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Polo & Pan!

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Hot Chip, Fnac Live Paris 2023 – Crédit Photo : Louis Comar

Le coup d’envoi Festival Fnac Live Paris était donné  le 28 juin. Comme chaque année l’évènement entièrement gratuit profitait d’un cadre de rêve pour se déployer : celui de l’Hôtel de Ville de Paris. Au programme, une grande scène, des concerts et Nôtre-Dame de Paris en fond, comme cadre bienveillant.

A chaque édition, le décors fait rêver et déploie ses beautés pour faire la part belle à la scène musicale populaire comme les nouvelles pépites qui promettent de se faire têtes d’affiches dans le futur. A la différence pourtant des précédentes éditions, le Fnac Live cette année, n’aura pu se déployer que sur deux journée. La troisième s’est vue annulée en dernière minute sur fond de contexte sociale et d’émeutes ayant gagnéesParis (entre autre de nombreuses autres villes) pour protester contre le décès de Nahel et les violences policières.  Dans la nuit du second jour de nombreux brasiers se sont allumés,  représentation de la colère ressentie, certains même sur l’avenue de Rivoli, à quelques mètres seulement du festival. Alors au détour de tout ça : la mort insensée et inexcusable d’un jeune homme, les revendications, les violences policières, les commerces détruits et la souffrance de ceux qui ont tout perdu, on pourrait presque se demander à quoi bon parler de concerts ? Et là serait l’erreur fondamentale. On doit toujours, quoiqu’il arrive parler de culture. La culture et la musique sont autant de vecteurs d’union que de terreaux aux révoltes, elles interrogent, portent et instruisent. Un évènement gratuit comme le Fnac Live est une excellente manière de l’apporter à tous, de faire table rase des privilèges, de partager la fête et l’instant. Il y est question d’unir et rassembler. Il est donc temps de parler des artistes qui auront su marquer ces deux belles soirées, en ayant une pensée pour ceux qu’il n’aura pas été possible de voir. Et de prouver une fois de plus que la culture est l’une des réponses (certainement pas l’unique) pour guérir une société.

la musique pour réparer les coeurs

Il n’est de guerre sans coeurs brisés qu’il ne faudra un jour consoler. Folk et douceur seront accompagner les douleurs. Et c’est bien le programme qui nous est ici proposé.  En effet, l’évènement profite d’une double programmation, celle de la grande scène sur le parvis et la seconde intimiste dans le salon de l’Hôtel de Ville. Pas de surprise à ce niveau, le cadre y est, autant se le dire, exceptionnel. Peintures, dorures, longs couloirs, moulures aux plafonds, sculptures,  le décors est à couper le souffle. Là une partie de la programmation se joue en petit comité. Des chaises y ont été dressées. De quoi profiter de la musique en se concentrant pleinement. Warhaus est le premier à se prêter au jeu. De retour l’an dernier avec son album « Ha ha Heartbeak », le musicien signait l’une des oeuvres les plus marquantes de 2022. Normal lorsqu’on le connait. Seconde moitié de Balthazar, le musicien émérite sait composer. En l’occurence pour parler de rupture sur cet opus. Mais pas seulement pour pleurer une séparation subie. Ecrit d’un bloc à Palerme en trois semaine, l’opus coloré, avait aussi été écrit avec l’envie de reconquérir l’être aimé. Topo, c’est une véritable pépite aux sonorités 70’s qui en sort, intemporelle et emplie de séduction. Sur scène, Marteen Devoldere n’est pas venu seul. Il est accompagné de ses musiciens brillants. Oui brillant, parce que comme avec son groupe Balthazar, le jeu est d’une précision millimétrée. Si l’acoustique de l’espace, qui n’est pas une salle de concert est le seul reproche que l’on fait au cadre, le travail sur le son a été calibré. Le chanteur est l’incarnation de l’élégance scénique, point d’artifices, seule la musique vient à compter. Sa voix grave prend au tripes et se pose en maitresse. Les instruments se déploient et sont même un temps abandonnés en solo par Marteen qui préfère leur laisser la part belle. L’instant est carré, millimétré, soigné. La musique en est presque mathématique tant le soin est porté à la précision de son rendu. L’interprétation de « The good lie » issu de « We fucked a flame into being » est un temps fort de la soirée. Le nouvel opus est loin d’être oublié pour autant. Warhaus rit des coeur brisés mais sait aussi les sublimer et les soigner. Voilà ce dont nous avons besoin.

