Deferlantes, 14 heures 30, domaine de Valmy. Tout comme ici, la deuxième journée du festival qui fête ses 10 ans ouvre ses portes sous la pluie. Pas de chance, c’est certain dans une région constamment ensoleillée.

Pour se consoler, la britannique Findlay, programmée le lendemain, ouvre les festivité à la table de Valmy. Derrière le restaurant, non loin d’un baptême, la chanteuse propose une performance acoustique. Derrière elle, là plus bas, la mer observe la scène de son bleu profond. Plus près, des enfants courent dans tous les sens, s’amusant sous la pluie. Eux, ils ont tout compris. Devant elle, des médias, caméra en main et quelques chanceux spectateurs profitent de la scène. Findlay a revêtu une jupe à zip et un mini haut noir. Derrière ses lunettes de soleil, la belle envoie sévèrement. Trois morceaux pour convaincre, voilà qui est amplement suffisant. Proche de Carl Barrat, la chanteuse est loin d’être seule. Au milieu de son groupe, elle s’épanouit. Findlay c’est avant tout, une bande de copains finalement. Et c’est avec eux qu’elle se lâche et répond aux questions des journalistes présents. Chacun leur tour, les voilà qui défilent pour lui demander de se raconter. La chanteuse elle, choisit de le faire avec les autres, demandant l’avis régulièrement de ceux qui l’entourent. Quand la session prendra fin, toujours sous la pluie, nul doute qu’elle ira boire à nouveau des verres de ce rosé qu’elle a tant aimé avant de monter sur scène et puis sûrement manger un bout aussi.

Findlay, entourée de son groupe
Crédits : Julia Escudero

Findlay c’est surtout la première femme de la soirée la plus rock des Déferlantes Sud de France ce 9 juillet 2017. Et pour faire la part belle au genre, le festival n’a pas lésiné sur les moyens: Sting, Midnight Oil, Ludwig Von 88 et nos petits chouchous de Last Train, rien que ça se devaient d’assurer le spectacle. Oui, mais dans tout ça les filles de la soirée, ça donne quoi? Comment existent-elles dans ce paysage? Peut-on être rock et femme?

LP avec ses airs de Dylan 1966 ne peut que faire répondre par l’affirmative. Et ça se voit immédiatement lorsqu’elle se présente en espace presse. Les interviewers se multiplient autours d’elle. Elle, derrière ses lunettes de soleil s’installe sur le fauteuil en forme de lèvres prévu à cet effet. En face sa carrure très mince n’enlève rien à sa force et sa singularité. LP c’est quelqu’un de doux et de bienveillant. D’ailleurs la consigne est donné, il faudra se présenter, elle veut connaître les prénoms des gens qu’elle rencontre, pas de barrière artistes, non artistes, non, juste des personnes. Facile d’accès l’idole tape la discussion avec facilité. On parle du temps, de sa capacité à aimer la chaleur mais pas le froid, de se lieu si particulier là en hauteur entre mers et montagnes. Elle rit facilement s’intéresse à l’autre avant de se lancer plus sincèrement dans le jeu du questions/ réponses de l’interview et dont vous aurez le contenu très prochainement.

Si en coulisses, la belle attire tous les regards, sur scène, il en va de même. Lorsqu’elle monte sur scène la foule devient une et se greffe à ses lèvres pour l’écouter chanter. Frêle et pourtant si forte, elle n’a rien à envier à Sting, la tête d’affiche de la soirée. LP, le personnage androgyne à la voix porteuse qui a fait ses premiers pas à l’opéra, est elle aussi la star de Valmy. Sa puissance porte Valmy alors qu’elle ne manque pas d’interpréter pour conclure son set son superbe hit « Lost On You ». Le public la suit en cœur.

 

Un tableau représentant LP fait par un artiste local
Crédits : Julia Escudero

Si la belle quitte la scène, l’aparté féminine est loin d’être terminée. Puisque voilà que débarque Birdy. Et là c’est une nouvel univers qui s’offre au festival. Si Sting qui la suivra est bien le plus attendu de la soirée, c’est pourtant elle qui apportera ce truc en plus à la soirée. Pas parce que l’affiche de ce jour 2 n’est pas extraordinaire, pas parce que les talents présents ce soir là n’ont pas ce qu’il faut pour donner une leçon de live mais parce que au milieu de cette affiche rock, légendaire, la douce Birdy fait office d’ovni. Son étendard vert se fond dans le paysage naturel qui l’entoure. Frêle, la jeunette évoque la pureté. Derrière ses longs cheveux et sa robe blanche, Birdy est un bijou. Elle semble fragile comme du cristal derrière son piano. Greffée derrière son piano, elle transporte le festival dans un autre univers. Avec ses musiciens, la belle capte les regards, tous. Birdy lâche sa voix cristalline et prend aux tripes. Ses morceaux massent le cerveau. Ses doigts défilent sur touches avec rapidité. Il y a de la pudeur, de la délicatesse dans son talent. Le moment est tellement précieux qu’on voudrait marcher sur la pointe des pieds, le conserver et le protéger à tout jamais. Ses morceaux évoquent la grandeur d’une ballet de danse classique. Et ce timbre si particulier vient caresser les oreilles bienveillantes des spectateurs qui oublient presque qu’ils sont venus voir l’un des plus grands noms du rock qui soit. La nuit est tombée et la chanteuse berce les festivaliers, les chouchoute avec bienveillance. Impossible de ne pas chanter avec elle sur ses singles « People help the people », « Skinny love » et même l’incroyable « Wings ». On chante du bout des lèvres, c’est elle qui faut entendre. Et puis en écoutant les notes, doucement la parc s’efface, les milliers de spectateurs également. Nous voilà dans une petite salle intimiste abasourdis par tant de talent.

Lorsqu’elle quitte la scène, le public reprend son souffle, prêt à danser après cette pause si délicate. La femme a sa place dans cette soirée rock, qu’elle soit indé comme LP ou douce comme Birdy, quelque soit son timbre ou son visage, le rock lui laisse une bien jolie place en cette soirée. Une parenthèse que les Déferlantes pourront raconter encore et encore pendant les 10 prochaines années.

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