Le 28 juin 2019, le thermostat atteint les 32 degrés sur la capitale. On sirote des verres bien frais en terrasse et ceux qui se plaignaient quelques semaines avant d’un hiver qui ne voulait pas nous quitter se plaignent maintenant d’une chaleur épaisse qui fait transpirer. Ce n’est pourtant pas la capitale qui aura le focus en cette journée ensoleillée. Non puisque, cette fois le vent de nouveauté nous vient de Rouen.
Cette charmante ville pouvait se vanter d’avoir une cathédrale magnifique à visiter, une horloge atypique, un Zénith, des rues à couper le souffle, et aujourd’hui, elle peut contempler fièrement Julius Spellman, la nouvelle voix du punk rock français. Le chanteur publie en effet ce jour son tout premier EP: « Lover, Loner, Loser ». Un premier essai qui vaut largement le détour. Biberonné au punk rock à l’ancienne, Julius Spellman est pourtant un musicien de son époque. Loin de simplement imiter ceux qu’il admire, il crée, innove et ajoute au genre des sonorités actuelles. Le post-punk rencontre ainsi le gospel, l’indie et le hip hop pour créer un véritable ovni.
Cinq morceaux suffisent au magicien ( on dit magicien pour Spellman comme Sabrina, l’apprentie sorcière, c’est assumé ) pour distiller sa rage et convaincre. Loin du show mainstream évoqué ci-dessus à regrets, Julius Spellman, sera se mettre dans la poche un public expert tout en chantant une thématique bien connu de tous: les déboires sentimentaux. Celui qui écrit compose et interprète ses morceaux s’offre le temps d’un opus un grand écart artistique, convoque une touche de féminité sur « Down on my knees » et sert un premier extrait lourd, puissant et hors du temps avec Poison.
C’est d’ailleurs ce titre et son clip délicieusement vintage que l’on vous propose de découvrir. Au programme, une guitare à la rythmique obsédante, des apartés aigus hypnotisantes, un solo scratché, un refrain entêtant qui donne envie de secouer la tête et une rencontre entre un hip hop US et le vrai punk rock des débuts.
Il fait chaud, on est déjà tous en sueur, alors plus d’excuses pour ne pas en profiter pour danser dessus. Tout le monde est écheveler de toute façon.
Poison- Julius Spellman