Lady Gaga est de retour ! Le très attendu MAYHEM a enfin été dévoilé le 14 mars, avec énormément d’attentes. Artiste monumentale, les années ont fait d’elle une icône, sorte d’objet collectivement aimé, porte-parole autant que chanteuse. La célébrité aura tendu à Stefani Germanotta un miroir déformant, la personne a été oubliée au profit de la déesse, de la Mother Lady Gaga. Il fallait, après 17 années de succès, s’interroger. Déjà sur ce qui se trouvait face au miroir mais aussi sur ce qu’était l’essence même de sa musique. Sûrement, se retrouver. Voilà donc que la musicienne publie 14 titres, profondément pop, entre hommage à peine voilé à ceux et celles qui habitent ce courant musical et retour sur ses propres prouesses et débuts. Le chaos de MAYHEM donne naissance à un opus pour plaire aux fans de la première heure mais aussi pour redonner une véritable définition de ce qu’a toujours été la chanteuse. Elle face à elle-même.
Gaga un jour, Gaga toujours ?
Quand on lit son communiqué de presse officiel, le moins que l’on puisse dire c’est qu’on y est plongé des les chiffres. Giga star pour public gaga, la chanteuse s’offre tous les tops, tous les sommets, tous les nombres qui donnent le tournis. « Die With A Smile », en duo avec Bruno Mars, qu’on retrouve en fin de galette a par exemple remporté un GRAMMY Awards 2025 dans la catégorie de la Meilleure Performance Pop en Duo/Groupe. Mais on peut aussi lire que « Sur Spotify, le single a passé plus de 100 jours consécutifs en première position du classement Monde ». Des prouesses encore et toujours. Pourtant au delà des chiffres c’est un véritable retour aux sources percutant que s’offre Lady Gaga. Et pas seulement de sa pop à elle comme elle l’explique. MAYHEM c’est surtout un immense tour de piste de la pop qui a marqué génération après génération. Mais aussi d’une redéfinition de ce que c’est qu’est Lady Gaga et de son essence même. A ses débuts, la chanteuse se revendiquait de l’âme de Madonna. Et tout était allé très vite. Sa capacité musicale allant de pair avec une gestion de son image impeccable. A tel point, qu’à la sortie de The Fame, une prestigieuse faculté américaine en faisait un sujet d’étude et de cours. Depuis la phénomène Gaga s’est éparpillé. Changeant ses gammes, faisant ses preuves au cinéma et dans la série « American Horror Story ». Un premier rôle qui lui allait bien si comme à son habitude Ryan Murphy n’était pas parti dans tous les sens en fin de saison. Gaga extravagante s’était donc assagie, se donnant une image moins exubérante. Au placard la robe en viande … et puis finalement, l’envie de retrouver ce qui a fait ses débuts s’est imposé. Et nous voilà donc le 14 mars 2025, avec un objet reflet d’un temps passé qui ne demande qu’à pointer le bout de son nez. Preuve de son besoin de retrouver la recette de ses premiers succès, Lady Gaga nous y offre même une cinquième piste baptisée « Vanish Into you » dont la mélodie sonne comme une relecture du titre culte « Bad Romance ». A tel point qu’on pourrait presque fredonner les paroles de l’original en écoutant le nouveau.
