les plus assidus, eux, l’avaient déjà vu en festival au PIFFF de Paris ou au festival du film fantastique de Gérardmer. Les autres pourront enfin le découvrir sur grand écran puisque, contrairement à beaucoup de ses compères de plus ou moins grande qualité, il aura la chance de profiter d’une véritable sortie dans les salles obscures de notre beau pays. Dans le cas d’un film de genre c’est déjà beaucoup. Alors quand on pense que notre pays sera celui d’Europe a lui accorder le plus de salles, on se dit que tiens, il doit y avoir quelque chose.

Le réalisateur de notre métrage s’était fait connaître en son temps en s’essayant au classique found footage. Pour ceux qui ne savent toujours pas ce qu’est un found footage, vous faisiez quoi ces dernières années? Il s’agit de ces films de genre filmés caméra à l’épaule pour se la jouer « voici les authentiques cassettes retrouvées sur les lieux de tel crime ». Comme « Blair Witch » ou « Paranormal Activity » oui. Bien décidé à ne plus jamais renouveler l’expérience, une fois pas deux, merci beaucoup d’ailleurs, le found footage c’est sympa sauf quand ça devient une norme sans fin, notre réalisateur a donc choisi de se livrer ici à un jeu de caméra plus « classique » servi par un huit clos.

Mais de quoi ça parle ? Le shérif d’une petite ville américaine est appelé sur une scène de crime sordide. En effet, trois personnes sont retrouvées mortes dans une maison et aucune effraction ne semble avoir été commise. Au sous-sol, la découverte du corps d’une femme nue, à moitié ensevelie dans la terre est une surprise. La cause de la mort de l’inconnue(une Jane Doe, comme on dit aux States) tout comme son identité pose un certain nombre de questions. Il débarque donc dans la nuit chez Tommy Tilden et son fils Austin (interprétés par Brian Cox et Emile Hirsh) tous deux médecins légistes. A mesure que l’autopsie avance, des éléments de plus en plus étranges et de plus en plus angoissants se multiplient. Quels secrets notre Jane Doe cache-t-elle? Mychtère.

DR Wild Bunch

Voilà donc notre postulat, simple, efficace. En guise d’inspiration, Andre Ovredal s’amuse à citer « Conjuring », « Seven » et Hitchcock, rien que ça. Vous avez des étoiles dans les yeux? Le mélange des trois paraît magnifique? Détendez-vous, on est toujours en 2017 et on a déjà eu un excellent film de genre avec « Split » alors réitérer deux fois l’expérience, faut quand même pas déconner.

Le film démarre à merveille. Le mystère est là, épais, dense, il vous englobe et vous emballe. D’où vient cette inconnue? Qu’est-il arrivé dans la maison? On veut savoir, tout, vite. L’autopsie devient rapidement une enquête et avec la minutie de nos personnages principaux, l’idée d’une explication scientifique qui se heurte à des éléments paranormaux fait palpiter le petit cœur plein de bonne volonté du spectateur que je suis. Le duo père-fils fonctionne. Sans pour autant avoir un amour sans fin pour nos personnages, en leur donnant un vague background familial, « The Jane Doe Identity » arrive à faire exister ses héros, du moins dans leurs très grosses lignes. Ça c’était pour le côté « Seven », deux hommes sur une enquête. C’est maigre pour penser à « Seven » ? Oui c’est vrai, on pense surtout aux premiers pas de « CSI », ceux de Vegas hein ? Pas ceux de l’antipathique Horatio à Miami.

Vient ensuite l’inspiration « Conjuring ». Ce serait quoi ça ? Faire peur, multiplier les jump scares et ce avec du classique. Jouer avec les codes établis, les traditionnels « derrière toi mon gars, regarde derrière toi », les esprits frappeurs, les objets placés pour faire peur plus tard. Une clochette au pieds des morts par exemple. Bref, aucun besoin d’être constamment dans l’ultra originalité pour créer l’angoisse. Et c’est une bonne chose finalement. Ça évite d’être lourd. Et là dessus, le film fonctionne plutôt bien. Le lieu clos permet de créer une angoisse croissante, tout comme l’image qui s’assombrit au fur et à mesure des minutes qui passent. La musique, utilisée comme un levier à angoisses, tout comme dans « Jeeper Creepers » ajoute sa pierre à l’édifice et à l’identité de l’œuvre. Quelques scènes sont certes prévisibles mais le tout donne un ensemble harmonieux qui fait plaisir à voir.

