Vendredi 21 avril 2017, le printemps est bel et bien là sur Bourges. De façon rafraîchissante et pour la quarantième fois. Mais pas que. Les feuilles aux arbres affichent un joli vert et pas un nuage à l’horizon. Il serait facile d’oublier ce qui se passe ailleurs dans le monde. Parfois, il suffit de se convaincre un peu soi même et cela se passe fluidement. Pendant quelques heures, rentrons dans la bulle berrichonne du PDB 2017…
Le programme nous conduit tout d’abord en plein cœur de Bourges, où les rues pavées finissent par me conduire au théâtre portant le nom de l’un des plus célèbres berruyers : Jacques Cœur. L’entrée se fait difficilement mais peu importe, Warhaus se présente au public du Théâtre en temps et en heure. Le temps d’ailleurs est facilement oublié tant le jeune flamand, en quelques minutes par un jeu de scène habile avec Sylvie Kreusch, transporte l’intégralité du public à une époque au croisement des années 50 et 60. Un cinéphile dans le public glisse à son voisin « C’est l’ambiance que le Dalhia Noir aurait voulu avoir !». Il ne s’agit pas de refaire la critique du film raté de De Palma mais il y a quelque chose de vrai. Si le look de Maarten Devoldere est plus que contemporain, quelque chose d’intemporel se dégage de tout ce set. Le jeu des lumières, les mouvements hypnotiques de Sylvie Kreusch, vraiment il ne faut pas longtemps avant de quitter Bourges, de quitter 2017 pour profondément voyager dans un imaginaire savamment mitonné par le jeune Flamand. L’interview un peu plus tard dans la journée n’en sera que plus intéressante…
Pas le temps d’en parler qu’il faut déjà repartir ! C’est souvent comme ça en festival… Direction l’espace pro et la conférence de presse de Fakear! Pas une chaise de vide lors de la rencontre avec le DJ d’origine caennaise. De nombreux thèmes sont abordés au cours des échanges: ses souhaits de collaboration futures, sa future tournée en tant que première partie aux US, de l’importance des voyages pour créer sa musique, de la difficulté ou non d’être engagé politiquement quand on est artiste… Les nombreux thèmes brassés donnent envie d’en savoir plus sur l’artiste français et, comme ça tombe bien, de le retrouver le soir lors de son show au W.
La vie est un éternel va et vient… Direction donc de nouveau le théâtre Jacques Cœur au pas de charge pour pouvoir voir le groupe dont tout le monde parle ici: Frànçois & The Atlas Mountains. Et à raison ! Le groupe de François Marry envoie et ce n’est rien de le dire ! Survolté, lui et les trois autres membres du groupe nous prennent par la main non pas pour danser la bourrée berrichonne, danse typique du Berry, mais pour sauter partout avec eux dans une ambiance festive et dynamique comme on en voit peu. Complices jusqu’au bout des ongles, les quatre compères partent dans un ballet dont on ne sait pas s’il est chorégraphié ou improvisé en jouant, dansant, chantant, sautant… Une poignée d’heures auparavant, Warhaus nous projetait dans un univers digne d’un « film noir ». Frànçois & The Atlas Mountains nous envoie dans un un bel endroit. Leur attitude postive est convaincante: il suffit d’un rien pour que les choses aillent dans le bon sens.
Direction le 22 Est pour voir Power Bottom ( aka PWR BTTM). Du bon vieux punk rock, engagé et touchant mené par un trio aux 2/3 en robes, que demande le peuple ?! On en parle plus longuement là d’ailleurs…
Au W, retrouvailles avec un tardif Fakear ! Le public s’impatiente mais dans la bonne humeur alors qu’un cortège de licornes, Minions et autres personnages de Bob L’Éponge flottent dans l’air en attendant les premières notes du set du talentueux normand. En quelques secondes, les bras sont en l’air et le public est conquis. L’attente est oubliée et place aux festivités ! Fakear envoie et ne se laisse pas déstabilisé par les soucis techniques. Il tient bon, balance « La Lune Rousse » lâche son instrument pour danser au plus près de la foule. Son live est servi par de nombreux musiciens donnant une nouvelle dimension aux titres du DJ. La foule est dense, compacte, étouffante, jeune, un brin éméchée (allez deux brins) et en osmose. Tout le monde est là pour passer un bon moment. De quoi se consoler de l’absence de Feder, contraint d’annuler son set pour cause de soucis techniques.
Au Palais d’Auron, Møme s’en donne à cœur joie, accompagné d’un rappeur pour enflammer les foules. Il s’amuse avec sa guitare électrique, debout sur ses platines. L’ancien palais des congrès est sur le point de craquer, tellement le public afflue pour profiter du show ! La fin du set du niçois marque dans l’euphorie et la bonne humeur la soirée Happy Friday. Dehors, là où la police contrôle que la soirée se passera bien, il fait un brin plus frais. Un brin seulement, tant la bonne humeur irradiera encore jusqu’à 5 heures du matin.