Un album en miroir brisé
La thématique du miroir brisé, c’est elle qui peuple la promo de l’album. Elle prend tout la place sur son imagerie. Une double Gaga comme on la retrouve dans le clip de « Disease ». La chanteuse lutte contre ses démons autant qu’elle les embrasse. S’était-elle perdue pour mieux se retrouver ? Les déambulations de « Joanne » ou encore de « Chromatica » avaient en effet laissé son public sur une sorte de faim. Certes l’amour pour une musicienne de sa trempe promet d’être suivie quoi qu’il arrive. Il oblige à défendre toute composition et autorise toute déambulation musicale. Mais l’esprit de « Born this way » venait à manquer. D’ailleurs ce serait quoi finalement l’âme de la musique de Lady Gaga ? Déjà une voix forte. De ces chanteuses que seule l’Amérique peut nous offrir. Celle-là aura particulièrement sa part sur le titre « Blade of Grass », agréable ballade qui aurait aussi pu trouver sa place sur la la B.O de « A Star is born » en 2018. Mais aussi, une grande capacité a assimiler ce qu’est et ce qu’a été la pop. Pour mieux lui donner des nouveaux codes, la chanteuse les avale et les recrache avec sa propre touche. Voilà donc que « Zombieboy » sonne avec évidence comme le « Hollaback Girl » de Gwen Stephanie. Tout comme le morceau de la leadeuse de No Doubt, la force de Stefani Germanotta c’est aussi de savoir jouer avec les rythmiques. Celles entêtantes d’ « Abracadabra » constituent un tour de force dès le lancement de ce nouveau jet. Mettant directement les bases pour rappeler qui est la « Mother » ultime. Ce statut de Mother Monster, elle le doit surtout grâce à sa communauté et autant d’amour que de défense (essentielle) des droits LGBTQ+. Ainsi la musicienne ne perd jamais une occasion de parler de ce sujets, de sensibiliser, de militer. Et la communauté lui rend en masse l’amour qu’elle distribue.
« Born this way » en était d’ailleurs l’étendard premier . Le titre du morceau en lui-même, limpide. Le temps n’a fait que consolider la chanteuse dans ce statut d’icône et de porte-parole. Elle l’est aujourd’hui pour plusieurs générations, le bien qu’elle a fait par le passé en terme d’acceptation a fleuri comme de jolis bourgeons, faisant d’elle la reine couronnée d’une nature sublime. Elle fait d’ailleurs partie de ces artistes qui lient les générations, intemporelle, indétrônable, comme elle l’a toujours espéré. Aux Grammys Awards, alors qu’elle recevait le prix du meilleur duo pop pour « Die with a Smile », elle en profitait pour mettre de nouveau en avant ses engagements. Elle rappelait notamment que « Les personnes trans méritent d’être aimées. La communauté queer a besoin d’être élevée. » avant d’ajouter que « la musique c’est l’amour ». Cet amour porte depuis toujours la chanteuse, son discours n’a jamais changé, jamais pris une ride bien au contraire, il s’amplifie avec les années qui passent. Aujourd’hui d’ailleurs, il fait encore plus sens avec un Donald Trump, tout particulièrement virulent et dangereux au pouvoir et dont les propos et actions transphobes et LGBTphobe sont terrorisantes. Les artistes américain.es prennent en 2025 une responsabilité décuplée et il est important qu’elle en soit.
The Fame Mother
Le reflet de Lady Gaga passe par son immense succès. Devenue bien commun, la musicienne n’hésite pas à parler de succès dans un titre particulièrement catchy « Perfect celebrity ». Est-elle pour autant la poupée d’un public d’adorateurs.trices comme elle l’évoque dans ses paroles ? Une bête à cash ? Pas forcément. Elle prouve être une artiste entière au moins qui sait passer en revue les sonorités qui l’ont bercée et accompagnée. Parmi eux, on reconnait l’âme de Prince, de Michael Jackson mais aussi de David Bowie (et son titre « I’m affraid of Americans ») sur le morceau « Killah ». Elle s’offre également une percée pop aussi mémorable qu’avec « Hey hey nothing else I can say » sur « How bad do you want me ». Entre références à son propre univers, passage en revue de ses meilleurs titres et introduction puissante sur ce qui restera après plusieurs écoutes, le morceau le plus fort de l’album : » Disease », la chanteuse aura réussi sans nul doute à revenir plus forte que jamais. Gaga face à elle-même est aujourd’hui indétrônable et sa force est toujours aussi tapageuse. On en attendait pas moins de son septième album studio en solo. Reste à attendre de la voir le défendre en live. Nul doute qu’elle sera à même de lui donner cette âme entre grotesque et beauté. Tout en rappelant au monde, s’il avait oublié, qu’elle est aussi celle qui jouait du piano avec ses pieds autant que ses doigts quand l’OVNI Gaga débarquait à la conquête de notre planète chaotique. Et ça c’était une très belle introduction à une légende qui mérite de perdurer !
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