Tag

pitchfork

Browsing

Nous avons rarement vu la salle du Trabendo aussi habitée que le soir du samedi 11 novembre 2023 pour le concert de Timber Timbre. Il faut dire que le groupe canadien mené par Taylor Kirk est beaucoup apprécié pour l’entretien depuis ses débuts d’une musique merveilleusement élégante. Ce concert parisien, à l’occasion de la sortie de leur nouvel album « Lovage », était là pour nous le rappeler une fois de plus. Et qu’est-ce c’était beau.

Taylor Kirk (Timber Timbre) – Photo : Théophile Le Maitre

Leur dernier album sorti il y a deux mois n’a pas fait beaucoup parler de lui. Comme passé quelque peu inaperçu. Cela faisait six ans depuis le précédent, Sincerely Future Pollution, qui marquait une étape importante dans la carrière du groupe. Production, composition, visuel… Tout y était en phase, et sublime. Ce Lovage aujourd’hui, en comparaison, n’est sans doute pas de la même étoffe. Il y a de bonnes choses, comme les deux premiers morceaux, de très bonnes choses, la chanson « Stops » par exemple, mais l’impression globale reste mitigée. L’album ne nous transporte qu’à moitié, et est un peu frustrant pour les adeptes du groupe, affamés depuis tant d’années. Pour autant, dans leur genre, qu’Arctic Monkeys essaie de squatter depuis quelque temps, ils restent de biens meilleurs talents que ces derniers. Taylor Kirk sait toujours composer. Et il ne se la joue pas, lui.

 

Une ouverture sublime

Donc à l’annonce de leur concert au Trabendo, une salle que nous aimons tant pour son côté intimiste et convivial, il était évident que nous irons. En live, le groupe est réputé pour être excellent. La formation de cette tournée est minimale : Kirk à la basse/guitare est accompagné de deux musiciens, Mike Dubue aux synthés, et Adam Bradley Schreiber à la batterie.

Quand le concert commence, dans une ambiance lumineuse très sombre à la dominante rouge qui ne changera pas, dû au fait que Kirk n’aime pas se montrer au-delà de sa voix exceptionnelle, la magie opère directement. C’est un morceau instrumental du dernier album qui ouvre le set. En studio, celui-ci a tendance à nous ennuyer. Et pourtant là, il n’en est rien. On sent tout de suite l’élégance mélangée à la tension, la précision mélangée à l’atmosphère onirique. La basse de Kirk sonne claire. Le piano, quant à lui, grésille exprès. La batterie ondule avec classe. Il y a comme une élancée retenue, dans un mouvement imparablement fluide qui finit par trainer sans que cela dérange. Cette ouverture n’annonce que du bon pour la suite. Et la suite sera bonne. Excellente. Formidable.

 

Ce que mec est sympa, il nous fait des doigts !

Timber timbre version trio est parfaitement adapté à la scène du trabendo. Dans le public, on sent tout le monde transporté, conquis, émerveillé même. D’abord par cette voix, tant élégante, mais aussi par les interprétations en général, toujours précises et justes. Le groupe enchaine des chansons issus de toute leur discographie. Il y a bien sûr du nouvel album (« Ask the Community », « Mystery Street », « Sugar Land »…) , mais bien sûr aussi des précédents, cultes pour la plupart des personnes présentes.

Le tout forme un sublime ensemble où l’on ne parvient même plus à distinguer les nouvelles compositions des anciennes. Le chant de Kirk navigue avec classe partout là où il veut, au milieu de quelques doigts d’honneur qu’il balance à on ne sait trop qui (aux photographes car il n’aime pas se montrer ? Aux téléphones portables braqués sur lui-même s’il y en a peu ? A tout le public parce qu’il nous emmerde ?). Paradoxalement, il semble être heureux d’être là, assez souriant même derrière son voile d’obscurité.

Taylor Kirk (Timber Timbre) – Photo : Théophile Le Maitre

 

RÊVES CHAUDS…

Le sommet du concert résidera dans l’interprétation d’ « Hot Dreams », morceau onirique comme l’indique son titre issu de l’album du même nom sorti en 2014. On tient là tout le cœur de la musique de Timber Timbre : forte dans ses invitations, intense dans son interprétation, classe dans son flegme.  Pour son morceau, le groupe était accompagné par le saxophoniste de Foundling, le duo ayant assuré la première partie.