Tout comme du show de Beck. Quelle belle proposition que celle-ci. Là où Warhaus se joue des coeurs brisés, Beck lui, est immédiatement associé à son immense titre « Everybody’s gotta learn sometimes » issu de la bande originale du chef d’oeuvre « Eternal Sunshine of the spotless Mind » de Michel Gondry. Titre au combien évocateur pour traverser les temps actuels. L’apprentissage collectif serait le bienvenu. Le musicien ne manquera pas d’interpréter ce morceau issu de son immense répertoire. Le géant Beck sur scène se livre à nu, seul derrière sa guitare folk. Point d’artifices pour celui qui rencontrait le succès en 1994 avec le désormais culte « Loser ».  L’instant est à la communion, l’introspection et les notes unissent une assistance hypnotisée par la présence de ce très grand monsieur de la musique.

Danser pour unir les corps et libérer les esprits

Pas besoin que la musique soit douce pour qu’elle rassemble. Elle peut aussi libérer les corps en plus des coeurs. En terme de programmation dansante, le Fnac Live a de quoi flamboyer. Et en jouant sur la diversité. Qu’il est beau au cour des sets qui s’enchainent de voir les festivaliers vissés sur les épaules de leurs amis, les regards joyeux, les corps qui bougent et se rapprochent, les pas de danses calculés et ceux faits pour amuser.

Avec son leader vêtu de rose, Hot Chip et sa synthpop britannique sait servir la fête. En tournée dans le cadre de la sortie de son dernier opus « Freakout/Release » paru en 2022, le combo balance franchement. Le tire « Flute » issu d’ « In our heads » sait toujours mettre le public d’accord même s’il prend une saveur bien particulière en live. Il est l’amorce d’un concert franchement bien écrit et accrocheur. Tout passe par le jeu des instruments qui donne au parvis un visage de grande fête populaire. Il faut dire qu’Hot Chip joue sur la simplicité et préfère enchaîner les titres que de trop en faire côté scénographie.

Hot Chip, Fnac Live Paris 2023 – Crédit Photo : Louis Comar

C’est Polo & Pan qui clôture la folle nuit du mercredi. Habitué au festivals, le combo distille son électro populaire et ses titres connus qui font osciller les corps. Loin de se contenter d’un simple DJ set, le groupe vient accompagner de sa chanteuse qui donne au live une dimension supplémentaire. « Ani Kuni » souffle son brin de légèreté sur l’instant et sa comptine quasi enfantine. C’est d’ailleurs ce qui caractérise le mieux l’âme d’une formation qui joue avec des codes colorés et sent bon l’été dans tout ce qu’il a de plus candide. Sans pour autant être simplistes, les titres ont un naturel qui fait mouche et entraînent dans le chemin cartoonesque qu’ils évoquent. En milieu de set « Canopée » s’inscrit comme un temps fort sur lequel le public chante bien volontiers. On est loin de Paris, loin des problèmes, quelque part où le bonheur est simple, à portée de main.

