Il était attendu ce premier concert en tête d’affiche. Des mois qu’Oete faisait son petit bout de chemin avec un objectif en tête : toucher les étoiles. Voilà qui allait être chose faite ce 6 avril 2023 alors qu’il prenait d’assaut le Théâtre des Etoiles à Paris pour un concert à guichets fermés.
Il en a fait du chemin Oete depuis ses premières scènes pourtant si peu de temps auparavant. Une année et demie s’est écoulée depuis que nous l’avions découvert pour le première fois à la Boule Noire de Paris à l’automne 2021. Ce qui ressortait de ses débuts scéniques c’était avant toute chose la candeur, alliée à un vrai talent. L’artiste était aussi touchant que précis, faisant virevolter ses notes dans les airs pour mieux se promettre un avenir brillant. Les mois ce sont écoulés et la candeur a laissé place à beaucoup de professionnalisme et la création d’Oete qui dépasse son interprète pour devenir un personnage iconique à part entière. Et c’est bien ce qui est clairement visible ce soir alors que le chanteur débarque sur scène. Tout est soigné et travaillé, à commencer par sa tenue scénique : vêtu chez Céline, le musicien mise sur les paillettes et ce jusqu’au bout des ongles sur lesquels il a dessiné des étoiles.
Sous influence divine
Une façon de mettre également en avant le titre de son premier album : « Armes et paillettes ». Côté paillettes donc, on est servis. Et pour les armes, c’est la précision de la performance qui a la capacité de tir d’un 9 mm. C’est sur le titre éponyme qu’il ouvre avec sobriété. Entouré de ses musiciens, il poursuit sa conquête parisienne avec l’un de ses premiers morceaux dévoilés « HPV ». Sur ces premiers instants, le musicien est concentré, cherchant à donner, entouré de ses musiciens, le meilleur de ses capacités. Quand il prend la parole, l’émotion surgit de nouveau, palpable et juste. Il confie qu’il ne souhaite pas pleurer tout de suite, il faudra tout de même danser un peu avant. L’ancien Inouïs du Printemps de Bourges excelle à redéfinir la chanson française, il y ajoute une énergie électro mais prend surtout un malin plaisir à convoquer l’âme de ses idoles. D’ailleurs peu de temps après avoir interprété l’un de ses singles « Défense », le voilà qui leur rend un hommage sincère sur « Merci d’avoir vécu ». S’il est de coutume de demander aux artistes leurs sources d’inspirations, Oete dévoile volontiers les siennes. Ce morceau, il le porte de salles en salles, ravivant un héritage fort, un aspect de l’histoire de la musique française bien souvent trop peu cité. Sous influence divine, notre musicien s’épanouit pleinement. Envolé, le colibris qui vacille, Oete, maintenant compte voler dans la cour des grands. Certes, il laisse de côté sa naïveté touchante et troublante qui était aussi l’un de ses plus belles armes. Il les remplace alors par sa création, tel un Ziggy Stradust made in France, qui prend de plus en plus de forme et de matière.
« Est-ce que tout le monde me connait ici ? Ne soyez pas timide, je ne vous connais pas tous! » lâche le chanteur. Maintenant entièrement à l’aise, il en profite pour balancer une cover, celle d' »Idées Noires » de Bernard Lavilliers. Entre ses mains, le titre se fait plus disco que ses sombres desseins d’origines. Maintenant torse nu parce qu’il a été « à la salle » comme il l’explique avec humour, le chanteur conclut la première partie de son set sur « D’étaler », l’occasion de remercier une assistance plurielle, son entourage, sa mère présente ce soir mais aussi d’avoir une pensée pour Bilal Hassani, victime d’agressions homophobes, insulté et menacé pour avoir tenté de se produire dans une église désacralisée à Metz. Une actualité abjecte qu’il était important de souligner.
Laissez-moi danser, chanter en liberté
C’est sur une reprise de Dalida, « Laissez-moi danser » qu’Oete revient. Il en profite pour inviter sur scène deux jeunes musiciens et amis : Abel et Chéri. La fête reprend de plus belle, alors que le trio dégage ce quelque chose de folklorique que l’on retrouve bien souvent sur les plateaux de télévision. Un passage par « Liberté chérie », le temps de parler rapidement des attentats du 13 novembre qui lui ont inspiré ce titre alors qu’il était encore dans sa Picardie natale et voilà qu’il est déjà l’heure de conclure ce concert.
Son premier titre « La Tête pleine » résonne alors. Il est repris en choeur par la foule. De quoi mettre des paillettes plein les yeux du chanteur. Sourire aux lèvres, nul doute qu’il voit déjà en cette date un nouveau départ et une force à puiser pour s’envoler toujours plus haut. Après les étoiles, c’est sûrement, comme Bowie, de toucher Mars et bien au-delà que vise Oete. En attendant sa balade dans l’atmosphère, il donne rendez-vous aux parisiens à la Maroquinerie, en octobre prochain.
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