La veille Rock en Seine accueillait The Cure entre autre d’une programmation soignée face à un parc de Saint-Cloud plein à craquer. La journée à ne pas manquer diraient certains. Le lendemain, si le programme est moins adressé aux fans de groupes légendaires, il rappel que le festival, loin d’être un simple évènement rock cherche à s’adresser un public varié. La preuve en quelques concerts festifs sous le soleil.
Celeste
Le soleil brille encore alors que la belle céleste invite les festivaliers à se prélasser sur les pelouses. Vêtue d’un tee shirt ample bleu, la chanteuse pousse son timbre suave, navigue dans les eaux soul et se laisse aller à des montées puissantes qui n’ont rien à envier à une certaine Alicia Keys. Contrairement à elle, Céleste joue la carte de la timidité et de la retenue preferant miser sur sa voix pour inviter le public à un instant de détente. Elle crée ainsi son bar à lumière tamisée, revisite l’Amerique, offre une touche d’années 50 et ce tout en sobriété. Un beau moment qui lui permet en outre de dévoiler un nouveau titre « Strong » lui aussi empreint d’une certaine sophistication. Une diva sans les manières.
The kitchies
Déjà decouverts au tremplin Firestone qu’ils ont gagné, The Kitches ont transporté leurs néons flamand-rose et palmier pour l’occasion. Face à eux un part terre de chapeaux rouges à l’effigie de la marque. Sur scène chemise à fleurs et bonne humeur sont de rigueur. Le flow pop séduit et fait instantanément danser une foule qui les découvre. Malgré leur jeunesse, les comperes juissent d’une belle aisance scènique. Sûrement grace à un projet au concept maîtrisé qui s’inscrit à merveille dans cette ambiance d’été. Les 4 musiciens kitches certes, mais également au concept rappelant sans nul doute l’idée que lon se fait d’Hawaii jouent sur une bonne humeur communicative et quelques blagues (« Voilà notre set est fini » disent ils 20 minutes avant la fin/ « Les 4 personnes présentes pour nous vont être contentes d’entendre notre single. ») pour séduire. Il ne manque que du sable fin pour danser pieds nus pour parfaire ce moment.
Stands en scène
Rock en Seine c’est de la musique certes, mais aussi de nombreux stands et activités proposées aux festivaliers. Au programme, dégustation de recettes fromagères, stands de massages, disquaires, cuisine du monde et même une friperie. Les Ballades Sonores, à l’entrée du festival, accueillent notamment les festivaliers avec bienveillance. On y trouve des vynils et cassettes audios de tous registres comme des livres et quelques vêtements. Un rappel que le disquaire aux nombreux showcases est une adresse incontournable de la capitale.
Girl in red
Fraîchement débarquée de Norvege, avec un départ à 3 heures ce matin-là comme elle le souligne, la chanteuse est attendue de pied ferme. La preuve, les fans au premiers rangs et un panneau qui lui est dédiée. Si la programmation de ce samedi s’avère particulièrement électro, la guitariste dénote par son set rock et énergique. Quand elle ne sautille pas, en jean malgré les 30 degrés, la chanteuse communique volontiers avec douceur. Elle avoue notamment se sentir comme un zombie, rapport à l’heure de son arrivée et interprète une composition sur la ville de Paris et ajoute « I’m in fucking paris right now! ». Elle prend même le temps d’interpeller une jeune fille émue au premier rang rencontrée plus tôt dans la journée. Prompt à faire participer elle invite également l’assistance à taper dans ses mains, se baisser pour mieux sauter en rythme et même à danser sur « une chanson triste ». La tornade en bleu et non en rouge contrairement à l’énoncé séduit par sa sympathie, son naturel rare et son répertoire dopé à l’esprit Courtney Barnett. Un pure moment de live.
Polo and Pan
Décors colorés et maritimes peuplent le fond scénique de Polo and Pan venus donner vie à leurs composition tantôt chill, tantôt psychédéliques. Le combo, dont le titre « La Canopée » a su séduire la foule offre un premier moment dansant aux festivaliers. les titres s’enchaînent entre pop et électro sur la scène Cascade. Une belle façon de débuter la soirée et de transformer le festival en discothèque géante.
Mahalia
Près des stands de friperies et autres disquaires, la scène des 4 vents accueille mahalia. Difficile de trouver des defauts au timbre vocal de la jeune femme au look décontracté ( le thème semble avoir été donné à toutes les artistes féminines ce soir). De même son registre r’n’b est maîtrisé tout comme sa sympathie scénique qui se crée avec naturel. Pourtant, l’originalité manque à ce show qui rappelle les années 90. Pour qui s’en souviendrait, la set list de la britannique ne serait qu’une redite d’un large panel d’artistes qui cartonnait alors.
Jungle
Le phénomène Jungle n’a de cesse de traverser le monde pour mieux retrouver son public français. C’est encore le cas ce soir sur un décors peuplé d’écrans géants et de paillettes. Jungle joue dans la démesure, invite à la danse comme à chacune de ses prestations. les singles se succèdent, éveillent le dernier des festivalier qui gardait encore en lui l’esprit chill d’un festival très ensoleillé. Les chants live ajoutent de la matière au compos électros du groupe. La fête ne fait que commencer.
DJ set sur le stand Aigle
La marque Aigle est venue sur le festival avec son petit combi blindé de vêtements. Qu’importe ce que l’affaire dit de la marque, une chose est certaine, son DJ fait bouger les festivaliers qui s’amassent à ses pieds pour danser franchement. Un moment bon enfant alors que la tête d’affiche entre en scène au loin sur la Grande Scène.
Jorja Smith
Autre jour, autre Smith. Cette fois, c’est au tour de Jorja, la star en devenir de s’essayer à la Grande scène. C’est un mélange entre Rihanna et Amy Winehouse se risquent à dire certains. De la première elle a, sans nul doute, l’étoffe d’une star. Celle qui enregistre déjà 38 millions de vues sur Youtube pour son titre « Be Honnest » invite à la danse comme à l’émotion. Bercée à la soul britannique, la chanteuse a déjà su s’attirer les faveurs de Drake sur qui elle ne tari pas d’éloges avant de reprendre son titre « Get it together ». Vêtue d’une robe bien plus sexy que les tenues des autres interprètes féminines de la journée, la jolie Jorja séduit surtout par sa douceur et son habilité à communiquer avec la foule. « Merci à chaque fois que je viens en france, je reçois beaucoup d’amour », le public semble du même avis et lui pardonne facilement tous les impaires et même une suspicion de playback. L’amour ne voit que les qualités.
Major Lazer
On pourrait dire bien des choses de Major Lazer mais certainement pas qu’ils jouent la carte de la demie-mesure. Entouré de danseuses en tenue sexy, la tête d’affiche de la soirée se lâche complètement. Si le moment a la classe et l’extravagance d’une soirée à Ibiza ou de la discothèque de n’importe quel gros lieu de vacances, le public lui en redemande. On se baisse et on saute, le DJ invite à se déhancher sur des « Tout le monde, tout le monde » ( comme à l’ancienne), balance ses très gros singles et même (beaucoup) de pyrotechnie. Major Lazor s’offre même le luxe de reprendre les titres les plus improbables d’Aya Nakamura, Booba et même « Bubble Butt » ( il faut voir le clip du morceau pour le croire). On est loin de la finesse de The Cure, certes, mais les festivaliers grattent un peu de l’ambiance des vacances en bord de plage. Et ils en redemandent.