Polo & Pan, Fnac Live Paris 2023 – Crédit Photo : Louis Comar

Le jeudi, là aussi en clôture, le super trio Boombass X Etienne de Crécy X DJ Falcon sera la dernière fois qu’il sera possible de danser face à Notre Dame de Paris. L’instant est d’autant plus magique qu’il se vit sans avoir conscience qu’il marque une fin. Le son y est plus intense et porté par de grosses basses que celui de Polo & Pan. Etienne de Crécy est un caméléon de l’électro qui sait se prêter à tous les jeux, ce qu’il prouve encore ce soir. Vitalic disait lors de notre rencontre un an plus tôt dans le même cadre que faire la fête est politique. Se donner le droit de faire la fête plus précisément. La fête n’a pas un visage mais une multitude. Elle regorge d’instants vécus individuellement mais qui s’inscrivent dans un tout collectif. Elle est une réponse à tout ce qui vise à séparer et pointer du doigt.

Du rock, des rocs

Le jeudi, Benjamin Biolay est l’une des têtes d’affiche de la soirée. Le musicien profite d’une énorme notoriété qui fait les lettres de noblesse d’une chanson française intemporelle. Avec son timbre rauque, le chanteur profite d’une aura à la Dutronc. C’est d’autant plus vrai que le chanteur ne quitte pas ses lunettes de soleil vissées sur son nez. Côté set list, le musicien offre 10 de ses plus gros succès au public du Fnac Live. « Parc Fermé », « Rends l’amour! » et bien sûr en conclusion « Comment est ta peine ? ». Bonne question, en reflet de ce qui se passe hors les murs. Certaines peines se muent en colère qui vient tout dévaster sur son passage. pour ce qui est de sa prestation, le chanteur divise. Certain.es conquis.es chantent en choeur, d’autres lui reprocheront un set trop statique dans lequel il est difficile d’entrer.

Johnny Jane offre une parenthèse de légèreté au milieu d’un programme dense. Ses mélodies sont colorées et ont pour elles une douceur entre mélancolie de mélodies écrites à une période plus lumineuse de l’histoire et modernité plus électro. Une touche à la Lomepal, dans son flow, séduit forcément un public très sensible aux compositions de celui qui est aujourd’hui une super star. A l’opposé pourtant du chanteur, toute gravité est exclue des mélodies composées par le chanteur. Pas de ses paroles en revanche. Il fait partie des nouveaux noms poussés par l’évènement.

Pour mettre tout le monde d’accord vient l’heure des très attendus Franz Ferdinand. Les écossais de Glagow les années passant n’ont rien perdu de leurs capacités. Au contraire, la voix de son chanteur emblématique, Alex Kapranos, est toujours une aussi grosse claque sonore. Elle est aussi précise que grave, juste et semble avoir donné le ton d’un mouvement post punk qui ne prendra de l’heure que des années plus tard dans le même terreau britannique. Habitués de la scène, les compères emplissent pleinement leur espace scénique et sautent dans tous les sens. Les très gros tubes s’enchainent volontiers « The Dark of the Matinée », « No You Girls » ou le culte « Take me Out » qui font mouche comme à chaque performance de la formation. L’interprétation de ce dernier n’empêche en rien de poursuivre la soirée sur deux autres titres pour mieux finir sur « This Fire ».  « On va vous mettre le feu ce soir ! » promet Kapranos. On pourrait voir une certaine ironie cosmique à cette phrase. Le rock est pourtant un cri de révolte, l’étendard d’une jeunesse passée et vecteur de progrès et d’avancements.

C’est le coeur serré qu’il sera impossible de raconter une troisième journée qui n’aura jamais lieu, comme un rendez-vous qu’on attendait en comptant les jours. De ceux que l’on est impatients de chérir parce qu’il est bon de retrouver les visages qui comptent dans des instants portés par des mélodies. Parce qu’il est bon de découvrir dans des foules des visages inconnus souriant, se laissant aller à apprécier la musique et à communier. Peut-être aussi parce que les rendez-vous manqués ont été trop nombreux ces dernières années. La véritable légèreté, les temps apaisés n’existent certainement pas, ils sont des instants orphelins au milieu du reste. Ces instants sont d’une importance centrale, ils ouvrent les dialogues avec bienveillance, portent des messages forts sans les forcer. Il faudra maintenant apprendre à s’interroger sur ce qui se passe hors de cette enceinte privilégiée, cette bulle d’oxygène.


