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MaMA festival

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Le Mama Music & Convention 2023 était de retour en 2023 du 11 au 13 octobre  ! Des moments de musique, de découvertes, de coups de cœur et une folle course à travers Pigalle pour en voir un maximum. Entre rock, chanson, Hip Hop, électros et surtout beaucoup de nouveaux noms à ré-écouter en boucle, le festival a encore une fois fait la part belle à la nouveauté. Une image vaut mieux que mille mots, parait-il. Du cop on a décidé de vous faire (re)vivre ce festival intense et passionnant en photographies. Focus, à travers notre portfolio, sur les temps forts qui nous ont marqués. Une galerie signée Louis Comar.

 


tramhaus mama festival 2023

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MaMA 2022
La Cigale – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Du 12 au 14 octobre 2022, le quartier de Pigalle vit et vibre au sons de la musique indépendante. Les professionnels s’y sont donnés rendez-vous, le public y est venu en masse, chacun vient y célébrer sa vision de la musique. De mises en avant hip hop au rock, d’une part belle faite aux femmes en passant par du rock dernier crie ou de la chanson, la ballade sera dense pour qu’on y danse.

Here comes the Sun

Le metal est mort, vive le metal. Courant toujours adoré par des fans qui ne demande qu’à agrandir son public, le voilà qui fait son grand retour sur les scènes du MaMA Festival. Vous le pensiez masculin ? Eh bien vous aviez tord. Comme le rap avant lui qui s’ouvre aux femmes, le metal voit en la personne de Sun l’occasion de se refaire une réputation. Les clichés y persistent pour mieux qu’on leur torde le cou. Topo, la blonde  joue sur un ventilateur sous ses cheveux pour mieux les faire voler dans les airs. Un jogging avec une jupe en tulle par dessus vient combler le tableau alors qu’elle est accompagnée par deux musiciens. Les riffs sont acérés et vifs, en anglais dans le texte alors qu’elle pousse clairement sa voix. Inspirée par la scène US, la musiciennes remercie en anglais et français, confie ne plus savoir quelle langue utiliser et fait sonner fort sa guitare. A voir pour ce qu’il dit d’un retour entre traditions et non prise au sérieux de ses dernières.

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Sun – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Chaleur chez Kalika

A 21 heures 45, en ce premier jour c’est à la Cigale qu’il faut se rendre pour découvrir la sensation Kalika. Un coup d’œil dans le public permet de très vite se rendre compte que celle qui doit sont nom à Sara-la-Kali, vénérée par la communauté des Gitans de Sainte-Marie-de-la-Mer, a déjà une belle fan-base. Parmi eux Théo Lavabo, illustre chanteur de l’immense morceau « Chipolata » ( oui , c’est très drôle effectivement) se trouve dans l’assistance. Voilà qui donne le ton. En soit Kalika qui assume un féminisme affirmé balance fort dès les premières notes. Les mélodies sont r’n’b et urbaines, les paroles barrées. La chanteuse demande s’il y a des chaudasses dans la salle. D’ailleurs elle fait reprendre le mot en boucle à l’audience qui y va franchement. On peut y voir un décalage et de l’humour ou une vraie envie d’affirmer une sexualité féminine en forme de pussy power comme elle le revendique en une de Longueur d’Ondes. Le tout ne laissera pas indifférent. D’une vraie appréciation à un manque de compréhension d’un sujet qui parlera on le sait à une jeunesse qui s’appropriera cette force scénique, les avis seront variés. Quoiqu’il en soit, nul doute que ses titres seront chantés en boucle dans les cours de récré.

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Kalika – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Rock psychotique

On leur consacre un article entier pour autant, impossible de parler du premier jour du MaMA 2022 sans évoquer à nouveau les très attendus Psychotic Monks. Le groupe de rock psychédélique progressif livrait face à une Machine du Moulin Rouge hypnotisée un set sur le fil du rasoir où les instruments mélangés prenaient clairement possession de l’instant. Cette dernière habitait aussi le chanteur de la formation, à fleur de peau, blindé d’une sensibilité exacerbée. De quoi s’offrir un tour dans le public cathartique en fin de set. De la noirceur à la Rowland S Howard aux essais presque chimiques des chimériques Black Midi, le moment fut dense, lourd et solide. Un concert qui restera en mémoire.

