C’est chez elle, dans le 18ème arrondissement de Paris que Sonia P, nous reçoit. La jeune femme y est entourée de ses créations, des vestons pour tous les goûts entièrement faits mains. Si la passion de la création et la couture l’ont piquée il y a bien longtemps, il a fallu un petit moment à notre artiste en herbe pour passer aux choses sérieuses. En effet, après des années à créer ses tenues et celles qu’elle offrait à son entourage, la jeune styliste profite d’un bon timing dans sa vie professionnel pour se lancer entièrement dans ce qu’elle affectionne le plus: la création. Exit toute nouvelle proposition d’emploi, son appartement parisien se transforme alors en atelier dans lequel elle travaille nuit et jour à faire vivre W. Un pari qui paye puisqu’une première vente de ses créations lui est proposée par le café parisien branché Cozette en partenariat avec le blog de mode les Pétillantes décidées à promouvoir main dans la main les talents de la mode de demain (chez Cozette les 26 et 27 novembre 2016)
Mais pourquoi W, me demanderez-vous ? « Je cherchais un nom, je voulais quelque chose en rapport avec le latin ou qui aurait une certaine signification. Mais je n’arrivais pas à m’arrêter sur un seul mot. » explique Sonia, en se servant une tasse de thé. « W, c’est ma lettre préférée. C’est facile à retenir. Et après l’idée c’est que chaque pièce crée aurait son identité et aurait son propre nom. W ça signifie warrior, win…». A côté d’elle, un mannequin arbore un veston en cours de création, un projecteur l’éclaire alors qu’une machine à coudre trône fièrement à ses côtés. Tout autours, des épingles sont éparpillées. Depuis l’annonce de cette vente, la jolie jeune femme travaille d’arrache-pied.
Il faut dire que créer a toujours été une passion pour Sonia. Celle qui a commencé par écrire a eu le déclic en regardant la série Gossip Girl et le personnage de la petite Jenny (interprétée par Taylor Momsen), qui elle aussi fabriquait ses propres vêtements : « J’aimais bien son identité. J’aimais qu’elle se crée son identité. Du coup, j’ai demandé une machine à coudre pour noël et toute ma famille s’est cotisée pour m’acheter ma machine à coudre. Il a quand même fallu prendre des cours. La vendeuse m’a orientée vers des cours à la Halle Saint-Pierre où j’ai rencontré ce qui allait être ma future prof. J’en ai pris pendant 3, 4 ans. C’était super cher donc je ne pouvais pas y aller tout le temps mais j’y ai appris les bases. Je me suis lancée dans mon coin. C’était la première fois qu’en finissant quelque chose j’étais vraiment contente de moi. »
« C’était la première fois qu’en finissant quelque chose, j’étais vraiment contente de moi «
En montrant ses pièces « Toutes fabriquées à partir de coton, chanvre et soie, c’est ma seule contrainte », Sonia explique ses choix stylistiques, un sourire aux lèvres « Je regarde pas mal les styles de Prince ou Jimi Hendrix. Je m’inspire également du mouvement hippie » avant d’ajouter « s’inspirer mais jamais copier ! ». En passant les vestons un à un sur son mannequin, la jeune femme fait défiler styles et idées. Des thèmes classiques mais aussi des couleurs multiples et des dos ouverts, des matières qui changent… chacune pourra trouver sa touche d’originalité à travers de ce qui serait presque, une pièce unique. « J’essaie de raconter une histoire à travers mes vêtements. » Vêtements ou plus précisément vestons pour « Faire un truc un peu original. Alors ça passe ou ça casse, on verra bien. C’est tout moi ça, essayer de trouver le truc que tout le monde n’a pas. »
« s’inspirer mais jamais copier! »
Aucune raison que ça ne passe pas en voyant les jolies pièces qui défilent. Mais dans avec tout ça, comment se déroule le processus créatif ? « Tout commence par un petit détail que je vois et je vais imaginer tout un truc derrière. Par exemple, je vais voir un bout de dentelle chez quelqu’un et je vais tout de suite voir tout une pièce qui n’a rien à avoir avec ce que je vois. La deuxième possibilité c’est que je me ballade, je regarde les tissus et que je me dise ‘ok avec lui, je vais faire ça’ ». Pour créer un de ses fameux vestons, la perfectionniste Sonia s’avoue « très lente ». Comprendre, qu’une pièce lui prend une journée de travail.
La suite s’écrit déjà dans les yeux de Sonia. Dès le mois de janvier, la belle sera l’heureuse locataire d’une atelier au cœur de Paris. De quoi lui permettre de travailler dans de meilleures conditions pour poursuivre son rêve. Puisqu’après tout, c’est bien là l’idée, aller au bout du projet, le porter et ne jamais avoir de remords. Côté pièces, elle tease une alliance avec un ami dessinateur pour dessiner à même le tissus. De quoi permettre à ses acheteuses des pièces vraiment uniques et pour le coup 100% Made In France. Avec cela vient l’espoir de pouvoir vivre de son travail « Pour l’instant je n’ai fait que dépenser, la matière première, les accessoires… » Pourtant la marque W se veut à la portée de toutes les bourses. Un pièce est ainsi accessible dès 70 euros.
Pour pouvoir en acquérir une, il faudra se rendre dans un premier temps chez Cozette (20 avenue de Saint-Ouen Paris 18ème) ou sur les réseaux sociaux avant d’envisager des ventes en boutique de créateurs ou sur un site web dédié.
« J’aimerai que mes pièces soient accessibles au plus grand nombre »
Et dans le meilleur des monde si le projet venait à cartonner, quelles sont les ambitions de Sonia ? « Moi je ne suis pas vraiment dans le business. Moi ma marque c’est avant tout parce que j’adore créer. J’aimerai que mes pièces soient accessibles au plus grand nombre. Donc même si elles coûteront un certain montant parce que c’est de la qualité, elles resteront abordables. Ce que j’aimerai surtout c’est pouvoir m’associer avec des associations pour pouvoir faire des dons. Le vrai projet ce serait de pouvoir changer d’association chaque mois. » On ne peut que lui souhaiter de réussir.