15 novembre 2016. Une date attendue un an durant par les (nombreux) fans du groupe The Cure qui avaient réservé leur précieux tickets d’or le 27 novembre 2015. Une année de passée depuis la première anticipation avec l’envie de chanter ainsi que danser avec Robert Smith et son cultissime remède.

Ce concert était également l’occasion pour certains de découvrir Paris-Bercy sous les traits de l’AccorHotels Arena. Une fois passée la multitude de contrôles de sécurité, c’est une salle flambant neuve qui attend les spectateurs. Au programme, des stands de pizzas, hamburgers, des bars à champagne et des boutiques de merchandising qui viennent s’ajouter à un décor immaculé. L’entrée dans les gradins se fait rapidement, les places sont numérotées et il est difficile d’échapper au siège attribué. Un état de fait qui ne durera pas : les fans de The Cure sont bien décidés à faire la fête ce soir, n’en déplaise à une organisation carrée.

C’est à 20 heures 45 que le combo entre sur scène et il est attendu de pied ferme. La foule se lève, toutes les tranches d’âge sont représentées. On retrouve aussi bien les vétérans, admirateurs des Cure depuis toujours que leurs enfants qui ont aussi attrapé le virus, pour ne pas dire le remède (ce jeu de mots est foireux et surfait Ndlr). Toujours est-il que le public se tasse par delà les derniers rangs pour pouvoir se mettre à danser d’entrée de jeu. Tous se lâchent, en costume cravate ou en tenue gothique, tandis qu’une anglaise surexcitée confie à ceux qui veulent bien l’écouter, voir les Cure pour la quatrième fois cette année. Fan depuis la première heure, elle fêtait déjà en live les 10 ans du groupe alors qu’elle était seulement âgée de 7 ans. Son avis est tranché « Ils font les meilleurs concerts du Monde ! ». Opinion de fan ou objectivité impartiale ? Tout dépend de ce que l’on attend d’un live de qualité.

 

« Si en loge, l’âge lui pèse, le forçant à utiliser une canne, c’est droit comme un I qu’il s’adresse à son public. »

La bande de Robert Smith n’a vocalement pas pris une ride. Il faut lui reconnaître une tenue scénique hallucinante et un public d’amoureux fous! The Cure transporte, le groupe qui a su marquer les générations a changé bien des vies, et paroles de fan ou pas, leurs mélodies sont toujours à la pointe de la perfection. Elles marquent une époque tout en parlant aussi bien à ceux arrivés plus tardivement. En ce qui concerne leur interprétation scénique, pas une fausse note ne vient noircir le tableau. D’ailleurs, le leader, qui a pris de l’âge, balance dans les airs son timbre si particulier, celui qui fait frissonner et qui envoûte et apaise. Si en loge, l’âge lui pèse, le forçant à utiliser une canne, c’est droit comme un I qu’il s’adresse à son public.

Seulement voilà (qu’il est difficile de mettre des mots négatifs pour parler des Cure),en live la formation choisit la simplicité scénique. Si tenir trois heures sur scène est un véritable exploit, le choix d’un set plus communicatif pour ne pas dire participatif pourrait être un plus. Certes, il n’y a pas besoin de jeux d’écrans développés ou de pyrotechnie pour créer un live de qualité mais quelques interactions avec le public, quelques blagues, ou une appréhension particulière de l’espace scénique peuvent se révéler être un atout majeur. Dans ce registre, le bassiste de la formation tient le beau rôle en choisissant de faire le tour de l’espace à de nombreuses reprises. Côté écrans, on gardera longtemps en tête le vert utilisé pour « A Forest », l’un des moments les plus forts du live. Il faut dire que Robert Smith and co s’amusent à ménager la foule en distillant au compte goûte leurs plus grands succès. Qu’importe répondent les plus grands fans qui pour autant réagissent aisément à chaque note. Les autres plus timides, se lâchent et dansent sans complexe sur les plus grands singles, préférant applaudir sur les titres moins mainstream. Du coup après une ouverture sur « All I Want », on retrouve des titres comme « Push », « In Between Days », « Picture of You », « High », « Love Song », « The Walk », « Trust » et « The End » qui conclut la première partie.

Trois rappels suivront pour le plus grand plaisir du public découvrant au grès de ces minutes qui passent à toute vitesse un répertoire qui parle au plus grand nombre. Et plus les titres sont reconnus, plus une fosse éclairée d’un sublime jeu de lumières multicolores, se réveille. Elle danse avant de pogoter et de laisser ses membres les plus téméraires slamer. Point trop n’en faut quand même puisqu’une sécurité très (trop) attentive n’aura de cesse de rappeler que, qu’importe le prix qu’on paye pour un concert, qu’importe son âge et son statut, dans une salle de spectacle on sera toujours vu comme une groupie de 15 ans, au mieux, ou une minette qui supplie son entrée en boite de nuit alors qu’elle est ivre et mineure.

Un traitement qui n’empêche personne de garder son âme rebelle de rockeur et de danser et chanter plus fort. L’entrée sur « Lullaby » lors du second rappel va d’ailleurs dans ce sens et on sourit volontiers à la vue du père de famille dansant bras dessus bras dessous avec sa fille de moins de 15 ans en chantant les paroles très fort. La musique unit, elle ne connaît pas les générations et cette même phrase colle parfaitement au monument qu’est The Cure. Encore quelques prouesses et merveilles alors que « Never Enough » résonne dans l’immense salle parisienne. Le troisième rappel est celui de l’apothéose, on enchaîne sans plus jamais s’asseoir sur « The Lovecats », « Hot Hot Hot !!! », « Friday I’m in Love » et le cultissime « Boys don’t cry » ». C’est sur « Why Can’t I be you ? » que le groupe tire sa révérence prenant néanmoins le temps de profiter d’un tonnerre d’applaudissement et de lâcher une fois de plus un franc « merci » en français dans le texte. Satisfaits, transcendés, ou pas , il sera difficile de ne pas sortir de la salle avec le sourire. Après tout, si je puis me permettre, bordel on vient de vivre trois heures de live avec The Cure !

 

Pour en découvrir plus, retrouvez nos vidéos en direct du concert de The Cure sur Twitter et retrouvez notre sélection de trois de leurs titres cultes décryptés!

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