En ce frais lundi d’octobre c’est à la Cigale de Paris que nous nous rendons pour réchauffer nos mains fraichement bleuies et les souvenirs d’une époque pas si lointaine. En effet, règne sur la salle mythique un petit air de nostalgie aux abords des retrouvailles avec la coqueluche pop-rock/folk des années 2010: Paolo Nutini. Car après 8 ans d’absence, l’écossais pas si italien qu’il n’y parait annonçait son grand retour avec Last Night In The Bittersweet, un quatrième album tout en maturité. La tournée annoncée de coutume dans la foulée n’était pas pour nous déplaire, retour sur un beau moment de musique.
INNOVATIONS ET RENOUVEAU
À en observer l’âge moyen de l’audience, ce n’est pas se mouiller que d’affirmer que la plupart du public est ce soir présent pour raviver le goût de nutini qui manquait depuis trop d’années à sa douce oreille. Le dernier opus, bien que savamment composé et interprété, a tout de même peiné à conquérir les coeurs des fans, sûrement du fait de ses expérimentations musicales dénotant en partie du travail habituel du musicien. Et ce désir d’innovation se ressent particulièrement ce soir: de nombreux titres (« Candy », « Jenny Don’t Be Hasty », « Let Me Down Easy »…) sont joués dans des versions tout à fait différente de celles usuelles. Entre approches house et transformation quasi-totale de l’identité des morceaux, Nutini a nettement décidé de passer un cap dans son processus créatif. Au ban les ballades à trois accords, accompagné de ses talentueux musiciens, l’interprète se démène pour se ré-inventer. La démarche fonctionne plus ou moins bien, voire frustre sur certains « tubes » mais témoigne d’une croissance tout à fait louable, quoique encore perfectible. La Cigale semble toutefois conquis par ces nouveautés et en redemande.
« LAST NIGHT IN LA SWEET CIGALE«
Mais ne vous faîtes pas de bile, Paolo, sa guitare acoustique et sa superbe voix sont toujours de la partie. La superbe section de morceaux acoustiques conquit notamment la salle parisienne et offre un moment de douceur et de communion par-delà les cieux. Comme à son habitude, l’artiste écossais est dévoué à son art et laisse la torpeur de l’instant musical pénétrer ses viscères et ses cordes vocales. Cette abnégation est contagieuse et s’incarne dans les réactions réjouies de l’audience, jusqu’à faire soulever tout le parterre de la Cigale. C’est un vrai moment de partage auquel il est donné d’assister ce soir. Nutini instaure une intimité précieuse chérie par chaque spectateur. D’une rare poésie.
NUTINI, COMME CHEZ LUI
C’est essentiellement le dernier effort du musicien qui est représenté ce soir au cours du set et il faut dire que l’écouter en live le rend plus accessible et appréciable. Chacun des nouveaux morceaux prend de l’ampleur et conquis un public pas forcément entièrement familier avec ces compositions. De toute manière la performance est accueillie à bras ouverts. Il suffit d’entendre le parterre donner de la voix sur « Iron Sky » pour saisir la force de cet engouement. Paolo Nutini est ici comme chez lui, le public parisien ne cesse de l’acclamer et de l’apostropher ; harangues auxquelles il n’hésite pas à répondre avec humour. Et c’est ainsi après 2h de show hors du temps que Paolo Nutini quitte la Cigale, sous les applaudissement d’un public entièrement séduit, conforté dans ses souvenirs plaisant d’un musicien sommes toute très talentueux.
L’art d’être fan ou comment éveiller des vocations ? (Grande Enquête)
Mais qu’est-ce qu’être au fan au juste ? Au court des années, le mot n’a…
Big Thief signe un acte de foi à chaque « Not » lors de sa Cigale de Paris (reportage)
Big Thief. Deux mots qui s’installent dans les esprits pour ne plus jamais en…
Sea Girls : à l’abordage du ras-de-marée pop rock
Il y a du Sam Fender chez Sea Girls. C’est bien la première chose qui…