9 mai 2017. La date était attendue. Last Train, les chouchous, Last Train les petits génies du rock se produisaient en concert parisien. Un grand retour pour présenter leur premier album « Weathering » qui faisait suite à un live plus intime et face à des professionnels au Supersonic.
Pourtant si revoir Last Train en live est toujours l’assurance d’un bon moment, cette fois-ci les choses sont différentes. Différentes? Légèrement du moins. Puisqu’en entrant dans le Bataclan pour la première fois depuis les terribles, monstrueux événements du 13 novembre, les choses semblent étrangement familières, peut-être identiques. La peinture a été refaite oui mais la salle, cette bonne vieilles salles aux mille souvenirs est toujours la même. Les gens s’amusent, c’est un concert comme les autres. Seuls souvenirs de l’attaque perpétrée dans la salle, une plaque discrète à l’entrée du Bataclan souligne la lourde perte de ces gens comme nous venus passés le même type de moment que ce soir. Une plaque seule comme pour dire merde aux terroristes, comme pour dire qu’on avance. Si simple pour autant de tourner la page? Les images télévisés, les noms, les craintes du fameux soir, les infos, les photos tournent encore dans ma tête. Le sol lavé ne laisse aucun indice pourtant sur ces éléments.
Et voilà les guitares de Last Train qui résonnent pour sortir de ses interrogations et revenir à la vie. La vie, la jeunesse, la fougue, le rock, le vrai, tout ce que Last Train représente.
Alors que le combo se sentait stressé à l’idée de jouer cette date, peurs et doutes semblent envolés sur scène. La bande de copains regorge d’énergie. Jean-Noël balance les premières notes et le barman de s’exclamer « C’est un putain de chat dans la gorge magnifique ! ».
Vite, trop vite, les titres s’enchaînent. Les jeunes rockeurs à la clope au bec sur scène n’ont que peu de concurrence à l’extérieur. Là-bas, les plus âgés, les moins sensibles à ces sonorités sont pourtant conquis. « C’est bien mieux que je ne le pensais. » balance l’un d’eux « Ils ont du talent » renchéri l’autre.
La batterie se déchaîne, s’amuse. Les acolytes prennent le temps de remercier chaleureusement leur entourage venu en masse ce soir pour ce Bataclan plein à rabords. La foule ? Ils la saluent aussi, ils viendront lui parler à la fin du set au merch et puis on est jeune on fait la fête alors on se retrouvera en after promettent-ils.
Les premières notes de « Fire » résonnent. Une merveille comme à chaque nouvelle écoute, les qualités improbables de cet excellent titre mettent tout le monde d’accord. La foule fini à bout de souffle mais pas la troupe de copains qui s’offre même un rappel avant de dire au revoir.
On peut quitter cette salle toujours emplie d’âmes et de souvenirs. Des beaux comme celui de ce soir qui créent une énergie positive si forte qu’elle peut presque braver les mort. Et des affreux, des tellement si terribles qu’il ne faudra jamais oublier. Se souvenir oui, sans les laisser gagner.