En cette troisième journée de festival, l’astre soleil est au coeur des préoccupations. Non pas que la météo soit un réel enjeu, les températures sont après tout, plaisantes. Mais plutôt parce que deux astres rayonnants viennent se poser sur la Grande Scène du festival. La fée Aurora et le culte d’Empire of the Sun ont en effet brillé sur le festival. Une course émouvante jusqu’au coucher du soleil que l’on vous invite à (re)vivre.

Empire Of the Sun : Here comes the Sun

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Empire Of The Sun – Rock en Seine 2025 – Crédit Photo @Pénélope Bonneau Rouis

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En cette troisième journée de Rock en Seine, la programmation, bien que toujours hétéroclite fait la part belle à l’électro. Mais pas seulement. La synthpop s’invite aussi à la journée avec la présence des très visuels Empire of The Sun.  Le groupe de Luke Steele originaire d’Australie multiplie les albums comme les rayons d’un soleil depuis 2008 et tourne actuellement pour défendre « Ask that god », son dernier jet.  Le soleil s’étend sur le domaine de Saint-Cloud lorsque la formation prend possession de la scène. Ce qui attend les spectateurs est un mélange habile de jeux d’écrans et de grosse mise en scène. D’ailleurs un visage tel une statut déchue peuple l’espace. Un oeuf géant s’ouvre alors sur l’écran et fait échos à deux petits oeufs posés sur scène. En arrière plan, deux danseurs aux costumes changeants s’offrent des chorégraphies barrés.  Leurs tenues colorées varient, de dieux aux yeux multiples à un rond personnage aux longs poils, celles-ci sont constamment changées. Le moins qu’on puisse dire est que la scénographie perchée compte bien en jeter plein le vue aux festivaliers. Maitre de cérémonie habité, Steele se place en grand gourou d’un monde imaginaire où tout prend des accents de science-fiction. Face à ce décors, des visages maquillés d’un trait blanc, identiques à celui du chanteur, dansent aux côtés d’un Marsupilami, parce qu’après tout, nous sommes en festival. La synth-pop et le glam rock s’alternent de « Changes » qui ouvre le set, à « Half man » ou encore « Cherry blossom ». Le nouveau jet est de la partie, les anciens aussi alors que les notes électros donnent à l’ambiance musicale quelque chose de plus synthétique que ce qu’un live peut laisser normalement paraitre. Il s’agit ici plus d’un spectacle et d’une expérience hautement visuelle que d’une démonstration peuplée d’instruments. L’empire du soleil, bien différent de celui de Spielberg, étend son nombre de disciples quand vient le temps des singles. « We are the people » résonne assez vite en une apogée qui pourrait signer la fin d’un concert. Point du tout, au contraire, le live s’intensifie alors, le grand prêcheur qu’est Steele convoque les dieux pour mieux faire voler sa prestation, changeant de chasuble, du noir au blanc immense chapeau vissée sur la tête. Il ne semble alors plus vouloir quitter la scène lorsqu’il envoie sa dernière salve de morceaux : « Walking on a dream », « Standing on the shore » et le très connu « Alive ». Ses notes résonnent encore longtemps alors que la troupe évacue l’autel de la Grande Scène. Il fait beau, le dieu soleil est clément et l’empire lui a transmis toute sa force.

Aurora : une aurore pour réchauffer les coeurs

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Aurora – Rock en Seine 2025 – Crédit Photo @Pénélope Bonneau Rouis

La petite boule de lumière qu’est Aurora n’a de cesse d’émerveiller. Comme la plus belles des aubes, elle réchauffe les coeurs, album après album, concert après concert. C’est pourtant au crépuscule que la chanteuse norvégienne fait son entrée scénique pour son troisième passage sur le festival Rock en Seine. Si un public de fans l’attend en trans, c’est Aurora qui a les larmes aux yeux. Son émotion si sincère, si belle, ne peut qu’entraîner à la suivre d’est en ouest. Notre astre rayonnant défiant les dimensions pour mieux prendre place aux quatre points cardinaux. Ces larmes, elles les explique : » C’est notre dernière date sur la tournée européenne, ça fait trois ans qu’on est sur la route. » Si nombreux.ses  sont les artistes à promettre  que cette date est toujours la plus importante, la sensible Aurora nous fait la croire. D’autant que la petite fée dans sa robe volante confie au public le ressentir dans tout son corps (ventre, corps et fesses inclus). De sa voix aérienne, toujours profondément sublime, elle chauffe les coeurs, qu’elle parle ou chante. Fascinante, touchante, elle vole plus sur scène qu’elle n’y danse. La messe d’Aurora n’est qu’appelle à l’amour.  « Je bande pour la planète, je trouve l’écologie très sexy » s’amuse-t-elle. Les morceaux s’enchaînent, volant dans les airs pour frapper fort au coeur. « Running with the wolves » est l’occasion de parler de liberté, « Runaway » d’évoquer la souffrance du peuple palestinien. Emplie d’un amour qui s’étend jusqu’à chaque recoin du parc de Saint-Cloud, elle dédie sa musique à celles et ceux qui souffrent en silence et invite à s’ouvrir à ses proche. « C’est le plus beau des cadeaux que vous pouvez faire » commente-elle. C’est aussi vrai que le partage de sa musique est l’un des plus beaux cadeaux que l’on puisse offrir. « What happened to the heart ? » son dernier album en date en est l’ultime illustration. On pourrait regretter l’absence sur la setlitst du tire « Everything Matters » qui lui avait permis de ramener Pomme lors de son dernier passage à Rock en Seine. Seulement sûrement parce qu’effectivement laissé.es à fleur de peau par un tel moment de grâce, tout compte aussi pour moi. Jusqu’à ses derniers pas sur l’avancé scénique pour récupérer un dessin tendu par une fan dans la foule. Et surtout jusqu’au drapeau LGBT, qu’elle brandit fièrement avant de quitter la scène. La petite boule de feu vole jusqu’aux loges, laissant la nuit se propager sur le festival. La chaleur qu’elle laisse derrière elle permettra de tenir qu’importent les températures.


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