13 juin 2018, le Champs-Elysées film festival bat son plein. Sur la célèbre avenue parisienne de nombreuses banderoles à l’effigie de Marilyn Monroe rappellent que l’évènement fait vivre le cinéma indépendant dans la capitale le temps d’une semaine. Le message est bien passé.
Pour preuve, les salles de l’avenue sont prises d’assaut par professionnels et amateurs. Au cinéma du Publicis qui jouera « C’est qui cette fille », le file d’attente est sans fin.
En attendant, le festival désireux de s’assurer que le public passe le meilleur moment possible, a envoyé ses émissaires qui proposent de remplir un questionnaires de satisfaction. Les places se font rares et la séances est rapidement complète. Ceux munis d’un des précieux tickets se ruent à l’intérieur. Côté Lincoln c’est « Contes de juillet » qui sera joué. Devant les deux salles, le tapis rouge est installé. Les équipes des deux films présents sur place attendent impatients, la réaction d’un public de bonne volonté. A la suite de quoi, tout ce beau monde se donnera rendez-vous à l’after sur le rooftop du Publicis…
C’est qui cette fille ? : Liaison semi-fatale
Gina, hôtesse de l’air en escale à Paris, et Jérôme passent la nuit ensemble après une soirée bien arrosée. Soudain Gina est partout : au bar où Jérôme travaille, dans la rue où il habite, et même dans l’appartement qu’il partage avec sa petite amie Clémence… Gina est décidément folle de lui, et ira jusqu’au bout pour le conquérir… Comme vous avez pu le voir avec le mauvais jeu de mots du titre et le synopsis, la comparaison avec le film d’Adrian Lyne est facile… Et on va tout faire pour ne pas tomber dans le panneau!
Même s’il est rageant de constater que le film souffre d’assez nombreux défauts qui éclipsent les quelques promesses qui s’offrent à nous tout au long des 83 minutes. L’interprétation est de qualité, tout particulièrement pour les quatre principaux rôles (Lindsay Burdge, Damien Bonnard, Esther Garrel et Lola Bessis). Mention spéciale à Esther Garrel qui réussit à faire exister son personnage de rockeuse ex/reconquête de Jérôme en une poignée de scènes seulement. Si la gestion des gros plans par le metteur en scène Nathan Silver peut sembler hasardeuse dans la première moitié du film, la deuxième moitié du métrage donne lieu à des plans beaucoup plus maîtrisés, notamment au niveau de l’éclairage. A noter la bonne idée du script, sous exploitée, des deux danseuses du club ou travaille Jérôme qui tout au long du film proposent à leur patron des idées de mises en scène plus délirantes les unes que les autres. Beaucoup de points positifs pour ce film qui nous met en scène le basculement vers la folie du personnage de Gina, subtilement interprétée par Lindsay Brudge (aperçue il y a quelques temps dans un des segments de XX)
Malheureusement, tout cela n’empêche pas le film d’avoir quelques défauts majeurs et de ne jamais réussir à les surmonter. La faute principalement à des personnages, au final jamais vraiment sympathiques et auxquels il est difficile de s’identifier que ce soit Gina ou Jérôme. Ensuite, il y a la désagréable sensation que le film ne progresse pas au delà de son postulat de base : une fois que vous avez lu ce synopsis, sans spoiler, vous avez pratiquement tout vu. Enfin, le fait que le film se cherche constamment entre son coté décalé et un aspect plus sérieux de la situation empêche de vraiment « rentrer » dans l’histoire et de s’y impliquer. La narration de la toujours excellente Anjelica Huston n’aide malheureusement pas à ça, surlignant les enjeux dès le début du film et freinant par la même occasion le spectateur pour qu’il puisse s’impliquer émotionnellement dans l’histoire.
LE SOLEIL DE JUILLET S’INVITE DANS VOS SALLES OBSCURES
Le réalisateur en personne prend la parole pour présenter en quelques mots ce film qui est né d’un atelier avant de devenir un projet de moyen-métrage.
En deux parties, Contes de Juillet est un film qui prend le temps d’apprécier ses personnages et leurs défauts.
