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la Boule Noire

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Le 14 Février dernier, Loverman nous charmait avec ses chansons d’amour à la Boule Noire. Sa guitare en guise d’arc et de flèches, l’Amoureux a sorti le grand jeu. En près d’une heure et demie de concert, Loverman a allié théâtralité, folk et humour avec une facilité déconcertante. Il est toujours beau de voir un artiste prendre de l’ampleur et en cette Saint-Valentin, la Boule Noire affichait complet. L’amour transcende, la voix de Loverman nous transperce. Retour en images sur ce moment de grâce.

Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis
Loverman à La Boule Noire @Pénélope Bonneau Rouis

Loverman @ Pénélope Bonneau Rouis

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Le 2 octobre 2021, les rues de Paris sont inondées. La pluie bat son plein et ne semble pas vouloir s’arrêter, lavant tout sur son passage, entraînant avec elle la réalisation glaciale que l’été indien ne nous sauvera pas cette année. Il faut alors à la place, embrasser les possibilités qu’offrent une rentrée synonyme de retour à la vie.

Dust_Lovers-La_Boule_Noire-2021
Photo : Louis Comar

Retour est certainement le mot le plus important dans cette phrase. Parce qu’il évoque l’après Covid et son envie de faire comme avant ? Peut-être. Mais aussi et surtout parce que ces années s’inscrivent dans une tendance générale de retour. L’envie conséquente de faire du neuf avec de l’ancien, de faire revivre un certain passé et de lui apporter son lot de nouveautés. Ce qui se vaut en friperie ou pour l’improbable et pourtant, c’est bien arrivé, retour de Von Dutch, se vaut également en musique. Certaines tendances reviennent, remises au goût du jour, transformées et parfois même sublimées. Si ces années permettent au rap de vivre son nouvel âge d’or, le rock, lui est moins en reste qu’on ne veut bien nous le faire croire. Le post punk déjà annonçait un vent de renouveau sur le milieu. Mais le courant stoner, lui aussi, reprend ses lettres de noblesse face à un public d’irréductibles aficionados. La preuve en est d’ailleurs donné  en cette soirée de concert qui porte en son affiche le trio féminin Grandma’s Ashes.

Grandma’s ashes : un retour sur scène très attendu

C’est face à une salle comble et chauffée à bloc que le power trio féminin fait son entrée en scène pour présenter enfin, et après avoir dû essuyer de nombreux reports, son premier EP « The Fates ». Il suffisait d’ailleurs de l’écouter cette galette, pour comprendre à quel point le live démangeait nos trois grâces. Enfin prêtes à en découdre les copines survoltées balancent avec énergie leurs guitares saturées. D’emblée, ce sont les voix qui frappent lorsque les musiciennes entrent en scène. Servies à l’unisson, la justesse qui s’en dégage porte également les titres et leur donnent au delà d’une intention post-punk une véritable force mélodique et progressiste. L’harmonie et la cohésion d’équipe ressortent d’ailleurs  tel un appel à la sororité dans cette performance franchement rock.

Un public de fans

Le look empruntant au gothique de nos maîtresses de cérémonie a par ailleurs déteint sur l’assemblée. Collier en forme de lame de rasoir, amples tee-shirts de groupes de rock underground et même du cuir habillent un public où les vingtenaires sont majoritaires. Difficile pourtant, lorsque l’on a fréquenté les salles de concerts des années 2000 et l’apogée du rock alternatif de ne pas sentir une pointe de nostalgie en voyant des doigts se lever régulièrement dans l’assemblée pour créer de petites cornes de Satan propre à un certain esprit rock. Cet esprit pourtant, libre et revendicateur, est aussi celui d’une affirmation de soi au sein d’un groupe qui se reconnait et permet de gagner en confiance en soi tout en perdant en timidité. Ce qui est vrai dans le public l’est aussi sur scène, puisque Eva, Myriam et Edith profitent de l’élan d’un public captivé pour mieux masquer le traque des premières fois sur scène. C’est pourtant cette fraîcheur qui donne encore plus de beauté à cette performance qui semble crier, « On donne tout ». Pour se donner plus de force, le groupe, qui se revendique des Monty Python, n’hésite pas à communiquer régulièrement avec l’assistance, enchaînant les blagues et les explications. Le retour en salle les habite et les titres s’enchaînent frénétiquement. Les pogos sont le partie alors que la Boule Noire semble avoir pris d’assaut uniquement ses premiers rangs.  Queen of the Stone Age résonne autant que Led Zeppelin au coeur d’instruments qui virent parfois vers des sonorités plus gothiques. Dans leur noirceur du moins qui ne manque jamais d’être contrebalancées par une esthétique plus mélodiques comme avaient pu le faire les Donnas près de 15 ans plus tôt.