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The Psychotik Monks – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Urban Feminisme

Grande gagnantes des Inouis du Printemps de Bourges, Eesah Yasuke n’a laissé personne indifférent.e en cette deuxième journée du MaMA Festival. Alors que la veille, les rappeuses en liberté donnaient une touche de féminité au courant urbain usuellement masculinisé, la musicienne aux textes précis et engagés a poursuivi le mouvement. Testant pour la première fois une configuration scénique incluant un danseur à ses côté, elle a sans nul doute créé une véritable osmose au Backstage by the Mill. Son flow maîtrisé, chanté, mélancolique et inspiré a su se frayer un chemin parmi les cœurs et les oreilles. A tel point que dans l’assistance il était aisé d’entendre qu’elle « est la musicienne qui méritait le plus de gagner les Inouis ». Malgré ses morceaux viscéraux et douloureusement justes, Eesah Yasuke a su fédérer à coup de communication bien sentie avec l’assistance. « Qui est plus chaud ? la droite ou la gauche ? » a-t-elle lancé en demandant aux deux côtés de crier l’un après l’autre. « C’est chaud, la droite est plus forte que la gauche. » Une petite phrase bien sentie qui prête au franc sourire au milieu d’un moment intense et essentiel.

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Eesah Yasuke – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

DE LA Chanson A GRANDES GORGEES

Digne représentant d’une nouvelle version de la chanson française, c’est vêtu de noir que s’est présenté St Graal sur la scène du Backstage By The Mill. Le musicien qui officie dans la même veine qu’Odezenne ou encore Hervé pousse de la voix au gré de riffs entraînants et entêtant. Avec une énergie folle, le musicien joue dans les pas d’Orelsan lui empruntant parfois son timbre sur les couplets pour mieux voler en éclat sur ses refrain. La performance dansante a su conquérir la salle entière. Toute ? Oui puisque le chanteur n’oublie pas de remercier comme il se doit son équipe technique. Et les plus récalcitrants au fond de la salle ? Eh bien, le musicien bordelais part à leur conquête les enjoignant comme la fosse à s’asseoir avec lui pour mieux sauter dans les airs. Un show festif a réveillé les « Pulsions » les plus joviales comme son bien nommé EP.

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St Graal – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Danser seul avec vous

Les couches-tard ont été largement récompensés en cette nuit du jeudi soir. En effet, il fallait tenir jusqu’à 1 heures 30 pour retrouver sur scène la grand messe en forme de club que seul Bagarre sait proposé. Les 5 musiciens givrés ont en profité pour inviter à les rejoindre sur scène une Drag queen pour une performance à l’image d’un groupe engagé et inclusif. Un joyeux bordel lancé par le titre « Ecoutez-moi ». Une fois l’écoute attentive, voilà la bande lancée dans une fête barrée, portée par l’un de ses chanteur en pyjama et au bras cassé. Les tubes s’enchainent de « Béton armé » à « Diamant » qui parle de masturbation féminine. L’occasion de mettre une bonne claque sur « Claque le » à l’intolérance et de refaire du club un espace de liberté. « AU REVOIR A VOUS » arrive en bout de parcours qui voit également toute l’assistance monter sur scène. Un sprint en fin de marathon pour promettre un lendemain difficile mais une tête pleine de beaux souvenirs.