Foundling – Photo : Théophile Le Maitre

Le public, sous le charme, parviendra à obtenir non pas un mais deux rappels ! Foule en délire à la fin du premier, déjà long de quatre chansons, ce qui est rare.

Sur le second, complètement improvisé, Kirk reviendra seul et réfléchira quelques secondes sur scène à quel morceau jouer. Son choix sera issu de leur album éponyme (2009) : « We’ll find out ». Nous le découvrirons. Oui un jour, promis, nous le découvrirons, si la musique de Timber Timbre est réellement humaine ou bien si, comme nous le pensons, elle nous vient directement du ciel.


bar italia pitchfork 2023

Pitchfork Festival 2023 : Bar Italia, twist and shout au Café de la Danse

Quel festival rime mieux avec mise en avant d’une scène indé pointue que le Pitchfork…

Loverman @ Pénélope Bonneau Rouis

Loverman : « Je suis en train de crier pour des années » (interview)

Lors du MaMA Music & Convention, nous avons eu l’occasion de discuter avec Loverman. Doué d’une…

PJ Harvey - Tournée 2023

PJ Harvey à l’Olympia : Apparition divine sur le Mont Olympia (report)

En plein MaMA festival sur le boulevard Rochechouart, certains se sont octroyés un moment hors…

Bien plus qu’un festival classique, le Pitchfork Festival qui nous vient de Chicago, est une véritable expérience.  Installé à la Grande Halle de la Villette de Paris trois jours durant, l’évènement promet de mettre en avant des artistes encore confidentiels et à découvrir aux côtés de grands noms pointus mais pas que.

pitchfork music festival 2018

Le temps est encore doux sur la capitale lorsque le festival ouvre ses portes. Côté public, la jeunesse fait loi. Vingtenaires et trentenaires se croisent, tous habillés à la pointe de la mode. Une mode qui allie les 90’s aux accessoires décalés britanniques.  D’ailleurs, il n’est pas rare de croiser parmi la foule des anglo-saxons venus partager ce moment aux côtés des parisiens. A l’extérieur, food trucks et tables de pique-niques se partagent l’espace. On trouve des galettes comme des burgers, des bobuns et de la cuisine libanaise. L’intérieur, lui propose une grande fête à ses participants. Deux scènes reparties dans chaque espace du lieu permettent d’alterner les performances sans pauses. A l’étage les ambiances se succèdent. Un premier espace offre un moment shopping aux participants. Un saut sur les stands de vêtements donne envie de se lancer dans une folie d’achats frénétique. Les petits créateurs mettent à dispositions des pièces travaillées à prix abordables. Bijoux et autre maroquineries se partagent le lieu. Mais d’autres produits innovants sont aussi de la partie. On peut s’y faire tatouer un flash, se faire couper la frange ou acheter un clip. Un clip tu dis? Il s’agit de la marque Clap, stand qui retient particulièrement notre attention. Des jolis clips de toutes formes ( nœuds, triangles, hexagones, homards et autre pierres) ont été crées pour être habiller vos sacs, chaussures, bonnets et même décolletés. Un must have fashion et originale qui comme beaucoup d’objets sont ici proposés à tarifs réduits. Changement d’ambiance alors qu’un bar à vin propose de la gastronomie italienne. Il vous en faut plus? Pas de soucis! L’espace Greenroom, situé à l’autre bout de l’espace accueil des espaces photos, karaokés et même de nombreux jeux concours permettant de repartir toutes les cinq minutes avec un vinyle.

Même le marshandising du festival, d’habitude très simple est particulièrement fourni, les tee-shirts et tot bags sont savamment travaillés et il est possible de se procurer les albums des artistes programmés.

Le shopping c’est super mais il est temps de passer aux concerts

pitchfork 2018 scène


Les bras pleins de nos achats, il est temps d’aller danser et de faire des découvertes.  Yellow Days se place dans le top des curiosités du jour alors que l’artiste distille un joli mélange de soul et de blues. Spleen et surf music se côtoient alors harmonieusement et rappellent un certain Mac Demarco programmé plus tard ce même jour.

