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playlist automne 2023Buck Meek : « Haunted Mountain » – balade dans les montagnes miraculeuses

Le brillant guitariste de Big Thief, Buck Meek a aussi une carrière solo. Son nouvel album est bien plus country que la folk rock à laquelle il nous a habitué, quoique le dernier né du groupe d’Adrianne Lenker, « Born for loving you » a lui aussi sa vibe emprunte d’une Amérique solaire. Ce « Haunted Mountain » est en réalité une promenade à travers les chemins lumineux de l’amour. Un concentré de joie, loin des brouillards rocailleux auxquels l’oreille est habituée. Jeune marié, profitant d’une nature sauvage qui l’inspire et lui rappelle sa place dans le monde, Buck Meek nous prend par la main avec bienveillance pour promettre des temps apaisés. L’amour certes, mais sous toutes ses formes de la plus platonique, à celle de la maternité jusqu’à l’évidence amoureuse, tout passe en revu. La cadence promet un périple au cours duquel il fait bon vivre. Pour illustrer son propos, le chanteur choisit de faire une référence musicale à son pays, l’Amérique et reconstitue au mieux cette culture toujours aussi neuve empreinte de son Texas natal. C’est pourtant dans les montagnes portugaises que la majeure partie de la galette se voit écrite. Facile d’accès, il n’en oublie pas d’emprunter aux plus grands, Neil Young en tête de liste, pour se livrer. Si les paroles sont légères les mélodies le sont tout autant et respirent l’apaisement d’un feu de camp (« celui de « Dragon new warm mountain I believe in you » peut-être ?). Refrains entêtants la disputent à couplets rodés, le tout porté par le voix unique de Buck Meek qui sonne comme celle d’un ami qui vous veut du bien. Idéal pour commencer cette rentrée sur les meilleurs sentiers.

The National : « Laugh Track » – sourire sous son plaid

C’est la surprise ! The National avait déjà sorti un album cette année et les voilà déjà de retour ce 18 septembre avec un nouvel opus « Laugh Track ». Le successeur de « First two pages of Frankenstein » s’inscrit dans une ambiance bien plus post punk et se révèle dans une forme de noirceur à fleur de peau. Il faut tout de même reconnaitre à The National sa capacité à créer des morceaux évidents à l’oreille comme faisant partie d’un paysage dans lequel on aime cocooner. C’est notamment vrai en ce qui concerne le plus grand titre de cet opus, »Weird Goodbyes » qui s’offre une atmosphère aussi apaisante qu’enivrante. Il faut dire qu’on y retrouve en featuring l’immense Bon Iver. L’alliance des deux ne pouvait que créer un titre intemporel dont la mélodie frapperait juste et fort. Ce n’est pas le seul invité à prendre sa part de galette sur ce nouveau bijou. Au cours de titres hantés et puissants, on retrouve la voix famillière de Phoebe Bridgers sur le titre éponyme, « Laugh Track » donc. L’occasion de se payer quelques jolies notes avec l’une des artistes les plus en vogue du moment. Mais c’est aussi à travers des titres comme « Dreaming » que The National rappelle la puissance lyrique dont ils sont capables. La voix grave comme un étendard, il entend bien entraîner son auditeur dans une valse captivante dans laquelle il est aisé de se laisser entraîner. Album doudou des premiers soirs d’automne, il vous fera apprécier pleinement les feuilles qui tombent, les plaids et le thé bien chaud, qui l’accompagnent parfaitement.

Slowdive : »Everything is alive », sensibilité mathématique

On ne présente plus Slowdive. Valeur incontestable de la shoegaze et de la dream pop, grand parmi les grands depuis 1989, le groupe adoré fait son retour dans les bacs en 2023. La formation sait prendre son temps. Il aura fallu que 6 années s’écoulent entre leur dernier né « Slowdive » et ce nouveau bijou « Everything is alive ». Ce qui est toujours moins que les douze années qui séparaient les deux opus précédents. Toujours est-il que cette nouvelle galette a fait couler beaucoup d’encre, promis des concerts à guichets fermés en quelques heures seulement et a créé une ébullition de joie au sein des amateurs de scène indé. Avec logique puisque la sauce prend dès les premières secondes de cet album à la pureté rare, aussi aérien et léger qu’infiniment construit. Le groupe maîtrise, il faut le dire parfaitement son jeu. Slowdive, on le sait mais on prend toujours plaisir à le redécouvrir, écrit avec une précision millimétrée. Les notes sonnent avec une effervescence calculée et une retenue magnifiée. Le groupe surprend par sa capacité mathématique à frapper juste qui, pour une fois, ne s’oppose en rien à la grandeur des sentiments qu’il évoque. Trip psyché apaisant, voltiges mélodiques riment, aussi surprenant que cela puisse paraitre, avec retenu. Au cours de ce périple de 8 titres, le groupe pose ses bases. Chaque titre s’élevant magnifiquement. Il faudra porter une attention toute particulière à l’excellent « Prayer Remembered », deuxième joyau de ce magnifique jet. À moins que, et là sera la force d' »Everything is alive », la capacité à créer des intros qui font mouche immédiatement et placent parfaitement chaque titre dans son contexte, ne soit le plus gros point fort d’un objet qui n’a pas un seul temps faible. La mélancolie automnale n’aura jamais été aussi bien écrite.