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Elektric-Park_2021
Photo : Louis Comar

L’été 2021 aura été marqué par deux phénomène que tout à chacun voudrait rares : le soleil et les festivals auront été aux abonnés quasi absents. C’est peut-être pour ça qu’une belle bande d’optimistes a décidé de tout miser sur une rentrée qui aurait à elle seule toutes les saveurs de l’été. Parmi ces idéalistes, le célèbre Joachim Garraud qui a choisi le premier weekend de septembre pour offrir aux férus de musiques électroniques, non pas un mais deux jours de festivités sous le soleil du festival Elektric Park. Cette configuration est une première pour le festival qui relève son pari haut la main et rassemble une foule immense emprunte d’une jeunesse en quête de liberté et de convivialité.

Just do the Dance

Au programme donc beats, DJ set, pyrotechnie et beaucoup de couleurs.

Elektric-Park_2021
Photo : Louis Comar

Une fois n’est pas coutume, il faudra se lever tôt pour se rendre à l’Elektric Park. A défaut de faire la fête toute la nuit, c’est un moment gorgé de soleil qui sera proposé aujourd’hui avec une fin de partie relativement tôt. Il faut alors penser à maximiser sa présence sur place. D’ailleurs pas besoin d’attendre d’atteindre le fameux évènement pour que les très nombreux festivaliers  – près de 30 000 personnes avaient  répondus présents à l’invitation – se mettent dans l’ambiance.  Les transports en commun acheminant à l’Ile des Impressionnistes respirent d’ores et déjà la bonne humeur en ce début de journée lumineuse. Quelques uns engloutissent leurs munitions à coup de bières et de sandwichs avalés à la volée. D’autres rient franchement dans leurs tenues aux couleurs sucrées.

La file d’attente sera dense et compacte les deux jours. La fête a manqué à tout le Monde durant ces trop nombreux mois d’enfermement. Alors , le temps d’un weekend, il faudra mettre tous ces souvenirs et toutes ces mauvaises pensées loin là-bas et les noyer sous une montagne de musiques amplifiées et de danses effrénées. Dès l’entrée sur le site, une chose est certaine, il ne sera pas difficile de faire abstraction du reste du Monde. L’Ile des Impressionnistes se constitue en un îlot de bonne humeur, d’amusement et de sourires.

Shots, déguisements et soleil

Outre les shorts, crop tops, robes à fleurs, tee-shits pastels et autres torses dénudées, de nombreux festivaliers ont répondus présents aux consignes données : venir déguisés. On croise un avatar par ci, des aliens par là, un requin ailleurs … Sur la grande scène la foule compacte ondule et se déhanche, inspirées, elle se déchaîne même. Les jets de poudres colorées y sont nombreux tout comme les lâchés de confettis offerts par le festival. Le décors instagramable regorge d’une bonne humeur éméchée que de simples clichés filtrés ne sauraient pourtant reconstituer. Plus loin, trois autres scènes font l’éloge de DJ confidentiels venus du Monde entier. Un manège à sensations fortes a été installé, les food trucks sont légion et quelques stands de vêtements s’ajoutent au décors.

Un premier jour musclé

Le samedi est le terrain de liberté de la précision et du pointu. Exit, les sets grands publics, ceux là auront leur place le dimanche. En ce premier jour, les beats tamponnent fermement sans jamais décroître. D’un bout à l’autre de l’évènement, la musique est forte, elle n’appelle pas simplement avec délicatesse à se mouvoir. Non, elle ordonne avec une certaine force aux mouvements frénétiques. Polo & Pan pourtant coutumiers de moment chill qui riment avec électro soft et après-midi dans l’herbe envoient cette fois des gros sons, ne lésinent pas sur les basses et

