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Présenté en début d’année au festival de Sundance, In a Violent Nature a rapidement fait parler de lui. Et pour cause, l’idée d’un slasher du point de vue du tueur amène de l’originalité dans un genre quelque peu balisé. Mais pour quel résultat ? Critique.

In a Violent Nature : de quoi ça parle ?

Au cours d’un séjour en forêt, un groupe de jeunes plaisanciers ranime sans le savoir la dépouille d’un homme enterré dans les bois non loin de leur chalet. Le fou furieux masqué est sorti des entrailles de la terre pour venger son existence passée. (synopsis officiel). Comme on peut le voir, on est ici dans du classique. Au final, peu importe car ce n’est pas dans le fond que Chris Nash, scénariste et metteur en scène du film, entend se démarquer, c’est bien dans la forme de son slasher.

Affiche promotionnelle de In a Violent Nature
Droits réservés Shudder Films

In a Violent Nature : est ce que c’est bien ?

Le slasher est un sous genre du cinéma d’horreur aux codes balisés dont l’apparition est quelque peu difficile à dater. Est-ce La Baie Sanglante de Mario Bava (1971) ou bien Black Christmas (1974) qui a lancé le genre ? La finalité de cet article n’étant pas de trancher la question, il y a bien un film qui a donné ses lettres de noblesse au slasher et a contribué à son explosion dans les années 80 et ce film en question c’est bien entendu Vendredi 13. L’intrigue de ce dernier ? A peu de choses près, l’intrigue d’In a Violent Nature. En se glissant dans le sillon de son illustre prédécesseur, Chris Nash ne cherche pas à se mesurer à lui mais à transcender le slasher en faisant ce qui n’a jamais vraiment été fait : suivre un film d’horreur depuis le point de vue du tueur.

Le tueur d’In a Violent Nature
Droits réservés : Shudder Films

POV : dans la peau de Jason Voorhees

In a Violent Nature - Official Trailer | HD | IFC Films

Tout amateur d’horreur vous le dira, dans un slasher on a souvent du mal à s’identifier aux différents membres du groupe de victimes destiné à servir de chair à pâté et à donner un bodycount raisonnable au tueur en série. On sait généralement à quoi s’attendre dans la dynamique de groupe avant que le jeu de massacre ne commence. Ainsi, quand le film commence et que l’on surprend des bribes de conversation de ci de là, on sait bien que l’on a pas tout les éléments de l’histoire mais il est très facile pour le spectateur de les assimiler et de continuer à suivre la randonnée mortelle du tueur, qui ne s’appelle pas Jason mais Johnny. Si la forme est audacieuse, elle finit cependant par tourner en rond, les scènes de meurtres, généreuses au possible, se succédant mais finissant par un peu lasser. Pour autant, Chris Nash réussit à sauver son film avec une dernière partie plus traditionnelle délaissant le point de vue du tueur masqué pour celui de la final girl. Efficace et baignant dans un sentiment de tension intense pour finir par donner son titre au film, Chris Nash fait d’In a Violent Nature plus qu’un film de petit malin et réussit à faire un slasher de très bonne qualité doublé d’une originalité rafraîchissante. S’il avait fait partie de la franchise Vendredi 13 il aurait sûrement bénéficié d’une médiatisation même en France. Malheureusement, il n’en est rien et pour l’instant le film n’a aucune date de sortie dans l’hexagone, que ce soit en salles ou sur une plateforme de streaming…

Avec son angle original, un rythme contemplatif surprenant pour un slasher, un travail sur le son impressionnant (notamment dans le dernier acte), Chris Nash offre avec In a Violent Nature le meilleur slasher et l’un des meilleurs films d’horreur de l’année 2024. Pour un premier long métrage, c’est plus que prometteur !


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