La chaleur est toujours de la partie en ce samedi 6 juillet 2019 sur le domaine de Valmy. Après les concerts de La Piétà et de Zaz, c’est au tours de Patrick Bruel d’investir la scène Mer des Déferlantes. Et c’est bien le géant de la chanson française que l’écrasante majorité des festivaliers est venu saluer. le spectacle sera-t-il à la hauteur des espérances? Réponse dans 4, 3, 2, 1 comme dit la chanson…
A peine entré en scène, et le public se lève déjà en masse abandonnant leurs pique-niques et serviettes pour faire des collines du domaine une immense marée humaine habitée de sourires.
Il salut la foule d’un sympathique « Salut ça va? c’est à Argelès que ça se passe ! » tout en mélodie. L’idole prend lors de cette entrée en matière un ton plus rock qu’à l’accoutumée, un brun moins chanson.
Un titre plus tard et voilà que «Alors Regarde» met déjà d’accord toute l’assemblée qui chante en chœur. Et c’est bien ce qu’elle fera une heure trente durant, se laissant aller sur les classiques qui les ont, il n’y a nul doute, accompagné leurs vies durant. Elles sont aujourd’hui tant entrées dans le répertoire commun qu’elles en deviennent les témoins des grands et mauvais moments de chacun, ayant accompagné les mariages, et les mauvaises nouvelles ayant été murmurées aux enfants de celles et ceux qui dansaient dessus voilà des années. C’est bien la force d’artistes comme ça, qui laissent une trace indélébile dans le paysage musical d’un pays. Et c’est en ça que de le passage d’un artiste comme Patrick Bruel en festival est un véritable cadeau fait à la foule.
Le chanteur est généreux, accessible, et communique franchement avec son audience. Du coup, les festivaliers l’interpellent en masse « On a néanmoins un temps limité » s’amuse t-il avant de poursuivre « Et même s’il y a encore du soleil ce serait bien que ce soit vous qui fassiez cette chanson et que vous allumiez vos briquets.» La foule s’exécute et voilà qu’il lance « Qui a le droit de faire ça a un enfant » face à un parterre de fans toujours aussi réactif.
Patrick Bruel pourrait lâcher le micro, les sacro saintes paroles sont reprises par tous, criées comme un hymne. Un fait qui se vérifie très tôt sur « La Place des Grands hommes » sur lequel le parc entier chante.
13 novembre, Harcèlement scolaire : on parle des sujets sensibles
Le festival prend ensuite un accent de bal musette sur « Les amants de saint-Jean ». Plus sérieux, le musicien vêtu de noir s’ose à différents sujets, laissant aller ses pensées. Il aborde notamment le thème du harcèlement des plus jeunes, le harcèlement scolaire, mais aussi celui sur Internet, le jeu du foulard, le Momo, tant de choses qu’on peine à comprendre et qui « Nous vole nos enfants et les pousse au suicide, elle s’appelait Louise, elle avait 15 ans… » lâche-t-il ému avant de reprendre son morceau.
Toujours grave le voilà qui reprend plus tard « On à tous notre histoire du 13 novembre comme du 11 septembre. On sait tous où on était. J’avais mes enfants au Stade de France. » puis de reprendre: « Alors qu’aujourd’hui toutes les différences sont stigmatisées, j’ai envie de dire ouvrez les terrasses des cafés, les salles de concert. Sortez, riez, soyez tolérants, ne faites d’amalgames » et face à un public ému il lance le titre « Ce soir on sort». Le temps d’un tour « Au café des délices » et même les bénévoles entrent dans la danse. Voilà qu’ils tapent fort sur leurs comptoirs en metal face à la scène. Les visages pailletés défilent et se réjouissent, les plus vieux chantent, nostalgiques, conquis, de l’amour dans chaque mot. Les jeunes ne sont pas en reste, bercés par ces titres sans doute chantés par leur mères avant eux.
Les au revoirs arrivent et là où parfois le temps s’étire en concert, il passe ici en une poignée de secondes. Pourtant loin d’être aphone il conclut sur « Casser la voix ». Et inclut dans ses paroles un « Merci pour ça ». On se dit à bientôt? On se donne rendez-vous dans dix ans? Non point encore promet la foule. Face à la clameur et malgré les strictes consignes du festival, Bruel accepte de continuer « Si le festival est d’accord, on m’a dit une heure et demie mais je vis un si beau moment. Si on arrête de brancher les guitares sur la scène d’à côté alors j’en joue une dernière. » La chose est validée et voilà que les briquets se lèvent à la demande du maître de cérémonie le temps d’un hommage à Johnny Hallyday. « J’ai oublié de vivre » résonne alors dans le parc de Valmy. Un sentiment peu partagé par les festivaliers qui eux, ont vécu ce moment pleinement.
Texte : Maud Ferrari
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