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Bagarre – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Aucun groupe ne ressemble à Astereotypie au MaMA

S’il y avait un album à ne pas manquer cette année c’était bien l’incroyable « Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drome ». Cet opus hallucinant met en vedettes cinq artistes neuroatypiques et les musiciens qui les accompagnent. Au programme un son d’une modernité sans faute, des textes à fleur de peau parfois douloureux, parfois amusants construits comme une promenade dans le quotidien de ses interprètes. Il va donc de soit que leur performance à la Cigale en cette dernière journée de festival était celle à voir de l’édition. Et comme toujours l’émotion est au rendez-vous. Nombreux.ses seront celles.eux qui sortiront de la salle les larmes aux yeux. Avec leurs titres qui frôlent le post-punk on fait du « vélo à Saint-Malo, du kayak à Saint-Briac » pour mieux plus tard écouter une confidence sur la prise de médicaments et leurs effets sur les consciences. Nos hôtes se racontent chacun leur tour, s’écoutent entre eux d’une oreille aussi attentive que celle de la salle. Comme toujours Claire s’attire l’amour de l’assistance lorsqu’elle chante le titre éponyme de l’album. Personne ne ressemble à Brad Pitt dans la salle non plus mais on y est tout de même beaux sous ses lumières tamisées.  La Cigale devient un cocon où la bienveillance est maîtresse et où les coeurs vibrent. Lorsque Yohann conclut le set, il descend dans la fosse pour s’offrir un bain de foule. Un petit groupe le soulève alors dans les airs, lui offre un slam tout en douceur, une ovation personnelle. Les salutations suivent et les remerciements face à une Cigale au visage humide et au sourire sincère.

Mou-vement- Stache

C’est avec son titre « Coeur Meringue » que Stache tourne actuellement sur les plateformes de streaming. Côté tournée, le chanteur officie en solo ce dernier jour de festival à la Boule Noire. Le musicien pose une ambiance bienveillante sur son set et joue sur de nombreuses interactions pour conquérir la Boule Noire offrant par exemple un titre pour que l’on puisse rappeler notre ex. De quoi amuser régulièrement et mieux s’approprier l’instant. Côté mélodies, le chanteur se dévoile sur un terrain populaire entre phrasé et chanté. Le registre varie et touche des airs latinos à la Kendji Girac, de l’urbain accessible comme chez Keen V, de la chanson française qui entre en tête comme le fait Vianney. Le tout pourrait facilement se retrouver sur les ondes des grandes radios, d’autant que le set profite du sourire de son interprète qui mise sur son esthétique solaire. Un tour au Club Med l’été en somme.

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Stache – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Saint Makoto

Chaque année, le MaMA Festival est l’occasion d’une découverte ultime qui émerveillera l’évènement et sera celle  dont on parlera longtemps. Cette année les inclassables Makoto San raflent la mise et gagnent le titre de l’OVNI qu’il fallait découvrir. Avec des tenues à la « Squid Game » et des masques sur les visages, le groupe distille une atmosphère asiatique en mélangeant les influences du continent. En créant un électro savamment travaillé, en lui injectant des percussions au bambou, des lanternes en papier en décors, le combo brouille les pistes. Le renouveau de la musique passe aujourd’hui par des expérimentations et des mélanges entre musiques traditionnelles « world » (un mot bien trop fourre-tout, on convient) avec celles de la scène actuelle européenne. Une réussite ici, moderne, surprenante mais surtout très prenante. La salle est hypnotisée par ce jeu millimétré, cette véritable proposition. De quoi finir cette édition en beauté et tomber en grâce.

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Makoto San – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Le Bilan

Cette nouvelle édition du MaMA Festival s’achève dans un tourbillon d’effervescence. Malgré la pluie, l’évènement a rassemblé public et professionnelle derrière une scène indépendante forte, des conférences, rencontres et laisse des souvenirs magique en tête. Quelques chiffres pour conclure. Le MaMA 2022 c’était :

• 6823 professionnel·le·s présent·e·s sur l’édition 2022 avec 51 nationalités représentées
• 2512 structures présentes
• 432 intervenant·e·s
 461 accréditations médias délivrées
• 497 personnes pour mener à bien ce marathon
• Un budget global de 1,5 million d’euros
• 5428 pass publics délivrés
• 153 artistes/groupes programmé·e·s sur les 9 scènes du festival, représentant 451 artistes et musicien.nes.

Vivement l’année prochaine !


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Lancement des festivités dans le quartier de Pigalle pour une toute nouvelle édition du MaMA…

 

 

 

 

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The Psychotik Monks – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

Lancement des festivités dans le quartier de Pigalle pour une toute nouvelle édition du MaMA Festival, le plaisir épuisant de la rentrée musicale. En ce mercredi 12 octobre, il fait bon dans les rues de la capitale. Les trottoirs et terrasses sont donc investis par les professionnels de la musique qui s’y croisent et y débriefent les concerts à faire et voir sur les trois journées denses à venir.

