Wet Leg est enfin de retour ! En 2021, le girl band rock était sur toutes les ondes et dans toutes les têtes avec son mega tube « Chaise Longue ». Le succès fulgurant était tel que le morceau s’offrait quantité de remixe en tous genres, la tête haute pendant que les jambes, elles, s’étalaient sur les fameuses chaises longues. La question était tout de même posée. Avait-on assisté à un épi-phénomène  ? Un album « Wet Leg » plein de jolis tubes voyait le jour en 2022 et puis plus rien. Wet Leg seraient elles toujours attendues ? Pas besoin de faire durer le suspens puisque la formation signe avec son « Moisturizer » un des meilleurs albums de l’année porté par un naturel qui décoiffe. Indie et accessible, la petite bombe fait même de l’ombre aux frères Gallagher ! On en parle.

Wet LegWet Leg plus fortes qu’Oasis

C’est la petite blague qui amuse aujourd’hui la toile mais qui quelque part chauffe les coeurs. L’album de Wet Leg a en effet piqué la place dans les charts des trois ré-éditions d’Oasis Time Flies… 1994-2009 (3e), (What’s The Story) Morning Glory? (4e) et Definitely Maybe (5e). A l’heure où la planète musique n’a d’yeux que pour la tournée anglaise des sales frangins du rock, la nouvelle fait l’effet d’une petite bombe. Rhian Teasdale en profite pour chambrer les éternels chambreurs via le compte Insta du groupe avec un t-shirt à l’image du film « Dumb & Dumber » floqué du logo d’Oasis. Et même avec tout l’amour qu’on peut avoir pour les compos d’Oasis, il est bon de voir que du sang neuf peut aussi remporter les coeurs des auditeurs.trices. Et puis Liam et Noel n’auraient pas hésité à en faire de même s’ils le pouvaient.

Mais au fait il est comment « Moisturizer » ?

Wet Leg MoisturizerLa petite blague mise à part il est temps de revenir sur ce nouvel album de Wet Leg.  Il suffit d’une écouter pour être entièrement plongé.es dans l’univers de Rhian Teasdale et Hester Chambers, le duo à l’origine du groupe (composé néanmoins de 5 musiciens). Les morceaux y sont directs, incisifs, d’une efficacité redoutable. On en redemande ! Sur les 12 qui le composent, pas de temps mort, pas de possibilité de souffler. L’indie rock y prend une tournure justement dosée, sans jamais se perdre dans une quelconque forme de prétention. C’est d’ailleurs cette capacité à être grand public sans pour autant tomber dans des travers de banalité d’écriture qui le rend si frais. Fun et décontracté , l’album est aussi riche et sait puiser dans une pop savamment écrite. La formation originaire de l’Île-de-Wright n’hésite pas à y évoquer la masculinité toxique et flirt avec l’idée d’être amoureuses. Il faut dire que le groupe avait toutes les cartes en main pour évoluer comme elles le souhaitaient puisqu’on retrouve une nouvelle fois le nom de Dan Carey aux commandes.

Wet Leg, un été sous Brumisateurs !

Wet Leg: Tiny Desk Concert

C’est le fun qui domine et si la création de l’opus était amusante, son écoute l’est d’autant plus. On lance les grosses machines dès le premier titre « CPR », ses boucles musicales obsédantes et ses voix qui savent se faire aigües pour mieux se répéter. Le ton est donné, alors que la modernité est clairement de la partie. Plus acide « Liquidize » se découpe comme une balade énergique. Le combo s’offre une très belle référence à mi-parcours avec le titre « Jennifer’s body ». Souvenez-vous du film d’horreur avec Meghan Fox transformée en succube insatiable qui se nourrissait des hommes obsédés par son physique de rêve. Un pied de nez féministe et violent qui colle bien à l’univers de Wet Let et à un titre aux guitares saturées et sur-puissantes et aux rythmiques militaires. Wet Leg pourrait bien être sur le pied de guerre mais c’est la sincérité qui prime. Les influences se multiplient, la dance-punk est de la partie, l’affirmation de soi aussi. Alors que le rock était trop longtemps réservé aux hommes, Wet Leg donne des coups de pieds aux culs et le rend féministe, affirmé et surtout ce qui doit être son essence : libérateur. « Mangeout » envoie chier les dragueurs lourds et s’offre une compo très cinématographique, survoltée et sous acides. Le noisy « Pillow Talk » est l’un des temps forts de ce petit joyau. La batterie y tient le beau rôle comme le chant des sirènes de nos hôtesses aussi brillantes lorsqu’elles chuchotent que quand le refrain leur permet de toucher les sommets. Certes, il est possible de parler de temps forts mais il faut néanmoins saluer la capacité de Wet Leg à créer un album parfaitement écrit de bout en bout et un objet cohérent qui s’écoute dans son intégralité. Il n’existe pas de temps faible à « Moisturizer », et voilà qui vaut le coup d’être dit. Le groupe parvient à constamment laisser vivre son âme post-punk mais sait aussi s’adoucir sur des morceaux plus pop, rappelant que le courant est aussi emprunt de noblesse. En la matière « Don’t Speak » est un cas d’école, audacieux mélange entre deux courants maitrisés. Il y a eu un brat summer qui tient une place de choix dans nos coeurs. Ce nouveau Wet Leg pourrait tout autant être l’hymne de l’été 2025. Il suffit cette fois de se lever de sa chaise longue pour mieux courir à travers les rayons du soleil à toute jambes !

A noter que Wet Leg s’offrira deux Olympia de Paris les 27 et 30 octobre, en plus d’un Transbordeur de Lyon le 28 octobre.


Carlos O'Connell de Fontaines D.C. @Pénélope Bonneau Rouis

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