Après le Marvel Cinematic Universe, le DC Universe et le Dark Universe, voici venir le temps du Monsterverse! Tout le monde veut son univers étendu et Legendary Pictures n’échappe pas à la règle… Prochaine(s) victime(s) de cette mode : un nouvel affrontement (après celui de 1962) entre King Kong et Godzilla! Et le réalisateur de ce Godzilla vs Kong a un profil prometteur…
Après la sortie en 2014 du premier Godzilla, plus ou moins réussi mais au moins original dans son traitement, par Gareth Edwards ( Monsters, Star Wars : Rogue One), la rumeur avait commencé à circuler d’un nouvel univers étendu à la sauce marvelienne en faisant s’opposer Godzilla et King Kong! Opportunisme? Nostalgie? Geekisation des esprits? Surement un peu des trois. Comme il est de coutume avec les gros blockbusters hollywoodiens ces dernières années, on peut d’ores et déjà booker son agenda : Godzilla vs Kong sortira lors du Memorial Day dans trois ans, soit le 28 mai 2020!
Ce sera le climax de ce nouvel univers. Après l’adaptation par Gareth Edwards évoqué précédemment, est sorti cette année Kong : Skull Island mis en scène par Jordan Vogt-Roberts. Ce dernier, pressenti pour être le réalisateur d’une hypothétique adaptation ciné de Metal Gear Solid et qui s’est auparavant occupé de The kings of summer, ainsi entre autre, d’une poignée d’épisodes de You’re the worst et Death Valley, a accouché de ce qui découlerait d’une partouze sous acide entre Michael Bay et Apocalypse Now.
Maquillé comme une voiture volée, ce grand nawak a posé les bases de ce fameux Monsterverse. Le personnage incarné à l’écran par John Goodman est le représentant d’une organisation gouvernementale ressemblant grandement au marvelien SHIELD. Si le Marvel Cinematic Universe, au vu de son succès planétaire incontestable et répété, doit devenir le mètre étalon pourquoi pas après tout… Cela suit une certaine logique (économique).
Les passerelles avec Godzilla étaient minces dans le métrage porté notamment par Samuel L. Jackson, Brie Larson ou bien encore Tom Huddleston mais elles devraient s’épaissir lors de la sortie en 2018 du deuxième opus de Godzilla ( sous titré King of Monsters) mis en scène cette fois par Michael Dougherty ( Trick’r treat mais surtout le réussi conte de Noel macabre Krampus). L’utilité de capitaliser sur un univers partagé peut laisser dubitatif, tant il semble plus pauvre que ses concurrents. En effet, le catalogue de super héros/vilains de Marvel et DC ou bien encore la panoplie de classiques du Septième Art d’Universal (Frankenstein, Dracula, l’Homme Invisible, la Momie) semblent plus riches que celui de Legendary avec Godzilla, King Kong et… c’est tout.
Adam Wingard : L’étoile montante du cinéma de genre aux renes de Godzilla vs Kong?
Si le Monsterverse en tant que projet peut provoquer une certaine moue, l’approche de Legendary de faire confiance à des metteurs en scènes prometteurs pour leur confier les rènes de leurs blockbusters fait plaisir à voir. Gareth Edwards n’avait fait que la petite surprise indé Monsters quand on lui a confié Godzilla. Mais ce choc des titans est confié à un réalisateur qui petit à petit voit son aura grandir. En effet, le natif du Tennessee roule sa bosse dans le cinéma de genre depuis plus d’une douzaine d’années maintenant mais c’est avec le slasher You’re next et sa pirouette finale de petit malin qui a vraiment donné un coup d’accélérateur à sa carrière. Des segments pour les anthologies V/H/S 1 et 2 ainsi que The ABC’s of Death et il enchaîne avec The Guest, chouette série B toute simple mais maitrisée de bout en bout avec un parfum 80’s dans l’ambiance toujours plaisant.
Mais pour le futur réalisateur de Godzilla vs Kong, la trajectoire qui semblait ascendante s’est quelque peu stoppée en fin d’année dernière. Le coupable de ce contre temps a un nom : Blair Witch. Tourné quasi anonymement sous le nom de The Woods, l’espèce de sequel de l’inspirateur de la vague du found footage, a crée la surprise quand il a révélé sa vraie nature. Mais en le visionnant, ce n’était plus ce sentiment qui était au rendez vous. Si les qualités techniques de Wingard ne sont pas à remettre en cause, l’intérêt et la qualité du film en tant que tel laisse à désirer. Un coup d’épée dans l’eau : c’est l’expression (vieillotte) qui caractérise le dernier film en date.
Après ce film sans réel intérêt, Wingard va enchaîner avec la version US de Death Note qui sortira sur Netflix cet été. Le remake du chef d’oeuvre coréen J’ai rencontré le diable revient comme un projet récurrent pour Wingard et pourrait occuper les 3 années restantes avant la sortie de Godzilla vs Kong. Bref, mine de rien Wingard commence à tracer son sillon dans le cinéma de genre.
Si le choc des titans peut faire saliver en tant que plaisir de geek mais laisser douter en tant que pièce d’un univers partagé à l’intérêt limité, l’identité de son réalisateur donne envie de suivre la carrière du réalisateur de 34 ans et de voir, échelon après échelon jusqu’où elle ira…