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Bon Iver est enfin sorti des bois ! Le génie de la folk est de retour avec le puissant SABLE, fABLE, un opus qui fait prendre au terme demie-teinte toute sa splendeur. Merveille douce-amer, bonbon acide qui pétille dans vos oreilles, Bon Iver nous permet de trouver le parfait album de ce printemps 2025 et y pose la délicatesse qui caractérise son oeuvre. Chef d’oeuvre à la lumière tamisée, réussite entre douleur et amour. On ne saurait qu’amplement recommander de vous laisser bercer par cette jolie fable sensorielle.

bon iver sable fableBon Iver : ying et yang des émotions

Au commencement il y avait « SABLE ».  Bon Iver, Justin Vernon de son véritable nom, a travaillé de longues années avant de pouvoir sortie son nouvel opus. Les morceaux commencent à voir le jour en 2019. Pour lui, il écrit un seul album qui pourtant se découpe en deux parties bien distinctes. Le premier sublime la mélancolie et la noirceur propre à son univers. Des titres qui auraient aussi bien pu trouver leur place sur le culte « For Emma, forever ago ».  La seconde partie elle, est un amas de morceaux mettant en scène vie et joie. Mais voilà que l’écriture les transpose. Certains comme Things Behind Things s’écrivent en 2020 et la déprime de la pandémie. Pourtant, ce même titre rencontre son pendant sur There’s a rythhmn, réponse tardive et solaire qui lui trouve sa place sur Fable.  Trois titres donc qui se reflètent dans le miroir des 9 qui les suivent. Si les deux univers ne peuvent être liés tant l’un est obscurité, l’autre lumière, le musicien ressent le besoin de tous les sortir. De donner vie aux deux univers. Alors qu’il compare le premier au « Hobbit » et le second au « Seigneur des anneaux », la vérité pour l’auditeur peut être toute autre. Peut-être que, sans s’en apercevoir, le musicien signe un album qu’il aurait tout autant pu intituler espoir. Les trois premiers titres de l’opus, dont la force poétique est écho aux douleurs, évoquent les difficultés de la vie. Ces moments où la noirceur prend si fort aux tripes qu’elle semble insurmontable et la seule réalité à terme. Pourtant, semble-t-il nous dire, ce temps qui parait aussi infini que l’hiver, prend fin sans crier gare. Arrive alors un second disque, plus long puisque composé de 9 titres, eux synonymes d’espoir et de plénitude. Justin Vernon est maintenant amoureux. Et cet élément transforme autant sa vie que son moyen d’expression : la musique. Plus long donc, puisque tourné vers un avenir espéré heureux qui s’étend en des contées d’aventures luxuriantes. « Day One » d’ailleurs en quatrième place de Fable répond parfaitement à cette optique. Un nouveau départ, une remise à zéro. Le titre aux accents électro en feat avec Dijon et  Flock of Dimes, souffle sur les blessures et bourgeonne. L’hiver est mort, vive le Bon Iver !

Bon Iver - Everything Is Peaceful Love (Official Video)

Marcher dans la folk froide, se brûler les pieds dans la soul

Initialement projet solo, puis groupe Bon Iver a su se renouveler, régulièrement, laissant parfois certain.es fans sur le bas côté de la route. Leur premier album en 2008, offrait un univers dépouillé d’artifices à la beauté subjuguante. La suite, différente, permettait à ses musiciens d’expérimenter et d’aller toucher à de nombreux registres. Au cours des années, certain.es en ont d’ailleurs profité pour crier au génie, saluant les tentatives novatrices de « 22, A Million » ou encore « i,i ». D’autres, perdus attendaient un nouvel « For Emma, forever ago ». Ici les deux univers se regroupent en un seul projet. La première partie épurée, Sable, est une balade embrumée dans une folk glaciale au cours de 3 titres tous plus sublimes les uns que les autres. « S P E Y S I D E » fait d’ailleurs la part belle à la voix atypique de Justin Vernon. Tout ce « premier cd » est un merveilleux écho à la vie reculée du chanteur, parti s’isoler dans la cabane dans les bois de son père dans le Wisconsin suite à une grave maladie cumulée avec une rupture. Le dernier morceau « AWARDS SEASON » ressemble ainsi à une prière adressée à des temps meilleurs porté par la puissance d’instruments en solo sur sa fin, cuivres en tête de liste puis un temps quasi a capella.

bon iverLa rupture radicale et brûlante du « CD 2 »,  est d’autant plus forte que les registres s’y croisent. La renaissance s’y caractérise notamment par des poussées soul dansantes. Mais Bon Iver ne s’arrête pas là et vient y ajouter les ingrédients propres à son évolution musicale. Short Story s’appréhende comme le retour des beaux jours, une transition douce et pourtant puissante. Par la suite, le traitement à l’ordinateur s’y fait plus présent et obsédant, les boucles se cumulent, les titres y sont radiophoniques. Everything is peacefull love s’offre des montées sans fin et un refrain obsédant. Les voix s’y superposent à l’infini. L’électro, léger est de la partie. Comme Bon Iver est un nom français, le titre qui a la tâche d’achever ce périple est lui aussi en français : « Au Revoir ». Deux minutes d’instruments à la légèreté d’un oiseau, délicat temps calme pour mieux redescendre. Une fable de vie aux nombreux visages qui tend en une vérité en laquelle on veut croire, la douleur est temporaire, la vie est multiple, elle vaut la peine que l’on se batte. Avec Bon Iver, les temps rudes pourraient, peut-être, se surmonter.

Retrouvez notre report du passage de Bon Iver à We Love Green juste ici 🙂


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