Trois ans après le succès surprise du premier opus, la bande à Peter Quill, Gamora et autres joyeux drilles de l’espace remet le couvert sous la direction d’un James Gunn décomplexé. Au menu des Gardiens de la Galaxie 2, des retrouvailles familiales, l’Univers à sauver et le contenu de la Mixed Tape vol. 2 à découvrir. Pour quel résultat ? Pop&Shot vous dit tout.
On ne change pas une équipe qui gagne. C’est un lieu commun mais il saute aux yeux quand est présenté de nouveau les Gardiens de la Galaxie. Qu’une séquelle plutôt orientée action introduise ses protagonistes in media res semble judicieux, là ou c’est gênant c’est que l’on sent la volonté de coller à l’introduction de Peter Quill dans le générique tout en musique du premier opus. Innovation et répétition. Le savant dosage auquel doit s’éprouver toute suite à succès…
Pourtant tout commence pour le mieux avec une scène située dans les années 80 présentant Maman Quill et donc le mystérieux père de Peter Quill/ Star Lord : Ego joué par Kurt Russell. Pas besoin de balises spoilers, on est à peine à une minute de métrage quand est donné l’information… Assez malicieusement d’ailleurs, beaucoup d’informations sont donnés au cours de cette scène ou les progrès de la technologie sont affichés avec un Kurt Russell numérique rajeuni et à la crinière ondulante digne de l’époque de The Thing. L’époque de Benjamin Button semble révolue, tant les exemples se multiplient dernièrement, que ce soit avec Anthony Hopkins dans Westworld, Robert Downey Jr dans Civil War ou bien encore Johnny Depp dans la bande annonce du prochain Pirates des Caraïbes, pour des résultats toujours plus impressionnants.
L’un des principaux points forts du film se trouve dans les coudées franches laissées à James Gunn pour réaliser la suite du succès surprise de Marvel. Là ou les autres franchises de la Maison des Rêves semblent s’enfoncer de plus en plus dans le formatage et la formule à succès répétée jusqu’à plus soif ( cf Dr Strange quasi remake du premier Iron Man avec une pincée de mysticisme histoire de différencier les deux), Gunn fait ce qu’il veut et ça se voit! Pas de références claires au reste de l’Univers Marvel (encore que… mais ce sera abordé plus loin dans l’article), si ce n’est à Howard The Duck. Plus de standards des années 70-80 en bande originale. Un Rocket Racoon lâchant plus de grossièretés. Du plaisir de geek biberonné à la pop culture des années 80 avec un Kurt Russell en protagoniste important mais aussi… Sylvester Stallone et David Hasselhoff en caméos franchement gratuits mais o combien jouissif ! Un Michael Rooker, éternel second couteau hollywoodien ( Jours de Tonnerre, Cliffhanger, Tombstone…), mis sur le devant de la scène par son ami et réalisateur d’Horribilis et Super, avec un rôle quasi aussi important que celui de Russell.
Quelle différence y’a t-il entre avoir les coudées franches et être en roue libre? La frontière est mince, et parfois, on peut se poser la question de savoir si James Gunn avec les Gardiens de la Galaxie 2 n’est pas atteint du syndrome Peter Jackson sur Le Hobbit… Cette théorie, qui n’engage que son auteur, est que aussi talentueux que l’on soit, sans un minimum de contrôle/contrainte l’efficacité de l’auteur sera moindre et peut avoir tendance à se perdre en route… Ainsi, James Gunn cherche à se faire plaisir, sans trop se soucier du cahier des charges de Marvel et c’est rafraîchissant. Mais une part de fraîcheur, d’authenticité (si ce terme peut être appliqué à un film se passant dans l’espace avec un raton laveur et un bébé arbre qui parlent comme personnages principaux) semble s’être perdu en cours de route.
Le générique d’intro des Gardiens de la Galaxie 2 semble suivre une recette « musique entraînante et connue+personnage chantant » comme pour celui du 1. De nombreux plans sont en clins d’œils avec certains du 1. Comme si Gunn courrait après quelque chose de perdu. L’un des gros points faibles de cette suite se trouve être dans la Mixed Tape Vol.2 : les titres sont plus convenus, plus « bankables ». Chris Pratt disait dans une interview que la différence avec le premier Gardiens de la Galaxie était que « maintenant, ils pouvaient se payer de plus gros titres ». C’est là ou le bat blesse : de plus gros standards, des effets spéciaux à couper le souffle et réussis, de l’action à tout va… Mais pour quoi faire? Le personnage de Peter Quill, trentenaire adulescent, humain esseulé dans une galaxie extraterrestre, se raccrochant à ses origines par le biais d’une cassette audio passé en boucle au fil des années, semble bien terne. Aparté : il est à noter que dans le premier film, Quill flirtait avec Gamora sur la même chanson qui passait au moment ou il apprenait la mort de sa mère. Allo Freud?. Fin de l’aparté (mais il fallait que ce soit dit). Ce qui est quand même un beau gâchis quand l’un des thèmes principales du film est l’origine de Quill avec son mystérieux père au centre de l’intrigue!
Famille de sang VS Famille de cœur. L’antagonisme n’est pas nouveau et permet à Michael Rooker et Kurt Russell de nous rappeler au temps bénis des années 90 (que les moins de vingt ans blablabla…) de jouer de tirer leur épingle du jeu. Chris Pratt et Zoé Saldana font le minimum syndical, le premier semblant peu concerné et la deuxième ayant au final peu l’occasion de l’être. Les personnages de Rocket Racoon (doublé par Bradley Cooper) et Drax le Destructeur (joué par Dave Bautista) sont plus à l’honneur en ayant la plupart des scènes funs et/ou drôles. Quand à Vin Diesel… Il devait être occupé à mémoriser les dialogues shakespeariens de F&F8 Son fameux « Je s’appelle Groot » décliné sur tout les tons possibles et inimaginables ne retentit pas plus que ça, le Bébé Groot étant plus mis en avant pour jouer sur le créneau d’un BB-8 à la sauce Disney c’est à dire un petit machin kawai destiné à vendre du jouet pour les moins de 12 ans.
En résumé, Les Gardiens de la Galaxie 2 n’atteint pas le niveau du premier opus, l’effet de surprise étant probablement passé. Mais les moments de fun décomplexés, encore une fois, ne manquent pas ( Pac Man, David Hasselhoff) et sa coolitude finit par nous emporter au final. ALERTE SPOILER DANS LES PROCHAINES LIGNES, VOUS ETES PRÉVENUS. En parlant de final, l’une des nombreuses scènes post générique réussit le tour de force de faire retrouver au geek l’enthousiasme des débuts du Marvel Cinematic Universe. Ils étaient peu nombreux dans la salle mais ils ont donné unanimement de la voix en apercevant la promesse de voir apparaître ADAM WARLOCK!!! Rien que pour ça, et Hasselhoff, et Pac-Man, et Tango et Cash dans le même film trente ans après, ça en valait clairement la peine!