La première partie intitulée L’amie du Dimanche se veut très centré sur ses personnages et traite de sujets banals, d’une journée de repos les pieds dans l’eau et d’amourettes naissantes.Si cette première partie donne un sentiment d’enfermement, la seconde partie élargit le champ des possibles. Hanne et la Fête Nationale met en scène le melting-pot culturel, l’ouverture d’esprit, aborde la confiance en l’autre, la fidélité amicale, la frontière entre l’amour et l’amitié. Les personnages sont sublimés par un regard bienveillant de réalisateur qui réussit d’un coup de maître à nous faire aimer autant chacun des personnages. Et même plus, à nous faire détester le personnage principale que l’on défendait jusqu’alors depuis près de 30 minutes.Il faut l’avouer, techniquement le film n’est pas réussi, le son sature a de nombreuses reprises si bien que l’habituellement sexy accent italien nous parvient comme une abeille dans les oreilles. La lumière et l’image également montrent un tournage qui s’est laissé dépasser par ses moyens.Une gêne émane également des acteurs de par leur gestion du corps, comme s’ils cherchaient à disparaître de cadres qui ne veulent pas les contenir.
De par le titre, Contes de Juillet fait un hommage appuyé aux films de Rohmer et plus particulièrement à Conte d’été notamment par le montage. Mais je le rapprocherais également volontiers de Partie de Campagne de Renoir, pour ses cadres et pour les décors de la première partie, le lac, les canoës, les personnages masculins…
Après un passage au festival de Locarno et les Champs Élysée Film Festival, Contes de Juillet sortira en France le 25 juillet 2018.
Tout doux, tout doux… Radio Elvis s’empare du rooftop de Publicis
Magnifique rooftop du @DrugstoreParis en attendant le showcase de @RadioElvis pour le @CEfilmfestival. @club300allocine pic.twitter.com/VUznR5I1aR
— Pop & Shot (@PopnShot) 14 juin 2018
Il est 22 heures et il faut faire vite. Munis d’un pass pro comme d’un pass public pour toute la durée du festival, tout le monde ne pourra pas monter sur le toit du Publicis pour y célébrer cette troisième journée de festival. Le lieu est sublime, un vestiaire gratuit accueille les participants de l’after. Une première salle intérieure propose du pop corn salé et sucré ainsi que quelques petits fours à déguster. Dehors, un bar attend festivaliers et VIP qui se pressent, prêts à faire la fête. Au programme, vin, bière, coca… et Radio Elvis. Mais avant le retour sur scène du groupe français après 8 mois d’absence, l’heure est à l’émerveillement. Si les rooftops sont aujourd’hui à la pointe de la mode parisienne, faute de place en extérieur, celui-ci est bien l’un des plus beaux de la capitale. La pluie de cette journées, en ces temps de moussons a laissé place à une douceur de saison. En face de nous, l’Arc de Triomphe s’élève fièrement. Si l’on oublie parfois les merveilles de la ville des lumières, si le nombre trop élevé de touristes pousse les parisiens loin de la plus belle avenue du Monde, ici dans les hauteurs, elle reprend ses lettres de noblesses. la vue est à couper le souffle. La verdure donne un cachet authentique à ce lieu magnifique, sur lequel défile le top du cinéma indépendant franco-américain en tenue de soirée.
Radio Elvis très attendu monte enfin sur la petite scène promise. Le trio semble particulièrement apprécier ses retrouvailles avec un public conquis. « Nous allons vous interpréter de nouveaux titres. » promet le chanteur. La nouveauté à du bon et la musique rassemble. Comme toujours grâce à elle, les barrières se fissurent et se rompent. Ceux qui font le cinéma dansent aux côté de ceux qui l’aiment, sur les même notes en respirant la même brise. Les nouveaux morceaux sont dans la veine de ce que Radio Elvis sait faire de mieux: poétiques, dansants, parlants. Avec ses petites lunettes rondes qui ont fait son image, notre chanteur s’approche de la foule, lui chuchote à l’oreille ses mots. Pour l’unir encore un peu plus, le voilà qui reprend Bashung. Le pari est une réussite. « Solarium » et « Les Moissons » sont également de la partie pour le plus grand bonheur général. le showcase touche bien trop vite à sa fin. Alors que les bières passent de mains en mains et que le photobooth est pris d’assaut, Piège à Garçons débarque pour un DJ set qui colle parfaitement à son élément. On danse sur « Murder on the dancefloor » avant de quitter ce lieu magique. Point de tristesse à avoir, les festivités continuent et ce jusqu’au 19.
Texte: Alexandre Bertrand, Philippine Berda et Julia Escudero
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