Parmi les bons tuyaux, celui des Pyschotic Monks, le soir même est dans toutes les bouches. « Tu vas voir les Monks ? » « Évidemment, comme tout le monde. » L’appel est unanime, c’est le concert de la soirée, comme d’autres l’ont été les années passées de De Pretto à Süeur en passant pas Thérèse ou encore Structures. C’est d’ailleurs dans la même salle que ces derniers que se produisent les Monks (comme il est de bon ton de les surnommer affectueusement) : soit à la Machine du Moulin Rouge. Il est 22 heures 45, le public et les pros ont été chauffés à bloc, les esprits embrumés par quelques vapeurs alcoolisées tournent un peu. Il est temps de prendre une dose de rock.

Trip psychotique

En attendant la sortie de « Pink Colour Surgery », le nouvel album du groupe prévu pour le mois de février prochain, le combo a de quoi balancer fort. Sa configuration scénique est à l’opposé de ce que l’on a l’habitude de voir. La batterie est à côté du chanteur, au même niveau que que la guitare, les machines et synthé. Le groupe est uni, ensemble, rien n’appartient à l’ombre sauf certainement le son. Parce que c’est bien sur une sensibilité à fleur de peau et une vraie incarnation du rock progressiste qui continue invariablement d’augmenter et de tester qu’existe la formation. Ce sont d’ailleurs les limites d’un courant que le groupe au son post punk glacé et glaçant aime à repousser. Avec eux, la continuité n’est pas de mise, la torpeur animale si. La bestialité est là, servie à grosse cuillères dans un jus lourd, costaud, solide. Un peu comme il est aisé de le dire de Black Midi. Comme eux d’ailleurs, ils ajoutent des instruments, comme de la trompette sur certains de leurs titres. Ces derniers s’étirent à l’infini, encore et encore, parfois brouillons, parfois bruyants souvent bouillants. Le chanteur déchainé, débardeur très moulant sur le corps, se noie dans ses morceaux. Il les crachent, joue sur la répétition des mots, tord les syllabes et les douleurs, s’agenouille, met en transe et entre dans le même état. Malgré la similitude de renouveau du rock français, la cours qui peut sembler être identique, on est loin du set de Structures l’an dernier qui avait mis le public en émoi. Celui-ci était plus vif et bestial, d’un rock qui fait bondir et sauter. Et d’ailleurs Pierre Seguin, chanteur de Structures, observe ce soir d’un œil bienveillant le concert de ses potes en compagnie des membres de Lulu Van Trapp qui prenaient également possession de la même scène un an plus tôt.

Nuit glacée et riff acérés

Le rock des Pyschotic Monks n’est pas là pour mettre à l’aise. Au contraire. Il hypnotise et parfois endort l’esprit. Il fait appel aux sentiments sur le fil du rasoir. Les cris se multiplient à mesure que les guitares se font aigües. Il faut arrêter de le nier Fontaine D.C a clairement une vibe The Smiths, ses envolées tristes évoquant clairement la bande de Morrissey. Chez les Monks, il y a un peu de la profondeur de Fontaines, il y a aussi parfois l’envie de puiser dans le puits de noirceur du génie qu’est Nick Cave mais aussi quelque part l’urgence douloureuse d’un Rowland S Howard. Cette profonde transe, elle se conclut dans la fosse pour le chanteur pour mieux être partagée. Il va y crier ses mots, face à un cercle qui se créé autour de lui, les instruments résonnent, se délient les uns des autres pour mieux former un tout. Il est 23 heures 45, le set devait finir à 23 heures 30, la magie n’a fait que se prolonger. Avant de quitter la scène, les remerciements permettent de retomber et de reprendre une forme de normalité calme. Les Pyschotic Monks donnent rendez-vous à la Maroquinerie de Paris l’an prochain, le MaMA lui continue demain.