Elektric-Park_2021
Photo : Louis Comar

profitent comme tout à chacun des nombreux effets mis à disposition des DJ. Busy P, accompagné de Molécule, fait honneur à se réputation et s’amuse au court d’un set pointu, travaillé et offre une véritable leçon de maîtrise de la scène sous un lancé de flammes. Molécule qui offrait d’ailleurs au Chorus des Hauts de Seine un show à 360 degrés propose une expérience ici tout aussi immersive à coup de beats balancés et de rythmiques puissantes. Purple Disco Machine dénote d’un ton en offrant à l’assistance un moment un brin plus grand public, des mélodies connues sur lesquelles il est bon chanter à tue-tête et l’excellent « Hypnotized » que l’on doit à Sophie and the Giants. Le masqué Vladimir Cauchemar électrise la nuit face à une foule déchaînée et inaltérable. Plus sombre que ses compères, il balance sans discontinuer des mélodies puissantes, frénétiques et s’adresse aux experts. Le tout tabasse fort et ce n’est pas le passage de maître de cérémonie, Joachim Garraud, qui contrarie la tournure de cet énorme évènement qui pourrait fort s’apparenter à un concours de beats tant la machinerie aux rouages serrés ne fait que s’accentuer avec le temps. Pour peu, il serait facile de s’imaginer en bord de mer au cours d’une longue et belle fête aux effluves de burgers, rosé, Jagermasteir, bières et autres poulets croustillants. Les pelouses sont envahies, certains

Elektric-Park_2021
Photo : Louis Comar

s’y comptent dans mots d’amour yeux dans les yeux, langues dans les bouches, d’autres y enterrent sous des tas des feuilles leurs amis endormis trop tôt. Un stand de paillettes permet de retrouver parmi la foule des visages scintillants. Hasard du calendrier, les villes aussi scintillent puisqu’un feu d’artifice organisé par une commune limitrophe vient compléter le tableau et embellir le set de Bloody Beetroots qui joue cette fois-ci en DJ set et n’offrira qu’un nombre limité de ses compositions. En revanche, l’intarissable musicien semble monté sur ressorts s’autorisant de nombreux sauts dans les airs. Le tout est ponctué par un speaker qui chauffe les foules et des lancements entre les plateau au compte à rebours dignes d’un nouvel an.

Un dimanche pour chanter

Si le samedi était le territoire de l’électro rythmé et puissant, le dimanche s’ouvre sur des festivités un brin plus mainstream. C’est d’ailleurs Salut C’est Cool qui lance le top départ de cette journée qu’aucune goutte de pluie ne saurait voler. Toujours aussi déjantés, prêts à improviser et à chanter des paroles perchées, ceux qui sont aujourd’hui en duo se donnent corps et âme. « Techno toujours pareil » fonctionne toujours aussi bien alors que sous le soleil qui tape, tape, tape, toute la foule chante en choeur en sautant joyeusement. Un ballon gonflable est l’occasion de créer de nouvelles paroles et des messages forts sont scandés : après tout il est vrai qu’on peut tout mettre dans un smoothie. La boisson healthy n’est pourtant pas au coeur des préoccupation de ce moment aussi drôle qu’hors sol. Aujourd’hui, le festival fermera ses portes à 21 heures et il ne s’agirait pas d’en perdre une seule minute. Alors on fait la fête vite mais on la fête bien. On célèbre tout, le droit d’être dehors, les amours d’été, les amitiés retrouvés, les rires ingurgités, les relations qui se créent, les feuilles encore vertes, comme celles qui tombent, les ententes fusionnelles et les connexions communes, la musique, la fin du Monde comme si on y avait enfin échappé et la vie, loin des murs qui enferment.  Les shots se suivent sur la plateforme VIP et dans la fosse compacte qui se dessine en circle pits. Ofenbach séduit l’assistance en mixant des tubes populaires. En un espace temps convivial, les DJ permettent à toute l’assistance de chanter sans avoir le temps de reprendre son souffle. Ce même souffle qui manque au cours de fous rires partagés.