Un dernier saut avant de partir

La jeunesse du groupe fait sa force, parfois aussi, son talon d’Achille puisqu’il parait évident que, comme beaucoup, frustré par le Covid, il a encore eu peu d’occasions de se roder sur les planches. Là où il restera du travail, Grandma’s Ashes compense  par une sincérité touchante et une force herculéenne qui les pousse au delà de leurs capacités. Sans jamais se laisser tomber dans l’émotion facile, elles profitent du moment pour remercier leur grand entourage. « Radish Cure » est l’occasion de tisser un long fil invisible entre les convives, maintenant possédé par les notes.

Se lâcher est mot d’ordre alors les copines préviennent qu’elles comptent stage diver pour la toute première fois. L’appréhension se sent encore une fois, écrasée par le besoin de tout vivre dans l’instant et de rendre au rock une certaine fougue. Voilà donc que nos deux front women, qui ont pris soin de demander à plusieurs reprises à l’assistance de bien les retenir, viennent jouer de leurs instruments portées par la foule. Ces derniers prennent par ailleurs une place de maître dans les compositions lives de la formation qui s’offre de nombreux moments d’instru sans chant, sorte de solo en trio où notes et aigus font loi.

Le concert se conclut dans une ambiance survolté et aussi chaude qu’une journée de canicule qui aura su inspirer son nom au groupe. Point question d’en rester là alors qu’elles convient l’assistance à un after bien mérité dans un bar tout proche. Le rock féminin sent lui aussi la bière et ne connait pas de limites. Qu’on se le tienne pour dit.


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« Tu vas au MaMA Festival, tu vas écouter de la musique de bobo » lâchait un ami alors qu’il était question de faire un saut au célèbre festival parisien pour l’équipe de Pop&Shot. Qu’est-ce que la musique de bobo? Je ne sais pas vraiment mais si le MaMA en est, alors la musique de bobo c’est la découverte et un éclectisme sans limites. Le festival qui prend d’assaut toutes les salles de Pigalle 3 jours durant est l’événement de l’année pour qui est friand de multiplier les coups de coeur.

 


Outre 40 concerts programmés par jour et ce, issus de toutes les formes et de tous les genres, le MaMA festival offre également aux professionnels de la musique de nombreuses conférences et rencontres. De quoi vivre donc des journées hyper remplies.

 

Le 18 octobre pour son jour 1, c’est une programmation spectaculaire qui attend les très nombreux festivaliers. Difficile même de faire un choix sans sacrifier de trop nombreuses pépites. Pourtant, ce choix il faut le faire et courir d’une salle à l’autre oblige à faire des concessions. Dehors, il fait incroyablement doux pour la saison. Les terrasses des bars alentours sont donc prises d’assaut par de nombreux détenteurs de pass pros pendus au cou mais aussi de mélomanes avertis. L’énergie est là et Montmartre, à deux pas, longtemps connu pour abriter tout le gratin artistique de la capitale retrouve ses lettres de noblesses. Nous voilà plongés dans l’univers de cet événement au court duquel la quête de découverte fait loi.
Les premières heures de la soirée sont occupées par des rencontres au Trianon et à l’Elysée Montmatre. On y discute musique autour d’un verre, d’un thé bio ou d’une huître ( oui une huître). Vient enfin l’heure tant attendu des concerts. A vos marques….

 

Trois coups de coeurs en cette première journée du MaMA festival:

 