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The Psychotik Monks – MaMA 2022 – Crédit photo : Louis Comar

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Le MaMA festival est l’occasion d’arpenter 3 jours durant le quartier de Pigalle à Paris pour découvrir le meilleur de la scène indépendante et émergente. Cette année, crise sanitaire oblige, nous a permis de nous concentrer sur la scène hexagonale et de découvrir la scène musicale de demain. Concerts, showcases, évènement en off ont donc bercé notre vie à une rythme effréné au grès de courses sur le bitume et dans les salles du quartier. Découvrez notre sélection d’ artistes  qui ont conquis nos coeurs sur cette édition 2021.

Laake

: Bande originale

A la croisée de la musique électronique,(néo) classique et cinématographique, l’univers de Laake est grandiose et son oeuvre intemporelle. Le musicien mélange les notes de ses touches d’ivoire, des instruments classiques et des beats électronique de façon minérale . Le compositeur autodidacte , actif sur la scène auprès des plus grands (Vitalic, Max Cooper ou Laurent Garnier) depuis 2015, a sorti après 2 EPs son premier album le 27 mars 2020. « O » (pour Orchestrai) est parfaitement équilibré. La présence de deux violons, un violoncelle, un alto, un trombone basse, deux ténors et une trompette intensifie les compositions de Raphaël Beau, et offre une symphonie romantique à couper le souffle. Sur scène l’artiste, entouré de ses 8 musiciens, dévoile un spectacle profond, parfaitement orchestré. Les performances des ce virtuose hybride devraient, on l’espère, apparaitre régulièrement dans des oeuvres du 7èmes art tant celles-ci se vivent comme une expérience à part entière. Claque auditive aux montées soutenues, sophistication de ses compositions, mélange des genres pour mieux brouiller les pistes, sont autant d’atouts qui enrichissent l’univers luxueux de celui qui navigue en eaux troubles et sublime tout ce qu’il touche.

Dirtsa

: princesse urbaine rétro 90

Lauréate 2021 du Prix Ricard France Live Music, Dirtsa devient la première artiste Hip-Hop à remporter ce prix. Son style est un mélange de  Hip Hop Lo-fi, de soul/r&b, et d’afrotrap, et combinant le metissage de sa culture franco-camerounaise et  autant influencé par la scène années 1990 et actuelle. Ses deux premiers singles « Straight out of France » et « Underdog » sortis respectivement en janvier et mai 2020 sont deux hymnes engagés où elle évoque avec mélancolie  la lutte de la cause noire et de l’anti-racisme. Dirtsa est  une artiste engagée qui joue avec les codes de toute la scène urbaine des 30 dernières années. Avec des accents à la Mary J. Blige, le talent des Fugees, elle saura mettre toutes les générations d’accord et créer de la modernité en puisant dans l’ancien.

Franky Gogo

: batteur.euse et battant.e

Franky Gogo est un·e artiste déroutant.e. Avec ses sonorités techno-punk, Franky Gogo brouille les pistes et les identités musicales pour récréer des mélodies denses et puissantes. Fort de ce contraste, sa musique est aussi douce qu’elle sait se faire brutale.  La noirceur qui s’en dégage devient dansante, la douleur galvanisée y est belle et brute comme un diamant. Après avoir accompagné à la batterie des artistes comme Bertrand Belin, Theo Hakola ou Discodeine, cet.te musicien.ne donne la parole au corps et à l’âme et remet en question les notions de genre figé. Le clip de Fast and Too Much, qui prépare la sortie le 27 novembre de son EP homonyme colle des sueurs froides et profite d’une esthétique aussi léchée que déroutante. Véritable chef d’oeuvre musical, il se sublime par une image aussi sombre et puissante que ses sonorités. Son concert durant le MaMA qui a fait salle comble annonce sans aucun doute le succès de cette nouvelle égérie de la scène queer.