De Kungs à Bob Sinclar

C’est au tour de Kungs de prendre les platines. La star est l’une des plus attendues et s’offre un set carré et pointu loin du simple bal populaire. L’Elektric Park Festival connait les couleurs qui se marient à la foule. C’est ainsi que des confettis rouges, bleus, jaunes, violets sont lancés dans les airs. Alors que les festivaliers plongent dans le bruit distillé par des enceintes puissantes, l’évènement prolonge l’été à coup d’enceintes poussées à leur apogée. Et portés par le soleil, ils dansent pour voir Klingande et son set inoubliable entre vibration et maîtrise. Les coups de soleil sont aussi nombreux que les coups de tempos alors que Joachim Garraud joue son deuxième set du festival. C’est pourtant à l’immense Bob Sinclar de conclure la soirée. Il ne manque pas de distiller ses tubes planétaires de « World, Hold On (children of the sky) » à « Rock this party (Everybody dance now) ». Pas le temps de se reposer sur un transat, il faut encore profiter, retenir les effluves, retenir le moment qui ne peut que finir trop tôt. C’est à 21 heures qu’il faudra quitter cette 11ème édition avec de très nombreux souvenirs en tête et quelques reels pour mieux se les rappeler. La température extérieure n’a pas tellement diminuée pas plus que celle des corps échauffés. Et alors que les oreilles bourdonnent, qu’il est bon de se rappeler qu’on n’est pas seuls et que la musique en plus d’attiser les mouvements unie à l’unisson.


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Le printemps de Bourges n’est pas un festival comme les autres. Avec Caro (notre nouvelle photographe ) on découvre cette ville et surtout ce grand rassemblement autour de la musique. Et quel événement incroyable! C’est toute la cité berrichonne qui est en fête. En effet, en dehors du festival officiel, il y a des orchestres qui circulent dans les rues, des concerts dans les bars, la FNAC affiche une liste de showcases impressionnante et des événements pros sont organisés en off aux 4 coins de la préfecture du Cher.

C’est par un de ces rassemblement que l’on commence : le Rock in Loft. Et c’est dans une charmante petite église que s’enchaînent les Head on télévision, I ME MINE, Comme John, La Bronze, Nans Vincent, Où est Charlène? et Red Money. Mais nous y reviendrons dans une autre chronique.

Après cette parenthèse dans le festival, nous rejoignons le lieux des festivités. Première impression: waw mais put**n c’est immense ! « oui c’est Bourges » me dit Julia, déjà habituée depuis plusieurs années.

Alors pour se mettre en jambe direction le « W ». Je ne sais pas ce qui m’a le plus ébloui : la taille de cette tente (aussi grande qu’un Zenith de Paris) ou la jolie Hollysiz,toute de blanc vêtue avec une combinaison pleine de sequins (bon des paillettes pour le reste du monde). Entourée de musiciens talentueux, la chanteuse accapare toute l’attention. Elle bouge, elle danse, elle se trémousse et surtout elle chante merveilleusement bien. Et le public le lui rend bien et s’accumule beaucoup autour de cette grande scène.

 

Mais l’envie de découvrir d’autres artistes nous prend. Nouvelle scène nouvelle ambiance.

Après la pop de la demie sœur de Vincent Cassel, nous allons découvrir le reggae d’Hollie Cook. Fille du batteur des Sex Pistols et d’une choriste de Culture Club, la musique est un véritable héritage familiale. Son reggae très doux est loin des rythme binaire de son kepun de père.

En parlant de punk on a va se glisser dans le 22 Ouest pour les anglais de Queen Zee. Un véritable retour à la fin des années 70 début 80, plus qu’influencé par le glam rock des New York Dolls. Le chanteur, affublé d’un corset de cuir façon SM très saillant, s’essaye au français et conclue son set sur un morceau qui parle de drague. Car d’après lui en Angleterre les mecs ont du mal à draguer et à trouver un-une petit(e) copain(ine). Un set bien brut de décoffrage qui enchante le gentil petit rockeur en moi.