Half Moon Run : « Salt », le piment de la saison

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Il ne saurait être de beaux moments à l’automne sans compter sur Half Moon Run. Et ça tombe bien, les canadiens étaient de retour en 2023 avec un nouvel opus qui, comme à leur habitude, évoque aussi bien les grands espaces verdoyants qu’une pop indie qui vient toucher à la folk. Invitation permanente à l’évasion, le groupe garde la touche qui lui est propre dans ce « Salt » qui apporte néanmoins une effervescence, un brin plus lumineuse qu’à l’accoutumée. En la matière, un morceau comme « Hotel in Memphis », aux notes énergiques et à la cadence accélérée assume bien plus sa capacité pop que ne le faisait le plus intimiste « Full Circle » pépite du groupe qui lui a valu sa notoriété. Vivons nous une réinvention d’Half Moon Run pour autant ? On lui retrouve ses mimiques traditionnelles : voix aérienne qui s’allie à un clavier tout aussi léger tout comme les couplets très écrits qui ont su faire sa force. La production carrée et propre de cet opus vont d’ailleurs avec ce à quoi le combo nous a habitués. Seulement les rythmiques s’y emballent donnant une lumière ocre à l’ensemble, plus énergique, vibrante et même dansante. Un voyage en musique, au chaud, sans sortir de chez soi.

L – Raphaële Lannadère : « Cheminement », tendresse sinueuse

Le cheminement, selon le dictionnaire c’est l’idée de poursuivre son chemin, d’avancer, d’évoluer. Au cours de ses quinze ans de carrière, L n’a cessé d’évoluer et de se frayer un chemin bien à elle dans cette jungle qu’est la scène musicale actuelle. Cheminement, c’est le nom de son cinquième album.Et il y a quelque chose d’indéniablement de passionné à cet album. Recueil liturgique et élégiaque aux différentes influences de L. Des Beatles à Greta Thunberg en passant par Miriam Makeba, L tisse des cantiques quasi amoureux pour les célébrer. Dans son morceau « Greta », L reprend le discours de Greta Thunberg à l’ONU en 2019 : « How dare you ? » . Il est difficile de passer à côté du morceau unificateur, « Ensemble » en collaboration avec Sandra Nkaké. La voix cristalline de L se mêle à la voix profonde de sa consoeur, et offre de nombreuses dimensions à ce titre inoubliable. Le chemin qu’emprunte la chanteuse s’offre de nombreux détours et ose mélanger les genres, de la chanson et aux inspirations d’ailleurs. Autre particularité de l’album ; la performance live. « L’idée, c’était de voir comment l’art contemporain pouvait trouver sa place sur scène et ce que ça pouvait apporter de sensible et d’onirique à un concert de chansons » confie Anne-Sophie Bérard, sa collaboratrice pour la scénographie. Passer de la représentation à l’exposition en somme.Une chose est sûre, L n’a pas fini de cheminer.

Lany : « A beautiful Blur » – flou optimiste

Un peu d’optimisme en cette saison ! Si les précédents albums sélectionnés se laissent subjuguer par la mélancolie des arbres ocres, Paul Klein, de son vrai nom, change les codes. Le chanteur qui a conquis le public avec des titres comme « Malibu Nights » ou encore « cowboy in LA » reprend la recette qui a lui valu le succès en remettant au goût du jour le rock alternatif. Le point fort de Lany est sa capacité à créer des refrains entêtants et de garder l’attention de son auditeur grâce à des bridges bien sentis qui se délient en fin de titres. La production, signée Mike Crossey est épurée et permet de plonger pleinement dans ce jet de douceur solaire. Comme si on pouvait y capter les derniers rayons avant que l’hiver ne débarque. Lany ne s’y interdit rien, du rock, de la pop mais aussi des brins d’électros. Et le tout prend incroyablement bien. Tel Harry Styles, le chanteur s’envole vers une pop sensible et à fleur de peau. Pas étonnant donc de le retrouver nommé aux Pollstar Awards 2022 dans la catégorie « Meilleure Tournée Pop », aux côtés de la superstar mais aussi des Jonas Brothers et de BTS. Balades qui pourraient se faire l’illustration de passages cinématographiques s’entremêlent avec des titres plus dansants, conçus pour se magnifier en live. Il sera de passage à Paris le 13 novembre pour tester cette théorie. Et permettre de voir les feuilles tomber comme la meilleure nouvelle de l’année.

Texte : Pénélope Bonneau Rouis & Julia Escudero


buck meek interview

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