Je ne sais pas vous, mais les tous les vendredis matins, j’ai un petit rituel que j’aime beaucoup : je vais faire un tour sur les sites de streaming et je regarde les nouveautés de la semaine. Une fois succombé à ce petit frisson d’excitation de voir une multitude d’artistes et de morceaux à ma disposition, j’écoute rapidement avant de me décider à lister ce qui va devenir ma playlist du jour. C’est comme ça qu’en novembre 2017, je suis tombé sur l’Ep sobrement intitulé Foé et que j’ai été conquise par la voix puissante et directe de ce jeune artiste que j’ai eu la chance de voir se produire ce 17 octobre 2018 au Café de la danse, salle parisienne que j’affectionne particulièrement, c’est vous dire si j’étais chaud-patate avant d’y aller.

Une première partie surprise nous annonce-t-on avant la soirée. Foé avait fait la première partie de Vianney il y a un an à Toulouse. Retournement de faveur pour sa première grande date parisienne. L’ébahissement fut grand quand le chanteur qu’on se présente plus est venu tout seul sur scène avec sa guitare chantonner ses plus grands tubes devant un public exalté : « Pas là », « Dumbo », « Veronica », « La même ». Ce qui ne fut pas surprenant fut la vitesse avec laquelle Vianney réchauffa la salle avec sa voix chaleureuse, sa proximité avec le public et son bonheur communicatif d’être là. Trente petites minutes plus tard, Vianney nous quitte en tirant de mystérieux rideaux au fond de la scène dévoilant ainsi notre prochaine destination.

Le décor minimaliste, un canapé, une fenêtre, une lampe dépeint la chambre de Foé où celui-ci a composé toutes les chansons de son album îls. Jouant sur les ombres chinoises, la silhouette élancée de Foé s’y dessine à son arrivée. Sourire et tenue décontractée pour le jeune toulousain. Aussitôt arrivé, Nicolas nous plonge immédiatement dans son univers à l’aide de quelques accords de piano.

Le concert commence par « Coma idyllique », véritable résumé de la patte de l’artiste : notes de piano entêtantes, rythmes électros et urbains, voix profonde si particulière et refrain galvanisant.

Foé enchaine avec Edgar, un hymne électrisant où Foé chauffe sa voix grave et profonde. Un incident technique sur Mummy ? L’artiste en profite pour nous remercier, nous présente son piano qu’il a spécialement rapporté de Toulouse. L’incident ne passe pas, Foé s’installe alors devant son clavier et nous livre avec une grande sensibilité une balade piano-voix sur laquelle son phrasé n’est pas sans rappeler celui de Brel.

L’intégralité de l’album sera ensuite déroulée : « Nuria » envoutante, « Fais-le » vindicative« qu’est-ce que t’as là »,belliqueuse , « Running » ensorcelante. Une chanson inédite fera même son entrée avec le groupe Andriamad.

Les mots nous touchent, nous frappent, évoquent le temps qui passe, la maladie, les déboires amoureux. Foé instaure de l’épique dans nos vies, de la mélancolie un brin fataliste, mais jamais malheureuse, peint le monde avec des yeux d’une maturité parfois folle comme sur le morceau « La machine », parfois neuve lorsqu’il entonne un air sur la pauvreté dans le métro parisien. Le tout sur un ton sans concession qui me rappelle parfois celui de Pierre Lapointe. (Je ne sais pas si le parallèle est bienheureux, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’y penser.)

Mélange détonant d’une prestation à la fois brute et encore marquée par la fraicheur des débuts. Dans ces chansons, Foé nous livre une vision du monde dure, émouvante, résignée, combattante tout en nous faisant danser sur de la pop de cette génération qui n’hésite pas à mélanger les styles, les influences et les genres pour proposer un style qui leur est propre.

Le concert se termine sur une reprise élégante du « Coup de soleil » de Richard Cocciante puis sur « Alors Lise », un des morceaux qui l’a fait connaitre. Sur scène, Foé a habité pleinement ses compositions, m’a donné des frissons lors de ses envolées vocales remplies de sincérité. Authentique, généreux et complexe. J’en redemande.

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