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Stan Brackage

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Depuis maintenant 20 ans, le Festival des Cinémas Différents et Expérimentaux de Paris organisé par le Collectif Jeune Cinéma met à l’honneur la forme et la recherche esthétique et technique à travers un cinéma subversif : le cinéma expérimental. L’occasion de revoir ses préjugés sur ce genre largement marginalisé.

20 ans de souvenirs en quelques rétrospectives

Vingt ans de festival, le moment parfait pour revenir sur des oeuvres majeures des auteurs qui ont façonné les premières heures du genre comme les collages de Stan Brackage lors des séances périphériques mais aussi l’occasion de soutenir la nouvelle génération sélectionnée en compétition.

Le Collectif Jeune Cinéma vous invite à des séances hors norme qui font chanter à nouveau le cliquetis d’un projecteur 16 mm.

Une édition placée sous le signe du déchet 

Déchets et rebuts sont le point central de la sélection des films projetés. Une manière de revenir sur l’histoire du genre, né d’essais artistiques par la transformation de la matière. Un thème qui offre un véritable parallèle avec un sujet de société à la place grandissante : le recyclage.

Traité de manière métaphorique ou au sens premier du terme, l’indésirable est dans toutes les oeuvres et pose une véritable question sur le lien entre esthétique et réception : le beau est-il nécessaire pour qu’une oeuvre plaise à son public ?

Brisons les préjugés

Les plus sceptiques d’entre nous seraient bien étonnés de découvrir un cinéma percutant ou les images valent mille mots. Un cinéma qui à l’étrange pouvoir d’être plus politique encore qu’aucun autre.

La séance périphérique « Focus #3, vache, cochons, mouches et papiers » en est sûrement le meilleur exemple. Elle s’ouvre avec « Stock Exchange Transplant » de Douglas Collins qui en 1969 déjà dénonçait le revers impitoyable de Wall Street en filmant le lieux jonché de papiers et de déchets une fois la torpeur évanouie. Puis le film « Resurrection » de Daniel Spoerri et Tony Morgan (1969) qui retrace à l’envers le parcours d’un steak, débutant dans nos toilettes, passant dans nos assiettes, puis à la boucherie, à l’abattoir et aux champs, un film qui à provoqué des rires gênés, qui fonctionne à merveille grace à la simplicité des scènes filmés et dont le sarcasme nous force à la comparaison avec notre propre mode de consommation.

Et la séance de se terminer sur une oeuvre majeure du documentaire expérimental : « L’Ile Aux Fleurs » de Jorge Furtado, critique de la société capitaliste (disponible sur YouTube pour les plus curieux d’entre vous).

Un gros coup de coeur

Le Festival se veut aussi le relais d’un cinéma expérimental contemporain ce qui nous à permis de découvrir un film coup de coeur : « Rouge » d’Alice Heit tourné en 2012 avec une caméra Super 8 qui retrace l’histoire d’une jeune femme qui tombe enceinte accidentellement et qui avorte. Un film dont les images viennent titiller la curiosité du spectateur mais dont le propos glace le sang.

Extrait de « Rouge » d’Alice Heit

La voix-off susurre l’expression d’une intimité la plus profonde : la peur, le trouble, dévoile les idées saugrenues qui peuvent nous parvenir quand nous sommes perdus face aux décisions à prendre.
La musique au piano, au métallophone, à la guitare et au Kalimba soutiennent une ambiance pesante. L’image joue avec le noir et blanc, puis les couleurs, travaille la matière : les liquides, les éléments naturels. L’image déforme les visages, déconstruit les corps, les dévoile sans crainte, sans pudeur.

Extrait de « Rouge » d’Alice Heit

Le film se veut sincère et agit comme une véritable percée dans l’intériorité de cette femme dont Alice Heit dépeint l’histoire avec bienveillance et attention.
« Rouge » ainsi que les autres films d’Alice Heit sont disponibles en intégralité sur le site de l’artiste : https://aliceheit.com/cineaste/films-en-ligne/.

Le festival qui se tiendra du mardi 9 octobre 2018 au 14 octobre 2018 débute avec une rétrospectives des oeuvres qui ont marqué les 20 premières éditions et propose de nombreux rendez-vous au Grand Action parmi lesquels des focus, 6 séances de projections des oeuvres en compétition, des projections de films de lycéens et des séances pensées pour le jeune public.
Pour obtenir le programme complet, on vous donne rendez-vous sur le site du Collectif Jeune Cinéma.