Nous sommes le 9 octobre 2018, du moins c’est ce qu’indique le calendrier. Pourtant lorsque Pépite débarque sur la scène de la Cigale de Paris, rien ne semble si certain. Le combo qui s’est agrandit d’un nouveau membre, promet un voyage temporel qui sent bon les années 80 et leur romantisme.
A bord du bateau qu’est devenue la Cigale ce soir, les festivités s’ouvrent sur un solo de saxophone, planant. C’est probablement le son d’une transe annoncée, le coup de sifflet qui dépose l’esprit bien loin de l’époque smartphones et selfies. Habillé de sa traditionnelle chemise manche courtes et palmiers, le capitaine de la soirée se greffe rapidement derrière son clavier. Et là le chant des sirènes fait le travail. La foule est happée, elle ne détournera plus les yeux de la scène durant un peu plus d’une heure. A raison d’ailleurs. Si d’autres artistes peuvent perdre de leur superbe vocale en live, si les voix peuvent alors paraître plus banales lorsqu’elles résonnent devant nous, c’est loin d’être le cas de celle de Edouard, le leader de Pépite. L’écho de son timbre si particulier mérite de faire escale pour l’écouter. Une simple reverbe de micro suffit à la sublimer et à accentuer ce saut temporel.
Ici sur les flots, les chansons d’amour semblent éternelles, les couleurs se font pastelles et nous voilà à imaginer nos parents danser sur ces mêmes mélodies. C’est bien l’une des plus grandes forces de Pépite: créer de l’intemporel si fort que leurs morceaux sont intégrés instantanément par ceux qui les écoutent.
Certes Edouard est le capitaine de ce voyage enchanté mais il n’est pas seul à s’assurer de son bon déroulement. Thomas, le guitariste, n’est pas en reste. Sourire aux lèvres et sympathie naturelle se détachent de son attitude. Le musicien excelle. Ses solos apportent une touche de modernité nécessaire au tout. Voyager dans le passé est plaisant mais garder une ancre dans le présent est primordiale.
Les passagers suivent volontiers. Les vagues se font de plus en plus en plus fortes. De mélodies romantiques en début de set, le combo propose rapidement des titres plus dansant. Il ne faut d’ailleurs pas attendre longtemps pour s’offrir une virée sur l’excellent « Reste avec moi » qui met toute l’assistance d’accord. D’ailleurs parmi elle, il semblerait bien qu’on puisse reconnaître Arnaud de Therapie Taxi. La chaleur monte d’un cran dans la petite salle parisien, à l’étage les spectateur se lèvent, en bas, les popotins se déhanchent. Le mouvement est là.
Il n’est pas le seul invité de marque du soir. Benoît de Grand Blanc est de la partie et monte sur scène. Normal me direz-vous, c’est lui qui a composé le morceau qui se joue actuellement. Sans surprise, la réunion de deux des chanteurs les plus prometteurs du moment est une réussite totale. On entendra résonner dans la salle les morceaux « les bateaux », « Hiéroglyphes« , ou bien sûr « sensations ».
Une dernière escale s’éternise et puis vient le rappel. Il ne reste que deux titres . Notre chanteur en profite pour se faire un bain de foule. Autour de lui, la Cigale entière chante. Pour faciliter les aurevoirs et l’arrivée sur la dernière île du périple, Pépite est venu avec des fleurs. De jolis fleurs multicolores qui sont distribuées dans la fosse. Elles ajoutent la couleur visuelle aux couleurs chaleureuses des notes.
Les aurevoirs sont difficiles. Nous voilà de retour à Paris. Il ne reste plus qu’à attendre le retour de Pépite pour s’offrir rapidement un nouveau périple.
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