Qu’ont en commun Silly Boy blue et Hervé ? Leur passage au Inouïs du Printemps de Bourges indubitablement, avec une victoire pour la première, un immense talent, un public conquis prêt à les porter vers les sommets et maintenant un showcase sur le magnifique rooftop du Publicis pour le Champs-Elysées Film Festival.
En effet, non content de faire la part belle au cinéma indépendant français et américain, le festival qui prend d’assaut toutes les salles des Champs Elysées s’offre également une très belle programmation musicale à la suite de ses séances puisque musique et cinéma s’accordent à merveille. Les selects showcases profitent d’abord d’un cadre d’exception. Situé en face de l’Arc de Triomphe, le rooftop offre une vue imprenable sur la plus belle avenue du monde. L’occasion de rappeler aux parisiens, mais pas uniquement, que l’avenue, loin d’être seulement un passage obligatoire pour les touristes est également l’une des nombreuses merveilles de la capitale. Pour s’y rendre un personnel accueillant propose d’emprunter un ascenseur qui propulse directement sur le toit de l’établissement. A l’étage, luxe et beauté sont de rigueur. On croise quelques festivaliers munis d’un pass illimité et le fleuron du cinéma comme de la musique. A l’entrée le pop corn salé comme sucré s’invite en met d’honneur et est relevé par les bulles rafraîchissantes d’un bon champagne ou d’une bière artisanale. Les showcases auront lieu toute la semaine. Le mercredi 19 juin c’est pourtant à la belle Silly boy Blue d’ouvrir les festivités.
Silly Boy Blue, douceur envoûtante pour un showcase raffiné
A peine deux heures plus tôt, la pluie s’est invitée sur Paris. Une de ces pluie forte qui trempe le passant jusqu’à l’os. plus de peur que de mal, celle que l’on connait bien trop cette année a accepté de se taire un temps pour laisser sa place à Silly boy Blue. Au milieu des robes de cocktails et autres tenues de soirées, la chanteuse tranche par sa simplicité bienvenue et sa tenue mainstream. En effet, la timide musicienne préfère son jean noir et son tee-shirt du film Roméo + Juliet aux talons hauts. Sur scène, comme toujours, la jeune femme prend possession de son audience. Alors que la douceur s’installe de ce lieu extérieur, les notes travaillées donnent des frissons à l’assistance. Touchante, frêle et pourtant si puissante, Silly Boy Blue n’a pas besoin de s’entourer de musiciens: sa guitare et son synthé la secondent. Profondément fidèle à sa personnalité, elle occupe pleinement la scène sans en avoir conscience. Quels mouvements doit-on faire sur scène? semble-t-elle se demander. Elle y répond par des gestes amples, ceux qui lui viennent naturellement, invite la foule à se rapprocher. Lorsque la pluie revient, personne ne semble s’en préoccuper.
L’excellent « Cecilia » marque les esprit et les notes s’envolent quelque part ver l’Arc de Triomphe. Une voix cristalline, aussi belle que l’avenue qui en est témoin s’élève portée par des mélodies puissantes et savamment écrites. La chanteuse pourra surement, avec le temps, gagner en assurance scénique, battre le traque et devenir ainsi aussi profondément douée sur scène que sur album. A moins que sa touche en plus ne soit justement cette candeur honnête qui se perd souvent trop vite. c’est sur « The fight » qu’elle quitte l’assemblée. Si le public est conquis, la belle pourra se vanter d’avoir en plus su gagner à sa cause le très talentueux Arthur Teboul, de Feu! Chatterton, présent ce soir-là. Suite au showcase, cet artiste complet en profite d’ailleurs pour échanger quelques mots avec le réalisateur de The Montain, diffusé ce soir-là. Et avec l’équipe de Pop&Shot, toujours ravie de discuter avec un musicien si passionnant.
Hervé: et tu danse, danse sur les toits de l’avenue
21 juin, fête de la musique. Le tout Paris découvre, se déhanche et s’émerveille. Le festival fait de même. Cette fois-ci pour accueillir celui qui, on le sait, remplira bien vite les Zénith. Alors, bien avant, qu’il ne devienne inaccessible, on lui vole volontiers ce bref moment de showcase. Il faut dire qu’Hervé profite d’un pédigrée impressionnant: c’est lui qui a ouvert de nombreuses fois pour un certain Eddy De Pretto, lui aussi Inouis en son temps. En solitaire, également, le voilà qui monte sur scène. Comme Silly Boy Blue, il ne renonce pas à sa personnalité. Une tenue simple et un synthé lui suffisent. S’il commence seulement à se hisser vers les sommets, rien dans ses arrangements ne peut trahir ce fait. Celui que l’on compare volontiers à Bashung propose des pas de danses bien à lui et ce, dès les premières secondes.
Penché sur son instrument, il transporte la foule dans son univers à part, dansant, phrasé, puissant, tranchant et si bien écrit. Le rooftop répond bien volontiers à son appel et si ce soir là la chaleur est de mise, ce sont les pas de danse qui font transpirer les convives. « Va Piano » conclut la soirée… à moins que… on lui demande un autre titre « Je voulais faire semblant mais j’ai bien envie de vous faire un autre morceau. » avoue-t-il avant de reprendre son set le temps d’une ultime chanson. Petit Fantôme profite de cette foule grisée pour installer ses platines.
La soirée se poursuit ainsi à danser sur les toits de Paris et, on le sait, partout dans les rues. Rien n’unit plus que la musique et ça même le cinéma le sait bien.
[Critique] « 68, mon père et les clous » : un grand moment de sincérité
En voilà un film ! Honnête, terriblement honnête. Touchant et drôle. D’une rare sincérité. Admirons et…
Printemps de Bourges Jour 2, une journée sous le signe de la découverte
Jeudi 18 avril 2019, troisième jour du Printemps de Bourges et de belles découvertes musicales…
Feu! Chatterton: Quelques verres et un moment en studio plus tard ( Reportage)
Nous sommes le 5 février 2018 et c’est un grand jour. Le groupe de Feu!…