Sharon Von Etten - Le Trianon Paris 2025 - Crédit photos : Louis Comar
Sharon Von Etten – Le Trianon Paris 2025 – Crédit photos : Louis Comar

Sharon Van Etten se produisait sur la scène du Trianon de Paris le 6 mars 2025. Un concert à guichets fermés qui revenait sur son dernier album « Sharon Van Etten & The Attachement Theory ». Un opus aux couleurs obscures, qui place la voix de son interprète comme un entêtant leitmotiv. On y trouve des instruments sublimés, des mélodies entre folk et indie rock, magnifiquement travaillées. Autant dire que l’envie de la voir tournait immédiatement au besoin obsessionnel. Satisfait.es ? et Pourquoi oui ? On vous raconte.

sharon van etten & le culte a la vie eternelle

Sharon Von Etten - Le Trianon Paris 2025 - Crédit photos : Louis Comar
Sharon Von Etten – Le Trianon Paris 2025 – Crédit photos : Louis Comar

Le majestueux Trianon est plein à craquer ce soir. Pluriel, le public de Sharonn Van Etten s’y éparpille avec joie.  L’exaltation règne dès l’entrée de la chanteuse et de son groupe The Attachement Theory sur scène.  Sublime dans sa robe noire, avec un chignon à moitié relâché sur la tête, la grande prêtresse de ce soir impose le silence dès ses premières vocalises. C’est le premier morceau de son nouvel album,  « Live forever », incantation mystique au plus grand nombre qui ouvre le bal. « Afterlife », du même opus suit. Voilà le cadre posé, de la vie éternelle au royaume de l’après. Celle qui a l’habitude de composer en solo, promet maintenant de s’ouvrir au spiritisme avec un opus écrit en équipe. Si son groupe prend aujourd’hui une plus grande place dans son travail, la maitresse de cérémonie n’en impose pas moins ses déambulations, couchant sur papier ses angoisses existentielles. La scène les sublime, en faisant un sortilège d’union. Les boucles des paroles sont autant d’incantations, tranchantes, la voix se fait aiguë, monte dans les hauteurs. Cri perçant dans la nuit, délivrance immense des pensées noires pour un public qui lui, se laisse complètement aller au chant des sirènes. Sharon Van Etten choisit ce soir de faire la part belle à l’album réalisé avec son coven. Neuf titres qui en sont issus seront interprétés pour huit seulement  du reste de sa discographie.

Théorie des cordes

Théorie des cordes, certainement quand on voit les prouesses vocales proposées, toujours un brin folk, au confin de l’indie pop.  Et puis, effectivement, les instruments à cordes frappent fort ce soir, jusqu’à l’obsession.

Sharon Von Etten - Le Trianon Paris 2025 - Crédit photos : Louis Comar
Sharon Von Etten – Le Trianon Paris 2025 – Crédit photos : Louis Comar

Théorie de l’attachement aussi alors que ses titres unissent la salle toute entière. « Anything » comme « Headspace » permettent à tout le monde de chanter en choeur. Entre deux incantations, la musicienne dialogue volontiers avec le public. Elle raconte son séjour parisien avec son fils et tous les croissants qu’ils ont mangé. En immense quantité si on la croit. Chaleureuse, elle transporte la foule dans son univers, où la qualité la dispute à la douceur. L’un des nombreux pouvoirs magique de notre hôtesse est de mettre tout le monde à son aise. Elle fait aussi la part belle à son ami qui signe les peintures affichées derrière elle. Et elle n’hésite pas à mettre en lumière d’un coup de baguette magique les qualités artistiques de ces oeuvre tout en vantant les pouvoirs de l’amitié.

« Everytime the sun comes over » , désormais culte et ode à la lumière d’une discographie sombre, sonne comme un temps fort du concert. « Seventeen »  en fin de sabbat, encore plus. Le morceau est certes l’un des plus connus de Sharon Van Etten, mais aussi certainement l’un de ses plus fédérateur. Sa force nostalgique est sans commune mesure. L’écouter revient à faire un saut dans le temps et retrouver son adolescence. Là encore, comme par un sort bien travaillé. Visuel, le morceau a d’ailleurs été utilisé dans la série « Yellow Jacket ». Pas si étonnant quand on le compare avec l’univers visuel de la chanteuse. Cette série drame horrifique et adolescente est une bonne égérie pour une musicienne qui s’était également essayée au petit écran. Sharon Van Etten était en effet au générique de l’immense série qu’était « The OA » annulée trop tôt et injustement. L’ange originel du show, nous parlait d’expérience de mort imminente et de se retrouver dans un état d’amour et d’acceptation, de transcender les croyances. Et c’est ce parallèle qui résumé le mieux la soirée de ce soir. Un moment de beauté et de précision musical, une prouesse et une expérience qui dépasse le concert, entre ésotérisme et rêve angélique.

Sharon Van Etten conclut son concert sur « Fading beauty » au cours d’un bref rappel. Lui aussi extrait de son dernier album. Un morceau au première notes hypnotisantes et au ton aérien. On vole une dernière fois dans les airs aux côtés de l’ancienne journalisme qui s’y raconte toujours à la perfection. Devenue Hecate le temps d’une soirée, la chanteuse a fait du Trianon un culte obsédant. A l’image d’un album enchanteur qui marquera l’année 2025.


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