Un hamburger aux fallafels avalé et hop nous voilà de retour pour écouter le live atypique de John Maus. Seul sur scène, l’artiste n’a pas un seul musicien à ses côté, le chanteur cherche à fédérer la foule. Les performances solos sont une chose courante, nombreux sont les musiciens à jouer d’une pédale de loop ou d’une guitare pour pousser la voix et se tester sans l’aide des copains. Cette fois pourtant l’expérience est poussée à un stade rarement vu. Puisque le chanteur ne dispose d’aucun instruments sur scène pour s’aider. Il ne gère pas non plus un ordinateur qui diffuserait ses mélodies. Non, John Maus est seul sur scène avec pour seul arme son micro et un background instrumental diffusé sur les enceintes. Une particularité qui lui permet de se déchainer et de danser. Le résultat surprend dans sa configuration scénique mais l’énergie est réellement de mise. Côté mélodies, le musiciens offre une new wave sombre à la Depeche Mode portée par une voix puissante qui finit par rassembler une troupe d’aficionados.

Changement d’ambiance et de scène alors que le grand Etienne Daho prend la relève entouré de musiciens qu’il présente volontiers. La foule très réceptive danse dès les premières notes de l’icône pop rock française. D’abord vêtu de masques noires sur les yeux, la troupe s’appuie ensuite sur ses jeux de lumières changeant pour créer une cohésion visuelle. Les titres s’enchaînent à toute vitesse alors que la voix de ce grand monsieur transperce l’assistance. La candeur de ses titres livre un aspect festif là où les paroles donnent du contenu à la performance. Pas besoin de connaître l’intégralité du répertoire pour prendre part à ce voyage sonore ponctué de nombreux remerciements.  » Le mal que l’on nous fait », grand classique donne la note finale à cette prestation.

De l’autre côté de la salle entrent alors en scène The Voidz avec à leur tête l’idole Julian Casablancas. Il faut le temps de rentrer dans ce concentré de rock bourrin, le temps de prendre part à l’univers du chanteur excentrique, véritable bête de scène qu’est l’ancien membre de The Strokes. Pourtant passé la surprise, il devient impossible de détacher son attention de la scène. Les musiciens, parfaits, gèrent le show comme des grands du rock. Le chanteur, lui, n’a aucune limite.  Il charrie le festival qui l’accueille comme raconte que Laureen Hill disait que « Quelques hommes sont des connards. » avant d’ajouter:  » Elle a tord, se sont TOUS des connards ». Les morceaux bruts, travaillés, promettent d’être l’avenir du rock. Lorsque ce dernier reprendra la pas sur le hip hop qui aujourd’hui domine et que lassé d’être si lisse et électro, il redeviendra le grand défouloir qu’il fut jadis. Ils prennent parfois l’oreille pour ne plus la lâcher ou appellent aux pogos. La salle les vit, certaines grimpant sur les épaules de leurs compagnons pour mieux en profiter. « J’embrasse la première fille qui monte sur scène » promet un Casablancas qui pense arrêter son set un brun trop tôt. « J’ai encore le temps pour un morceau apparemment alors je le joue ou vous préférez partir? » demande-t-il avant de lancer son ultime titre du soir.

La folie Pitchfork n’est pas finie ce soir puisque c’est enfin au tour du très attendu Mac Demarco de se lancer. La pop rock s’invite à la partie alors que le bavard  musicien doit  » faire le show ce soir » selon ses propres dires. On danse volontiers sur les notes douces et sucrées de la star. Un homme épuisé s’appuie sur l’épaule de son conjoint et danse lentement, puisque même si Halloween a été fêté la veille, il n’est pas question de rentrer si tôt. La magie est surtout de mise pour un jeune fan de l’artiste. Le petit garçon âgé de 11 ans est ainsi invité à vivre le dernier morceau  de cette soirée, « Still Together » sur les épaule de l’artiste. Un rêve devenu réalité qui ne manque pas de toucher tous les festivaliers qui ont encore rendez-vous deux jours durant avec cet évènement novateur.

mama festival 2018

MaMA Festival 2018: déambullations en musique (Retour sur 3 jours de découvertes que vous devez écouter!)

[list1][/list1] Du 17 au 19 octobre 2018, le MaMa festival investissait les salles du quartier…

Pépite: Voyage, voyage à la Cigale de Paris

Nous sommes le 9 octobre 2018, du moins c’est ce qu’indique le calendrier. Pourtant lorsque…

nouvelle scène française artistes français

Nouvelle scène française: 6 artistes à écouter d’urgence

C’est la rentrée! En voilà une phrase bien déprimante qui ne fait pas plaisir à…