Dans la même lignée on passe au 22 East pour les Dream Wife. Le trio très girl power revient au source de du rock féminin des Riot Girls. Un moment qui nous rappelle les Pink Kink.

Mais très vite on doit abandonner notre power combo pour rejoindre le Palais d’Auron.

Aucun de nous ne veut louper Mat Bastard, qui réalisera la performance de la soirée.

Pour ceux qui l’ont déjà vu, vous savez ce qu’un concert avec Mat Bastard veut dire. Un fou furieux qui court et jump partout sur scène, qui finit torse nu, trempé car il a donné tout ce qu’il a. Mais surtout on se souvient des ses interactions permanentes avec les spectateurs. Il appelle la foule pour les faire chanter, hurler, changer de côté dans la fosse, sauter un même temps. Le public devient partie entière du spectacle. Il demande à se qu’on relâche le dauphin, un joyeux ballon gonflé à l’hélium de la forme de ce même cétacé. Le public le suit volontiers à chacune de ses propositions. Les majeurs sont dressés en l’air pour la fin d’un refrain. Des signes poétiques qui sont adressés au FN. Le groupe finit intégralement, batterie incluse, dans la foule pour scander avec la foule son traditionnel « la jeunesse emmerde le Front Nationale ».

 

Un grand moment qui restera gravé dans les mémoires de beaucoup .

Il est tant de fuir le palais pour rejoindre le « W ». On arrive à temps pour entendre le tube des Polo & Pan!, Canopée. On redemande encore de cette electro-pop qui rappelle un peu « La femme » mais avec des sons qui sentent plus l’Amérique du sud. Un trio qui laisse la place à Shaka Ponk. Pas le droit de déborder pour installer la prochaine scène au décor et au matériel toujours plus grand.

Après plus de 30 minutes d’attente, le W plein à craquer d’une jeunesse très éméchées se déchaîne instantanément aux premiers sons de guitares. Peu être un peu trop. Très vite les secouristes évacuent des jeunes et des moins jeunes, surement pas habitués à l’agitation des concerts de Shaka Ponk.

 

De leur côté Sam et Frah font le show. Un spectacle nouveau, plus tribal, plus sombre mais qui reste à l’image de ce que l’on connait de Shaka Ponk. Un jeu avec les écran, une scénographie millimétrée, Frah qui se jette dans la foule, et Goz, le primate numérique du groupe sont toujours de la partie. Rien de très neuf mais un spectacle toujours aussi impressionnant à voir et surtout à découvrir.

Il est 1:05. Il faut partir pour circuler entre le W et palais d’Aubron qui ressemble un peu un chemin de croix. On circule entre la foule, les stands divers et variés, les controles pour atteindre la salle.

On arrive pile à 1:15, tout juste pour le début de nos chouchous de Thérapie Taxi. Un concert un peu tard pour ce genre de musique, mais c’est pas grave. La salle déborde de 20tenaires qui connaissent par coeur les morceaux. Les parisiens aiment leur ville, mais encore plus le quartier de Pigalle. Ce qu’ils nous rappellent avec leur morceau éponyme. La chanteuse est à l’image du groupe et de leur tracks. Habillée avec une veste de course des 90’s, sexy, provoque et captive le public (surtout le masculin, mais pas que)

Le chanteur ne manque pas de finir torse nu, d’aller dans la foule, de partager avec des bouteilles de rhum et reste tout de même le maître de cérémonie.

Ils finissent sur les très attendus Hit Sale et Salope que les festivaliers chanteront a tue tête tout le long de leur trajet vers Feder ou vers la sortie.

Il est 2:15, il faut rentrer. Demain on attaque nouvelle journée, mais surtout il faut écrire cette chronique.

Heureusement notre gentille logeuse (merci Chrystelle 🙂 ) nous réveille avec croissants et pains au chocolat et nous prépare une blanquette. Et un joyeux compagnon, Ninja,  m’aide à me concentrer après cette courte nuit.

 

Photo : Carolyn.C

 

 

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