Vikken

: sublimer les douleurs

Il aborde la lassitude et le questionnement d’une génération, la routine du quotidien, l’identité, l’avenir et l’espoir et dans l’incroyable « Pour une amie » les questions déboussolantes et intrusives auxquelles doivent faire face de nombreuses personnes trans au quotidien. Ses compositions électro sont d’une efficacité redoutable. La répétition de ses thèmes musicaux mêlée à des sonorités dark mettent en valeur le discours du DJ. Cela crée un climat oppressif qui reflète parfaitement les difficultés de tous les jours que Vikken a choisi de mettre en avant. Scéniquement le garçon interprète ses morceaux de manières « sombre et sobre » et livre au public un moment de frénésie entêtante, libératrice d’un quotidien oppressif.

Lucie Antunes

:  force et percussions

Lucie Antunes, percussionniste et titulaire de plusieurs prix de conservatoires et d’un diplôme du Conservatoire National Supérieur a battu le fer (et surtout les percussions) aux côté de Moodoïd, Aquaserge, Yuksek ou encore Susheela Raman avant de se consacrer à sa propre musique.  En solo, l’incroyable musicienne livre un set qui rompt avec les habitudes et  revisite la notion même de dancefloor. Ses nombreuses percussions créent un retour aux sources avec naturel, galvanisant l’humain et la cohésion. Sur scène, Lucie Antunes joue avec une batterie, une marimba ,un vibraphone, et des percus, et est accompagnée de Jean-Sylvain Le Gouic au moog, prophet, percussions et modulaires ainsi que de  Franck Berthoux complice de toujours qui traite le son en temps réel. L’ensemble est servi accompagné de modules luminaires qui marque le rythme et offrent un ballet  lumineux aussi aérien et captivant. C’est d’ailleurs le terme qui cristallise la nature même de performances physiques, millimétrées et redoutablement impressionnante. Lucie Antunes est une forme de la nature qui sait jouer des éléments et de ses instruments pour tout faire résonner en même temps. La puissance est maîtresse de ses performances. Aussi belles à regarder qu’à écouter elles balayent de la main l’idée que les rythmiques ne puissent être que des accompagnements pour mieux les centrer au coeur d’une esthétique inégalable.

Terrier

: sort de son trou

Terrier défini sa musique comme du hip-hop/pop/punk hooliganesque. Tout un programme donc qui ne laisse personne indifférent. A tel point que l’artiste chouchou se retrouve sélectionné par le prix Chorus ou encore le Fair. Le vendéen raconte qu’a son arrivé à Paris, plus particulièrement à Montreuil, il avait installé son studio dans un parking sous-terrain et qu’il ne voyait pas la lumière du jour, qu’il ne savait pas quelle heure il était, quel temps il faisait…c’était son « terrier ». C’est cette installation francilienne qui l’inspirera. Durant sa prime jeunesse Terrier faisait des BO de films ou  de pubs « imaginaires ». Maintenant il s’inspire de son environnement, s’ouvre musicalement et exprime « l’importance des choses que l’on perd ». Cet OVNI musical offre la richesse de toutes les musiques modernes et finalement, plutôt que de le rendre inaccessible, rassemble un public varié. Un traversée punk qui devrait l’emmené sur le chemin de la réussite.

Thérèse

: pop coup de poing !

Thérèse, Claudia, Maniseng, Lin Fu Xian, Pao Pao de son nom complet et s’est faite remarquer dans le duo très rock La Vague où elle apportait son énergie dantesque. Naviguant aujourd’hui en solo, l’incroyable musicienne porte haut et fort les couleurs de ses engagements notamment en matière de lutte contre le racisme anti-asiatique et le féminisme. Et ce message se traduit par la construction de morceaux  qui frappent forts comme  le récent « Chinoise ? ».  Elle y revient sur le tous les clichés issus de la culture de l’asian-bashing pour les renversés dans des compositions aux influences aussi variées que construites. Une structure pop, dans la veine de la grande prêtresse du registre devant laquelle elle n’a pas à rougir,  M.I.A, alliée à des sons orientaux – la véritable modernité musicale se situe là-, mêlant français, anglais et chinois, sont les ingrédients de la musique de Thérèse. Véritable valeur montante de la scène française, elle a fait salle comble au MaMA laissant dehors beaucoup de monde frustrée de ne pas l’apercevoir. Il faut dire que la musicienne est sur tous les tableaux, parle avec aisance, multiplie sa fougue créatrice de la mode à la musique, convainc, bouleverse et s’ose même sur des terrains plus osés en parlant notamment de sexualité dans « Skin Hunger » à la production millimétrée.  Elle est arrivé avec la Vague, mais il faut s’attendre à ce qu’elle se transforme en une déferlante qui occupera au même niveau que Pomme ou Suzane l’espace  de la scène francophone féminine engagée.