On passera sur ce qui pourrait être l’inspiration Hitchcockienne du film parce que si on ne veut pas se la jouer honteusement tiré par le cheveux la seule explication rationnelle serait, euh c’est un film angoissant?

Tout ça mis bout à bout, qu’est-ce qui empêche ce film d’être une totale réussite ? Qu’est-ce qui fait qu’en sortie de salle on se dise « c’est bien, mais… » ?

Probablement son besoin improbable de trop mélanger les genres et de se perdre. Une enquête, des réponses surnaturelles mais cohérentes, le point de vue de la médecine légale pour corroborer sa thèse aurait en soit été grisant. La révélation finale elle, tombe à plat, tant elle correspond peu à son postulat de base.

DR Wild Bunch

Thématiques autour de l’œuvre

Si d’aucun parlait en avant-première d’un message féministe ou non, le réalisateur évoquant une femme qui a le contrôle sur deux hommes, le sujet premier du métrage est bien loin de ces considérations. L’art actuel ne devrait en rien se résumer continuellement en une perpétuelle lutte des sexes (ou des classes ou des communautés comme le tentait le décevant « Get Out »).

Si la magie de « Conjuring » opérait, le premier hein, parce qu’on ne dira jamais assez de mal du second métrage, ce film tellement lourd qu’en sortie de salle t’as l’impression d’avoir mangé un hamburger-au lasagne-gratin dauphinois- et kebbab- c’est bien parce qu’il savait se réapproprier des codes et en jouer à la perfection. Il constituait d’ailleurs certainement le meilleur du surcoté James Wan qui a beaucoup de mal à savoir comment doser ses effets et donc éviter de passer du flippant au grotesque. C’est probablement ce qu’a voulu faire Overdal, bien décidé à avancer dans sa carrière en proposant un film aux enjeux simples: faire peur.

Dis comme ça, l’idée pourrait sembler saugrenue. Loin de là, on n’accuse pas une comédie de simplement vouloir faire rire alors pourquoi un film d’horreur ne devrait-il pas simplement vouloir faire peur? Et si on le regarde sous l’œil de la bienveillance et de l’indulgence, le pari dans son ensemble est réussi. Pas de quoi se réveiller en sursaut la nuit? Oui certainement mais simplement ce qu’il faut pour passer un beau moment de divertissement en n’ayant ni perdu son temps ni son argent.

Au milieu de tout ça, de ce renouveau du genre qui puise dans l’ancien et se détache-enfin- de la caméra à l’épaule, le film qui nous réunit ici est une belle surprise. Loin d’être parfait, certes, mais qui promet quelques jolis sursauts et une montée en tension bien menée. Dommage donc de s’être perdu au moment de l’atterrissage.

Et pour répondre plus simplement à la véritable question que pose n’importe quelle critique, dois je aller le voir? La réponse est oui. Allez-y pour prouver aux distributeurs qu’il faut donner sa chance aux petits films de genre. Allez-y pour leur montrer que le cinéma d’horreur n’est pas une sous espèce destinée à un micro public de weirdos. Allez-y pour qu’on arrête de toujours nous imposer des œuvres « grand public » en ne laissant pas leurs chances aux autres et en partant du principe qu’il faut un bon gros budget pour mériter un grand écran. Allez-y pour passer un agréable moment, pas pour voir un chef d’œuvre ultime mais pour voir un film honnête, plaisant, parce qu’on pardonne les imperfections et pour donner leur chance à de véritables chef d’œuvres d’être projetés en salles. Sinon allez-y simplement pour sursauter une ou deux fois en acceptant de vous laisser prendre au jeu.

Vous pouvez aussi retrouver notre critique de « Grave » et « XX », histoire de vous donner quelques nouvelles idées de visionnage.