« Il faut voir Eddy De Pretto en live, il est extraordinaire. » C’est ce qui se dit absolument partout. Le lauréat des Inouïs du Printemps de Bourges remporte une fière unanimité chez les festivaliers. Alors, sans trop réfléchir, hop hop on y va. Le Backstage du Sullivan fait patienter la foule en extérieur, la queue est longue, dense, prête à se précipiter à l’intérieur. L’occasion d’entendre encore du bien du musicien: « J’ai assisté à ses balances, lance le régisseur de la salle, c’est vraiment top! », nous voilà prévenus.
Et nous ne sommes pas les seuls a avoir été informés des qualités de l’artiste à en juger par la salle, pleine, très pleine, trop pleine qui attend les spectateurs. A l’intérieur, pas un millimètre d’espace, tout le monde est coude à coude tourné vers la scène. Topo la chaleur monte… beaucoup. Heureusement, le set est à la hauteur de sa réputation. Petit génie des mots plein de sensibilité, il entraîne la foule dans ses rêves ainsi qu’à Créteil, de là où il est originaire. Aidé d’un acolyte à la batterie, notre nouveau talent qui fait déjà le buzz profite d’un débit hallucinant. Pas timide, ce débutant habite pleinement la salle de ses textes. Dans l’assemblée ça murmure « C’est superbe non? » et aussi « Holala, il fait chaud » mais ça finalement c’est une autre histoire.

Eddy de Pretto Mama festival 2017 Eddy de Pretto Mama festival 2017

 

Cette histoire là pousse néanmoins la foule à sortir massivement prendre l’air à la fin de la performance. Direction la Boule Noire pour y voir l’Inspector Cluzo. Ne parlons pas de découverte pour un groupe qui a 10 ans d’existence et a, selon ses dires, tourné dans 45 pays. Là encore, la salle parisienne est pleine, mais pas à ras bord. Tant mieux, les riffs rock’n’roll de cette formation géniale donne envie de se défouler. « Ça fait plaisir d’être là, lance le chanteur barbu, mais la sono c’est de la merde. C’est pas de la faute des techniciens, ils sont adorables mais franchement ça n’envoie pas assez pour faire du rock. On se croirait à Rock en Seine! » Le ton est donné, la guitare balance, le batteur se déchaîne et c’est vraiment bon. On en profite pour « emmerder » avec le chanteur les gros groupes anglais comme Royal Blood et pour écouter cet avis «  On mange du foie gras. Si vous voulez être écolo faut quitter la grande ville sinon ça ne veut rien dire. Nous on cultive nos patates! » Sans concession donc comme du vrai rock. Du vrai rock avec un vrai final à base de batterie renversée et de musicos qui continue à taper dessus. De la vraie musique de bobo comme je vous le disais au début donc.

Inspector Cluzo mama festival 2017

Inspector Cluzo mama festival 2017

C’est au théâtre du lycée J. Decour qu’il faut maintenant se rendre. Comme ce doit être cool d’ailleurs que son lycée se transforme en salle de concert, le temps d’un festival… Là Cabadzi devenu pour l’occasion Cabadzi X Blier monte sur scène pour ce qui sera certainement la plus grosse claque de la soirée. Le duo est venu équipé d’un décor, des rideaux qui se déplacent fait de petits fils pour jouer sur leur transparence. Dessus, sont projetées des scènes sous forme de dessins-animés graphiques proche de la bande dessiné. Les scènes et les paroles sont crues, la composition musicale est extra-ordinaire. On pense à Fauve parfois sur certains couplets mais à un Fauve acide qui aurait bouffé du Virginie Despentes. Et puis pas tant que ça, Cabadzi qui existait bien avant les début de la carrière éphémère de Fauve a sa propre pâte et cet univers hypnotisant, bouleversant. « Vous voulez chanter? lance le chanteur à la foule avant de murmurer « Elle est fatiguée, elle a trop baisé. » L’audience reprend doucement en chœur comme si elle murmurait quelques incantations sacrées au court d’une grande messe. Cette initiative artistique, ce sublime mélange de la création musicale et du cinéma de Bertrand Blier vaut absolument toutes les éloges. A vivre sans réfléchir si l’occasion vous en est donnée.

Cabadzi X Blier Mama festival 2017 Cabadzi X Blier Mama festival 2017 Cabadzi X Blier Mama festival 2017
Le seul regret qu’on puisse avoir au MaMA c’est de savoir d’avance qu’on ne pourra pas tout voir. C’est le cas pour Adam Naas au Carmen, complet de chez complet et rendant impossible l’entrée à un bon paquet de spectateurs. Spectateurs qui n’hésitent d’ailleurs pas à doubler la file d’attente pour maximiser leurs chances de rentrer et minimiser leurs chances d’être polis. Qu’à cela ne tienne, on (re)verra Adam Naas, découvert au festival des Inrocks, au Chorus des Hauts-de-Seine. Quant au MaMA, demain est un nouveau jour riche en découvertes…

Bonus, quand deux photos coïncident parfaitement:

Inspector Cluzo mama festival 2017

 

DR Photos: Kévin Gombert