LULU VAN TRAPP

: cabaret sensuel

Lulu Van Trapp mama festival 2021
Photo : Louis Comar

Nouvelle coqueluche de la scène française, Lulu Van Trapp sonne déjà dans les esprits avertis comme la révélation de l’année 2021. Il faut dire que le sulfureux groupe sait jouer de ses charmes. Un premier EP en poche (« I’m not her to save the world »)  et voilà que le quatuor est déjà au centre de toutes les attentions : sélectionné par Rock en Seine pour son édition réduite de 2021, puis le MaMA, rien n’arrête la troupe. Il faut reconnaître que les compères ont le sens des mélodies : s’osant à créer un univers proche des très sensuels Rita Mitsouko pour mieux brouiller les pistes et créer en anglais une pop inter-générationnelle bien sentie. Lulu Van Trapp est de ces groupes qui séduisent sans tabous et qui sortent le grand jeu à chaque nouveau rendez-vous. Difficile de ne pas en devenir rapidement fous. Quel meilleur lieu donc que la Machine du Moulin Rouge et toute l’histoire qu’évoque ce nom pour présenter sur le festival le combo qui réconcilie chanson et rock ? En passant par tous les registres sans jamais se trahir, la formation se dévoile avec cohérence couche après couche. Le Monde entier ne peut qu’attendre d’en voir encore et toujours plus.

Structures

: Manchester division

S’il y a bien un groupe de rock brut qui a fait parler de lui cette année et au MaMA  festival c’est Structures. Le post-punk depuis quelques années occupe le devant de la scène anglaise et Structures l’a rejoint avec sa French touch. Nos 4 sympathiques amiénois envoient un son brutal, salvateur et libérateur qu’il est difficile de ne pas comparer avec la scène de Manchester des années 80. Mais ce quatuor peut surprendre et mettre un pied de nez à ceux qui les pensaient coincés dans l’univers new/cold wave. C’est par exemple le cas avec le morceau comme « Sorry I know it’s late, but” qui crée un retour plus pop digne de  la grandes périodes Brit-pop des années 90. Leur EP sorti en 2018 est parfaitement rodé, et après cette période d’arrêt du Monde on peut s’attendre à la sortie prochaine d’un album qui devrait placer Structures  en tête de liste des artistes à connaître de la scène indie française.

Coco Bans

: heartbreaker

coco bans mama festival 2018 boule noireRemarqué lors de l’édition 2018 du MaMA festival, Coco Bans a sorti un premier EP en 2019 « Fantasy & Parables ». Un premier opus rêveur servit à coup de  pop folk  solaire. En 2021, elle opère un renouveau sensationnel et revient en force grâce à son EP « aka Major Heartbreak ». L’artiste américaine, Allyson Ezell de son véritable nom, s’y livre au court de 6 titres  intimistes. L’Auteure, compositrice et interprète marche sans vergogne dans la cour de grands noms de la scène internationale comme Florence and The Machine où encore Lana Del Rey. Avec sa voix aérienne et ses riffs mélancoliques, la tornade blonde sublime tout ce qu’elle touche. L’excellent « What did you say » et sa pop sombre est l’occasion de mettre en valeur sa puissance vocale et sa créativité mélancolique. De son côté « Being brave is stupid » ( en duo avec Von Pourquery) convoque l’esprit de Gainsbourg pour lui faire rencontrer une pop sensuelle actuelle à la douceur irrésistible. Coco Bans s’apprécie autant dans ses arrangements soignés que dans ses épopées scéniques survoltées. incontournable.

 

Avec un peu t’aide de Julia Escudero

Structures mama festival 2021

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